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EAN : 9782754814386
104 pages
Futuropolis (20/08/2015)
3.89/5   50 notes
Résumé :
Dans un quartier de Damas secoué par la Révolution, Karim et Fatima s'aiment. Mais leur passion semble impossible. Car si Karim et sa famille sont engagés contre Bachar el-Assad, Fatima a dû unir son destin à celui du régime. Quand ils se retrouvent enfin, à l'été 2013, après avoir vécu ce qui ressemble déjà à mille vies, l'impensable va frapper la capitale syrienne : la mort blanche. Ce jour-là, les forces armées de Bachar al-Assad bombardent plusieurs quartiers de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Après une première bande dessinée consacrée aux révolutions arabes de 2011, Jean-Pierre Filiu et Cyrille Pomès renouvellent leur association et sortent cette année un tout nouvel ouvrage aux éditions Futuropolis. Difficile d'ailleurs de ne pas y voir une sorte de prolongement avec le précédent volume puisqu'après avoir évoqués la naissance de mouvements contestataires dans les pays d'Orient ainsi que la chute de dictatures que l'on croyait jusque là inébranlables, les auteurs ont choisi pour ce second album de se focaliser sur les conséquences de ces révoltes sur un pays aujourd'hui complètement déchiré par la guerre civile : la Syrie. le lecteur se retrouve ainsi plongé dans le quotidien d'une famille originaire de Daraya, quartier de la banlieue sud-ouest de Damas qui va malheureusement se retrouver en 2013 au coeur des combats opposants les insurgés aux fidèles de Bachar Al-Assad. Parallèlement à l'histoire de cette famille dont les membres entretiennent des relations parfois conflictuelles, on découvre aussi l'histoire d'amour de Karim et de la belle Fatima. Lui est le plus jeune fils de la fratrie, étudiant un peu naïf mais farouchement opposé au régime de Bachar Al-Assad. Elle se retrouve forcée d'épouser un homme proche du régime qui la maltraite mais au sort duquel sa famille et elle sont désormais liés. L'album est une vraie réussite et montre assez clairement le basculement du pays dans la guerre civile et les conséquences de cette situation pour les populations locales piégées dans les zones de combat.

Jean-Pierre Filiu souligne notamment l'évolution des méthodes et de l'état d'esprit des insurgés qui, de mouvements contestataires pacifistes militant pour plus de liberté et de justice, vont finir par fusionner avec des groupes armés bien décidés à faire usage de la force pour renverser le régime. L'ouvrage met également à plusieurs reprises l'accent sur la lâcheté et l'immobilisme des pays occidentaux qui se contentent d'observer ou, au mieux, de dénoncer sans jamais se mouiller plus avant. Malgré les regrets manifestés pour les pertes civiles et les exactions commises par les sbires de Bachar Al-Assad, les rares Occidentaux dépeints dans la bande dessinée se révèlent incapables de véritablement comprendre la dureté et la précarité du quotidien des Syriens. Plusieurs scènes bouleversantes sont justement là pour nous rappeler la tragédie vécue par les civils du pays qui sont évidemment les premières victimes de ce conflit dont les belligérants ne reculent devant rien, y compris faire usage d'armes chimiques pour gazer leurs propres concitoyens, les soldats aussi bien que les femmes, les enfants ou les vieillards. L'auteur pointe également du doigt l'hypocrisie des puissances occidentales qui menacent de passer à l'action, posent des ultimatums, parlent même de « ligne rouge à ne pas franchir » et qui, au final, ne font rien par peur de voir leurs intérêts menacés. Un mot pour terminer sur les graphismes eux aussi très réussis de Cyrille Pomès qui a opté cette fois pour une teinte marron dans laquelle baigne la totalité de l'ouvrage.

« La Dame de Damas » est une bande dessinée qui s'inscrit dans la droite lignée du précédent album de Jean Pierre Filiu et Cyrille Pomès et dans lequel on retrouve les mêmes qualités : sérieux de la documentation, soin apporté aux graphismes et surtout volonté de rendre hommage à tous ces hommes et femmes ordinaires victimes de cette guerre interminable. Une lecture poignante, à lire et à faire lire.
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On ne connait pas la Dame de Damas mais on connaît son funeste maître qui a mis le pays à feu et à sang afin de se maintenir au pouvoir. La Dame de Damas est en réalité l'incarnation de la révolution née du Printemps arabe.

Cette lecture a été très utile pour savoir ce qui s'est passé en Syrie entre 2011 et 2013. Il n'est nullement question de Daech mais on sait que ce monstre est né d'un autre monstre qui a utilisé la diversité de son peuple pour monter les gens les uns contre les autres. On sait malheureusement ce que cela a donné avec des répercussions jusqu'en France.

