Plus qu'une histoire, ce roman est une réflexion sur une profession, celle de femme de ménage, mais aussi sur les gens. Car ce qu'Isaure nous raconte, ce sont les différentes expériences qu'elle a vécues.
Ces expériences sont variées : Isaure travaille chez des gens aisés et chez d'autres qui le sont moins, chez des gens sympathiques et chez des gens détestables. C'est donc toute une brochette de personnalités que nous découvrons à travers le regard d'Isaure sur leur logement. Et il y a de quoi parler… Je ne peux pas vous redonner tous les exemples fournis, ils sont bien trop nombreux et surtout, je n'ai pas le talent de la narratrice pour raconter les choses. Car elle ne se contente pas de décrire, elle analyse. Et c'est toujours très piquant, très réfléchi mais ça peut être drôle ou triste. Comme avec ses « amis » qui finissent par ne plus voir que la femme de ménage pour finalement ne plus la voir du tout. J'ai trouvé ça très triste, et j'ai eu le sentiment qu'au fil du roman, on perdait de l'enthousiasme, comme Isaure qui voudrait qu'on la laisse rendre les endroits beaux et qui finit par ne plus faire que le strict minimum pour que ça soit propre. Parce qu'elle est découragée, tout simplement, alors qu'au départ, elle avait choisi ce métier. C'est vraiment un panorama très intéressant sur la nature humaine, même s'il n'est pas très joli…
J'ai aimé le ton du roman, c'est un peu comme regarder une télé-réalité : on en apprend beaucoup sur la nature humaine, on s'interroge sur sa propre attitude, ce qui peut nous amener à douter du comportement qu'on a nous-mêmes dans certaines situations. Et la réponse n'est pas forcément celle qu'on voudrait… le gros point positif de ce roman, c'est l'originalité. Isaure ne fait pas que raconter, elle met ses propos en forme avec, par exemple, un abécédaire qui reprend ce qu'elle a vécu. Mais il y a aussi sa franchise. Sans jamais se plaindre, elle ne fait aucun cadeau à ceux chez qui elle travaille. Ce qui, en plus de conduire à des descriptions piquantes, donne lieu à des commentaires plutôt mordants.
J'ai beaucoup apprécié cette lecture qui en plus d'être amusante m'a amenée à réfléchir à certains sujets.
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La 4e de couverture annonce que le livre est rempli d''humour, je le cherche encore. Livre court, léger, c'est vrai.
Isaure, presque BAC+ qui décide et préfère être femme de ménage. Pourquoi pas. J'ai eu l'impression qu'elle voulait choquer le lecteur par cette décision. Ben non.
Donc Isaure préfère largement la solitude de ce métier et son indépendance.
En lisant ce livre, je ne sais pas à quoi je m'attendais, peut-être à découvrir ce que pense ma femme de ménage? Bon et bien je n'y ai rien découvert.
Finalement un petit livre sans réelle texture. Peut-être attendais-je une critique sociétale, une analyse socio psycho machin. Mais bon Isaure tombe chez des gens pas très sain dans leur intimité et un peu "cradingue".
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Isaure vient d'un milieu apparemment un peu défavorisé et cela donne l'impression que de tout de façon, même si elle avait passé cette thèse, elle n'aurait pas été acceptée par le milieu plus favorisé qui fournit ceux qui l'ont habituellement. Comme si l'idéal républicain qui est de donner la même chance à tous ne fonctionnait plus en réalité. Comme si ce rejet (qui n'est qu'une interprétation personnelle ceci dit) aurait même pu lui augmenter ses problèmes "psychologiques" au point de la rendre vraiment trop "malade", ce qui se comprend s'il lui est impossible de s'insérer professionnellement pour cause de rejet d'un milieu, lorsqu'on est ressentie comme l'intruse, l'usurpatrice, ou etc. C'est un peu comme si on était encore une monarchie avec ses privilégiés qui ont peur de partager (se faire voler) leurs privilèges (par des gens qu'ils considèrent comme ne pas y avoir droit, et qu'ils ressentent comme une menace, du coup... une espèce de népotisme dont les éléments exogènes seraient comme une infection dont leur corps devrait se protéger).
