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EAN : 9782742759149
384 pages
Actes Sud (01/02/2006)
4.17/5   121 notes
Résumé :
Alger, 1962 : un monde finit de se décomposer, bientôt l'Algérie sera indépendante et l'OAS mène son baroud d'honneur.

Sur la plage de Padovani, à Bâb-el-Oued, deux gamins ont trouvé les corps d'Estelle et de Mouloud : une balle dans le cœur pour elle, une autre dans la nuque pour lui et trois lettres gravées sur son dos...

Paco Martinez, inspecteur de police qui refuse envers et contre tous de prendre parti dans cette guerre, va, avec... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
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"L'Algérie
Écrasée par l'azur
C'était une aventure
Dont on ne voulait pas" Alice Dona/Enrico Macias>, l'Algérie.


1962: Paco Martinez, inspecteur de police à Bâb el Oued ( Alger) refusant envers et contre tous de prendre parti dans la guerre civile, se retrouve chargé de l'enquête sur un crime odieux:
Estelle Thévenot et Mouloud Abbas : Une jeune femme blonde et un arabe nus et enlacés, sur la plage.


On veut faire croire que c'est l'O.A.S ( Organisation Armée Secrète, opposé à l'indépendance de l'Algérie) pour contrer les attentats de FLN.
Une atmosphère pesante, la violence et la haine. Des barbouzes de De Gaulle. Et une famille bourgeoise glauque, celle d'Estelle Thévenot... L'inspecteur Choukhoun (l'équipier de Paco) est abattu...


En cherchant la vérité, Paco va déclencher la tuerie du 26/03/62 : il s'agit de la fusillade de la rue d'Isly à ALGER où des partisans de l'Algérie française manifestent contre les accords d'Evian (signature du cessez le feu). L'armée française tire sur des pieds noirs. Des voix supplient d'arrêter de tirer mais la fusillade se poursuit. le bilan officiel sera de 46 morts.


Les dernières heures de l'Algérie Française, "Alger la Blanche devient Alger la Noire"...


"Un port ce n'est qu'un port, mais dans mes souvenirs
Certains soirs malgré moi je me vois revenir
Sur le pont délavé de ce bateau prison
Quand Alger m'a souri au bout de l'horizon"
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Quand on s'arrange d'une vérité, quoi de plus facile que clore le dossier. Heureusement, il reste de bons flics. L'inspecteur Paco Martinez flanqué de Choukroun, un vieux de la vieille désabusé, sont bien décidés à voir au delà des lignes. L'assassinat d'Estelle et Mouloud n'est pas aussi clair que le laisse penser les indices. Mais, on est en 1962 à Alger.
Maurice Attia dresse un remarquable tableau de cette période au combien traumatisante. L'atmosphère pesante, violente, désespérante, Attia en fait un personnage à part entière. Alors si bien sur, le fil rouge d' "Alger la noire » est l'enquête, Attia montre comment l'Algérie est en train de basculer vers l'indépendance, les pieds-noirs ne sont pas dupes. Violence, haine tout les ingrédients sont là près à faire feu pour le malheur des deux communautés arrivées au point de non-retour. Un polar très noir et surtout très réussi. Prix Michel Lebrun de la 25ème heure du livre du Mans, cher à mon coeur. le roman d'Attia a été aussi adapté en BD par Jacques Ferrandez.
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Roman policier historique qui nous rappelle qu'il ne faut pas nous habituer. A quoi, me direz-vous ? A l'indifférence. Si vous regardez des séries télévisées, vous êtes confrontés à des explosions en pagaille, qui entraînent sans doute des morts mais chut ! on n'en parle pas. A Alger, en cette année 62, les explosions, c'est à dire les attentats, sont fréquents, quotidiens, on ne compte plus les morts, les assassinats en terme de représailles, les assassinats pour présomption de lâcheté, les assassinats pour se débarrasser de quelqu'un que l'on ne peut pas sentir et que l'on accuse de tout et de rien.
Aussi, le double meurtre sur lequel Paco Martinez enquête aurait pu passer à la trappe, si ce n'est qu'une jeune femme d'une bonne famille est l'une des victimes. L'autre ? Un algérien, donc tout le monde s'en moque ou presque. Idem quand son père est assassiné à son tour. Cinq cents meurtres ont été commis, la police est débordée. Seuls Martinez et Choukroun sont déterminés à enquêter, quitte à déranger - un peu, voire beaucoup, pour ne pas dire énormément, dans le cas de Choukroun.
Paco est le fils d'un anarchiste espagnol, sa grand-mère a trouvé refuge avec son petit fils encore enfant à Alger, et aujourd'hui, elle revit une nouvelle guerre avec les événements d'Algérie. Exclusive, débordante d'amour, elle n'apprécie guère Irène, la compagne de Paco. Oui, j'ai bien dit "compagne" : la flamboyante Irène se refuse à la vie commune, au mariage, elle a fui la bourgeoisie orléanaise dès sa majorité, ce n'est pas pour retomber dans les travers de la vie commune en Algérie. Puis, les "événements", elle les porte dans son corps : elle a perdu une jambe dans un attentat, elle a refusé de se laisser abattre.
L'enquête progresse, et nous entraîne dans des directions totalement inattendue, précipitant des drames, dévoilant des tragédies intimes. Des lâchetés aussi, celles de la bonne bourgeoisie qui ferme opportunément les yeux sur certains actes, certaines amours - la respectabilité et le confort de vie avant tout.
Livre désespéré ? Oui, parce qu'il nous montre un monde qui s'écroule, une justice impossible à rendre et des êtres en souffrance. Bref, un roman noir, un vrai.
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Le premier livre que j'ai lu de Maurice Attia est Pointe Rouge, choisi un peu par hasard au denier Livre Paris.

