AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
2,94

sur 24 notes
5
0 avis
4
3 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
1 avis
Désirer est un roman qui entrelace deux histoires, celle d'un Charles Dickens comédien et celle des aborigènes de la terre de van Diemen. le lien ? C'est une femme, Lady Jane et à travers elle il est surtout question d'une enfant Mathinna originaire de cette terre de guerriers qu'est la Tasmanie.

Les époques et les lieux ne sont pas les mêmes, on est en Tasmanie en 1830 auprès d'un catéchiste qui converti les aborigènes et à Londres aux alentours de 1850 auprès de Dickens. D'un côté on parle de colonisation et de disparition d'un peuple, de l'autre on parle du fantasque Charles Dickens, de son besoin de reconnaissance et de triomphe, de son manque d'égard envers sa famille et sa recherche de bonheur.

Ça peut paraître étrange et ça l'est car il n'y a pas vraiment de fil conducteur entre les différents chapitres, on passe de d'un récit à l'autre sans comprendre quel en est le but. Car le changement d'époque et de lieux au lieu de rythmer le récit le ralenti.
Pourtant l'histoire est assez plaisante, faite de tragédies et de sentiments cachés (les moeurs de la société de cette époque préconisaient de ne rien laisser paraître), ce n'est seulement à la fin que l'on comprend le sens caché de ce roman pour lequel un effort a été nécessaire pour arriver au bout : la liberté avec tout ce que cela comprend : la liberté d'agir, d'aimer et de vivre. « Nous avons tous des sentiments et des désirs, mais seuls les sauvages acceptent de les assouvir »
On garde la morale sauve au prix d'efforts terribles : « On peut avoir ce que l'on veut, mais on découvre qu'il y a toujours un prix à payer. La question est celle-ci : peux-tu payer ? »

Cela dit je ne le regrette pas car ce que nous transmet l'auteur est très poignant, dénonciation du colonialisme, de la morale chrétienne et de la supposée supériorité de la race blanche. Malgré ses défauts ce roman est toutefois passionnant dans ce qu'il raconte un segment de vie d'un grand auteur, Dickens, et un pan de l'Histoire australienne.

Lien : http://www.stemilou.over-blo..
Commenter  J’apprécie          70
L'histoire qui nous est racontée est double …

D'un côté elle commence en 1839, sur la terre de van Diemen (1) …
1839 … l'année où fut prise la première photo d'un être humain …où Abd el-Kader lança un djihad contre les français … où Charles Dickens fit paraître Oliver Twist
Elle nous parle du Protecteur et de sa façon bien personnelle de gérer la colonie sur l'île de Flinders (2).

De l'autre elle commence en 1851 à Londres …
1851 … l'année où l'exposition universelle se tenait à Londres … où Herman Melville fit paraitre Moby Dick (3) … où la deuxième expédition est partie pour retrouver l'expédition Franklin (4) …
Elle nous parle de lady Jane Franklin et de Charles Dickens, de leurs façons bien personnelles d'écrire une part de l'histoire.

Les récits s'entrecroisent, les personnages se débattent dans leurs choix de vie et essaient de réaliser leurs désirs.
Il s'agit d'une libre interprétation de ce qui a pu se passer entre ces individus, ce qu'ils ont souhaité, ce qu'ils ont réalisé dans les temps de la découverte d'un nouveau monde sans que les colonisateurs n'aient le moindre scrupule à respecter les colonisés.
Une page de l'histoire de la Tasmanie nous est racontée, en tenant toujours compte du désir des protagonistes de survivre à tous les malheurs.
Survivre ne voulant pas forcément dire vivre mieux !


(1)
« La Terre de van Diemen » (est le nom utilisé par la plupart des Europe pour désigner l'île de Tasmanie, jusqu'au 1er janvier 1856.

(2)
Située dans le détroit de Bass, l'île Flinders est la principale île de l'archipel Furneaux, au nord-est de la Tasmanie.
À partir de 1830, après la guerre noire, les aborigènes de Tasmanie survivants - environ 200 individus - furent déplacés de force à Flinders Island. En 1838, seulement 80 Aborigènes avaient survécu. Bien que le gouvernement colonial britannique de Tasmanie ait conçu cette déportation dans une optique d'« effort civilisateur » et bien que les Aborigènes aient été persuadés de la nécessité de quitter la Tasmanie où ils étaient traqués par les colons, l'île n'offrait que peu de ressources naturelles suffisantes pour le maintien du niveau de vie des Aborigènes. À cet égard, certains historiens conçoivent la déportation des Aborigènes de Tasmanie vers l'île Flinders comme une forme de 'condamnation à la mort lente' et Flinders Island comme une sorte de camp de concentration à ciel ouvert.

