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EAN : 9782706712487
300 pages
Salvator (10/09/2015)
3.94/5   27 notes
Résumé :
Dans la crypte de la cathédrale de Chartres, une jeune fille s'apprête à percer un mystère dont la révélation fera entrer l'humanité dans un âge nouveau. Prodige de l'art gothique, vaisseau de pierre dressé au-dessus des blés de la Beauce, la cathédrale de Chartres est l'« Acropole de la France », selon le sculpteur Rodin. Elle fascine par son architecture incomparable, ses vitraux d'une beauté céleste, sa statuaire bouleversante. Au début du XXIe siècle, lors d'une... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Une interview radiophonique de Christophe Ferré m'a donné envie de lire La Révélation de Chartres, son dernier thriller. Ce n'est pas un documentaire sur la cathédrale mais un livre qui la met en scène dans le cadre d'une fiction. L'intention de l'auteur est de nous tirer hors de l'indifférence qui rend obsolètes les objets du patrimoine trop connus. Pour réhabiliter notre perception des choses du passé il nous rapproche de leur cause : il fait revenir à la conscience cette longue chaîne, qui, des rêveurs aux décideurs, des ingénieurs aux simples exécutants, des artistes aux techniciens, a permis la réalisation de tous ces grands projets visionnaires. Comme le pacte romanesque doit être respecté, parce qu'on est bien dans un roman, l'auteur s'en tient à un cas concret, celui de la cathédrale de Chartres. Ici donc, il s'agit de comprendre comment est venu à cette cathédrale ce caractère trempé, pourquoi aujourd'hui elle "se présente toujours comme une provocation, avec ses huit-cents ans, fichée dans la terre et lancée vers le ciel, dans un enracinement et un détachement inégalables" (l'animatrice de télé Mireille Dumas, née à Chartres justement).

Son architecture reflète le bouleversement que connaît l'Occident, à partir du XIème siècle, avec le développement des villes, avec la prospérité économique, avec la rencontre des mondes autres, en particulier le monde musulman. Chartres n'est pas soumise, ni au royaume de France balbutiant, ni à la papauté affaiblie par des conflits internes ; elle est rattachée au petit comté de Blois et Champagne ; autant dire qu'elle dispose de toute la liberté que procure la décentralisation. Moment opportun, précédant la montée en puissance de l'Etat monarchique (dont l'Etat énarchique actuel est la continuation). Curieuse de tout, Chartres s'enrichit aussi bien du savoir de l'Antiquité, que des apports culturels résultant des croisades, que de l'expérience de la mixité d'El Andalus. Débordant du cadre convenu de l'idéologie de son temps, la cathédrale recrée le monde à sa manière : audace intellectuelle, technique, spirituelle, la cathédrale est un antivirus contre le conformisme. Par opposition, Notre-Dame de Paris, oeuvre voulue par Philippe Auguste, aura incarné quelques années plutôt l'idéologie de la centralité politique.

C'est à la recherche de ce grand moment de liberté créatrice que part ce livre. le début se passe dans la crypte, c'est-à-dire dans les soubassements de l'actuelle cathédrale, laissés par les édifices préexistants : une jeune américaine chargée d'un chantier archéologique se retrouve sans le savoir en train de réaliser une prophétie du XVIème siècle qui ébranle un empire industriel. Menacée de mort, l'héroïne traverse les épreuves et aboutit à une découverte surprenante, découverte fictionnelle mais bien dans l'esprit de l'Ecole de Chartres, inspiratrice du programme architectural et iconographique de la cathédrale.

Cette archéologue - personnage central du livre - est poussée à l'action par les événements qui lui tombent dessus. Elle fuit la police parce qu'elle est accusée d'avoir tué, fuit les mercenaires du groupe industriel parce qu'ils veulent la tuer. Mais, telle une navigatrice bravant les tempêtes, elle garde le cap. L'urgence de la situation l'oblige à la penser en la réduisant à des questions simples (où-quand-qui ?) ; elle doit se fier à son instinct, accepter l'aide des autres ; observer, plutôt qu'exploiter un savoir constitué ; elle a la foi du chercheur, et elle trouve. L'héroïne est la figure du pragmatisme qui rend optimiste parce qu'il est lié à l'action concrète, contrairement à l'intellectualisme qui rend pessimiste parce que la conscience de la complexité paralyse l'action. Elle s'appelle Mary, pour évoquer Marie, cette autre héroïne de roman qui est à la fois une jeune fille (virgo) et une femme, et à qui la cathédrale est dédiée en exclusivité. Marie est la figure qui représente la dignité du peuple et qui le protège du pouvoir oppresseur. Et si Mary sème le trouble parmi les puissants de ce monde, c'est qu'elle ressemble à son modèle. Jugez-en par les propos révolutionnaires que Marie profère dans un hymne bien mal connu, le Magnificat : " Il a égaré les orgueilleux…fait tomber les gouvernants de leur siège (social !)… renvoyé les riches les mains vides… ".