Dés le début de ma lecture j'avais noté qu'il s'agissait du deuxième tome d'une trilogie. Ayant apprécié cet ouvrage je me suis rapidement lancé dans la lecture des tomes 1 et 3.

le premier volet de la trilogie "Alger la Noire" se déroule début 1962. La guerre d'Algérie touche à sa fin. Français et Algérien signeront les accords d'Evian le 18 mars 1962.

En janvier 1962 deux jeunes gens, une française et un algérien, sont retrouvés nus sur une plage, une balle dans le coeur pour la jeune fille, une dans la nuque pour le jeune homme avec OAS gravé au couteau dans son dos. Paco Martinez, fils d'un anarchiste espagnol et à Maurice Choukroun, membres du commissariat du quartier de Bab-el-Oued prennent en charge l'enquête.

Paco est célibataire, il vit chez sa grand-mère qui l'a élevé. Il a une maîtresse Irène, belle jeune femme indépendante, blessée grièvement lors d'un attentat. Quant à Choukroun il a une épouse et un fils, étudiant.

Le déroulement de l'enquête, les événements (attentat, massacre...) nous sont racontés alternativement par Paco, Irène, Choukroun et la grand-mère.


Malgré l'anarchie créée par les attentats de l' OAS et du FLN, et malgré les obstacles placés sur sa route Paco s'impliquera totalement dans l' enquête. Il veut savoir par qui et pourquoi ces deux jeunes ont été tués. Il découvrira la vérité après une plongée dans l'univers peu reluisant d'une famille de la bourgeoisie algéroise.

Ce livre est également une plongée dans L Histoire pas si ancienne que cela. Petite fille en 1962 j'ai encore le souvenir de cette période, des jeunes officiers dont le père de ma meilleure amie et des "appelés" de l'ouest de la France ont été tués. Les familles de certaines élèves du pensionnat dans lequel j'étudiais étaient plutôt "Algérie française". Également le souvenir de l'arrivée de quelques "pied noir", évidemment beaucoup moins nombreux que dans le Sud.

Le partie pris de l'auteur pour rédiger ses livres est intéressant. Lors de la lecture des premières pages de Pointe rouge j'avais eu quelques difficultés pour saisir l'identité du narrateur puis très vite l'adaptation se fait. Original et plaisant sa façon d'intégrer des titres de film dans sa narration.

conclusion : très bon livre qui, en plus de vous raconter une histoire, vous fait réviser un peu d'Histoire.
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L'auteur est un Algérois et il est né et Algérie en 49. En 62, il avait donc dans les 13-14 ans. On peut dire qu'il était alors trop jeune pour comprendre très exactement ce qui se passait à l'époque... Mais c'était, aussi, l'âge des premiers engagements. On devine qu'il avait «saisi» les enjeux et les drames de l'époque.

