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EAN : 9782020805858
125 pages
Seuil (04/03/2005)
3.54/5   13 notes
Résumé :
Elle claque comme un coup de fouet. Elle jette à l'écart de soi, loin des mots, des analyses, de la raison, hors du sens. Les sentiments n'existent plus, elle occupe toute la place. Nue comme le fil d'une lame. Comment décrire une attaque de panique sans l'abraser ? Qui ne connaît pas l'angoisse des espaces de la ville ne peut mesurer la terreur de quelques secondes d'arrêt au feu rouge. Qui ne vit pas l'angoisse d'être enfermé dans un ascenseur ou un avion ne peut ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique


Elle claque comme un coup de fouet. Elle jette à l'écart de soi, loin des mots, des analyses, de la raison, hors du sens. Les sentiments n'existent plus, elle occupe toute la place. Nue comme le fil d'une lame. Comment décrire une attaque de panique sans l'abraser ? Qui ne connaît pas l'angoisse des espaces de la ville ne peut mesurer la terreur de quelques secondes d'arrêt au feu rouge. Qui ne vit pas l'angoisse d'être enfermé dans un ascenseur ou un avion ne peut imaginer l'étendue de cet effroi. Ce n'est pas seulement la gorge qui se rétrécit, la respiration qui se bloque, l'asphyxie qui gagne, c'est un écartèlement de tout l'être, une dépossession de soi, la sensation d'une mort imminente. L. F.(4e de couverture).

Résumé : Une femme fait une crise d'angoisse dans sa voiture. Au feu rouge. Personne ne peut voir ce qu'elle ressent. Elle est "juste" claustrophobe. Elle n'arrive plus à respirer, à voir, à réfléchir : elle a juste envie de sauter de la voiture et de trouver quelqu'un qui la sauve.

Une autre femme, claustrophobe et agoraphobe, est paniquée d'avance : le lendemain elle doit prendre l'avion pour aller faire une conférence à New York sur des tableaux post-impressionnistes. Ça, elle maîtrise, mais pas l'angoisse d'être dans un avion. Ça fait des jours qu'elle en est malade. C'est invisible sur elle. Elle préfèrerait mourir.

L'auteur, psychanalyste, connaît bien, et connait aussi ce que disent les autres gens, les gens normaux, les gens qui n'ont jamais eu à vivre cette angoisse épouvantable : la panique.

"De quoi vous plaignez-vous? C'est dans la tête, ça n'existe pas, l'angoisse, un peu de volonté, que diable! Vous vous écoutez trop, ce sont des enfantillages ! Tout va bien dans votre vie! Pensez un peu aux autres, ceux qui sont au chômage, ou vraiment malades!"

Et certains jours, tout va bien, personne ne sait quand ça va nous tomber dessus.. il suffit de l'évocation d'une réunion, d'un rdv à venir. L'auteur est dans la peau de ces phobiques, et parle à la première personne, racontant les pensées qui tournoient et emprisonnent. Mais aussi les refuges :

"Je suis assise devant l'écran de l'ordinateur, à ma table de travail. C'est un lieu encombré, en désordre, rassurant. J'aime la vie virtuelle. C'est la solution des agoraphobes, des claustrophobes, des timides et des phobiques en tout genre. Pas de visages à affronter, pas d'ascenseur à prendre, pas de grands espaces à traverser ni de files d'attentes interminables. Tout se règle chez soi..."

Tout se passe dans le livre sur une période de 24 heures, avec toutes ces pensées tournoyantes. Un tout petit livre qui permet de faire comprendre la crise d'angoisse, et ses mécanismes.



L'auteur : Ecrivain, psychanalyste et photographe, Lydia Flem est traduite dans une vingtaine de langues.Publiée au Seuil, elle a écrit des essais sur Freud, Casanova, et l'amour à l'opéra (La voix des amants, 2002), mais elle a surtout rencontré le succès avec "Comment j'ai vidé la maison de mes parents" ou "La Reine Alice". Elle se définit volontiers comme une « conteuse », son territoire est celui de l'intime et des émotions.

Mon avis : Évidemment, c'est un livre dans lequel je me suis reconnue, pas tout-à fait car il s'agit là d'une claustrophobe, mais j'ai reconnu les paroles que l'on me dit, que ma mère me dit, ma famille, ... ils ne peuvent pas comprendre. Vivre avec une phobie, c'est douloureux. Ce livre aide à s'accepter, et aidera, j'espère, ceux qui ne comprennent pas. Rien de didactique, c'est juste les émotions d'une phobique, sur 24 heures.

