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sur 907 notes
De l'Histoire de l'Écosse, je ne connais que ce que j'en ai lu dans la fabuleuse trilogie de Nathalie Dougal, "La mèche de guerre des Mac Donald". J'ai replongé avec délice dans cette période tourmentée (oui, je sais, cela peut paraître paradoxal) en lisant "Un bûcher sous la neige". Cette pauvre jeune femme, Corrag, vit ses dernières heures dans un cachot. le révérend Charles Leslie se rend à ses côtés afin qu'elle lui en dise plus sur le massacre auquel elle a assisté : celui de Glencoe. Il a besoin de savoir si le commanditaire de cette tuerie est bien le roi Guillaume.

Mais pourquoi Corrag se retrouve-t-elle dans cette situation ? Sa seule faute est d'être "libre" dans ce monde résolument encadré, aux normes parfois douteuses mais que l'on ne conteste pas et, surtout, que l'on ne contourne pas. Comme si cela n'était pas suffisant, elle a le don de "double vue" comme elle le dit. Et avoir des visions à cette époque n'est guère apprécié... On la traite de tous les noms d'oiseaux, dont le fatal "sorcière". Fatal car comme vous le savez, les "procès" (si on peut appeler cela ainsi) étaient vite réglés...

J'ai vraiment apprécié ce livre à double voix (le récit de Corrag d'un côté et la correspondance du révérend de l'autre). Je me suis retrouvée catapultée dans cette Écosse sauvage du XVIIe siècle, dans ce clan des MacDonald, dans cette société où tous les coups étaient permis. L'écriture est belle, empreinte de poésie là où l'on aurait pu attendre un style plus incisif. Je vous le conseille. Et je termine en remerciant la personne qui me l'a offert. Elle se reconnaîtra. Merci, merci, merci !

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Un roman époustouflant ! Conte philosophique, roman historique, initiatique, il y a un peu de tout cela dans le récit de Corrag. Sorcière de mère en fille, c'est la seule hérédité qu'elle puisse revendiquer puisque sa génitrice Cora, a été pendue haut et court pour faits de sorcellerie. Cette étiquette lui colle à la peau, fait d'elle une paria, une hors-la-loi qui n'aura bien souvent d'autre issue que celle de fuir jusqu'au jour où elle va se retrouver dans une prison du clan Campbell, sale, pleine de vermine, avec aux pieds et aux mains de lourdes chaînes. le bûcher l'attend. Son crime : avoir aidé des membres du clan MacDonald à échapper au massacre perpétré par les soldats du roi Guillaume alors sur le trône d'Angleterre , un soir d'hiver de l'an 1692.
Le récit s'organise autour du récit tendu, échevelé de Corrag et des lettres du Révérend Charles Leslie venu en Ecosse pour recueillir son témoignage sur le massacre de Glencoe. Récit et lettres reposent sur des dialogues en décalé qui interpellent constamment le lecteur en l'obligeant à prendre la place de l'interlocuteur absent. Même habileté au niveau de l'effet miroir que créent toutes les remarques et les réflexions que se fait le Révérend concernant Corrag et qui vont l'amener progressivement à prendre une décision qui va à l'encontre de tous ses principes !
Mais c'est à la magie de l'écriture de Susan Fletcher qu'il faut rendre grâce avant tout. Elle a su combiner à merveille tous les détails réalistes découlant du contexte historique ; rudesse des moeurs, violences multiples liées aux querelles politico-religieux avec d'autres éléments liés à l'évocation des Highlands. Si le récit du Révérend fourmille de ces précisions qui ancrent l'histoire dans une Ecosse du XVIIème siècle où il ne faisait pas toujours bon vivre, les longs passages du récit de Corrag laissent à la place à des descriptions éminemment poétiques et suggestives. La langue très sensorielle de l'auteure donne à voir, à humer , à sentir les Highlands sous tous les cieux et au fil des saisons. Parfaite osmose enfin entre ces passages d'une grande densité poétique et ceux qui nous livrent, dans un langage enfantin, les ressentis, les émotions de Corrag et sa vision du monde.
J'ai cependant refermé ce roman sur un amer constat : toutes les époques ont leurs sorcières et la nôtre n'en manque pas hélas !
D'autres thématiques moins sombres aussi se dessinent en filigrane : la nécessité de témoigner, de prendre en main le cours de sa vie en repoussant le plus loin possible tous les déterminismes qui nous gouvernent.
Bref, un beau roman qui pour moi, sort des sentiers battus par sa richesse et sa complexité.
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En 1692, l'Angleterre envoya ses soldats massacrer par traîtrise les membres du clan McDonald, qui avait tardé à prêter allégeance à Guillaume III d'Angleterre : ce fut le massacre de Glencoe, dans les Highlands écossais. A partir de ce fait historique, l'auteur a brodé sa propre légende autour d'un personnage imaginaire : Corrag, jeune Anglaise issue d'une lignée de femmes ostracisées pour leur indépendance et exécutées pour sorcellerie.


Corrag attend le bûcher, lorsqu'elle reçoit dans son cachot la visite du révérend Charles Leslie, personnage réel qui, fervent jacobite, tenta de soutenir la cause des Stuart contre le roi Guillaume : c'est lui qui rendit public ce qui advint à Glencoe. Dans le roman, il vient secrètement interroger Corrag en tant que témoin du drame. La jeune femme raconte : son enfance persécutée en Angleterre, sa fuite solitaire jusqu'à Glencoe où elle fut accueillie sans préjugés, et finalement, la tragédie qui intéresse tant Charles Leslie.