A travers ce premier volet de toute une trilogie, volet qui a obtenu bien des prix et traduit, dit-on, en plusieurs langues, il a présenté la communauté pied-noir de l'époque, celle de Bab El Oued, la plus radicale (et la plus inconsciente) par son engagement aux côtés de l'OAS, dans ses aspects les plus réalistes. Noir, c'est noir ! Pas les pieds seulement, mais toute l'âme. L'histoire : sur fond de, terrorisme, l'Inspecteur Paco (d'origine espagnole) et son ami un autre policier, (d'origine juive, celui-ci) va sauver l'honneur, non en essayant de sauver les «melons», mais de mener à son terme son enquête sur un crime d'un couple : un jeune arabe et une belle européenne, trouvés, enlacés, nus, assassinés dans une plage, crime déguisé en crime terroriste. Des policiers déjantés dans une société européenne en pleine décomposition, dominée par un «bourgeoisie» pourrie jusqu'à la moelle, et qui a fait le malheur de tous les autres.

Avis : Ce n'est qu'un bon polar et il se lit, donc, d'un trait. Rythme soutenu... mais une fin qui n'en est pas une. Aucune morale : Les crimes restent impunis. Aspect positif : l'auteur nous décrit sa société de l'intérieur, et de manière crue. Cela nous change des romans presque roses écrits par les européens «nostalgériques» et..., aussi, par des nationaux et qui nous décrivent une société coloniale européenne presque pacifique.
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critiques presse (4)
BDSphere
15 juin 2012
Après L’Hôte, la nouvelle d’Albert Camus adaptée chez Gallimard en 2009, Jacques Ferrandez, rendu célèbre par sa saga magistrale Les Carnets d’Orient, publiée en dix tomes aux éditions Casterman, revient sur l’histoire algérienne en adaptant en bande dessinée le polar de Maurice Attia. Janvier 1962, un arabe et une blanche sont retrouvés assassinés et nus dans une position équivoque sur une plage d’Alger. A l’annonce de l’indépendance, l’O.A.S. (Organisation armée secrète), groupuscule terroriste d’extrême-droite, multiplie les attentats pour semer la terreur et continuer la guerre contre les indépendantistes algériens du FLN (Front de libération nationale). Comme dans Azrayen de Frank Giroud et Christian Lax, le couple métis cristallise les enjeux du conflit et permet de rendre compte d’une réalité complexe. A travers cette enquête passionnante menée par un fils d’anarchiste espagnol tué pendant la guerre civile, Maurice Attia met en scène les coulisses de cette ”sale guerre“. En toile de fond, le dessin en couleur directe de Ferrandez restitue avec brio l’ambiance de cette époque dans des cases où fourmillent des détails réalistes. Quoi de plus évident que le choix de ce dessinateur qui a fait de l’Algérie sa spécialité pour mettre en scène ce polar dans une adaptation tout naturellement réussie. Plus qu’un polar, un récit social de haute tenue sur les dernières heures de l’Algérie française.
Lucie Servin
Lire la critique sur le site : BDSphere
BoDoi
21 mai 2012
politique. Si les fils [que Ferrandez] tisse ne forment pas une toile toujours limpide, il parvient à créer une atmosphère lourde, constamment tendue, qui piège efficacement le lecteur. Ses couleurs lumineuses n’amoindrissent pas la dureté de ses personnages, eux aussi tendus.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Sceneario
15 mai 2012
Alger la noire n’est pas un récit visant précisément à nous raconter l’histoire tracassée de l’Algérie pré- ou post-indépendante. Il est plutôt à classer dans le polar, tout simplement.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Auracan
28 mars 2012
Cet épais album de 132 pages se lit d'une seule traite et se relira avec plaisir, signe d'un album riche.
Lire la critique sur le site : Auracan
Citations et extraits (55) Voir plus Ajouter une citation
Je craignais qu'elle rejoigne, à son tour, le bataillon des Algérois tristes à mourir de devoir quitter leur terre, leur pays, leurs amis, leurs habitudes. Malgré ses communiqués arrogants et victorieux , l'OAS ne parvenait pas à convaincre une population qui pressentait la défaite de l'Algérie française sans pour autant s'y résoudre. L'espoir tuait les gens, pas le désespoir. Lorsqu'on était désespéré, la vie pouvait continuer parce qu'on l'acceptait telle qu'elle était. Alors que l'espoir laissait croire que les choses s'arrangeraient, et tout ce qui allait démontrer le contraire était, à chaque fois un peu plus douloureux.
