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EAN : 9782268025445
372 pages
Les Editions du Rocher (14/05/1997)
4.17/5   3 notes
Résumé :
La franc-maçonnerie est un univers de symboles. Depuis son entrée dans le cabinet de réflexion jusqu'à son accès à la chambre du milieu, le parcours de l'initié en est semé. Voilà qui intrigue le profane et plonge parfois le maçon lui-même dans une profonde perplexité. Pour aider le lecteur à se repérer dans la forêt des symboles maçonniques, Jean Ferré s'attache à faire ressortir la diversité des interprétations, sans toutefois privilégier une école aux dépens d'un... >Voir plus
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
La caverne est un lieu de mort et de naissance. Le crâne et la faux vont symboliser la mort, dans les différentes acceptions du terme.

La faux symbolise la mort physique. La « faucheuse » abat tout ce qui est né et vit, tout ce qui est sorti de la terre. Le crâne évoque plutôt la mort symbolique de l'homme qui renaîtra à la vie initiatique. Le crâne et la faux sont le prolongement logique du symbole précédent, le sablier, le temps qui passe. Le crâne contient et protège le cerveau, siège de la pensée. Le poser devant l'impétrant lui signifie que la mort physique n'est qu'apparente, que rien ne meurt, mais que tout renaît sous une forme ou sous une autre. En effet, la pensée organisée, domestiquée, qui distingue l'homme de l'animal, ne peut disparaître avec l'enveloppe charnelle.

Le crâne se conserve longtemps après la putréfaction des chairs. Il est ce qui perdure après le pourrissement, ce qui n'empêche pas que, pour l'homme profane, il est signifiant de l'anéantissement dans la mort.

La faux procède presque de la même symbolique. Pour le profane, le faucheur ou la « faucheuse » ruine tout sur son passage. Or, un pré fauché au bon moment donnera une herbe plus verte, plus riche, plus abondante. Il faut qu'une génération meure pour que la suivante puisse naître et s'épanouir.

On ne peut évoquer la symbolique du crâne sans parler du Golgotha, qui signifie lieu du crâne, en latin calvariae locus, d'où le mot calvaire. Comme la caverne, comme le Temple, le Golgotha est centre du monde. C'est là qu'est né et est enterré Adam, premier membre de l'humanité. C'est là que meurt Jésus, initiateur d'un monde nouveau. (pp. 32-33)
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Si les Maçons s'accordent pour mettre en avant les notions de recherche au moyen de l'allégorie et du symbole, d'entraide et de fraternité, on s'aperçoit qu'il existe un fossé, parfois très large et profond, entre ceux qui parlent de libre pensée et ceux qui jugent nécessaire la croyance en un Dieu révélé, entre ceux qui ont pour but de changer la société ou l'humanité, et ceux qui estiment qu'il convient de travailler d'abord sur l'individu.

Des Loges Du Grand Orient ou du Droit Humain dirigent la totalité de leurs Travaux vers le social ou le politique. On y traitera des sujets tels que: le budget de la Sécurité Sociale, la laïcité et l'enseignement, le pétrole dans le monde, la contraception, l'avortement... Dans ces ateliers, on considère que la Maçonnerie doit nécessairement et directement œuvrer sur la société.

D'autres Loges travaillent à la fois sur le symbolisme et sur des questions d'ordre socio-politique. C'est le cas de certains ateliers du Grand Orient et du Droit Humain, des Loges de la Grande Loge de France et de la Grande Loge Féminine de France.

D'autres Loges encore, celles de la Grande Loge Nationale Française et de la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique (Opéra), bannissent tout sujet qui ne soit pas strictement maçonnique. On évitera donc dans leurs Temples d'évoquer toute question d'ordre politique ou religieux, pour ne travailler que sur la symbolique maçonnique, le symbolisme en général, l'histoire de la Maçonnerie.

Au-delà des querelles partisanes, on peut affirmer que tous les Maçons (ou presque) se caractérisent par un esprit ouvert, une volonté d'écoute, une soif d'apprendre, un besoin de faire le bien.

