Marco est un jeune de banlieue. Pris dans la spirale infernale du trafic de drogue, de la violence subie, du mal-être et de l'ignorance, il n'a qu'une envie, que la fin du monde arrive pour que tout s'arrête enfin...
Un roman fort, qui décrit avec justesse la vie de certains jeunes de banlieues pris dans un engrenage.
Marco n'a pas une vie facile : ses parents préfèrent son frère boxeur, son meilleur ami se drogue et il se retrouve malgré lui embarqué dans les affaires d'un dealer mais il garde toujours l'espoir en l'amitié et en la volonté d'une vie simple. Il est confronté chaque jour à une certaine violence (physique et morale) mais il y a heureusement aussi des personnages secondaires qui lui viennent en aide pour lui donner la force d'avancer coûte que coûte.
Un récit intense, un certain malaise parfois, mais qui ne m'a pas laissée indifférente...
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Marco, 14 ans, une vie dans une banlieue, un petit appartement, un père qui flirte avec l'alcoolisme depuis qu'il est au chômage, un frère passionné de boxe qui aime l'utiliser comme punchingball, une mère qui travaille pour faire vivre la maisonnée et traine une fatigue énorme.
Au collège, rien de bon. Un climat de tension, des profs qui ne font rien pour l'apaiser, des gestes de violence, une CPE qui n'entend pas ce qu'on lui dit mais ce qu'elle veut entendre et pour Marco, des résultats qui n'engagent rien de bon.
Son meilleur pote, Jean-Baptiste dit Banane, Marco le voit de loin en loin. Drogué, accro, il n'a jamais sur se remettre de la mort de son père.
Son espoir à Marco, c'est la fin du monde. C'est à ça qu'il s'accroche : l'Apocalypse, le jugement dernier, l'égalité pour tous et le paradis pour ceux qui ont morflé sur Terre. Pourtant, il n'y pas grand chose de religieux dans cette croyance.
Pas étonnant dans tout ça que Marco se retrouve à faire un petit boulot pour un dealer du quartier. Un peu d'argent, une protection, de quoi rendre le quotidien moins sombre. Mais évidemment, ça n'aide pas vraiment...
J'ai lu ce livre dans un cadre de "lecture obligatoire" sinon, il est clair que la 1ere et la 4e de couverture auraient réussi à m'écarter malgré un titre intrigant.
Pour moi, on peut le lire de deux façons.
Le première en fait un livre sombre, manichéen, aux personnages secondaires caricaturaux et aux rebondissements prévisibles, d'un auteur qui aime s'écouter écrire (parce qu'avec cette lecture là, le livre devient vite long et pénible à lire).
La seconde (celle que j'ai adoptée) demande de prendre un poil de recul par rapport au récit mené à la première personne. le regard que porte Marco sur le monde est assez manichéen mais quel adolescent de 14 ans ne pense pas comme cela le monde qui l'entoure ? D'autant que Marco n'est pas vraiment "tiré vers le haut" : il ne s'investit absolument pas dans ses études, il ne sait pas parler avec les adultes, au sein de sa famille, la communication est rompue... Quand les images du World Trade Center en feu passe aux JT, ses parents ne réagissent pas. Il est enfermé dans le petit monde de sa banlieue.
Personne n'est là pour lui apprendre à prendre du recul jusqu'à ce que son professeur d'Histoire parle avec lui et lui mette un livre entre les mains puis que la bibliothécaire prenne le relais.
Oui, Marco a un côté un peu balourd, il n'est pas toujours "fut-fut" ce qui donne aux récits des rebondissements souvent attendus. Oui, on aurait peut-être préféré qu'il tire les leçons de ses erreurs, tout ça tout ça, qu'il appelle la police, qu'il ramène son pote à l'hôpital par la peau des fesses pour qu'il fasse sa cure de désintoxication, qu'il "se réveille".
Mais quel jeune des banlieues ferait ça ? Quel adolescent de 14 ans ne se laisserait pas avoir par le demande pressante d'un ami qui veut juste qu'on le laisse tranquille ? Lequel verrait dans la compulsion de sa mère vis à vis du nettoyage de l'appartement quand la visite surprise de l'assistante sociale peut intervenir à tout moment, une marque d'amour, de peur de le perdre ? Lequel penserait que son frère n'est pas un mauvais bougre quand les échanges avec celui-ci consistent essentiellement en des combats de boxe ? Lequel ne se ferait pas avoir par les belles paroles valorisantes d'un caïd de la cité quand chez lui, jamais un compliment ou une marque de tendresse n'est prononcé ?
Je pense que ce livre est très juste quand à la façon dont on peut voir le monde à 14 ans et que le lecteur doit véritablement le prendre à un deuxième degré de lecture, ne pas s'arrêter à la présentation et au regard de Marco. La fin devient alors une fin ouverte : réalité ou "délire" de Marco ?
Seule fausse note, par contre : le langage. Si le style est très prenant, la langue bien maniée, on a du mal à imaginer un ado de 14 ans en échec scolaire avec un tel vocabulaire.
Je garde ce livre dans mes bonnes surprises, à adresser à des lecteurs qui sauront prendre le recul que le narrateur ne prend pas.
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A la suite de divers mauvais choix, Marco, un peu naïf, un peu paumé, peu épaulé par sa famille, se trouve embringué dans la spirale violente et glauque d'un milieu qu'il ne cotoyait que de loin avant...
Je n'ai pas du tout aimé ce roman, n'ayant ni réussi à trouver le personnage principal attachant, ni réussi à comprendre vraiment où le narrateur voulait en venir, ni apprécié le langage pseudo-jeune ou pseudo-banlieue (j'hésite) mêlé parfois d'expressions trop soutenues pour sortir de la bouche de jeunes de banlieue justement et pour être compris par des ados...
Franchement ce livre m'est tombé des mains !
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Belle histoire percutante dont le ton semble assez juste. Des personnages très émouvants. Une ambiance parfois très "plombante", noire et des évènements vécues par les deux personnages sont particulièrement accablants.
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- Vous savez, j'ai passé une bonne partie de ma jeunesse sur un lit d'hôpital. (...) Heureusement, la lecture est un formidable moyen d'évasion. J'oubliais mes angoisses. Pour vous aussi, elle serait profitable.
- Euh, j'aime pas trop lire.
- Si le livre vous parle, vous le lirez ! Il s'agit à chaque fois d'une rencontre avec des personnages : certains deviennent vos amis, d'autres vos ennemis, parfois ils sont un peu vous-même. Je vous choisirai un roman. Seriez-vous d'accord pour le lire ?
Ce jour-là, je pataugeais jusqu'aux genoux dans mon problème de maths. La routine, quoi. Je triturais désespérément mon cerveau pour comprendre pourquoi ; en appliquant ma méthode bricolée, je n'aboutissais à rien. Soudain la voix plate du prof annonça qu'il ne restait plus qu'une minute avant le ramassage des copies. Panique des paniques ! Je grattai ma feuille avec frénésie dans un espoir de voir s'accoupler les x avec les y.
(...) Je regardai la solution dévoilée au tableau, nette et simple. Une pureté qui me fascine toujours. Je sens bien que je ne pourrai jamais atteindre cette logique parfaite. Chez moi, tout est embrouillé, je m'emberlificote dans le plus simple des énoncés.