Citations sur Thérapie (101)
» Tu sais quoi Viktor? L’espoir, c’est comme un éclat de verre planté dans ton pied. Tant qu’il reste enfoncé dans la chair, il te fait souffrir à chaque pas. Tandis que si on te l’enlève, ça saignera pendant un moment, ça prendra un bout de temps avant que la plaie soit guérie, mais, au bout du compte, tu pourras réapprendre à marcher normalement. C’est ce qu’on appelle le deuil. »
La vérité est comme un puzzle, à ceci près que le nombre d’éléments qui la constituent n’est pas connu à l’avance. Or elle ne peut apparaître qu’une fois que tous les morceaux de la mosaïque ont été assemblés. P 215
L’espoir, c’est comme un éclat de verre planté dans ton pied. Tant qu’il reste enfoncé dans ta chair, il te fait souffrir à chaque pas. Tandis que si on te l’enlève, ça saignera pendant un moment, ça prendra un bout de temps avant que la plaie soit guérie, mais, au bout du compte, tu pourras réapprendre à marcher normalement. C’est ce qu’on appelle le deuil.
- Encore combien de temps ? lui demanda-t-il doucement.
- Jusqu'à ma prochaine crise ?
- Oui.
- Une journée ? Douze heures ? Je ne sais pas. Les premiers symptômes sont déjà là, répondit-elle d'une voix faible.
- Les couleurs, c'est ça ?
- Oui. D'un seul coup, tout me semble plus coloré, sur cette île. C'est comme si les arbres avaient été peints. Et la mer est sombre mais scintillante. Malgré la pluie, les couleurs sont si intenses, si lumineuses, que je n'en ferme plus les yeux. Et il y a autre chose : les odeurs. Je sens beaucoup plus nettement qu'avant les effluves salés de l'écume. Toute île est emplie d'un délicieux parfum que je suis la seule à percevoir.
Dans certaines circonstances, même les personnes les plus intelligentes se montrent parfois incapables de réfléchir avec logique. Tel était le cas de Viktor: l'épuisement et la maladie faisaient fonctionner son cerveau au ralenti, et il se laisait envahir par des pensées obsédantes dont il ne pouvait se débarrasser. Les évènements de la nuit passée ne lui laissaient aucun répit. Tout cela était inexplicable. Il avait beau se creuser la tête sans relâche, il ne trouvait aucune réponse satisfaisante aux nombreuses interrogations qui le taraudaient.
La vérité est comme un puzzle, à ceci près que le nombre d’éléments qui la constituent n’est pas connu à l’avance. Or elle ne peut apparaître qu’une fois que tous les morceaux de la mosaïque ont été assemblés.
« Du doute à la certitude, il n’y a qu’un pas,
Celui qui sépare la vie de la mort. »
Au milieu de cela, Larenz épuisait toutes les forces qui lui restaient à empêcher que l’insupportable certitude qu’il portait en lui remontât jusqu’à sa conscience. La vérité était déjà évidente. Elle était là, devant lui, tel un noyé qui n’aurait été séparé de ses sauveteurs que par une fine couche de glace. Mais cette glace, Viktor Larenz n’était pas prêt à la briser.
Du moins pas encore.
Du doute à la certitude, il n'y a qu'un pas,
celui qui sépare la vie de la mort.
Je me sentais comme un vétéran qui a déjà vu exploser tellement d’obus qu’il ne réagit même plus au sifflement des projectiles autour de lui, restant tranquillement assis dans sa tranchée.