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EAN : 9782070136056
368 pages
Gallimard (16/02/2012)
3.91/5   17 notes
Résumé :
Sa vie durant, Charles-André Pozzo di Borgo voua une haine profonde à son ami d'enfance, Napoléon Bonaparte. Alors que le futur empereur embrasse la carrière militaire, Pozzo devient avocat, participe à la Révolution avant d'être élu député de la Corse. Il assiste à l'ascension de Bonaparte avec méfiance, avant de s'opposer à lui au point de se mettre au service du tsar de Russie, dont il sera un puissant conseiller - rôle dont Napoléon, après sa chute, reconnaîtra ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Si la plupart des livres de Marie Ferranti sont des romans, ce dernier serait plutôt une histoire véridique, au demeurant connue, qu'elle rapporte avec finesse et alacrité. Elle accompagne en effet ses deux héros, Napoléon et Pozzo, dans une présentation dont le ton est celui de la conversation enjouée et de l'érudition universitaire mêlées, en nous incitant à les redécouvrir dans tel ou tel des épisodes d'une vie qui fut pour l'un, célébrité planétaire, et pour l'autre, diplomate d'une rare qualité, sinon d'importance comparable du moins d'intérêt exceptionnel. D'autant que, natifs chacun, de la petite île de Corse et s'étant connus jeunes, ils eurent l'un et l'autre des destins peu ordinaires sur le théâtre européen d'un 19ème siècle où ce continent dominait l'univers. Attachés dès leurs débuts au général Paoli admiré, entraînés ensuite par les aléas de l'Histoire, celle de la Corse puis celle de la Révolution française et les voies qu'ils furent conséquemment appelés à prendre, ils restèrent opposés politiquement une vie entière et liés de manière patente par une haine étrange. On tient certes là un noeud d'aventures réelles, de faits historiques avérés, de renversements de situation connus qui font de cette affaire un magnifique sujet de tragédie antique, malaisé à traiter pourtant à cause de la disproportion même des deux destins d'inégale importance dont témoigne la littérature existant sur l'un et l'autre, mais aussi de la difficulté à faire émerger des faits bruts la force du sentiment de jalousie et de haine qui porte le livre. C'est là que Marie Ferranti fait merveille.
Sans oblitérer aucune des grandes pages de la saga des Bonaparte, de l'officier révolutionnaire à l'empereur conquérant, elle sait malicieusement captiver notre attention par des remarques personnelles, le rappel de menus faits, le recours à l'avis d'experts, le rapprochement des caractères ou la conduite des uns et des autres, en conduisant son texte avec vivacité et esprit, celui des salons où l'on cause, sans renoncer au cours sérieux d'histoire sans lequel le roman peu crédible l'emporterait. Aussi le lecteur se laisse-t-il emporter, jaugeant par lui-même çà et là de la plausibilité de telle hypothèse mais toujours séduit par le brio du récit, la pertinence des citations, l'ingéniosité des remarques philologiques y compris sur la langue corse qui imprégna sans doute longtemps le langage des deux protagonistes. Ainsi du vocable « inimicizia » dont la version française pourrait hésiter entre « inimitié » et « haine » mais, connotant souvent chez nous l'amitié rompue et la violence de la vengeance, il demeurerait proprement intraduisible.
le découpage de l'histoire pouvait évidemment pâtir d'un certain déséquilibre dès l'instant qu'on prétendrait mener parallèlement le déroulement des deux carrières : le titre même des chapitres montre que là encore, l'habileté de l'auteur tire à merveille son épingle du jeu, non seulement en convoquant opportunément des personnages secondaires fort intéressants, mais en édifiant dans la logique du conte des stratagèmes de récit, de brillantes transitions, qui contribuent à rendre la lecture attrayante et jamais ennuyeuse, même lorsqu'une pédante « métalepse » vient souligner la présence souriante de l'ami contemporain Beretti dans le rôle du conseiller anglophile, ou encore celui de la mère de l'auteur récitant du Hugo et refusant de trop toucher à la légende napoléonienne.
Jacques Fusina mai 2012





















































Lien : http://www.musanostra.fr
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L'histoire de la haine entre Napoléon Bonaparte et Charles-André Pozzo di Borgo est profonde et solide, rien à voir avec celle de Fillon/Copé qui paraît bien fade face à la relation entre ces deux êtres brillants, ambitieux et fougueux...Marie Ferranti réussit le pari difficile de faire un roman d'événements historiques sans trahir à aucun moment la véracité des faits et des hommes.Elle y parvient parfaitement en nous montrant L Histoire en train de naître sous nos yeux et avec Napoléon, la matière est très riche.Comme il se doit pour un roman historique, le style est précis et fluide pour une lecture simple et aisée. Ce livre est également pour l'auteur l'occasion de rappeler quelques vérités sur l'histoire de la Corse et de souligner certaines valeurs du peuple corse toujours d'actualité aujourd'hui pour certaines...""Pas un Juif n'a été déporté de Corse, leurs biens n'ont été ni pillés ni volés. le fameux pressentiment de Rousseau("un jour, cette petite île étonnera l'Europe") s'est peut-être réalisé-à l'insu de tous- au milieu du siècle dernier, incarné dans ce miracle d'humanité, apparemment unique, dans une communauté toute entière"
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"Napoléon, écrit Stendhal, se lia intimement avec le célèbre Paoli et avec Pozzo di Borgo, jeune Corse plein de talent et d'ambition. Depuis, ils se sont portés tous deux une haine mortelle."

