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EAN : 9782752910493
240 pages
Phébus (07/01/2016)
3/5   23 notes
Résumé :
Wang Desheng, vice-Ministre du Commerce de la République populaire de Chine, est en visite en France. Sa garde rapprochée ? Huit collaborateurs et six très jolies camarades de lit. Son objectif ? Faire ses courses dans le pays, comme dans un vaste discount center. Rien ne l’arrête, et surtout pas les scrupules. Ni le peu de résistance de ses interlocuteurs français. La délégation profite allègrement de leur cupidité pour acheter entreprises, hôtels, terres agricoles... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Livre écrit par un français expatrié dans le pays de toutes les excès à la mesure de son immensité.
Décadence, immoralité et corruption sont au menu du voyage entreprit par le vice ministre du Commerce de la République populaire de Chine; rachat de sociétés, d'hôtels mais surtout avec cynisme et sans états d'âmes; seul objectif payer peu et rentabiliser beaucoup.
Ma réflexion pour cette critique balance entre le satyrique film de Jean Yanne sorti en 1974: " Les chinois à Paris" et la revue de presse de certains journaux économiques qui eux ne plaisantent pas.
Comme dit l'adage l'argent ne fait pas le bonheur mais y contribue et Mr Wang en sait quelque chose jusqu'à ce qu'il rencontre "l'amour" et veuille se recentrer sur plus important, au moins pour quelques heures.
Drôle et effrayant tout à la fois.
Un peu gênée par les répétition de phrases qui cassent l'élan de lecture.



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Le Camarade Wang Desheng, milliardaire capitaliste, et précisément cela, parce que ministre communiste de la Chine populaire, fait du tourisme d'affaires en Europe et, cette semaine, comme un touriste pressé, il ‘fait' la France.
La pratique du tourisme industriel est courante et les européens s'y adonnent souvent justement en Chine. Dans les deux cas, l'investissement ou les commandes ne suivent pas toujours.
Comme les européens en visite au Moyen-Orient, le Camarade Wang sait que le vrai prix est toujours la moitié de ce qu'on demande. On finit par s'entendre et puis, on passe au banquet, sinon aux signatures des contrats.
Le Camarade Wang et sa joyeuse troupe, composée en partie de ex-Miss China qui cohabitent sans difficulté avec les cadres, traversent la France profonde, où on mange bien et où on peut encore trouver des pépites à acheter à bon prix. le contact avec l'autochtone et les dialogues de sourds qui s'ensuivent sont le point fort du livre. Une telle oeuvre aurait pu être écrite par les sympathiques ‘journalistes' pasticheurs du ‘Petit Journal' de la chaîne télévisuelle du camarade Bolloré. Peu de risque que le Camarade Wang veuille, ou puisse, rencontrer ce dernier. Ce chapitre là serait moins intéressant. La proie moins facile.
On ne peut pas accuser l'auteur, Stéphane Fière, d'être ethnocentrique ou partisan. Tout le monde en prend pour son grade. Les deux protagonistes français sont troublants, et troublés, face au Camarade Wang et à son entourage. Si le personnage caricatural de Wang manque de crédibilité, ses divers employés sont mieux décrits et ne manquent pas d'humanité. le texte est bien réussi à cet égard. le livre se termine avec des soupçons sur la possible origine de la fortune du Camarade Wang, voire sur ses conséquences. Il y est question de ‘Fangjiazhuang : un village effacé de la carte', comme il y en a tant en Chine et ailleurs. L'auteur ne le dit pas, mais un endroit qui s'appelle Fangjiazhuang est le site d'une importante centrale nucléaire en Chine. le progrès ne s'arrête pas. En Chine, après tout, le socialisme, c'est le capitalisme plus le nucléaire. Pour conclure, nous avons soudain droit à une réflexion sur la folie des hommes, et aussi des femmes. Dans un monde de 7 milliards d'humains, dont 20% de chinois, plus on est nombreux…
Camarade Wang achète la France' ne fera pas date dans l'histoire de la littérature française. Il est à la littérature ce qu'une très bonne ‘docu-fiction' est au cinéma, avec des reconstitutions de scènes bien menées. Roman de gare de notre époque. A lire dans le TGV ou dans le China Railway High Speed. Bon voyage!
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J'ai un avis assez mitigé sur cette lecture que j'ai appréciée sans être particulièrement emballée. Il faut dire qu'à la lecture du résumé, je m'étais attendue à un roman complètement loufoque qui part dans tous les sens. Or, si le cynisme est bien présent, il manque à mon goût de panache. Stéphane Fière est presque resté trop sage dans ses propos et avec son personnage de Wang, vice-Ministre du Commerce de la République populaire de Chine. J'avais en effet espéré un peu plus de situations loufoques voire de quiproquos culturels qui ne soient pas cantonnés au domaine financier.