Panique - Lydia Flem, ed Poi
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Une écriture très précise et fine d'un phénomène parfois décrit dans les romans mais de façon fugace et sans tellement d'instrospection: ne parle-t-on pas souvent de moments de panique? Ici la panique, ou l'angoisse, est repérée comme venant de soi, et associée à d'autres manifestations de l'inconscient comme les rêves, ou les associations d'idées ou les émotions qui surgissent en regardant un tableau. Elle est décrite dans son double effet sur la réalité (distorsion subjective), et sur le sujet (modifications du métabolisme, sensations corporelles et cénesthésiques..) Lydia Flem a sans aucun doute traversé des épisodes anxieux et s'est attelée à en rendre compte de façon phénoménologique.. Ce petit livre ouvre sur des réflexions philosophiques ..vertigineuses, sur les rapports entre le sujet et le monde, et fait découvrir la fragilité du "sentiment d'être soi", un peu comme Antoine Roquentin dans la Nausée, mais avec un tout autre angle d'attaque .
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Je n'ai pas aimé ce livre alors que toutefois le sujet me touche personnellement. Peut-être tout simplement qu'à part quelques phrases clefs - l'anxiété d'une personne ne se traduira jamais véritablement, et encore moins personne (même si anxieuse) ne comprendra l'autrui anxieux aussi. L'anxiété, c'est trop en nous. Comment être claire ici ; je ne le suis; c'est que l'angoisse non plus n'est pas claire.

Je tirerai quand même quelques conclusions du bouquin :

Un livre qui se lit très vite. Qui a pu s'écrire très vite ?
Comme l'angoisse et la crise de panique ; l'écriture est ici sous le qualificatif de "haletant". C'est le but recherché, s'il est tel et se comprend. Des phrases brèves, comme quand le sujet angoissé n'est plus capable de s'exprimer.

On inspire les mots de l'ouvrage, on les expire aussitôt.
L'angoisse est selon l'auteure, un "chef d'orchestre" et tout ce livre est orchestrée par elle.

L'angoisse de panique est un véritable handicap. Un handicap comme dit l'auteure, "à cacher". Même s'il ne faudrait, on refuse de paraître lâcher prise. Ce n'est pas ici la simple angoisse lambda, mais "l'attaque de panique", celle qui nous fait métaphoriquement mourir.

Pour Lydia Flem, les anxiolytiques (calmants) marchent, et c'est tant mieux pour elle. Certaines personnes y sont insensibles.

Je cite, "Je remets à plus tard (...) telle promesse, qui m'entraînerait au-delà du cercle de la sécurité." L'angoisse, la pure, celle que je connais aussi, c'est la question d'un : je veux rester dans ma zone de confort. Sans faiblesse à nous targuer, s'il vous plaît.

"Je préférerais ne pas partir...(...) - Et bien, ne pars pas- Tu crois, vraiment ? - Mais oui, rien ne t'y oblige. N'y vas pas, reste ici". Ne pas sortir de sa zone de confort, ou sortir et s'enfuir devant le danger ? Telle reste la question. Mais personne, et non plus aucun écrivain, n'aura la réponse.
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Je ne savais pas à quoi m'attendre en débutant ce roman et lorsque j'ai découvert les premières pages, j'ai été agréablement surprise.

Tout débute lorsque l'héroine de notre histoire est dans sa voiture, seule, en attendant (im)patiemment à un feu rouge. L'attente vers le feu vert est longue, affreuse et synonyme d'une crise de panique immense. Un moment de suffocation intense, un étouffement irréel.

Le livre de Lydia Flem n'est autre que l'évocation d'une journée type de la protagoniste, une journée remplie, bourrée dirons nous même de crises d'angoisses. Que ce soit en voiture, à l'aéroport, chez elle....Elle angoisse, et les crises sont vécues de façon fortes.

Cela peut paraître étrange comme roman, mais ayant déjà vécu des crises de ce genre au cours de ma vie, cela m'a fait "plaisir" de lire quelque chose de semblable. de voir au travers de ces quelques pages que ce mal qui se vit en silence existe au delà de notre vécu. Que d'autres personnes ressentent ce que l'on a ressenti un jour dans notre vie.

Les émotions expliquées sont si proches du réel : la respiration qui se coupe, le coeur qui bat partout en soi, la transpiration qui s'accélèrent, les émotions qui sont décuplées. Ces émotions sont réelles et elles font la beauté de ce livre

Je risque d'être peut être trop honnête en vous disant cela mais ce roman est à la fois ennuyeux et bouleversant, à la fois long et à la fois poignant.