(3)
Moby-Dick est un roman de l'écrivain américain Herman Melville paru en 1851, dont le titre provient du surnom donné à une grande baleine blanche au centre de l'intrigue.

(4)
L'expédition Franklin est une expédition maritime et polaire britannique qui avait pour but de réussir la première traversée du passage du nord-ouest et l'exploration de l'arctique. Commandée par le capitaine John Franklin, elle quitte l'Angleterre en 1845, traverse l'Atlantique, remonte la baie de Baffin, et s'engage dans le détroit de Lancaster, avant de disparaître.
Commenter  J’apprécie          30
Dans Désirer, Richard Flanagan dresse le destin de deux héros ordinaires déchirer par un désir qui ne trouvera aucune issu. Histoires parallèles qui se rencontrent à peine : celle de Dickens envahi par le théâtral désir d'une autre vie mais aussi celle de Mathinna jeune aborigène soumise à la concupiscence et à l'incompréhension des pathétiques passions qu'elle inspire. Roman mineur d'un grand romancier, Désirer se lit sans déplaisir mais sans transport.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          30
Désirer/Richard Flanagan

On est en 1839 : première photo d'un être humain, djihad d'Abd el Kader contre les Français, et publication de Oliver Twist de Charles Dickens.
En Tasmanie, colonie anglaise appelée à l'époque Terre de van Diemen, John et Jane Franklin adopte une petite aborigène, Mathinna, uen fillette charmante et discrète. Éducation à l'anglaise, bonne manières, la petite subit la métamorphose de l' « état sauvage » vers la « civilisation ». John est le gouverneur de la colonie et a tous les pouvoirs.
Pendant ce temps, les colons pour la plupart des convicts, traquaient les aborigènes et les abattaient à coup de fusil avec autant de joie et aussi peu d'hésitation qu'ils chassaient le kangourou.
Quel destin attend Mathinna ? Pourra –t-elle accepter la mutation ?
Plus tard vers 1854 on apprend la disparition de John Franklin parti en exploration dans l'Arctique. A-t-il vraiment mangé de la chair humaine au cours de l'expédition ?
Jane se tourne vers Charles Dickens, fantasque séducteur au sommet de sa gloire pour rétablir la vérité dans une pièce de théâtre qui va connaître un franc succès.
Il s'agit là d'un roman basé sur des faits avérés.
La colonisation anglaise dans cette île du bout du monde à partir de 1803 fit des ravages au sein de la population qui au fil des décennies a disparu. Une extermination systématique fut entreprise de 1826 à 1834.
Les survivants furent déportés dès 1834 vers l'île de Flinders située entre la Tasmanie et l'Australie :
« Robinson expliqua que dans cette guerre où les Aborigènes ne pouvaient plus gagner, il offrait la dernière solution réaliste possible : le sanctuaire sur les îles du détroit de Bass en échange de leur pays. Là on leur fournirait de la npourriture et toutes les bonnes choses du monde des Blancs : des vêtements, un toit, du thé, de la farine et Dieu. »
Les Aborigènes étaient là depuis 35 000 ans ! À l'arrivée des Anglais, ils étaient environ 10 000. En 1883, ils n'étaient plus que 300 !
La dernière Aborigène non métissée est morte en 1905.
Roman mais pas seulement : c'est aussi une fresque sociale de la vie à Londres au temps de Dickens et de la vie à la colonie.
Richard Flanagan est un écrivain australien : dans ce livre il a voulu mettre en scène une réflexion sur le désir.
Il faut avouer que l'on parfois un peu de mal à passer d'une époque et donc d'une histoire à une autre, avec pour seul lien la vie des Franklin. le fil conducteur reste très ténu et l'illustration de la phrase : « Nous avons tous des désirs, mais seuls les sauvages acceptent de les assouvir » ne m'a pas convaincu.



