AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782918799009
250 pages
Editions Anacaona (01/10/2009)
4.06/5   17 notes
Résumé :
Au Brésil, dans la favela, Régis, Magicien, Lúcio la Foi, Neguinho et Aninha planifient le braquage parfait.
Sans perspective de futur, tombés dans l’engrenage cruel de la haine, poussés par une faim ultime, ils tuent, aiment ou meurent dans des proportions démesurées.
La violence, hors de contrôle, explose et s’impose dans cette œuvre brute.
Entre révolte et faim, dans un univers de l’action et de la réaction, dans un univers primaire de tens... >Voir plus
Que lire après Manuel pratique de la haineVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Livre pris dans le cadre d'un challenge, un livre-témoignage, un livre coup de poing écrit par un auteur issu de la favela brésilienne de Sao Paulo.
Il s'agit d'une jeune maison d'éditions française Anacaona (2009) spécialisée dans la littérature brésilienne marginale. C'est leur premier roman traduit et publié.

Bienvenue dans les favelas de Sao Paulo, vous qui entrez dans ces favelas, perdez tout espoir.
La vie des favelas est racontée à travers l'histoire d'une bande de braqueurs qui préparent un casse, et de la vie de quelques uns de ces habitants.
La misère, les lascars ( c'est eux même qui se nomment ainsi), les enfants livrés à eux-mêmes, les parents essayant tant bien que mal de gagner de quoi se nourrir, ceux qui essaient de s'en sortir. Rien ne nous est épargné, tout nous est livré sans filtre, sans fioriture, cash.
Les contes de fées n'existent pas dans les favelas, c'est la loi de la jungle : tuer ou être tuer, apprendre à survivre, pas de demi mesure. L'espoir n'existe pas dans les favelas, seule la survie compte au milieu de la violence (soit gratuite, soit règlement de comptes. ..). Vous comptiez sur la police pour vous protéger, que nenni, la police est pire que les lascars, corrompue, organisatrice de trafic... Une violence extrême à l'état brut.
Au début du roman, il est difficile de s'y retrouver car l'auteur nous présente une multitude de personnages, mais petit à petit, les personnages se regroupent ou se croisent, en effet, ils vivent tous dans le même quartier et tentent chacun à leur façon d'y survivre. Quelques uns entraperçoivent une très petite porte de sortie mais la réalité les rappelle bien vite à l'ordre.
Les quelques personnages bien nantis, n'ont que mépris pour les habitants de la favela et les exploitent sans aucun remord.

Le style de l'auteur est très fort et direct, il ne tergiverse pas et va droit au but, un langage cru mais un langage vrai dans ce contexte, un livre violent car la vie dans les favelas est violente.
Une découverte de la vie des favelas du Brésil très intéressante et très instructive.
A lire.
Commenter  J’apprécie          60
Nés dans les favélas de São Paulo, Aninha, Régis, Celso le Démon, Neguinho Tache-à-la-main, Lucio la foi et Magicien ne connaissent qu'une seule façon de vivre : celle de la faim, de la haine et de la violence. Ils mènent une vie faite de petits braquages, de vols et de magouilles en tous genres lorsqu'ils décident de viser plus grand, faisant fi de la concurrence entre les clans et des policiers corrompus. Sans s'en douter, ils se jettent dans la gueule du loup et courent droit à la catastrophe.