Cette bd est hautement politique. C'est un véritable plaidoyer contre Bachar. On nous explique les faits dans une histoire à peine romancée. On voit également que l'Occident a véritablement fermé les yeux sur les évidences. le rôle de l'ONU sera montré sous son réel jour. J'avoue que la démonstration a été plutôt convaincante et que j'ai un autre regard sur la situation de ce conflit.

En effet, je souhaite pour le bien de ce peuple que le tyran soit destitué de ses fonctions et jugé par le tribunal international pour crimes contre l'humanité. Les atrocités commises sont hors normes. Comment peut-on laisser impunément un homme qui a gazifié sa propre population ? C'est également le premier dans l'histoire qui a utilisé des missiles sol-sol contre son peuple. Je ne savais pas ce qu'était la mort blanche évoqué au dos de cette ouvrage. Oui, cela fait froid dans le dos.

Une bd qui permet de comprendre le conflit syrien car on est au coeur de la répression menée par le pouvoir en place. C'est d'ailleurs la première du genre sur ce sujet. D'autres suivront certainement. A lire bien entendu !
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NDRH976 : Cette BD a le mérite de traiter un sujet actuel et important mais je lui trouve des défauts.
Au niveau du scénario d'abord, des retournements de situation trop rapides et un manque de subtilité. L'utilisation de termes spécifiques trop nombreux pour saisir un contexte déjà compliqué vu de chez nous. La lecture demande en effet des pré-requis sur le contexte politique et social.
Au niveau du graphisme, les dessins sont réalistes mais le trait est parfois trop vif. Certaines scènes ne correspondent pas tout à fait à l'action (dans les mouvements notamment). On a du mal à distinguer les personnages. L'utilisation du sépia est lourde, oppressante.
Il y a trop de texte, c'est trop chargé (nombre de vignettes par planche).
Cependant, on comprend bien et on s'insurge contre l'impuissance de l'ONU, la lourdeur des exigences des observateurs, les enjeux diplomatiques qui se font aux dépends de la vie d'hommes, de femmes et d'enfants.
Une petit oui quand même donc pour le lycée car ça reste une ouverture vers un sujet important.

(SC971) La grande Histoire de la révolution syrienne vue à travers les yeux et le quotidien des habitants de Daraya, et plus particulièrement à travers l'histoire de Karim et de Fatima. Très didactique et très bien documentée, cette BD reprend la chronologie de la révolution syrienne, et montre bien la disproportion de moyens entre les troupes de Bachar et les révolutionnaires, l'inertie voire le cynisme de la communauté internationale. le graphisme crayonné couleur sépia permet de bien mettre en valeur les personnages et l'histoire. Oui pour le prix Lycée.
(IK971) Effectivement, un point d'entrée dans la révolution syrienne, mais je n'ai pas réussie à entrer dans l'album. La confusion entre les personnages (graphisme au trait un peu lourd) , la complexité (voire la confusion au sein) du scénario, même si j'ai aimé le point de vue : la petite histoire du quartier rejoint la grande Histoire de la Révolution syrienne, ne m'ont pas convaincue. Trop confus peut-être pour les élèves. Non pour le Prix.
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La rentrée littéraire fait son bout de chemin et continue en Syrie … Sujet plus que d'actualité, J-P Filiu et Cyrille Pomès signe là un chef d'oeuvre ! Editée par Futuropolis, La dame de Damas est à l'origine un poème écrit pas J-P Filiu, le scénariste.
Témoignage choc, histoire tragique, le déclin de l'humanité en BD … Voilà un ouvrage qui ne m'a pas laissé indifférente, deux jours après j'étais encore comme qui dirait obsédée par les images que j'avais vu dans La dame de Damas. Ces hommes et ces femmes déchirés, abusés, trahis et surtout vivant dans la peur sans cesse.

Pensez à ce peuple qui vie dans la peur constante, pensez à ces enfants qui naissent au milieu de ce conflit sans rien avoir demandé. Voilà la Syrie, ce pays que le monde entier a laissé dans le désespoir. Aujourd'hui ce conflit médiatisé est connu, analysé et fait couler de l'encre mais entre 2011 et 2013, les aides et la connaissance de l'état de crise était moindre, voir inexistant.

