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Citations sur Comment j'ai vidé la maison de mes parents, tome 1 (47)

Je suis pour les donations et contre les héritages. Il faudrait toujours faire un testament, désigner nommément ce qu'on souhaite léguer et à qui on le destine. La passation d'une génération à l'autre ne devrait pas aller de soi, elle devrait être un choix, une offrande, une transmission explicite, concertée, réfléchie, et non pas seulement une convention, un laisser-faire passif, une résignation. J'héritais, j'aurais aimé recevoir. (p. 41)
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Certains se figent dans les gestes rituels, les convenances, le savoir-vivre des endeuillés, le rang à tenir, les couleurs sombres, les phrases de circonstance. Ce qu'ils éprouvent, ils ne le laissent pas transparaître : rage, indifférence, manque d'émotion, sanglots muets de petit enfant, amertume et désespérance de n'avoir pas été assez estimé, reconnu, aimé, et de ne plus pouvoir rien attendre désormais.
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[ Incipit ]

A tout âge, on se découvre un jour orphelin de père et de mère. Passé l'enfance, cette double perte ne nous est pas moins épargnée. Si elle ne s'est déjà produite, elle se tient devant nous. Nous la savions inévitable mais, comme notre propre mort, elle paraissait lointaine et, en réalité, inimaginable. Longtemps occultée de notre conscience par le flot de la vie, le refus de savoir, le désir de les croire immortels, pour toujours à nos côtés, la mort de nos parents, même annoncée par la maladie ou la sénilité, surgit toujours à l'improviste, nous laisse cois.
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Les choses ne sont pas seulement des choses, elles portent des traces humaines, elles nous prolongent. Nos objets de longue compagnie ne sont pas moins fidèles, à leur façon modeste et loyale, que les animaux ou les plantes qui nous entourent. Chacun à une histoire et une signification mêlées à celle des personnes qui les ont utilisés et aimés.
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Il y a quelque chose de l'ordre du sacré dans le foyer parental. Y toucher relève du sacrilège, de la profanation.
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« De tous les coins et recoins émergeaient toujours davantage de feuilles, d’enveloppe, de cartes, de notes, de cahiers, de petits carnets, de photocopies, de photographies, de plans, de brouillons, de listes, de pense-bêtes. J’en avais le tournis.

Devais-je, par fidélité, conserver ces infimes fragments de vie ? Leur étais-je enchaînée ? Mon père et ma mère avaient peut-être inconsciemment cherché à ensevelir l’horreur sous l’abondance de l’anecdotique, du quotidien, des petits bonheurs soutirés à la vie, au coup par coup, c’est toujours ça de pris à l’ennemi. Chacun garde intentionnellement ou par hasard, par paresse, par lassitude, des tas de paperasses. Mes parents avaient conservé presque toutes les strates de leur vie, tout ce qu’ils avaient pu sauver du néant : bouclier imaginaire contre le vide qui demeurait en eux ? Mais en quoi cela me concernait-il à présent ? Je n’étais pas censée, en devenant leur héritière, me faire leur psychanalyste. J’étais partagée entre l’envie de poursuivre mon exploration et le désir de plus en plus puissant de bazarder le tout. La curiosité m’en empêchait encore. » (p. 84-85)
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Rien ne nous est indifférent dans la maison de nos parents.
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Le feu couvait sous la cendre. Elle réprimait chez moi ce qu’elle ne supportait pas chez elle : la fougue, le désordre, l’insouciance, la sensualité.
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Les objets ont une âme, je me sentais chargée de les protéger d'un trop funeste destin.
Combien d'heures avais-je déjà passées à les soupeser, à me laisser envahir par les souvenirs, à rester indécise, ne sachant qu'en faire, voulant tout à la fois m'en séparer et les conserver ? Je les prenais en main comme pour leur dire adieu puis, lasse, les reposais dans un carton, remettant à plus tard une décision encore trop déchirante.
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Se séparer de nos propres souvenirs, ce n'est pas jeter, c'est s'amputer.
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