Quoiqu'il arrive, ce roman m'a bouleversée, il m'a touchée et c'est vraiment ce que j'attends d'un livre.
Je suis bien consciente qu'il risque de ne pas plaire à tout le monde, c'est bien pour cela que je ne l'offrirai pas ou que je ne le conseillerai pas à n'importe quoi mais prenez la peine de découvrir cette plume qu'est celle de Lydia Flem.
Lien : http://booknlove.blogspot.be..
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L'auteur évoque tout au long d'une journée, à travers des chapitres très courts, ses angoisses et ses émotions. Elle parvient à décrire ses moments de panique, ses ressentis et ses sensations, de manière assez simple. Parfois assez bouleversant.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Je m'observe dans un miroir, il n'y a rien à voir. Mon visage est impassible, personne ne pourrait y lire la panique. Je suis parfaitement lisse. Rien n'accroche le regard, pas de rictus, de tic, de grimace. Des yeux un peu trop clairs peut être, une certaine absence, un très léger flottement, mais à peine perceptible. Qui pourrait imaginer l'ampleur de cet effroi ? Je suis seule, absolument seule, avec la conscience aigüe que personne ne pourra rien pour moi. C'est moi la bateau en perdition qui coule à pic sans plus de capitaine à bord.
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Peu de gens savent que sans être "fou" on peut connaître des instants où l'évidence de soi disparaît. Quelque chose se grippe, la panique se glisse dans le quotidien, à quelques pas du familier, si près, si loin. Le sentiment confiant de vivre se désagrège.
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Sommes nous donc si peu de chose ? Livrés en un instant aux désordres, aux passions intempestives, à l'intranquilité radicale. Dans une détresse et une puissance proches de celles d'un nouveau-né.
Est-ce cela vivre ?
Pourquoi ?
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(...) j'ai peur, peur à en mourir, j'ai peur de mourir. La catastrophe est imminente. Faites quelque chose. Ne me laissez pas à la merci de cette ogresse, de cette folle angoisse qui m'engloutit dans sa gueule, elle va me broyer, me laminer, me déchiqueter.
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"De quoi vous plaignez-vous? C'est dans la tête, ça n'existe pas, l'angoisse, un peu de volonté, que diable! Vous vous écoutez trop, ce sont des enfantillages. A votre âge, vous n'avez pas honte? Tout va bien dans votre vie! (...)"
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Videos de Lydia Flem (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Lydia Flem
"J'entre ici en perdante. Je sais que les mots ne pourront rien. Je sais qu'ils n'auront aucune action sur mon chagrin, comme le reste de la littérature. Je ne dis pas qu'elle est inutile, je dis qu'elle ne console pas." C'est ainsi que débute Inconsolable, le livre que nous explorons au cours de cet épisode.
À travers un récit porté par une narratrice confrontée à la mort de son père et qui scrute, au quotidien, la douleur, la tristesse, le monde qui n'est plus le même et la vie qui revient malgré tout, son autrice, la philosophe Adèle van Reeth, tente de regarder la mort en face et de mettre des mots sur cette réalité de notre condition d'êtres mortels. C'est un livre qui parle de la perte des êtres chers et qui est en même temps rempli de vie.
Adèle van Reeth nous en parle au fil d'un dialogue, où il est question, entre autres, de la difficulté et de la nécessité d'écrire, de la vie avec la tristesse et d'un chat opiniâtre. Et à l'issue de cette conversation, nos libraires Julien et Marion vous proposent de découvrir quelques livres qui explorent la question du deuil.
Bibliographie :
- Inconsolable, d'Adèle van Reeth (éd. Gallimard) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21563300-inconsolable-adele-van-reeth-gallimard
- La Vie ordinaire, d'Adèle van Reeth (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20047829-la-vie-ordinaire-adele-van-reeth-folio
- le Réel et son double, de Clément Rosset (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/501864-le-reel-et-son-double-essai-sur-l-illusion-e--clement-rosset-folio
- L'Année de la pensée magique, de Joan Didion (éd. le Livre de poche) https://www.librairiedialogues.fr/livre/1177569-l-annee-de-la-pensee-magique-joan-didion-le-livre-de-poche
- Comment j'ai vidé la maison de mes parents, de Lydia Flem (éd. Points) https://www.librairiedialogues.fr/livre/16192372-comment-j-ai-vide-la-maison-de-mes-parents-une--lydia-flem-points
- Rien n'est su, de Sabine Garrigues (éd. le Tripode) https://www.librairiedialogues.fr/livre/22539851-rien-n-est-su-sabine-garrigues-le-tripode
- Vivre avec nos morts, de Delphine Horvilleur (éd. le Livre de poche) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21199965-vivre-avec-nos-morts-petit-traite-de-consolati--delphine-horvilleur-le-livre-de-poche
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