Sûrement je suis excessive dans mes propos, mais il est à reconnaître que c'est bien une tendance de la nature humaine de défendre bec et ongles ce qu'elle croit être ses intérêts, quitte à "éliminer" tout ce qu'elle ressent comme obstacle, surtout dans une période de crise où les places sont si rares que peut-être même que les plus doués font peur. Comment les éliminer, comment avoir le boulot, quel piston et etc?
Mais heureusement, tout travail est intéressant, et sa mère lui avait enseigné le ménage. D'où ce livre qui permet d'apprendre que le déséquilibre et une sorte de misère personnelle atteint parfois ses clients, qui ont apparemment tout réussi au prix de je ne sais quels sacrifices, surtout de l'équilibre et du bonheur et d'une forme d'humanité. Cela se reflète sur la façon dont ils vivent des conflits dans leur vie intime, et on dira aussi sur l'état de leur appartement. Mais c'est une analyse trop radicale, il faut tenir compte de tout évidemment. le mieux est de se faire une idée par soi-même en lisant le livre.
J'ajouterai une chose : Isaure est confrontée au fait qu'une jeune fille d'un couple aveugle semble totalement livrée à elle-même. Cependant elle ne la livre pas aux services sociaux car elle considère que cette jeune fille a les ressorts intérieurs pour s'en sortir toute seule. Isaure se montre une véritable pro capable de poser un bon diagnostic. Il y a des cas en effet où ce n'est pas utile ni bénéfique. Une femme de ménage intelligente, c'est une bénédiction. En fait, j'ai beaucoup de travers de ses clients, car je pense qu'il est toujours difficile d'accepter quelqu'un d'extérieur à chez soi dans sa maison, et qu'il y a un temps avant de pouvoir arriver à faire confiance, c'est une façon d'être naturelle (toutes ces histoires d'espionnage où on raconte que c'est par le biais de la femme de ménage qu'on est trahi : je lis trop de romans policiers?)
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Ce livre consiste en une sorte de journal intime tenu par Isaure, diplômée bac +5, qui choisit néanmoins de devenir femme de ménage.
Elle raconte son quotidien, décrit les maisons et appartements dont elle a la charge du ménage, autant que leurs propriétaires. Si l'on perçoit une volonté sociologique derrière les descriptions et commentaires de la narratrice, cela tourne quand même bien vite dans la caricature et dans les jugements.
Ce livre met en exergue un paradoxe : tantôt Isaure déploie son énergie à expliquer au lecteur pourquoi c'est génial d'avoir fait ce choix d'être femme de ménage, tantôt elle fait de ce récit un exutoire à son manque de reconnaissance, au goût amer du perpétuel inachevé, au manque de sens de sa vie...
L'humour du début de roman est assez accrocheur, mais bien vite j'ai eu l'impression de tourner en rond dans les pensées de la narratrice. Certains thèmes sont intéressants (la maison, un simple toit sur la tête ou moyen d'expression de soi ? Les collections, une quête vaine et sans fin, pourquoi ? le matérialisme et l'attachement à certains objets même brisés ?...), mais ne sont qu'effleurés.
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En fin de compte, je suis convaincue que l'on n'est pas sur Terre pour gagner de la maille mais pour être heureux. J'ai réalisé la moitié du programme : je ne gagne pas de fric. Ne reste plus qu'à être heureuse.
Peu importe, je ne peux pas changer les draps. En effet c'est compliqué de faire le lit de deux personnes quand l'une des deux l'occupe encore. Surtout quand cette personne est une montagne de vêtement -propres ou sales, à ce stade c'est difficile de le déterminer.
On devient femme de ménage (ou viabilisatrice d'espaces intérieurs, ou dompteuse d'aléas du quotidien, comme on veut) pour les mêmes raisons que l'on cherche à devenir vedette:
* les horaires
* les fréquentations
* les tarifs.
Plus généralement, le sol de la maison n'a jamais été nettoyé. Une guirlande de noël.jadis doré, a cessé de briller. trois an qu'elle est au plafond .
....un sac poubelle non fermé poireaute depuis si longtemps devant l'entrée de la maison que le curieux peut y voir des vers grouiller à l'intérieur.
Sur le site spécialisé où j'ai mon compte, je coche les heures où je suis disponible. Je m'aperçois qu'il n'en reste guère si je souhaite rester en phase avec mes nouvelles exigences, le rêve du week-end de quatre jours étant abandonné : me lever à midi le plus souvent possible et, dans l'idéal, être rentrée pour le goûter.