Je ne suis pas là pour faire de la politique loin de là, c'est juste ce que mon coeur cri après la lecture de cette BD ! Comment pouvons-nous parler de monde en paix alors que tout un pan de ce monde est en pleine crise, que des gens vivent sous le joug de dictateur, dans la crainte d'être exécuté …

Dans La dame de Damas, nous suivons Karim, un jeune homme plein de fougue, d'espoir et d'amour. Pour lui, la résistance pacifique est l'unique solution pour faire face au gouvernement de son pays. Nous allons donc suivre cette voix avec les déboires, les failles du système, la non-aide de l'ONU et finalement le désespoir ainsi que la mort comme quotidien.
C'est horrible, c'est sombre et le dessin met parfaitement ça en valeurs avec une bichromie noire et marron. Il n'y a jamais de blanc, jamais d'espace clair.

Les personnages sont beaux, j'ai véritablement adoré le style de Cyrille Pomès. Les sourires, les larmes et les visages expressifs de nos protagonistes nous font vibrer.

Lisez cette BD pleine d'humanité. C'est un cri d'espoir, c'est un souvenir de toutes ces personnes qui sont mortes en Syrie, c'est la vérité sur ce qui se passe là-bas.

Je n'ai vraisemblablement pas les mots justes car c'est une lecture qui m'a vraiment bouleversé et il n'est pas aisé de parler de ce qui nous touche au plus profond. Ce que je peux vous dire, c'est qu'il s'agit d'hommes et de femmes qui ne cherchent que la paix et ça ne se trouve pas dans un Etat en guerre, gouverné par un fou sanguinaire …

Je profite juste de cet article pour rappeler au monde qu'il n'y a pas qu'en France que la liberté d'expression est bafouée … En Syrie plus qu'ailleurs, s'exprimer à un coût et en 2011 Ali Ferzat en a payé le prix.

Lien : http://chickon.fr/2015/09/05..
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Cette bande-dessinée raconte le printemps syrien, qui a débouché sur la guerre civile qui dure depuis.
Karim est un jeune homme de son temps. Une jeune homme syrien.
Il aime sa famille, fait des études, est amoureux de Fatima. Peut-être un point idéaliste ? C'est surtout que dans la Syrie de Bachar El-Assad rien n'est simple, et la simple expression d'une opinion peut vous valoir la prison, ou bien pire.
Mais à l'image de la jeunesse de son pays, Karim croit que leur heure est arrivée lors du printemps arabe qu'il voit fleurir dans d'autres pays. Ensemble, ils s'organisent, résistent.
Mais ils ont affaire à plus fort qu'eux. Les murs ont des oreilles, et les envoyés de l'ONU s'avèrent impuissants.

Cette bande-dessinée est tout simplement bouleversante. Karim met une humanité criante sur tant de destins syriens brisés.
La fin d'une cruauté insoutenable m'a laissée impuissante et révoltée.
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critiques presse (1)
BoDoi
25 août 2015
L’ensemble fonctionne parfaitement et même si la densité du récit (...) pourra effrayer lors du premier tiers du livre, La Dame de Damas se révèle aussi passionnant que bouleversant.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Ce ne sont pas des lions
Ce ne sont que des chiens
Aboyeurs enragés
Ivres de leur venin
La Syrie leur est due
Et nous sommes leurs serfs
Un pays aux Assad
Et pour nous la misère.
(…)
C'est une guerre civile
Martelait le tyran
De sa voix haut perchée
De bourreau négligeant
Le concert des nations
Endossa le postiche
Remplissez les charniers
On ne prête qu'aux riches.
(…)
Mais tout à une fin
Même la barbarie
Nous en tremblons le jour
Nous en rêvons la nuit
Dans leur haine sans fond
Ils veulent nous plonger
Nous serons plus forts qu'eux
Nous saurons pardonner.

La dame de Damas s'est levée ce matin
Liberté dans les cœurs, aube à portée de main
Cette dame je la chante, c'est la Révolution
Sur les murs de Syrie j'écris partout son nom.
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- Kofi Annan vient de démissionner. Il prétend que rien n'est possible en Syrie sans un arrangement entre les USA et la Russie.
- Je vois. En attendant qu'Obama et Poutine tombent d'accord, on peut mourir en silence, hein ?

[p61]
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Le tueur continue de tuer, les observateurs d'observer et le peuple sa révolution.
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Car les musulmans que vous êtes savent sans doute mieux qu'ailleurs que la violence, c'est le démon. Opposer la violence à la violence du tyran, c'est se rabaisser à son niveau... C'est abandonner cette étincelle que Dieu a semée avec la foi en chacune de nos âmes. Je suis né libre, vous êtes nés libres... Mais la violence vous enchaînera aussi sûrement que l'oppression.

[p22]
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Bachar est bien tranquille dans ses bureaux avec la clim, et toi dans cet endroit maudit!
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Vidéo de Jean-Pierre Filiu
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Visuel de la vignette : Mohammed Abed / AFP
#société #geopolitique #israelhamas _________
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