En 1984, la Grande Loge Unie d'Angleterre a publié ses principes, qui ont été traduits et diffusés grâce aux travaux de la Loge Villard de Honnecourt. Il n'est pas question ici de citer le texte dans son entier, mais nous allons en dégager les points essentiels :

- Pour être admis, et rester Maçon, la principale condition est la foi en un Être Suprême.
- Il faut être de bonne renommée.
- N'étant ni une religion ni un substitut, la Franc-Maçonnerie entend que ses membres restent fidèles à leur foi. Toute discussion religieuse sera interdite au cours des réunions.
- Plusieurs grands principes sont mis en avant :
. Amour fraternel : Tolérance, respect des autres, compréhension.
. Vérité : sens de la morale.
. Charité : Intérêt pour la société, œuvres charitables.
. Respect des lois du pays.
. Condamnation de l'affairisme et du « copinage ».
. Secret concernant les affaires internes.
. Apolitisme. Interdiction de toute discussion politique en Loge.

La communication se termine par cette phrase :
Aucune de ces idées n'est exclusivement maçonnique, mais toutes devraient pouvoir être universellement acceptées. (pp. 153-154)
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Si l'origine de la Maçonnerie se perd dans la nuit des temps, les historiens lui donnent comme date de naissance 1212. Ils considèrent qu'à cette époque elle est parfaitement organisée. On peut dire que la Maçonnerie moderne date de 1717 (Constitution de la Grande Loge de Londres) et que la Maçonnerie ésotérique commence en 1736 avec le fameux discours de Ramsay. Cela ne signifie nullement que les Loges opératives n'étaient pas « spéculatives ».

La Franc-Maçonnerie tient son originalité du fait qu'elle tire sa symbolique du chantier du Temple de Salomon. La pierre brute représente l'homme, issu du monde profane. Elle doit être dégrossie, travaillée, afin qu'avec les outils appropriés elle puisse être mise en place dans l'édifice.

Cette pierre brute sur laquelle vous venez de frapper est l'emblème vrai de vous-même.Travaillez donc sans relâche à la dégrossir, pour pouvoir ensuite la polir, puisque c'est le seul moyen qui vous reste de découvrir la belle forme dont elle est susceptible et sans laquelle elle serait rejetée de la construction du temple que nous élevons au grand Architecte de l'Univers.

La Franc-Maçonnerie universelle est ce Temple, composé de pierres vivantes.

Les outils nécessaires à la taille des pierres, à leur mise en place, à leur vérification, ne sont pas de vulgaires instruments, mais dotés de propriétés qui s'appliquent à la Morale. Ainsi, par exemple, la Règle sert à vérifier l'alignement, à tracer des lignes droites, mais représente aussi les lois qui dictent la conduite humaine.

En plus de cet enseignement symbolique, la Maçonnerie met en avant, comme nous le disions plus haut, un code du travail qui, lorsqu'il est accepté et appliqué sur le chantier, permet de faire régner l'harmonie.

L'article XII du Régius en est une parfaite illustration :
Œuvre d'autrui ne blâmeras,
Qu'il soit ou non Frère de ta Loge.
De son ouvrage, sans embarras,
Fais au contraire honnête éloge.

De plus, la Maçonnerie fait intervenir des valeurs comme la charité, l'entraide, la justice, la tempérance, la tolérance... (pp. 207-208)
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Les opératifs avaient coutume de prêter serment sur la Bible.

Étienne Boileau, dans le Livre des Métiers (1268), dit que l'Apprenti jure « sur les saints ». Il s'agit bien sûr ici des Saints Évangiles. En Angleterre, les Ordonnances des Maçons d'York (1352) précisent que le Maçon doit « jurer sur la Bible » et expriment l'idée que les Maçons doivent s'en remettre à la juridiction de Dieu. Ce thème est d'ailleurs repris par le Regius (1390) dans le sixième point :

Le Maître, en sa sollicitude,
De Dieu fera parler la Loi.

Le quatorzième point est plus explicite (traduction de René Dez):

Tout Maçon prête en grand respect
A son Seigneur serment sincère
D'être fidèle en tout aspect
Aux traditions, règles et Loi.

Le Cooke (1410), après avoir abondamment cité la Bible (Création du monde, Caïn, Enoch, Jubal, Tubal...), s'il ne fait pas mention de serment, dit du Maçon :

[Il] doit d'abord principalement aimer Dieu et la Sainte Église, tous les Saints et son maître, et ses compagnons...

