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EAN : 9782253041283
Le Livre de Poche (30/11/1993)
3.18/5   19 notes
Résumé :
4° de couverture :
(Edition source : Hachette, La vie quotidienne - 02/1986)


S'il y eut un maître du quotidien, c'est bien Sigmund Freud. Au coeur de son oeuvre, le rêve, le mot d'esprit, l'enfance, l'étrange, l'oubli et l'erreur occupent une place de choix. Freud édifie une théorie à partir de sa propre intimité, de la trame de ses jours et de ses nuits, de tous ces petits riens qui, avant lui, étaient "insignifiants", et il y cherche... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je n'ai pas bien compris le titre : la notion de vie quotidienne s'applique quasiment qu'à Freud sur son emploi du temps et ses petites habitudes. Je m'attendais à un récit des nombreux patients de Freud à travers les différents cas d'école qu'il a réussi à isoler et conceptualiser.
Je l'aurai titré « le Complexe de Sigmund F ». Moins commercial comme titre, certes, mais cela résume très bien ce personnage en souffrance relative, concomitamment caractérisé par le juif humilié dans la filiation paternelle, le juif réformé puis occidentalisé, le viennois non assumé, le londonien exilé et le romain d'adoption. Ces plusieurs facettes constituent alors les circonstances idéales qui ont servi à Sigmund de devenir le grand Freud. N'oublions surtout pas le lettré et le collectionneur d'art pour compléter l'homme.
On apprend que c'est par hasard qu'il met au monde la psychanalyse en écoutant les confidences de ses patients lors de ses consultations en tant que neurologue. Guérir par la force des mots, cerner la spontanéité de l'existence même par des détails à priori insignifiants pour enfin révéler des vérités psychanalytiques, faire parler l'inconscient, l'Oedipe et le surmoi lors des séances. Telles sont les différentes méthodes mises au point afin d'accoucher l'âme profonde de l'être humain pour le soigner beaucoup mieux que par la pharmacopée.
La longue liste des patients illustres que Lydia Flem énumère montre à quel point cette nouvelle discipline devait être très moderne et révolutionnaire puisqu'ils venaient pour la plupart du monde entier pour plusieurs journées d'analyse ; une sorte de pèlerinage à l'instar d'un Dalaï lama ou d'une rock star universelle.
Un ouvrage que j'ai lu avec intérêt en faisant connaissance avec Sigmund Freud dans un contexte très humain donc moins austère que dans une configuration scientifique.
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Bon, voilà un livre pro-freud, un livre de disciple, un livre assez à la gloire de.
Mais pas que, on peut aussi découvrir quelques travers parmi la chevauchée fantastique du maître...
Le prisme de la vie quotidienne et des patients pour décrire un parcours, c'est intéressant. Même pour moi qui ne supporte plus beaucoup Freud. Je voulais lire des détails sur Freud et j'en ai eus.
Ceci dit, je pense que tout ceci ne sera bientôt plus qu'un vague témoignage ou travail d'historien de quelque chose, d'une oeuvre totalement dépassée par la science "moderne", et qu'on regardera avec un sourire comme on en a sur des dessins un peu ridicules d'enfants, mais comme ce sont des enfants, on a une sorte de pitié bienveillante, les prenant juste pour ce qu'ils sont...

Sinon, je dois dire qu'à la lecture de ce livre, je suis plus que jamais d'accord avec Onfray, Freud a fait de sa petite histoire, de ses problématiques personnelles des théories universelles, et en cela il s'est profondément planté. Ce n'est pas parce qu'on vit une chose que nécessairement tout le monde la vit aussi, peu ou prou... Non NON NON...
Bref. Faites et croyez ce que vous voulez.
Oooh pardon, je vais finir par ce que par quoi j'aurais du commencer cette critique, citer les intentions de l'auteure, intentions somme toute respectées, je pense :

"[Flem] le dit, d'ailleurs, sans fausses prétentions. Son ambition est plus modeste : il s'agit, écrit-elle, de faire "une promenade du côté de l'homme Freud". En somme, de favoriser la rencontre entre un lecteur, un penseur et son oeuvre."

