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Critique de aranzueque-arrieta


La Reine Alice
Lydia Flem
Seuil

La vie d'Alice bascule en un instant.
En se regardant dans la glace, elle passe de l'autre côté, dans la Maison du Miroir.
Comme le lui dit la Reine Rouge, Alice souffre de la Reine des maladies.
Accompagnée de sa chatte Dinah, du Lapin Blanc, du Ver à Soie, de Chérubino Balbozar et d'autres personnages fantastiques, Alice avance ou recule sur l'échiquier de ce nouveau monde qui tourne à l'envers.
La Licorne lui offre un Attrape-Lumière avec lequel elle capte des moments de vie, des tableaux tout au long de sa maladie.
Elle rend visite au Grand Chimiste qui lui impose un traitement lourd et épuisant. Elle va aussi dans le centre de Lady Cobalt où elle se soumet à 88 expositions aux rayons, comme les 88 constellations, pour éradiquer la maladie.
Alice perd cheveux, cils et sourcils, mais elle met un point d'honneur à garder sa féminité, à rester coquette en recouvrant son crâne chauve de rubans aux mille et une couleurs.
Son traitement terminé, elle pénètre dans la Forêt du Pas à Pas de la Convalescence jusqu'au moment où elle traverse une nouvelle fois le miroir.

Lydia Flem, membre de l'Académie Royale de Belgique, fait un récit délicat de son combat contre le cancer. le roman aurait pu s'appeler Alice au Pays du Cancer.
En reprenant le personnage de Lewis Carroll, l'auteur adopte résolument les codes du conte, se donnant ainsi une grande liberté créatrice.
La Reine Alice est semé de références littéraires qui vont de Lewis Carroll, bien sûr, au Mille et une nuits, en passant par Augustin ou Cervantès. Les géants de Don Quichotte incarnés dans les moulins à vent deviennent pour Alice la Reine des Maladies.
La Dame à la Si Triste Figure ou la Dame aux Rubans - les surnoms sont nombreux - fait de son mieux pour ne pas sombrer dans l'abîme.
Lydia Flem emprunte aussi à la fable son dessein didactique pour relater librement son expérience. La plupart des chapitres se nomment Chimio 1, Chimio 2, etc. comme pour rire de douleur.
En tant qu'ancienne psychanalyste, elle joue et se joue des symboles et quoi de mieux que le conte, ses symboles et ses personnages extraordinaires pour s'en amuser.
Le rapport à l'écriture et à la création est joliment abordé avec son stylo d'enfance, tantôt trop bavard de paroles, tantôt pas assez loquace. Elle entretient avec lui une relation tumultueuse.
L'ironie et l'humour caractérisent ce livre entre détresse et espoir. C'est un récit intime, sensible et délicat.
Cependant, malgré toutes ces qualités, l'écriture - exceptés quelques belles réflexions et envolées lyriques (notamment le chapitre le Labyrinthe des Agitations Vaines) - est trop fragmentée et la pléthore de questions rend la narration souvent fastidieuse. Il s'agit évidemment d'un choix délibéré de l'auteur, mais c'est surtout une vraie maladresse stylistique; une parmi tant d'autres...
Le roman reste un livre plein de bonnes idées, mais...

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Lien : http://faranzuequearrieta.sk..
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