Ferréz est un des principaux auteurs de la littérature marginale au Brésil. Avec son Manuel pratique de la haine, il nous présente une histoire dans la lignée de la Cité de Dieu de Paulo Lins -qui signe d'ailleurs la préface du livre. On y retrouve le même type de personnes, d'histoires et d'anecdotes glauques, le langage oral et spontané fait écho à la langue parlée et chantante de Paulo Lins. Les caractères des personnages et les situations vécues sont décrites avec un réalisme cru, sans pudeur, et donnent ainsi à voir toute la misère et la pauvreté des habitants de São Paulo. Dans cette vaste critique de la société brésilienne, Ferréz met à nu les préjugés des riches et le destin tragique qui guette fatalement ses personnages. La raison pour laquelle je préfère le Manuel pratique de la haine à La Cité de Dieu est que le livre de Ferréz bénéficie d'une toile de fond sous forme de roman policier-thriller. Une vraie intrigue prenant des allures d'enquête se révèle petit à petit, permet à toutes les petites histoires individuelles de s'agglomérer en un scénario plus ambitieux et enlève à ces personnages leur caractère anecdotique pour leur donner une dimension quasiment symbolique. Un très bon polar brésilien à ne pas manquer si vous aimez les histoires authentiques, violentes et sans concessions.
Commenter  J’apprécie          50
Salué par Paulo Lins, l'auteur de la Cité de Dieu, ce roman documentaire, qui met en scène un groupe de bandits associés pour monter un braquage, est d'une violence rare. Dans les favelas de São Paulo gangrénées par le chômage, la pauvreté, la corruption, peu de perspectives légales s'offrent aux jeunes, et les dommages collatéraux sont le quotidien des habitants.
[...]
J'ai choisi de lire Manuel pratique de la haine, sorte de roman-documentaire, parce qu'il a apparemment été écrit par un habitant respecté d'une favela de São Paulo qui doit donc bien connaître son sujet. Même si j'ai été absorbée et que je le l'ai lu très vite, cette lecture m'a laissé un sentiment d'impuissance, car la violence fait la loi dans les favelas. Il semble que la religion, le football et les telenovelas sont les seules échappatoires d'une vie dénuée de sens. Pourtant les solutions existent (l'accès aux droits universels et à la dignité humaine, comme avoir un logement sain, la sécurité, l'éducation, l'épanouissement intellectuel), mais la situation semble inextricable.
Dans ce roman, pas de manichéisme : seulement des individus solitaires, détruits, à qui on n'a pas appris à aimer, qui sont broyés par le système. Dans ce déferlement de violence, certains personnages sont attachants par leur tentative de s'extirper du conditionnement de la favela.
[...] Un livre sidérant qui aide à comprendre la vie des plus pauvres au Brésil.
L'article entier sur Bibliolingus.fr :
http://www.bibliolingus.fr/manuel-pratique-de-la-haine-ferrez-a126576340
Lien : http://www.bibliolingus.fr/m..
Commenter  J’apprécie          40
la violence où les morts s'empilent, les bandes fluctuent au grès des occasions et des disparitions, la police deale, manipule et liquide
une écriture pas toujours facile à lire mais un livre nécessaire pour entendre des réalités de désespoir
cela ne donne pas envie d'aller se promener à Sao Paulo
un auteur croisé au salon du livre
Commenter  J’apprécie          40
Le Manuel pratique de la haine de Ferréz (digne représentant de la collection Urbana) a tout pour devenir un classique du polar. Je l'ai découvert en même temps que les éditions Anacaona et j'ai immédiatement été convaincue par ses personnages et ses intrigues. Conclusion : je l'ai adoré et dévoré.
Il conte les histoires de protagonistes très différents, bien qu'issus de la même galère et réunis dans un même espace : la favela. On suit ces personnalités contradictoires, alternant entre dégoût et bienveillance à leur égard. Ils tentent de survivre dans une favela de São Paulo minée par le chaos, mais où existent aussi des « poches » d'innocence désarmante – contrairement à Kéro, un reportage maudit, que j'ai lu il y a peu.
Dans la favela dépeinte par Ferréz, personne n'est jamais sûr de rien à propos des autres... Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi tant de méfiance/paranoïa ? C'est ce que questionne le Manuel pratique de la haine tout du long. La favela est bien plus complexe à comprendre que ne le laisserait croire la vision manichéenne : les bons d'un côté, les voyous de l'autre. Un truand avec femme et enfants peut tuer sans scrupule mais aussi faire preuve de bonté désintéressée ; une personne sans problèmes peut sombrer dans la bassesse du jour au lendemain ; un croyant peut souhaiter la mort de son prochain ; un représentant de la loi peut pactiser avec le diable…
Tout est affaire de contagion : des actions révoltantes entraînent en chaîne des réactions plus désastreuses encore. L'injustice est centrale et c'est d'autant plus triste et frustrant que Régis, Magicien, Lucio la Foi, Celso le Démon, Neguinho et Aninha, les 6 associés, sont infiniment attachants…
Lien : http://www.anacaona.fr/blog/..
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Ce que Valdinei dos Santos Silva ignore, c'est que le présentateur gagne 200 00 reais par mois pour accuser quelqu'un, ce que Valdinei , simple nettoyeur, ne sait pas non plus, c'est que ce même présentateur a travaillé dans la chaîne de télévision qui a le plus contribué à la misère de son peuple, ce que Valdinei, simple justicier, ne sait toujours pas, c'est que ce présentateur a lui aussi volé lorsqu'il gérait l'entreprise de son père, mais quand l'élite vole, ce n'est pas de la fauche, c'est du détournement, c'est un malentendu, c'est une mauvaise gestion, c'est une maladie qu'il convient de traiter dans des cliniques.
Commenter  J’apprécie          60
Après tout il s’est toujours dit que le pire n’est pas de ne pas avoir, mais plutôt de savoir qu’on n’aura jamais, plusieurs voitures, certaines avec des autocollants Droit, Odontologie et le nom de l’université en dessous, Régis se sentait tel un héros, il avait compris les règles du capitalisme, amasser du capital à n’importe quel prix, après tout les exemples autour de lui l’inspiraient encore plus, ces ennemis qui se serraient dans les bras au nom de l’argent au Conseil Municipal et à l’Assemblée Législative, ces ennemis qui se serraient dans les bras dans l’émission du dimanche pour célébrer les ventes d’un nouveau CD, les exemples étaient clairs et visibles, il fallait vraiment le vouloir pour ne pas les voir.
Commenter  J’apprécie          20
Après tout il s'est toujours dit que le pire n'est pas de ne pas avoir, mais plutôt de savoir qu'on n'aura jamais, plusieurs voitures, certaines avec des autocollants Droit, Odontologie et le nom de l'université en dessous, Régis se sentait tel un héros, il avait compris les règles du capitalisme, amasser du capital à n'importe quel prix, après tout les exemples autour de lui l'inspiraient encore plus, ces ennemis qui se serraient dans les bras au nom de l'argent au Conseil Municipal et à l'Assemblée Législative, ces ennemis qui se serraient dans les bras dans l'émission du dimanche pour célébrer les ventes d'un nouveau CD, les exemples étaient clairs et visibles, il fallait vraiment le vouloir pour ne pas les voir.
Commenter  J’apprécie          20
Il savait que c’était une arme chère mais il savait aussi que le business avait besoin d’investissement, sans investissement pas de croissance, bien qu’il n’ait pas été plus loin que la cinquième, il a parfaitement compris que la seule façon de gagner de l’argent est d’utiliser la méthode de l’État, répression et dépendance.
Commenter  J’apprécie          40
Il en conclut que la vie est un entonnoir et que seuls passent ceux qui s'adaptent à chaque nouvelle situation. (p.238)
Commenter  J’apprécie          120

autres livres classés : brésilVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (40) Voir plus



Quiz Voir plus

Les classiques de la littérature sud-américaine

Quel est l'écrivain colombien associé au "réalisme magique"

Gabriel Garcia Marquez
Luis Sepulveda
Alvaro Mutis
Santiago Gamboa

10 questions
371 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature sud-américaine , latino-américain , amérique du sudCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..