2006 fut l'année Cézanne. le foisonnement d'activités organisées pour le centenaire de sa mort a témoigné de la portée de l'oeuvre de celui que Pissarro appelait "notre père à tous" : expositions à Paris, Aix-en-Provence, New York, Los Angeles ; festivals, conférences, colloques ; publications de revues ; un timbre représentant les Baigneuses fut édité par la Poste, certains lieux cézanniens proposant un cachet spécial....
Et Cézanne fut un solitaire toute sa vie !
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D'abord sage dans ses compositions de nature morte, Cézanne renouvelle bientôt le genre. Huysmans reconnaissait à ses natures mortes leur originalité. "Et soudain, on perçoit des vérités nouvelles (...) : des tonalités étranges et cependant réelles (...). Tout cela fait de ces oeuvres des révélations dès lors qu'on les compare aux natures mortes habituellement maintenues dans des couleurs d'asphalte."
Aix-en-Provence, Paris, Auvers-sur-Oise, la Sainte-Victoire, Gardanne, Bibémus, l'Estaque, l'artiste fut un nomade solitaire, promenant son chevalet de site en site, exécutant ses toiles avec la lenteur d'un marcheur. "Les choses sans bornes de la nature m'attirent... Je procède très lentement, la nature s'offrant à moi très complexe ; et les progrès à faire sont incessants."
Cézanne et Pissarro forment un des couples les plus marquants de l'histoire de l'art, tant les deux peintres sont parvenus à s'enrichir réciproquement sans trahir leur génie propre.
S'il a fait partie de la génération impressionniste, Cézanne, par la violence de son caractère et son inadaptation à la société parisienne, a laissé l'image d'un solitaire.
Cézanne ne pouvait exister sans la Provence, la Provence ne peut plus être reconnue sans Cézanne. Toute sa vie, le peintre aura tenté de saisir les couleurs et les sensations d'une région qui avait enchanté son enfance.