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EAN : 9782246807865
251 pages
Grasset (11/02/2015)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Pendant l'été 1944, un garçon de 7 ans, Damian, vit caché, avec d'autres enfants, dans une maison isolée, au fin fond de la Transylvanie. Il voit son salut dans l'apprentissage de la langue française, avec pour maître des significations, Abba, un vieux sage, et pour maîtresse des prononciations, Alma, une jeune violoniste de 20 ans, d'une énigmatique beauté. A cet épisode, tout ce qui suit ne cessera de faire retour.La suite de cette formation se situe à Paris, où l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'amour est-il le fruit du hasard ou celui de l'histoire ? A. première lettre. Z, dernière lettre ? Et si nous inversions l'ordre des choses ? Et si un ordre alphabétique pouvait nous rendre intelligible le sens chronologique des mondes ?
Une dictée perpétuelle, un jeu de lettres, une diction, une vie qui épèle chaque lettre d'un même nom. Soi, l'autre, ailleurs, autre lieu, autre corps, éternelle retour qu'un seul mot peut donner aux territoires des noms : le goût imprescriptible des choses. Déjà vu, reconnu, entendu, et étrangement reconnaissant. Reconnaissant à la vie, peut-être tout simplement. Car c'est la vie qui porte en elle toutes les lettres. Alma Zara n'est pas le roman d'une époque, c'est un livre qui contient l'infinité de l'amour. Un apprentissage. La vie d'un homme. Où s'entremêlent des lettres et des messages, des images, des parfums, des voies. Il ne sera jamais plus une fois, mais mille autres, toutes les fois, chaque fois. La poursuite d'une phrase, jamais un bégaiement. Un mouvement de l'existence, un entrelacement, un chevauchement, une ellipse, jamais une éclipse. Le battement des âmes, la respiration intarissable du monde. L'écho mythique, interminable d'un dernier été dans un ancien monde, l'enfance de la parole. Un écho qui légende au hasard toutes les histoires que rien ne saurait recommence,r sans que rien ne puisse toujours continuer. Effroyable parfois, extraordinaire souvent.
Entre le risque et le danger il nous est permis d'aimer pour vivre en toute humanité.
C'est la différence qui existe entre un papillon monarque et une mite. Pas un destin, mais un choix.
Alma Zara d'Allain Fleischer est un très beau livre. Beau comme on voudrait « le bien dire » de ce moment où le premier soleil reviendra, mais qu'on n'a plus que cette vie là , alors on a les livres, on a les lettres, on a le ciel pour ça, et toute la douceur d'un dernier été pour se souvenir du bout des ailes de cet instant là.

Astrid Shriqui Garain
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critiques presse (2)
Chro
10 mars 2015
Difficile de résumer la richesse de ce texte foisonnant, qui grâce à sa richesse échappe, précisément, à l’écueil du déroulé mécanique des éléments du programme.
Lire la critique sur le site : Chro
Telerama
18 février 2015
Alain Fleischer, de roman en roman, interroge[...] inlassablement l'érotisme et ses figures esthétiques, devin[e] les images que peut capter l'objectif d'un appareil photo ou celui d'une caméra, et recherch[e] la façon dont les mots « qui s'engouffrent dans les béances du temps » peuvent traduire l'errance des hommes perdus dans une Europe constamment bouleversée.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
« Lumière avec le lettre L à l'initiale, aurait pu donner ce titre à ce chapitre dans un autre variante de cette histoire où la vérité, si elle existe, l'aurait emporté sur la littérature. A vrai dire, n'est ce pas la littérature qui fait la lumière, si l'on peut dire ? Ce mot «  lumière » Alma m'avait appris à le prononcer en français avec son accent hongrois, au cours du dernier été dans l'ancien monde, et mon vieux maître Abba avait trouvé des stratagèmes pour m'en livrer le sens. Dans notre cachette au fin fond de la Transylvanie, une nuit dans la pièce sans fenêtre où avaient lieu nos conversations, il avait soufflé la chandelle, nous plongeant donc l'obscurité totale. Il m'avait alors demandé : «  Maintenant qu' est ce qui te manque ? » A sa grande surprise, j'avais répondu : «  Plus rien ». et il me semblait l'avoir déçu. Alors il avait rallumé la chandelle, avait ouvert devant moi mon vieux dictionnaire bilingue, et m'avait demandé de lire à voix haute, en les repérant, égrenés au fil des pages, tous les mots que j'avais appris. Intrigué, j'avais commencé l'exercice par la lettre A, m'efforçant à la meilleure prononciation.Quand j'allais arriver au mot « Lumière » mon vieux maître avait soufflé la chandelle une seconde fois et, à nouveau, il m'avait demandé : «  Maintenant, qu'est ce qui te manque ? » Alors j'avais répondu : « Le livre. »
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Mon vieux maître Abba m'avait prévenu : «  Les légendes semblent être trop belles pour être vraies. Mais il faut croire en elles, car elles seules sont plus fortes que la laideur et la réalité. Tout être tente de faire de sa vie une légende : c'est la seule façon de ne pas désespérer et de rendre l'existence supportable en l'ouvrant à un temps au de-là du sien propre.Car on dit que les légendes sont éternelles. 