Commenter  J’apprécie          20
Deux histoires composent Désirer et le lien entre les deux est plutôt vague. D'un côté, la Terre de van Diemen (Tasmanie), aux alentours de 1830, de l'autre, Londres, une vingtaine d'années plus tard. Dans la première, c'est la colonisation anglaise et le quasi génocide des aborigènes qui intéresse l'auteur, Richard Flanagan ; de la seconde, Dickens est le personnage principal, en plein triomphe, et qui va trouver une nouvelle jeunesse en se produisant sur scène et en séduisant une actrice. Flanagan passe d'un récit à l'autre sans transition à de nombreuses reprises, procédé assez fréquent dans la littérature d'aujourd'hui, mais qui ici est assez perturbant car paraissant gratuit.
Au fond, c'est à une critique sans concession du colonialisme et surtout à ce sentiment si "naturel" au XIXe siècle de la supériorité de la race blanche sur les autres que se livre Flanagan. Seulement, il le fait avec ironie en écrivant une sorte de pastiche de roman victorien, assez inégal dans son intérêt. L'écrivain australien nie avoir voulu livrer un roman historique. C'est pourtant là l'aspect le plus passionnant du livre, cette fiction qui se tisse à partir d'évènements avérés : les expéditions arctiques de John Franklin, une partie méconnue de la vie de Dickens et ses motifs d'inspiration, le portrait d'une jeune aborigène que l'on veut éduquer comme une anglaise.
Ce roman qui raconte le racisme, l'humiliation et la violence envers les "races inférieures" comme allant de soi, dans la société britannique du XIXe siècle, reste à distance du lecteur. Dommage, on aurait aimé aimer davantage.
Commenter  J’apprécie          20
C'est le premier roman de Richard Flanagan que je lis et je dois dire que je n'ai pas été charmée, loin s'en faut. D'emblée, ce que je n'ai pas aimé, c'est le découpage en deux histoires distinctes sur des époques différentes. Normalement c'est quelque chose que j'apprécie justement, mais ici, je ne sais pas pourquoi exactement mais c'est “raté” ! J'ai bien accroché au départ avec l'histoire de Mathinna, cette jeune aborigène qu'on a voulu éduquer comme une anglaise à titre d'expérience scientifique, puis abandonnée, totalement perdue entre deux cultures, mais par contre j'ai trouvé que le récit concernant Charles Dickens tombait comme un cheveu sur la soupe et c'est sans aucun intérêt que j'ai suivi son parcours, ses difficultés conjugales, ses relations avec Wilkie Collins (un de mes auteurs fétiches pourtant) et ses angoisses de créateur. C'est brinquebalant, laborieux, et au final on se perd entre les deux histoires. du coup, je trouve la partie consacrée à la Tasmanie et aux aborigènes trop peu développée alors que c'est justement ce qui m'avait donné envie de lire ce livre. J'aurai vraiment aimé trouver une plus grande partie dédiée à la dénonciation du racisme colonial et de la violente humiliation qu'on a fait subir aux races dites inférieures en ces temps pourtant postérieurs au siècle dit “des lumières”.
Bref, un ensemble très inégal et une découverte pas vraiment motivante ; mais je vais essayer de ne pas juger l'auteur sur ce titre car j'en ai repéré d'autres de lui qui pourraient m'intéresser.
Commenter  J’apprécie          10
Le portrait de Charles Dickens sonne plutôt juste et c'est avec intérêt que l'on suit son parcours, ses relations et discussions avec Wilkie Collins, ses difficultés conjugales, ses hésitations devant les affres de la création…

- L'idée de départ était louable : montrer combien la frontière entre sauvagerie et civilisation est ténue...
Ce que j'ai moins aimé :

le postulat de départ se perd dans des entrelacs de généralités :
« Mais la marque de la civilisation et de la sagesse, c'était de vaincre le désir, de le nier et de l'écraser. Faute de qui on ne valait pas mieux que Michel l'Iroquois ou qu'un Esquimau » (p. 65)
- le résumé peu clair entremêlant époques et personnages est assez représentatif du roman. le lecteur se perd facilement entre les différentes époques, avançant laborieusement dans sa lecture, qui, pourtant, semblait prometteuse…
- Pour moi, ce fut une déception…


Lien : http://lecturissime.over-blo..
Commenter  J’apprécie          10
Ce roman se déroule au dix-neuvième siècle, en alternant tout le long deux lieux et deux époques distinctes, à savoir la Terre de van Diemen (actuelle Tasmanie) alors en pleine colonisation, vivant entre aborigènes à « civiliser » et convicts (les premiers peuplements de colons sur le territoire étaient composés pour une bonne part de personnes condamnées en Angleterre), où l'histoire débute en 1839, et l'Angleterre, auprès de Charles Dickens, à partir de 1851. Nous suivons donc en parallèle les histoires de l'auteur et celle du couple Francklin et de la jeune aborigène Mathinna qu'ils adoptent pour en faire une petite anglaise bien élevée, sur les terres tasmaniennes et au-delà.

