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Sylvia Gleadow (Traducteur)
EAN : 9782912631145
77 pages
Tahin Party (01/04/2007)
4/5   6 notes
Résumé :
L'idée que nous nous faisons aujourd'hui de l'enfance est d'invention récente. Les caractéristiques qu'on lui attribue (innocence, vulnérabilité, dépendance, etc.) sont le produit d'une construction sociale. Les attentions spéciales, la protection, le « respect » dont les enfants sont l'objet, ainsi que les institutions créées pour eux, les maintiennent sous tutelle, les privent de tout pouvoir sur leur vie, les enferment dans leur rôle, et finalement les...infantil... >Voir plus
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
En résumé, l'apparition de la cellule familiale centrée sur l'enfant rendit nécessaire une institution qui puisse structurer l'"enfance" de telle sorte qu'elle garde les enfants le plus longtemps possible sous la dépendance des parents. Les écoles se multiplièrent, remplaçant l'étude et l'apprentissage par une éducation théorique, dont la fonction était de "discipliner" plutôt que d'enseigner la connaissance pour elle-même. Il n'est donc pas étonnant que l'instruction scolaire moderne retarde le développement de l'enfant au lieu de l'accélérer. Si l'on séquestre les enfants loin du monde adulte - les adultes ne sont après tout que de grands enfants qui ont l'expérience du monde - et si on rassemble dans la proportion artificielle de un adulte pour vingt enfants et plus, comment le resultat final pourraît-il être autre chose qu'un égalisation de l'ensemble de ces enfants à un niveau moyen (médiocre) d'intelligence? Et comme si cela ne devait pas suffire, une distinction selon les âges fut instaurée après le XVIIIè siècle, avec un cloisonnement rigide des "classes". Il n'était même plus possible aux enfants de se guider sur leurs aînés en peu plus âgés et plus expérimentés. La plus grande partie de leurs heures de veille était confinée à l'intérieur d'un groupe soigneusement limité à leurs contemporains(note 9), et on leur donnait à absorber un "programme". Une aussi rigide gradation des classes augmentait les étapes qu'il fallait franchir pour devenir adulte, et il était ainsi plus difficile à un enfant de trouver son propre rythme. La motivation qui le poussait à l'étude devenait extérieure, c'était une recherche de l'approbation, qui tuarit à coup sûr toute originalité. Les enfants, autrefois considérés simplement comme des êtres jeunes (de la même manière que dans un jeune chiot qui grandit, on voit le futur chien), formaient maintenant une société bien distincte de celle des adultes, avec sa propre classification interne encourageant la compétition; "Le type le plus formidable du quartier', "le garçon le plus fort de l'école", etc. Les enfants pensaient obligatoirement en termes de hiérarchie dont l'expression suprême est: "Quand je serai grand..." L'école reflétait en cela le monde extérieur où, selon les âges et les classes sociales, s'instaurait une ségrégation de plus en plus marquée.


note 9: Cette situation est poussée à l'extrême dans les écoles contemporaines, où des enfants parfaitement capables doivent attendre une année avant d'entrer dans la classe qui pourrait être la leur, parce que, par rapport à une date arbitrairement fixée, ils sont trop jeunes de quelques jours.
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Cette idée que les enfants sont des êtres particuliers […] signe l’enfermement des enfants dans la catégorie “êtres infantiles, incomplets”, “à éduquer”, petits animaux à humaniser, matière “naturelle” à civiliser, innocence et vulnérabilité à protéger… en les privant de toute liberté, de toute autonomie ou souveraineté, de tous droits sur eux-mêmes, de tout pouvoir sur leur propre vie. C’est désormais parce qu’on accorde beaucoup de prix au fait de les élever, éduquer, instruire, choyer et protéger, qu’on les tient sous totale tutelle. Pour leur bien. Pour leur avenir. Dans leur intérêt bien compris. Bref, par amour (Cela rappelle quelque peu le discours de légitimation de la colonisation. D’ailleurs, ne traite-t-on pas précisément toutes les dominé-es comme des enfants ? Avec le même paternalisme, le même rabaissement, la même suffisance, la même assurance d’avoir raison à leur place …)
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Toute personne qui voyage pour la première fois dans un pays dont elle ne connaît ni le peuple ni la langue fait l'expérience de l'enfance.
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Si l’on séquestre les enfants loin du monde adulte – les adultes ne sont après tout que de grands enfants qui ont l’expérience du monde – et si on les rassemble dans la proportion artificielle de un adulte pour vingt enfants et plus, comment le résultat final pourrait-il être autre chose qu’une égalisation de l’ensemble de ces enfants à un niveau moyen (médiocre) d’intelligence ?
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