Ce personnage, brut de décoffrage et peu avenant, possède deux choses très importantes en ce bas monde. Deux choses qui sont d'ailleurs très souvent liées : de l'argent et du pouvoir à moins que ce ne soit du pouvoir et de l'argent. Ces deux mots magiques lui ouvrent pas mal de portes que ce soit en Chine ou en France, pays dans lequel il a décidé de faire son marché ou, dit de manière plus politiquement correcte, d'investir. Car ne vous y trompez pas, derrière l'exubérance et la vulgarité se cache un homme intelligent qui pense économies d'échelle, marketing et bénéfices. Il apprendra néanmoins que la France n'est pas la Chine et que le « business » ne se fait pas forcément de la même manière ni à la même vitesse.

Pour faire efficacement son marché dans l'hypermarché discount à ciel ouvert qu'est la France, Wang se déplace avec une délégation, aussi bruyante que tape-à-l'oeil, composée de personnes indispensables telles que des conseillers, des camarades de lit (sous-entendez des jeunes filles parfois non majeures qui assouvissent les pulsions de ces messieurs) et un traducteur français qui se révèle être le mari de la nièce de Wang. Petit détail qui explique son accession à cette fonction, car disons-le tout de suite, il ne brille pas par ses talents d'interprète. Tout ce beau monde, qui sera rejoint en cours de route par une nouvelle traductrice, va donc passer son temps à voyager à travers la France en vue de faire de nouvelles acquisitions dont on ne peut s'empêcher de questionner le bien-fondé. Ce schéma narratif finit par avoir un côté redondant qui est fort heureusement cassé par les pensées des personnages. En effet, l'auteur nous offre quelques incursions dans la tête de certains personnages à travers de longs passages sans ou avec très peu de ponctuation. Si cela peut sembler étrange au premier abord, j'ai apprécié le procédé qui donne du rythme au récit et permet de se rapprocher de personnages pas forcément très attractifs.

L'auteur, qui connaît particulièrement bien le monde chinois, se joue volontairement et grossièrement des clichés que nous pouvons avoir sur les Chinois, mais aussi des clichés que ces derniers peuvent avoir sur nous. D'ailleurs des clichés, il y en a dans tout le roman que ce soit sur la manière de se comporter des Chinois lors des déplacements ou dans les relations d'affaires, leur petite tendance à l'espionnage industriel, leurs tentatives d'acheter progressivement tout ce qui fait la richesse de notre patrimoine culturel et économique, leur manque cruel de classe et de savoir-vivre, les tentatives plus ou moins voilées de corruption… Mais pas d'inquiétude, l'image de la France n'est pas en reste avec des politiciens qui baissent leur pantalon devant l'appât des gains, les traditionnelles grèves (on est un pays de fainéants ou on ne l'est pas), les retards dans les trains, les festifs bruits de kalachnikov à Marseille…

Si cette avalanche de stéréotypes poussés à l'extrême fera grincer quelques dents, il faut garder en tête que la surenchère est volontaire. L'auteur nous offre ainsi une satire avec deux mondes que tout oppose et dont la rencontre frontale fait quelques remous. Mais le principal intérêt de ce roman, du moins en ce qui me concerne, c'est qu'il met parfaitement en lumière la peur et les fantasmes que la Chine peut susciter dans des pays comme la France et, de manière plus générale, la mondialisation perçue par bien des personnes comme une menace. À travers Wang, c'est presque une Chine impériale toute puissante que l'on découvre. Une Chine qui peut acheter tout ce qui lui fait envie dépossédant la France de ses plus beaux atours. Une idée que certains médias se plaisent à entretenir. Alors que la Chine investisse dans notre pays, c'est un fait, qu'elle nous colonise, une exagération parfaitement exploitée par l'auteur à l'humour plutôt corrosif.

En rédigeant cette chronique, je me rends compte que le livre m'a fait passer un bon moment, mais qu'il m'a manqué un personnage sur lequel m'appuyer, une figure sympathique qui m'aurait donné envie de m'intéresser à sa vie et à ses aventures. Or, et c'est un choix que je comprends, l'auteur ne nous présente que des personnages caricaturaux et égocentriques auxquels je n'ai pas réussi à m'attacher. Au cours du livre, un nouveau personnage va heureusement prendre plus d'importance et apporter une nouvelle dynamique à l'histoire. le personnage est en outre intéressant pour les questions qu'il permet aux lecteurs de se poser notamment sur la notion de morale qui semble un concept à géométrie variable au sein de la délégation. D'ailleurs, à cet égard, je dois dire que la fin est glaçante !

