Luc Ferry3.33/5
3 notes
La sagesse d'hier et d'aujourd'hui - Schopenhauer : Pessimisme et art du bonheur
Résumé :
Schopenhauer n'est pas le "dernier philosophe classique", comme on l'entend souvent dire, mais, de toute évidence, c'est le premier philosophe contemporain, le précurseur de ceux que Paul Ricoeur désignera comme les "philosophes du soupçon" : Marx, Nietzsche et Freud. On parle souvent de Schopenhauer comme du philosophe pessimiste par excellence. Admettons ce cliché, qui a sa part de vérité, mais elle est bien moindre qu'on ne l'imagine...
Un résumé intéressant , en fait pour moi, une introduction .
Ponctué de quelques partis pris et pointes d'humour ( ses épigones neurasthéniques feraient bien de relire les textes de leur philosophe préfèré ) qui rendent l'écoute et la lecture agréables
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Trois voies vers le salut, vers le bonheur:
1. La première c'est l'art en tant que consolation. Nietzsche accordera à l'art une fonction rigoureusement inverse: non pas un remède contre les forces aveugles de la volonté de puissance, mais tout au contraire leur intensification la plus vive.
2. Morale de la pitié assez proche de celle de Rousseau.
3. Victoire sur les peurs, et notamment la peur de la mort.
Lucrèce et Epictète tiennent le mes discours: toutes nos pensées doivent tendre à vaincre la peur de l'Acheron le fleuve des enfers , symbole de la mort.
Schopenhauer pense que sans la peur de la mort, il n'y aurait jamais eu de philosophie ni de religion.
C'est lui qui a inventé ce que Nietzche appèlera la généalogie , la pratique généralisée du soupçon , l'idée que derrière ce qui est apprent, ce qui est visible, derrière les phénomènes conscients, il y a le dessous de l'iceberg, les souterrains comme dit Dostoievsky , le monde de l'inconscient, et que la partie souterraine de la vie psychique est infiniment plus importante que la partie consciente.
Trois motifs fondamentaux du pessimisme:
1 . La causalité se perd dans les sables
La série des causes ne peut jamais s'achever , de sorte qu'aucune explication scientifique ne peut vraiment être compléte. ... On ne parvient jamais à détecter les forces premières , le fondement ultime du réel: il n'y a pas de cause première du monde.
2. Nos actions n'ont pas de sens.
Nous vivons toute la journée dans cet univers en apparence plein de sens, qui est celui de la représentation. Dans l'univers de la représentation, tout semble avoir du sens , mais en réalité, c'est seulement parce que nous ne nous posons jamais la question du sens su sens
3. Un monde de souffrance et d'ennui.
Schopenhauer reprend très largement les idées d'Epicure et de Lucrèce.
La logique du désir, c'est la logique du manque, de l'insatisfaction permanente... Nous visons toujours dans le passé ou dans le futur, presque jamais dans l'amour de ce qui est là, dans la réconciliation avec l'ici et le maintenant.
Nietzsche disait: " toute opinion est aussi une cachette" . Le philosophe n'a jamais de conviction certaine, il n'atteint jamais la fondation ultime.
Nietzsche encore: " il n'y a pas de faits, il n'y a que des interprétations "
On cherche la cause de tel phénomène, puis la cause de la cause, puis à nouveau la cause de la cause de la cause, etc. Par conséquent (...) on ne trouve jamais la cause première, le point de départ: si on voulait arrêter la série en prétendant trouver une cause première, alors cette prétendue cause première serait elle-même sans cause, ce qui contredirait le principe de causalité.
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