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«  On sait qu'apprendre à parler et apprendre à écrire son des processus d'imitation.Mais l'apprentissage de la parole est tourné vers l'imagination, celui de l'écriture vers la mémoire.Parler, c'est dépenser. Écrire, c'est conserver. J'ai donc commencé par apprendre à me souvenir de ce que je ne connaissais pas, de ce que je n'avais pas encore vécu. « 
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Depuis mon arrivée à Paris et depuis le cours primaire de la rue des Feuillantines, la première école où je sois allé, le français était devenu ma langue maternelle si l’on peut dire, celle où tante Zsusza avait voulu m’enraciner, réussissant à effacer en moi le souvenir d’avoir su en parler une autre, que je n’aurais jamais apprise mais pourtant à partir de laquelle celle que j’appelais Alma m’avait enseigné la prononciation du français avec son accent hongrois, et dans laquelle, commentant la signification des mots du vocabulaire français, mon vieux maître Abba avait éveillé ma conscience et accompagné mes premiers pas dans l’univers des sens, des ­sentiments et de la pensée. ­Retrouvant Alma en celle que j’appelais maintenant Félicia, sans ­hésiter une seconde et spontanément, nous avons ­renoué nos relations dans la langue française que depuis des années je parlais avec ­l’accent de Paris.
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D'abord, je préférerais garder les mots, sans la musique.Mais après, je choisirai de garder la musique sans les mots, pour écouter ce que les mots ne m'auraient pas appris ».
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Vidéo de Alain Fleischer
Avec Marc Graciano, Maylis de Kerangal, Christine Montalbetti & Martin Rueff Table ronde animée par Alastair Duncan Projection du film d'Alain Fleischer
Claude Simon, prix Nobel de Littérature 1985, est plus que jamais présent dans la littérature d'aujourd'hui. Ses thèmes – la sensation, la nature, la mémoire, l'Histoire… – et sa manière profondément originale d'écrire « à base de vécu » rencontrent les préoccupations de nombreux écrivains contemporains.
L'Association des lecteurs de Claude Simon, en partenariat avec la Maison de la Poésie, fête ses vingt ans d'existence en invitant quatre d'entre eux, Marc Graciano, Maylis de Kerangal, Christine Montalbetti et Martin Rueff, à échanger autour de cette grande oeuvre. La table ronde sera suivie de la projection du film d'Alain Fleischer Claude Simon, l'inépuisable chaos du monde.
« Je ne connais pour ma part d'autres sentiers de la création que ceux ouverts pas à pas, c'est à dire mot après mot, par le cheminement même de l'écriture. » Claude Simon, Orion aveugle
À lire – L'oeuvre de Claude Simon est publiée aux éditions de Minuit et dans la collection « La Pléiade », Gallimard. Claude Simon, l'inépuisable chaos du monde (colloques du centenaire), sous la direction de Dominique Viart, Presses Universitaires du Septentrion, 2024.
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