Que dire à propos de ce roman si particulier ? Tout d'abord, que je l'ai trouvé à la fois très bien écrit et peu agréable à lire. Les chapitres sont assez courts, et sauter toujours d'un lieu et d'une époque à l'autre casse le rythme. Je pense qu'il aurait gagné à ce que les histoires soient développées de manière plus importante d'un côté puis de l'autre (il aurait même pu être déroulé dans l'ordre chronologique sans que son rythme se casse). Et en même temps, l'histoire de la Tasmanie, et les sentiments de supériorité blanche qui prévalaient à l'époque de manière si évidente : les Aborigènes, ce peuple autochtone, sont des sauvages, des sous-hommes, que l'on peut déporter pour qu'ils ne gênent pas l'expansion colonisatrice, et la vie de Charles Dickens, m'ont beaucoup intéressée.

Les personnages sont bien développés, mais d'une manière très froide, dans tout ce qui les rend humains, et principalement dans leurs faiblesses. Par exemple, la façon dont Richard Flanagan a dépeint Charles Dickens et ses relations avec sa famille ne me l'a pas rendu agréable. de même, la vie de Mathinna, dans tout ce qu'elle a de tragique, est particulièrement bien déroulée. Et en parlant de faiblesses… on retrouve le lien avec le titre du livre… Désirer… tenir tête au désir, en ce qui concerne Charles Dickens… créer une oeuvre, comme pour Jane Franklin lorsqu'elle adopte Mathinna… céder à ses désirs (ce dont Dickens dira que c'est ce qui différencie les sauvages des gens civilisés), comme le fait John Franklin… désirer dominer, être le meilleur, être admiré, être reconnu… juste pour soi, au détriment de l'autre…

En résumé, une lecture tout en contrastes, dont il m'est juste possible de dire qu'elle m'aura marquée, sans pouvoir dire pour autant que je l'ai aimée.



Commenter  J’apprécie          00
Désirer (Wanting, pour le titre original en anglais) est un roman historique de Richard Flanagan inspiré par le destin de Sir John Franklin (1786-1847), un explorateur britannique de l'Arctique ayant été gouverneur de la Terre de van Diemen en Tasmanie pendant près de six ans. Malgré une intrigue croisée originale, le regard sans concession du narrateur sur ses personnages fait du roman une lecture assez sombre… voire carrément déprimante.

Le récit croisé de Sir John et de Dickens

Dans Désirer, Richard Flanagan développe deux intrigues parallèles, dont le lien est le personnage de Sir John. Tout d'abord, le roman relate la période, dans les années 1830, durant laquelle Sir John officie comme lieutenant-gouverneur de la Terre de van Diemen, alors une colonie pénitentiaire britannique principalement peuplée de convicts, c'est-à-dire de délinquants déportés d'Angleterre vers les Terres Australes. Arrivé d'Angleterre avec sa femme Lady Jane, Sir John se donne pour mission d'éduquer, c'est-à-dire de « civiliser et de christianiser » les quelques aborigènes également déportés à van Diemen à partir de l'île de Flinders. L'une des ces autochtones est la petite Mathinna, qui n'a alors que sept ans. Séduite par la vitalité de la jeune fille, Lady Jane décide de l'adopter et d'en faire une « bonne petite Anglaise ».

En parallèle, le roman suit une tranche de vie du célèbre écrivain Charles Dickens (1812-1870) dans le Londres des années 1850-1860. Dickens y rencontre Lady Jane dont le mari Sir John a été porté disparu lors d'une expédition dans l'Arctique après son retour de Tasmanie. Désireuse de démentir les rumeurs de cannibalisme à bord du bateau qui entachent la réputation de son défunt mari, Lady Jane fait appel à Dickens, qui accepte de l'aider.

Fasciné par le récit de Sir John, Dickens demande à son ami Wilkie Collins de co-écrire une pièce de théâtre, Glacial Abîme (parfois traduite par Les Abîmes glacés), inspirée par la mort tragique de l'explorateur et de son équipage. La pièce est un grand succès et Dickens y interprète lui-même le rôle-titre. C'est d'ailleurs l'intérêt de Désirer que de mettre en lumière cet aspect aujourd'hui moins connu de la carrière de Dickens – ses talents de dramaturge et de comédien.