Pour conclure, à l'instar de l'illustration de couverture, Camarade Wang achète la France est une lecture atypique qui vous fera aller à la rencontre de personnages peu attachants, mais d'une exubérance qui prête à sourire. D'ailleurs, tout au long de votre lecture, la plume de l'auteur, cynique à souhait, vous arrachera indubitablement quelques sourires voire quelques rires. S'il m'a manqué la présence d'un protagoniste sympathique envers lequel j'aurais pu ressentir de l'empathie, j'ai néanmoins passé un moment de lecture plaisant. Alors si vous aimez vous jouer des clichés et avez envie de vous poser quelques questions sur la morale et le pouvoir de l'argent, ce roman est fait pour vous.
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Camarade Wang vice-ministre chinois et aussi PDG rusé avisé et milliardaire fait ses emplettes en France avec sa cour, savante et "divertissante". Nous suivons ses tribulations, pleines de détails anodins, décalés, puis à mesure de la progression dans le récit cela devient grinçant, terriblement réaliste , l'ironie bien présente prend un sens plus pesant.
Voici un tableau présentant l'univers mental chinois ( côté pouvoir ) et aussi la décrépitude de notre système économique, nos valeurs chancellent, notre patrimoine est mal protégé et les idées nouvelles et prometteuses embarquées dans des entreprises fragiles et souvent en redressement... Ce roman qui n'a l'air de rien : on décrit abondamment le shopping touristique basique et les moeurs dissolues de l'équipe chinoise, et tout en mesurant l'abyssale fossé de la langue, au travers du travail de deux interprètes assez caricaturaux, on décrit aussi la crétinerie ou le cynisme de nos élites... L'argent "facile" a donc bon dos, mais il mène le monde et lorsqu'il croise la route d'un individu fait pencher la balance d'un côté qu'il ne soupçonnait même pas ! Chinois ou non ... Nos moralités sont bien mouvantes...

En conclusion, une lecture agréable et divertissante et très bien documentée "sans avoir l'air d'y toucher " que je dois à la couverture fort bien faite et qui m'a attiré par hasard ... et à un récent voyage pour les vacances en Chine, immense pays, qu'il ne faut pas sous- estimer ! Et qui attise la curiosité.

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On pourrait croire que ce livre est uniquement un livre humoristique, plein de traits d'humour, pour rire un peu de ces chinois qui achètent tout et de ces français qui leur déploient le tapis rouge.
Mais en fait, on rit assez peu, on grince plutôt. J'ai mis un peu de temps à rentrer dans l'histoire, le style est très particulier, de longues pages de monologues sans ponctuation qui interrompent étrangement l'histoire, plutôt dynamique par ailleurs.

Je me suis aussi demandé où voulait donc en venir l'auteur à plusieurs reprises, les personnages nous font nous poser tellement de questions alors que tout est si simple en apparence. Malgré ces petits moins, j'ai lu assez rapidement ce livre qui montre une maîtrise du monde chinois et du système de pensées particulier. Jusqu'à la fin, le dernier chapitre, qui nous fait enfin comprendre l'esprit, le pourquoi. Juste quelques phrases et la tension qui régnait malgré l'envie de rire s'explique.

Un bon livre qui mène à la réflexion, et qui mérite bien son qualificatif de satire!
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Des bruits courent sur le rachat d'un aéroport, mais également de plusieurs chantiers de construction navale, de scieries, de coopératives agro-alimentaires, de forêts, d'une fabrique de drones, d'un parc naturel, de fermes d'élevage, de technologies de pointe, et j'en passe ; ma question est toute simple: Monsieur Wang, êtes-vous en train d'acheter la France ?
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Ses missions achevées Sandrine souhaita le bonsoir aux directeurs qui la supplièrent de dîner avec eux dans le restaurant gastronomique de l'hôtel mais elle déclina aimablement merci pour l'invitation ce sera pour la prochaine fois je suis épuisée!
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Que retenir de ses visites d'approfondissement (en région)?
Après la Bretagne, ses vaches anabolisées, ses porcs amphetaminés, ses poulets enrichis à la salmonelle, une région sinistrée, rien que nous ne sachions déjà faire;......
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Pour un Chinois, le vrai prix c'est toujours la moitié.
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Videos de Stéphane Fière (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Stéphane Fière
Stéphane Fière était au Festival Étonnants voyageurs de Saint-Malo le samedi 14 mai 2016 pour une rencontre sur le thème "Puissance de la satire" autour de son dernier roman "Camarade Wang achète la France". Extrait.
- Pour découvrir le livre : http://bit.ly/CamaradeWang - Feuilleter les premières pages : http://bit.ly/FeuilletageCamaradeWang
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