"Freud et ses patients propose en fait une autre manière de découvrir la psychanalyse : comme un roman vrai."

"Ni biographie du fondateur, ni essai théorique sur les origines de la psychanalyse, ce livre convie plutôt son lecteur à une promenade du côté de l'homme Freud et de quelques-unes des silhouettes venues s'allonger sur son divan couvert de tapis orientaux."
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Avec La vie quotidienne de Freud et de ses patients, Lydia Flem nous propose un ouvrage grand public qui parle de la vie d'un homme connu de tous, parfois haï, parfois adulé ou déifié par certains. Elle propose avec rigueur et sensibilité un regard sur l'homme, sur les conditions matérielles de celui-ci. Avec respect et élégance dans son écriture, Sigmund Freud redevient ici un être humain avec un père, une mère, une histoire, une culture, et non simplement un concept à mettre au panthéon ou à vouer aux gémonies. L'ouvrage retrace avec rigueur la vie d'un homme, de son enfance dans un empire qu'il verra disparaître à sa fin tragique précipitée par les Nazis.

Dans La vie quotidienne de Freud et de ses patients, Lydia Flem invite par la lecture, une figure universelle, à redevenir un homme, processus inverse de la déification. On apprend les difficultés matériels de la vie des juifs de Moravie dans l'empire Habsbourgeois, jusqu'au décret qui libéralise quelque peu leur statut et permet l'émergence eu sein de cette communauté à part de l'empire, d'une bourgeoisie éclairée, qui verra également naître Gustave Malher ou Stefan Zweig… On en apprend un peu plus de l'intrication du quotidien d'une famille dont le patronyme évoluera de « Freide » à « Freud », joie en allemand. Puis retraçant les débuts de Sigismond, on voit naître Sigmund. du regard de ses patients à leurs quotidien à eux, on voit naître des concepts clefs de la psychanalyse, comme le transfert et le contre-transfert.