Une critique de l'impérialisme…

En ayant recours à un narrateur omniscient et à un style très sec, Flanagan maintient une grande distance avec ses personnages tout long du récit, à tel point qu'il est presque impossible de s'identifier à l'un d'entre eux. Il tourne ainsi en ridicule le désir de Sir John et de Lady Jane de transformer Mathinna en une « petite Anglaise comme il faut », illustration de l'arrogance et de l'ignorance des colons face à deux qu'ils perçoivent comme des « sauvages ». Après leur avoir servi de faire-valoir, la petite aborigène se transforme en bouc-émissaire, faute d'avoir répondu à leurs attentes :

"Pour la première fois, les deux Franklin perçurent dans le comportement de Mathinna quelque chose qui signait l'échec évident et public de leur passage en Terre de van Diemen. La petite Noire, en effet, ne voulait pas devenir blanche."
(p. 208-209)

… et du désir malsain qu'il engendre

Dickens n'est pas non plus exempt de préjugés racistes. En bon représentant de l'Angleterre victorienne, il célèbre la répression du désir « sauvage » au profit de la réserve et de la bienséance. Jusqu'à ce que ce père de dix enfants s'entiche d'Ellen Ternan, une comédienne beaucoup plus jeune que lui… Un désir d'homme mûr et puissant pour une jeune femme vulnérable et dépendante qui n'est pas sans faire écho à celui de Sir John pour Mathinna.

C'est ainsi que Désirer établit une sorte de parallèle entre impérialisme et sexisme. le désir décrit dans le roman est malsain, non pas parce qu'il est « sauvage » au sens de la morale victorienne, mais parce qu'il est basé sur des rapports inégaux de domination (de genre, de classe, de race…).

Mais le malaise ne se limite pas là. En raison du style détaché de l'auteur, absolument tous les personnages apparaissent comme antipathiques – non seulement Sir John, Lady Jane et Dickens, mais aussi les deux jeunes femmes objets de leur désir. Si la situation de dépendance dans laquelle se trouvent Mathinna et Ellen génère une certaine empathie, ces ingénues sont dépeintes comme des enfants gâtées avides d'attirer l'attention. Leurs capacités intellectuelles ne sont pas à hauteur de leur charme et ne leur permettent pas de tirer profit de la situation. La lecture de Désirer s'apparente donc à une véritable épreuve. La dernière phrase du chapitre 7, qui constitue la description elliptique du viol de la jeune Mathinna (qui n'a pas encore 15 ans) par Sir John, est assez emblématique de la dureté du roman :

« Sir John était tout, et tout était sir John. En baissant les yeux vers Mathinna, vers son corps minuscule, ses chevilles noires et nues, ses petits pieds sales, la vallée suggestive que dessinait sa robe rouge entre ses jambes minces, il sentit un frisson d'excitation.
Et après, il n'en ressentit plus aucun. »
(p. 183-184)
Lien : https://histfict.fr/desirer
Commenter  J’apprécie          00
Wanting est comme son titre l indique une histoire de désirs et de manque : d amour, de simplicité et de compréhension entre les Hommes.
Deux histoires parallèles : Charles Dickens, Grand écrivain mais aussi dramaturge, qui tente, en vain de contenir ses instincts primaires, son besoin d amour.
De l'autre, Mathinna, belle enfant aborigene, adoptée par deux colons.
Elle ne reçoit pas l amour qu elle attend.
Lady Jane et Sir John veulent transformer cette enfant, l'acculturer.
Cette absence de lien, d amour conduit inévitablement à un échec, un abandon.
Alors que C Dickens accepte de laisser libre cours à ses sentiments, Mathinna connaît un destin inverse.
Un roman dont qui laisse un petit goût amer.
Ce n est qu à la toute fin que j ai pu percevoir le lien entre ces 2 destins.
Et malgré une belle poésie, beaucoup d humanité j ai trouvé le tout laborieux.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (60) Voir plus



Quiz Voir plus

Le quiz affligeant de la fête des pères

La fête des pères tombe toujours (trop facile) :

Le 14 février
Le 25 décembre
Le lundi de Pâques
Trois semaines après la fête des mères

10 questions
29 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur ce livre

{* *}