Les personnages se débattent en se déplaçant sur un large territoire situé autour du pivot central qu'est la cathédrale, selon la ligne claire du Chemin de vie incrusté sur le sol de la nef, et qui possédait jusqu'à la Révolution une plaque de bronze représentant Thésée combattant le Minotaure (d'où son appellation habituelle de Labyrinthe). le récit oscille entre l'action rapide et la réflexion, qui ralentit le rythme tout en ouvrant sur des aspects historiques éclairant l'action. L'auteur aime le sport - en particulier le rugby paraît-il - et quand il a besoin d'une intervention musclée, il n'hésite pas à convoquer le GIGN. On accroche bien, on tourne les pages sans s'en rendre compte ; mais une fois la lecture terminée commence une longue rumination méditative : une première interprétation, qui en amène une deuxième plus convaincante, puis une troisième encore plus convaincante… Une fiction doit garder des secrets, il ne peut y avoir de conclusion : ce thriller nous est donné avec tout son potentiel interprétatif mais sans les clefs, à la manière talmudique, et prend ainsi hors-champ la dimension d'une parabole morale. Dans la mouvance des Evangiles, de Lévinas, de René Girard, il aborde la question des conflits et nous conduit au dépassement de la notion d'ennemi. le livre fait évoluer en parallèle la recherche d'un secret au sens faible, l'énigme policière, à la recherche d'un secret au sens fort, l'origine des conflits. La descente dans les profondeurs de la crypte devient alors la métaphore de la descente en nous-mêmes, de cette guerre contre la guerre-que-nous-faisons-aux-autres, cette guerre contre soi-même qui est la plus difficile de toutes les guerres (et qui correspond au mythe de Thésée cité plus haut).

Comment notre identité se fabrique-t-elle par le contact avec le monde extérieur ? C'est le sujet qui hante ce livre, et qui lui donne son caractère d'urgence, compte tenu de l'actualité. L'irruption du monde extérieur est un cadeau, non une malédiction, c'est le message de Chartres : il faut rencontrer l'Autre, car cette rencontre me renforce et m'enrichit. Ainsi, sur un vitrail du XIIème siècle, on voit les Rois mages faisant cadeau de leur richesse, symbolisée par des pièces d'or où sont inscrites des paroles du Coran (comme le livre le raconte). Pour le terrorisme islamiste, qui veut - comme tous les terrorismes - imposer une unique manière d'être, la culture est à abattre car la culture nous fait cadeau du sentiment d'appartenir à la même humanité sans nous obliger à renoncer à notre identité.

"On ne perd jamais son temps à fréquenter les génies" : le génie de Chartres, c'est le résultat de l'apaisement procuré par la reconnaissance que les autres font partie de moi-même, c'est le résultat de l'optimisme qui fait de moi mon propre maître. Il faut croire à ce maître qui est en nous et qui attend qu'on lui donne toute la place. "Rien d'intéressant ne vient que des profondeurs de soi-même", c'est à cette recommandation de Rilke au jeune poète que j'ai pensé quand l'héroïne, équipée d'une foreuse professionnelle fait accoucher, avec un sang-froid de sage-femme, la vérité que cette cathédrale porte en elle, ordonnant à son acolyte : "Creuser, il faut creuser ! ". L'auteur, tel un psychanalyste, a réalisé son projet de détourner notre regard des apparences pour l'orienter vers le caché.


Félibien

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Ce livre est un thriller mystique, les chapitres sont courts et précis.
Actuellement Chartres est en pleine restauration, ce qui permet de faire des fouilles : des découvertes incroyables ont lieu.