En somme en ré-appelant l'homme, La vie quotidienne de Freud et de ses patients rappelle que loin d'avoir créé une secte ou un mouvement sectaire emprunt de dogme, cet homme d'un temps passé a proposé une approche humaine du féminin et de l'altérité. En ancrant son récit dans le quotidien de Sigmund Freud, Lydia Flem ose faire de lui, et de ses patients, ce que peu font : elle historicise l'homme et ses concepts pour en montrer la subversion encore contemporaine.
Lien : http://lecinedeneil.over-blo..
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Citations et extraits (168) Voir plus Ajouter une citation
Dans sa jeunesse, Freud ne fit pas toujours preuve d'autant de modestie ni de sagesse mais l'humour l'accompagne toute sa vie. Alors qu'à vingt-neuf ans l'ambition le dévore et qu'il ne rêve que de troubler le sommeil du monde par une grande découverte, il brûla notes, lettres et ébauches de manuscrits scientifiques accumulés depuis plus de dix ans. Et tout aussitôt, il écrit à Martha qu'il vient d'accomplir une tâche qui, il n'en doute pas un instant, "mettra, un jour, dans un cruel embarras une foule de gens qui ne sont pas encore nés mais qui naîtront pour leur malheur" : ses futurs biographes ! "Laissons-les se tourmenter, ne leur rendons pas la tâche trop facile [...] je me réjouis déjà des erreurs qu'ils commettront", ajoute-t-il, heureux de ce pied de nez à la postérité !
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Quant à l'usage du divan - ce symbole de la psychanalyse -, comme outil essentiel du travail thérapeutique, il représente un vestige historique, le souvenir de la méthode hypnotique d'où est née la cure freudienne. Freud conservera ensuite ce meuble pour un motif de commodité personnelle : "Je ne supporte pas que l'on me regarde pendant huit heures par jour (ou davantage)." Et il justifie ce dispositif divan-fauteuil pour un e raison plus générale aussi : "Comme je me laisse aller, au cours des séances, à mes pensées inconscientes, je ne veux pas que l'expression de mon visage puisse fournir au patient certaines indications qu'il pourrait interpréter ou qui influeraient sur ses dires." Et il ajoute : "Ce procédé et surtout clairement en lumière le transfert du patient."
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"Il y avait une atmosphère de fondation d'une religion dans cette pièce, raconte Max Graf, un des témoins de la première heure. Freud lui-même était le nouveau prophète [...[, les élèves de Freud - tous inspirés et convaincus - étaient les apôtres [...]. Ainsi le premier cercle intime des adeptes de Freud se réunissait chaque mercredi dans son bureau de consultation. Au bout de la longue table, le chercheur lui-même présidait, examinant avec soin son cigare de Virginie qu'il fumait le regard grave."
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Pour les familles juives, la connaissance, le savoir, représente une valeur essentielle du judaïsme, une réussite bien plus précieuse que celle de l'argent ou du pouvoir. L'inventeur de la psychanalyse a-t-il à sa manière tenté de répondre à ce voeu paternel, non pas su un mode religieux mais laïc ? Et cela n'expliquerait-il pas cet intérêt soutenu et conflictuel avec le monde de la religion ? Sigmund Freud avait-il pour mission d'effacer la boue du judaïsme humilié de son père par rapport au monde des Gentils et de poursuivre l'héritage savant au sein de la lignée familiale ?
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Jaloux, tyrannique même, Freud rêve d'un foyer où l'homme et la femme occupent les places réservées traditionnellement à chacun des sexes. A l'épouse, les enfants, la cuisine, le joli linge dans les armoires : "Il est tout à fait impensable de vouloir lancer les femmes dans la lutte pour la vie à la manière des hommes [...]. Non, sur ce point, je m'en tiens à la vieille façon de penser." Et il ajoute : "Je crois que nous sommes du même avis (15 novembre 1883)." En échange, Martha reçoit la certitude d'être aimée toute sa vie.
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Videos de Lydia Flem (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Lydia Flem
"J'entre ici en perdante. Je sais que les mots ne pourront rien. Je sais qu'ils n'auront aucune action sur mon chagrin, comme le reste de la littérature. Je ne dis pas qu'elle est inutile, je dis qu'elle ne console pas." C'est ainsi que débute Inconsolable, le livre que nous explorons au cours de cet épisode.
À travers un récit porté par une narratrice confrontée à la mort de son père et qui scrute, au quotidien, la douleur, la tristesse, le monde qui n'est plus le même et la vie qui revient malgré tout, son autrice, la philosophe Adèle van Reeth, tente de regarder la mort en face et de mettre des mots sur cette réalité de notre condition d'êtres mortels. C'est un livre qui parle de la perte des êtres chers et qui est en même temps rempli de vie.
Adèle van Reeth nous en parle au fil d'un dialogue, où il est question, entre autres, de la difficulté et de la nécessité d'écrire, de la vie avec la tristesse et d'un chat opiniâtre. Et à l'issue de cette conversation, nos libraires Julien et Marion vous proposent de découvrir quelques livres qui explorent la question du deuil.
Bibliographie :
- Inconsolable, d'Adèle van Reeth (éd. Gallimard) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21563300-inconsolable-adele-van-reeth-gallimard
- La Vie ordinaire, d'Adèle van Reeth (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20047829-la-vie-ordinaire-adele-van-reeth-folio
- le Réel et son double, de Clément Rosset (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/501864-le-reel-et-son-double-essai-sur-l-illusion-e--clement-rosset-folio
- L'Année de la pensée magique, de Joan Didion (éd. le Livre de poche) https://www.librairiedialogues.fr/livre/1177569-l-annee-de-la-pensee-magique-joan-didion-le-livre-de-poche
- Comment j'ai vidé la maison de mes parents, de Lydia Flem (éd. Points) https://www.librairiedialogues.fr/livre/16192372-comment-j-ai-vide-la-maison-de-mes-parents-une--lydia-flem-points
- Rien n'est su, de Sabine Garrigues (éd. le Tripode) https://www.librairiedialogues.fr/livre/22539851-rien-n-est-su-sabine-garrigues-le-tripode
- Vivre avec nos morts, de Delphine Horvilleur (éd. le Livre de poche) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21199965-vivre-avec-nos-morts-petit-traite-de-consolati--delphine-horvilleur-le-livre-de-poche
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