Avant notre départ pour Bastia j'ai téléchargé cet ouvrage (368 pages). j'avoue que je n'ai pas été jusqu'au bout.

J'ai été très intéressée par les premières parties du livre qui racontent l'histoire de la Corse, le personnage principal n'est ni Bonaparte, ni Pozzo mais plutôt Paoli. Retour au XVIIIème siècle  : de Rousseau à Boswell, la Corse , sa constitution a fasciné une partie de l'Europe avant la Révolution français.  La Révolution vue de Corse, la Terreur ne séduit pas, au contraire, elle révulse et une Consulta réunie à Corte

Le lendemain de cette Consulta, il fut décidé que : « le peuple corse abandonnait les Bonaparte, nés de la fange du despotisme, à leurs propres remords et à l'opinion publique, qui  les avait déjà condamnés à l'exécration éternelle et au déshonneur. » Paoli ordonna qu'on arrête Napoléon. Celui-ci prit la fuite, manqua d'être tué à plusieurs reprises et réussit à quitter la Corse.

J'avais déjà lu cette histoire de fuite des Bonaparte à l'occasion de notre voyage à Ajaccio mais n'avais pas bien compris les enjeux.

La Corse devient anglaise,

La Corse devint officiellement anglaise le 15 juin 1794. Son drapeau était frappé de la tête de Maure et des
armes du roi, son hymne était le Salve Regina et la religion catholique, apostolique et romaine, la religion d'État.
On voit par là que les Anglais faisaient preuve de souplesse et désiraient ardemment[...]

Que Paoli se tournât vers l'Angleterre n'était donc pas une hérésie : il connaissait bien ce pays, il y avait vécu
plus de vingt ans et croyait l'Angleterre assez éloignée de la Corse pour la protéger sans l'asservir

L'Histoire de Bonaparte puis de Napoléon 1er , et en parallèle celle de Pozzo quitte la Corse et prend les chemins de l'exil

Napoléon et Pozzo connurent tour à tour chacun des lieux par où l'autre était passé. La première étape de l'exil
de Pozzo fut l'île d'Elbe, conquise de fraîche date, ainsi que Capraia, par Nelson, victoires minuscules comparées aux conquêtes de Napoléon dans la péninsule italienne. Pozzo, devenu apatride, connaît le sort des émigrés et l'amertume de l'exil, pendant que Bonaparte vole de victoire en victoire et revient d'Italie auréolé de gloire.

Campagnes de Napoléon, exils sur l'île d'Elbe et Sainte Hélène...émigration de Pozzo jusqu'en Russie. On s'éloigne vraiment de Corse et je ne suis pas fan d'épopée napoléonienne, ni des tractations de Talleyrand... J'abandonne.
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Un roman ou essaie qui passionnera à la fois les amateurs d'histoire avec un grand H et les lecteurs à l'esprit romanesque pas nécessairement Bonapartiste. Dans ce récit, extrêmement bien documenté, l'auteur retrace les vies et oppositions des deux protagonistes en les transformant en véritables épopées antique et romantique. L'un tient le haut du pave à la recherche d'une gloire étincelante et du pouvoir intemporel qui lui permettront de passer du statut de petit corse de basse extraction à celui de monarque redoutable, l'autre, issus de la noblesse Ajaccienne, reste tapis dans l ombre s'évertuant à manigancer en attendant l'heure de la vengeance. Tout se jouera à coup de fatum, deus ex machina, et autres coup du sort avec l'Europe comme terrain de jeu. On appréciera les nombreuses références littéraires qui illustrent merveilleusement bien le récit et lui donnent encore plus de signification et de profondeurs : Chateaubriand, Zweig, Balzac, Stendal, Tolstoï ainsi que l'écriture pleine de fougue et de passion de l'auteure elle-même.
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Ce roman est très bien documenté une vrai leçon d histoire sur la Corse et les deux personnages.
Pour ma part j'ai eu du mal car trop d'énumérations de faits de dates de personnages.
Ce livre relate que beaucoup de faits historiques et pour mon goûtl histoire n'est pas assez romancé
Alire par les férus d'histoire
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