Lors d'une campagne de fouilles, Marie, jeune archéologue de talent est sur le point de faire une importante découverte. Elle fait la connaissance d'un vieux monsieur ( Saint Germain) qui lui permet de rentrer dans la crypte interdite au public, et de pénetrer dans des souterrains inconnus des archéologues.
Y a-t-il un secret à découvrir? Toutes les personnes qui vont aider Marie seront exécutées les unes après les autres par des tueurs d'élite appartenant à une organisation secrète. le mal va t-il empêcher le bien de triompher? Marie arrivera t-elle à percer le secret?
La cathédrale est l'âme et le personnage principal de ce récit, c'est le lieu de l'intrigue, du miracle, et de la révélation : on découvre que le chiffre 3 est omniprésent dans la cathédrale. Ce 3 n'est pas forcément lié à la Trinité, mais à quoi est-il relié?
C'est un polar passionnant, on ne peut s'arrêter de le lire tant on est pris par l'intrigue. Lisez ce livre et vous ne serez pas déçu.
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Gros coup de coeur pour ce polar historique!
Mary, jeune archéologue américaine venue faire des fouilles sur le parvis de la cathédrale de Chartres, s'apprête à découvrir un secret millénaire, mais tous ceux qui souhaitent l'aider meurent assassinés. Nous sommes pris dans le tourbillon des évènements.
Un roman plein de suspens et de mystères. J'habite près de Chartres et j'aime particulièrement cette ville; les lieux me sont familiers et cela ajoute de l'attraction au roman. Je suis férue d'histoire et j'ai découvert dans ce livre des éléments très intéressants à propos de l'architecture et de la construction de la cathédrale de Chartres.

J'ai dévoré ce livre porteur d'espoir et de paix!

Je cite l'avertissement:
"Ce thriller mystique s'inspire de faits réels. La description de la partie visible de la cathédrale de Chartres - architecture, sculptures, vitraux - et de sa crypte est parfaitement exacte et s'appuie sur des éléments incontestables.
Nul n'est tenu de croire à l'invisible, mais celui qui sait décoder les symboles gravés dans la pierre et le verre sera convaincu de sa présence."
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Quelle bonne surprise!

Une jeune archéologue est témoin d'un meurtre et est rapidement accusée de ce meurtre. Elle fuit tout en cherchant à résoudre l'affaire. Tout cela sur fond de secte et de secrets d'Eglise.

Des chapitres courts, pas de temps morts, de vrais apports historiques et religieux, l'histoire fonctionne bien et l'objet de la quête est intéressant.

Bref, un agréable moment et une fin pleine d'espérance! je recommande!
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Un grand merci à Babelio et Salvator pour ce livre reçu dans le cadre de la dernière opération Masse Critique.

A mes yeux, ce livre sonne comme un prétexte pour magnifier la Cathédrale. Et de fait, l'érudition de l'auteur sur ce chef-d'oeuvre est absolument délicieuse. Les pages regorgent de détails et d'anecdotes vraiment passionnantes. Et c'est là que réside l'intérêt du livre.

L'histoire quant à elle ne m'a pas vraiment emballé. J'ai eu l'impression de déjà lu. C'est d'ailleurs assez amusant de voir combien la veine "L'Eglise catholique vous cache des choses" est loin de se tarir et nourrit tant de bouquins. Ici, rien de vraiment neuf et je n'ai pas accroché à cette brochette d'illuminés qui commet des meurtres pour protéger le Secret qui va changer la face du monde.

Dommage car la connaissance de l'auteur aurait sans doute pu être mieux servie.

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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Une interview radiophonique de Christophe Ferré m’a donné envie de lire La Révélation de Chartres, son dernier livre. Ce n’est pas un livre sur la cathédrale mais un thriller qui la met en scène selon les règles propres à la fiction. L’intention de l’auteur est de nous faire sortir de l’indifférence qui menace d’obsolescence les objets du patrimoine trop connus. Pour réhabiliter notre perception des choses du passé il nous rapproche de leur cause : il retrace cette longue chaîne, qui, des rêveurs aux décideurs, des ingénieurs aux techniciens, des artistes aux artisans, sans oublier les simples participants, permit la réalisation de tous ces grands projets visionnaires dont nous sommes héritiers. Comme le pacte romanesque doit être respecté, parce qu’on est bien dans un roman, l’auteur s’en tient à un cas concret, celui de la cathédrale de Chartres, qui donne toute sa cohérence au récit. Il s’agit pour lui de s’expliquer comment est venu à cette cathédrale ce caractère trempé, pourquoi aujourd’hui elle « se présente toujours comme une provocation, avec ses huit-cents ans, fichée dans la terre et lancée vers le ciel, dans un enracinement et un détachement inégalables » (l’animatrice de télé Mireille Dumas, née à Chartres justement).