Le Grand Lodge N' 1 (1583) est très précis :

Vous qui allez prêter votre obligation, prenez soin d'observer scrupuleusement les Devoirs, car c'est grand péril pour un homme que de se parjurer sur le Livre.

A la fin du manuscrit, on trouve la confirmation du serment
sur la Bible : « Par ce Livre qui est entre vos mains. »

Le Grand Lodge N" 2 (1650) évoque le serment de garder le secret « en présence de Dieu Tout-Puissant ».

Le Dumfries (1710) fait allusion à un Livre des Constitutions :

Ledit Euclide écrivit pour eux un Livre des Constitutions et leur fit jurer, par le plus grand des serments utilisés en ces temps-là, qu'ils respecteraient fidèlement toutes les instructions contenues dans les Constitutions de la Maçonnerie...
[...] Il demanda que soit écrit un livre racontant comment le Métier fut créé, et qu'il soit lu chaque fois qu'un Maçon serait fait... et qu'on lui fasse prêter son obligation sur ce livre...
Prenez garde de respecter le serment que vous avez fait en présence de Dieu Tout-Puissant.

S'il existe bien un livre des Constitutions, il n'en demeure pas moins que le serment était prêté sur la Bible car on parle du « plus grand des serments », de « l'obligatlon prêtée » selon ce livre et non sur ce livre.

Robert Ambelain affirme que les Maçons opératifs ne savaient pas lire, que la Bible leur était inaccessible car trop onéreuse, qu'ils prêtaient serment sur une Règle. Comment peut-il expliquer alors les inscriptions de l'église de Champeix, sur le tailloir des deux colonnes de l'arc, qui porte les mots CIACHIN et BOOT ? Ces mots ne peuvent être que ceux des deux colonnes du Temple de Salomon. C'est là méconnaître totalement la mentalité du Moyen Âge. À cette époque, il y avait interpénétration du profane et du sacré. Le Métier était vécu non pas comme une obligation, une corvée, mais comme un hommage rendu à Dieu.

Qu'est-ce qu'une cathédrale, sinon l'expression d'une foi sincère et vive ? Les imagiers romans et gothiques ont écrit de véritables livres de pierre, mêlant adroitement les références bibliques, les symboliques de I'Ancien et du Nouveau Testament, afin qu'ils puissent être accessibles à tous. La Bible était partie intégrante du Métier, au même titre que les outils.

Le Prichard (1730) cite librement le Grand Lodge N" 1 :
Tunc unus ex Senioribus teneat librum, ut ulli vel ille ponant vel ponat Manus supra Librum ; tum Praecepta debeaut legi.
[Tiandis qu'un des anciens tenait le Livre, sur lequel les Maçons posaient la main, le maître lisait les lois et les devoirs.]

Dans le catéchisme, la Bible fait partie « des autres meubles de la Loge, avec le Compas et l’Équerre ». (pp. 362-363)
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La religion chrétienne a magnifié le symbolisme de la croix. Les quatre bras de la Croix du Christ sont les quatre horizons qui crucifient le monde. Le pied, planté en terre, représente les assises, les fondations de la vraie foi. Le montant vertical est l'Ascension. Les deux bras horizontaux sont ceux de Jésus qui embrasse le monde dans un geste de charité et d'amour fraternel. Une légende veut que la Croix fût faite du bois d'un acacia planté par Seth sur la tombe d'Adam. Le Golgotha est donc, selon cette tradition, le lieu où repose le premier homme de l'ancienne humanité et où meurt pour renaître l'homme d'un nouveau monde.

Une autre légende, médiévale celle-là, affirme que la Croix est faite du bois de l'Arbre de Science. Ainsi, l'arbre ayant causé la chute d'Adam est celui de la Rédemption.

Ces deux récits mythiques, d'une grande richesse symbolique, font que l'Arbre de Vie, l'Arbre de Science et la Croix sont axes du monde.

La croix évoque aussi la fusion ou la séparation, l'implosion ou l'explosion, selon que l'on considère un mouvement centripète ou centrifuge.

La Croix du Golgotha, avec son pied planté en terre, est récepteur d'énergies, mais aussi émetteur.

La croix évoque aussi le chiffre quatre : les quatre points cardinaux, les quatre saisons, les quatre éléments,les quatre Évangélistes... (pp. 94-95)
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