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Tout en progressant sur le sable humide et sale, j'avais la conviction que les enfants joueraient l'étonnement quand nous allions constater la disparition des corps. Ca deviendrait "Le mystère dela barque bleue". Ils s'en tireraient avec une engueulade carabinée de Choukroun, la menace d'une tannée, et une histoire légendaire à raconter à leurs copains qui les traiteraient de menteurs et de fanfarons. De mon côté, je les sermonnerais en les culpabilisant sur le temps précieux qu'ils faisaient perdre à la police. Sans en croire un mot.
Derrière la barque, les corps. Un homme nu sur une femme nue. Dans la position du missionnaire. Un missionnaire surprit en train de pêcher et foudroyé par la colère divine. D'une balle dans la tête. Un brun sur une blonde. La nuque ornée d'un trou rouge sous l'occipital, un dos à la peau mate utilisé comme un parchemin, marqué à la lame d'une plaie lisible : OAS.
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A l'évidence, la guerre tuait le crime de droit commun, même si tous évitaient soigneusement d'utiliser le mot "guerre" pour lui préférer celui "d'événements"...
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J'ai pris une douche en vitesse pour effacer les effluves de l'amour et les miasmes de la mort. puis, j'ai pioché dans l'armoire du père Thévenot une chemise propre et un veston. J'ai abandonné mes vêtements tachés de sang du fils dans la salle de bain du père. Confrontés au même problème, Irène a enfilé une robe d'Estelle qui lui donnait l'allure d'une adolescente.
Commenter  J’apprécie          60
On a pris la Dauphine de service pour aller interroger le cordonnier d'El Biar.Au passage, on a vu la maison des Abbas qui avait été partiellement détruite. L'OAS n'avait pas traîné. Des qu'une famille, poussée par la peur, abandonnait son domicile, l,organisation secrète le plastiquait en signe de punition.
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Video de Maurice Attia (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Maurice Attia
http://polar.jigal.com/?page=liens&p=188
« On ne change jamais vraiment? Au mieux on explore des territoires encore vierges de sa carte du monde, au pire les marécages de son histoire? La vie est une suite d?emmerdements avec quelques moments paisibles que les gens appellent bonheur. » Maurice Attia.
En 76, Paco a renoncé à sa carrière de flic, il est devenu chroniqueur judiciaire et critique cinéma au journal le Provençal. Irène, elle, poursuit avec succès son activité de modiste. C'est un coup de fil de son ex-coéquipier qui va bousculer cette vie tranquille. Un véritable appel au secours que Paco ne peut ignorer. En effet, huit ans auparavant, après leur avoir sauvé la vie, Khoupi avait dû fuir précipitamment aux Antilles avec sa compagne Eva? Aujourd?hui, il a sombré dans l?alcool et semble au c?ur d?une sale affaire mêlant univers néocolonial, corruption, magouilles immobilières et trafics en tous genres. Tous les ingrédients sont là : notables assassinés, meurtres inexpliqués, hommes de l?ombre, réseaux, femmes ambitieuses? le tout à grand renfort de rhum, de drogue, de sexe et de quelques sorcelleries? Alors qu'une éruption volcanique gronde et menace de purifier l?île aux abois, Paco et Irène réussiront-ils à tirer Khoupi de cet enfer ?
Maurice Attia nous avait ébloui avec Alger la Noire, un roman noir sur fond de guerre d?Algérie, récompensé entre autres par le Prix Michel Lebrun et le Prix Jean Amila-Meckert. Il nous revient ici en grande forme et sur un autre continent, avec La Blanche Caraïbe. On y retrouve avec un immense plaisir Paco ? qui, bien que nostalgique et désabusé, a laissé tomber la police ?, Irène ? devenue sa femme, toujours complice et combative ?, Khoupi, l?ami et ancien collègue, Arménien de Marseille, complètement déboussolé depuis son exil mouvementé aux Antilles et le départ d?Eva, son ex, un peu trop femme fatale, un peu trop Lolita? Ce roman noir polyphonique nous entraîne loin des clichés enchanteurs ? Sea, Sex and Sun ? et nous plonge bien au contraire au c?ur d?un climat conflictuel, d?angoisse et d?incertitude à la sauce antillaise? le paradis n?est peut-être plus ce qu?il était? Mais les hommes ? et les femmes ?, eux, si ! Malheureusement peut-être?
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