Son architecture reflète le bouleversement que connaît l'Occident, à partir du XIème siècle, avec le développement des villes, avec la prospérité économique, avec le développement des universités. Chartres n’est pas soumise, ni au royaume de France balbutiant, ni à la papauté affaiblie par des conflits internes ; elle est rattachée à la Maison de Blois, autant dire qu’elle dispose de toute la liberté que procure la décentralisation. Moment opportun, précédant la montée en puissance de l’Etat monarchique (dont l’Etat "ENArchique" actuel est la continuation). Curieuse de tout, Chartres s’enrichit grâce aux apports culturels venus de l’Antiquité, du monde hébraïque, comme du monde musulman par les croisades et ses contacts avec l’Espagne. Débordant du cadre convenu de l’académisme ecclésial, la cathédrale recrée le monde à sa manière : audace intellectuelle, technique, spirituelle, la cathédrale est un antivirus contre le conformisme (alors que Notre-Dame de Paris, volonté politique de Philippe Auguste, aura incarné quelques années plutôt l’ambition d’une France unifiée).

C’est à la recherche de ce grand moment de liberté créatrice que débute ce livre. Cela se passe dans la crypte, c’est-à-dire dans les soubassements de l’actuelle cathédrale, vestiges des édifices préexistants : une jeune américaine chargée d’un chantier archéologique se retrouve sans le savoir en train de réaliser une prophétie du XVIème siècle qui ébranle un empire industriel. Menacée de mort, l’héroïne traverse des épreuves et aboutit à une découverte surprenante, découverte fictionnelle mais bien dans l’esprit de l’Ecole de Chartres, inspiratrice du programme architectural et iconographique de la cathédrale.

Cette archéologue - personnage central du livre - est poussée à l’action par les événements qui se manifestent à elle. Elle fuit la police parce qu’elle est accusée d’avoir tué, fuit les mercenaires du groupe industriel parce qu’ils veulent la tuer. Cela ne l’empêche pas, telle une navigatrice bravant les tempêtes, de garder le cap. En raison de l’urgence, elle est obligée de penser sa situation en la réduisant à des questions simples (où - quand - qui ?) ; elle doit se fier à son instinct, accepter l’aide des autres, observer, plutôt qu’exploiter un savoir constitué ; elle a la foi du chercheur, et elle trouve une porte de sortie. L’héroïne est la figure du pragmatisme qui rend optimiste parce qu’il vit l’action concrète, contrairement à l’intellectualisme qui rend pessimiste parce que la conscience de la complexité paralyse l’action.

Elle s’appelle Mary, allusion à Marie, cette quasi héroïne de roman, femme hybride mêlant deux êtres inconciliables, la jeune fille (virgo) et la mère, et à qui la cathédrale est dédiée en exclusivité. La figure de Marie représente la dignité du peuple, elle le protège du pouvoir oppresseur. Et si l’héroïne sème le trouble parmi les puissants de ce monde, c’est qu’elle ressemble à son modèle. Jugez-en par les propos révolutionnaires que Marie profère dans cet hymne, qu’on entend souvent sans le comprendre, le Magnificat : « Il a égaré les orgueilleux… fait tomber les gouvernants de leur siège (social !)… renvoyé les riches les mains vides… ». Pas étonnant qu’on retrouve le nom de Marie dans celui de Marianne, prénom très courant devenu la figure symbolique de la République française (cette fusion du nom de la fille - Marie - et de sa mère - Anne - en une seule femme est restée inaperçue des intégristes de la Laïcité).

Les personnages se déplacent sur un large territoire situé autour du pivot axial qu’est la cathédrale, selon la ligne claire du Chemin de vie incrusté dans le pavement de la nef et qui posséda jusqu’à la Révolution une plaque de bronze représentant Thésée combattant le Minotaure (d’où son appellation habituelle de Labyrinthe). Le cœur du récit bat entre l’action rapide et la réflexion lente, qui permet l’ouverture vers des aspects historiques éclairant l’action. L’auteur aime le sport - en particulier le rugby paraît-il - et quand il a besoin d’une intervention musclée, il n’hésite pas à convoquer le GIGN. On accroche bien, on tourne les pages sans s’en rendre compte ; puis une fois la lecture terminée on entame un long ruminement méditatif : une première interprétation, qui en amène une deuxième plus convaincante, puis une troisième encore plus convaincante… Une fiction doit garder des secrets, il ne peut y avoir de conclusion : ce thriller nous est donné avec tout son potentiel interprétatif mais sans les clefs, à la manière talmudique, et prend ainsi hors-champ la dimension d’une parabole morale. Dans la mouvance des Evangiles, de Lévinas, de René Girard, il aborde la question des conflits et nous conduit au dépassement de la notion d’ennemi. Le livre fait évoluer en parallèle la recherche d’un secret au sens faible, l’énigme policière, et la recherche d’un secret au sens fort, l’énigme philosophique, comme dans "Le Nom de la Rose". La descente dans les profondeurs de la crypte est peut-être la métaphore de la descente en nous-mêmes, de cette guerre contre la guerre-que-nous-faisons-aux-autres, cette guerre contre soi-même qui est la plus difficile de toutes les guerres (qui correspond au mythe de Thésée évoqué plus haut, et qui est aussi le sens originel du mot jihad).

Comment notre identité est fabriquée par nos contacts avec le monde extérieur, même conflictuels ? Cette question traverse tout le livre, et lui donne son caractère d’urgence compte tenu de l’actualité. L’irruption du monde extérieur est un cadeau, non une malédiction, c’est le message de Chartres : il faut rencontrer l’Autre, car cette rencontre me renforce et m’enrichit. Ainsi, sur un vitrail du XIIème siècle, on voit les Rois mages faisant cadeau de leur richesse, symbolisée par des pièces d’or où sont inscrites des paroles du Coran (comme le livre le raconte). Pour le terrorisme islamiste, qui veut - comme tous les terrorismes - imposer une unique manière d’être, la culture est à abattre car la culture nous fait cadeau du sentiment d’appartenir à la même humanité sans nous obliger à renoncer à notre identité.

« On ne perd jamais son temps à fréquenter les génies » : on ressent ce qu’est le génie quand on est au contact de la cathédrale. Il est le résultat de l’apaisement procuré par la reconnaissance que les autres font partie de moi-même, le résultat de l’optimisme qui fait de moi mon propre maître. La cathédrale semble susurrer la phrase évangélique : « le maître est à l’intérieur et il attend » que tu lui donnes toute sa place.

« Rien d’intéressant ne vient que des profondeurs de soi-même », c’est à cette recommandation de Rilke au jeune poète que j’ai pensé quand l’héroïne, équipée d’une foreuse professionnelle fait accoucher, avec un sang-froid de sage-femme, la vérité que cette cathédrale porte en elle, ordonnant à son acolyte : « Creuser, il faut creuser ! ». L’auteur, tel un psychanalyste, a réussi son projet de détourner notre regard des apparences pour l’orienter vers le caché.


Félibien

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Que tous les peuples, dans la personne des trois mages, adorent le créateur de l'univers et que Dieu ne soit plus seulement connu en Judée, mais dans le monde entier. Les rois mages, qui symbolisent les trois parties du monde, annoncent ce message.
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partout,sous la futaie de cette cathédrale la vierge était présente.Elle paraissait etre arrivée de tous les points du monde,sous l'extérieur des diverses races connues du moyen age:noire,telle qu'une femme d'Afrique, jaune ainsi qu'une mongole,teintée de café au lait comme une métisse,blanche enfin de meme qu'une européenne,certifiant de la sorte que Médiatrice de l'humanité tout entière,Elle était toute a chacun et toute à tous,assurant par la présence de ce fils,dont le visage empruntait à chaque famille son caractère,que le Messie était venu pour redimer indifferement tous les hommes
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Nul n'est tenu de croire à l'invisible, mais celui qui sait décoder les symboles gravés dans la pierre et le verre sera convaincu de sa présence.
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"Il n'y a de Dieu qu'Allah l'Unique." (première phrase du livre)
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"La Disparue de Belle-Île", le nouveau thriller de Christophe Ferré #ladisparuedebelleile #christopheferre En librairie le 12 octobre 2023
Le livre : https://www.lisez.com/livre-grand-format/la-disparue-de-belle-ile/9782809847260 Facebook : https://www.facebook.com/editionsdelarchipel Instagram : https://www.facebook.com/editionsdelarchipel
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