Mêlant fiction et faits historiques, cette longue et vaste fresque bien construite présente plusieurs points d'accroche : campé dans le magnifique écrin de nature des Highlands qu'il met avantageusement en valeur, le récit fait agréablement découvrir un fait historique qui a marqué l'Ecosse. C'est aussi un hommage aux plus de cent milles femmes considérées "sorcières" et tuées en Europe entre les XIV et XVIème siècles, qui m'a fait penser à celui de Catherine Hermary-Vieille dans sa trilogie Les Dames de Brières.


Je n'ai malheureusement pas pu vraiment m'attacher aux personnages insuffisamment crédibles : Charles Leslie, peu fouillé, est plutôt inconsistant, basculant trop rapidement des pires préjugés à une grande estime pour la prisonnière, bêlant d'amour dans ses lettres à son épouse, où il expose en détails et sans crainte des prises de position politique qui pourraient lui valoir la mort. Jusqu'à son emprisonnement, Corrag se tire de tous les mauvais pas avec une facilité bien improbable, et fait preuve de raisonnements sans doute assez incongrus chez une paysanne sans éducation de cette époque. La fin est quant à elle un peu décevante de facilité.


On pourra aussi trouver l'ensemble parfois trop lyrique et débordant d'un excès de bons sentiments, affaibli par quelques longueurs et répétitions. Nonobstant ces défauts, le roman reste intéressant et se lit avec plaisir, porté par un souffle épique, la beauté des paysages d'Ecosse et un hommage à des hommes et des femmes qui connurent un destin cruel, causé par une diablerie toute humaine.


Prolongement sur le massacre de Glencoe de 1692 dans la rubrique le coin des curieux, à la fin de ma chronique sur ce livre sur mon blog :
https://leslecturesdecannetille.blogspot.com/2019/06/fletcher-susan-un-bucher-sous-la-neige.html

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Comment vous expliquer ces moments délicieux que j'ai passé dans cette lecture?
Il existe un pays très cher à mon coeur : l'Écosse. Et dans ce pays un lieu sauvage des plus beaux : Glencoe, ou plus précisément Glen of Coe, la vallée étroite de la rivière Coe
J'ai connu Glencoe dans les années 70. C'était alors un lieu désert, âpre, d'une beauté presque terrifiante. Un lieu chargé d'une histoire sanglante. Bref, un endroit qui remue.
J'y suis retourné à plusieurs reprises jusqu'à l'année dernière. Et j'y ai vu de plus en plus de monde. Suffisamment de monde pour tout gâcher.
L'excès d'humains a, chez moi, cet effet de rompre mon émerveillement.
Et là, Susan Fletcher, me replonge dans cette beauté et même au delà. A une époque où nul n'osait trop s'aventurer dans ce "ravin" austère. Elle m'a fait oublier les troupeaux de singes hurleurs et parfumés. Quel plaisir !

Il y a bien longtemps que je n'avais pas connu un amour de roman.
Qu'est-ce donc que ce truc là, vous demandez-vous ?
Cette chose à laquelle on pense sans cesse, que l'on retrouve avec plaisir et avec laquelle on fait corps.
Et bien c'est bien ça. Ce roman m'a fait ça !
Cela m'a rappelé beaucoup de lectures enfantines, adolescentes et beaucoup moins de lectures adultes. Une sensibilité qui s'émousse ? Je ne sais pas. Mais là j'ai retrouvé ce plaisir voluptueux, cette impatience à me glisser encore et encore entre ses pages. Un réel bonheur.

Et encore je ne vous ai pas conté le plus fou du truc. Un détail peut être pour beaucoup, mais pour moi.... imaginez
Nous sommes en 1692. Corrag, la jeune héroïne, après avoir remonté le Nord de l'Angleterre et une partie de l'Écosse sur le dos de sa jument, arrive à Glencoe et décide de s'installer à Coire Gabhail , le vallon secret. Et cet endroit est le sein du sein pour moi. Un vallon caché et protégé accessible qu'après une bonne grimpette à pied. J'y étais en juin dernier et là, je suis au paradis des lecteurs.
Et Corrag nous mène avec elle de glens en collines, de cascade en loch, elle gravit et aime les montagnes qu'on appelle les trois soeurs, que je trouve aussi tellement belles.
Corrag, être simple, vit en parfaite harmonie avec la nature. Elle a trouvé, dans ce Glen of Coe, sa patrie. Mieux, sa maison.

Mais ce n'est pas suffisant. Dans ce roman à tiroirs. Il y est certes question de nature, de beauté, mais aussi d'amour et d'histoire.
Car nous gravitons autour du massacre des MacDonald, le 13 Février 1692 par des soldats à la solde de l'Angleterre. Soldats comprenant dans leurs rangs des écossais du clan Campbell ayant prêté serment au roi illégitime d'Angleterre, Guillaume d'Orange, et accueillis chez ces même MacDonald qu'ils vont assassiner. Un massacre fomenté par un seigneur de Stair aux motivations bassement cupides.
Bref, un truc pas joli joli dont les humains sont friands.

Autres tiroirs : Il y a deux narrateurs :

Corrag, donc, jeune femme accusée, comme sa mère et sa grand-mère, de sorcellerie, condamnée au bûcher

Charles Leslie : révérend irlandais, jacobite, venu interroger la sorcière sur ce qu'elle a vu du massacre afin de prouver l'implication du roi usurpateur.

Le roman est d'une très grande richesse historique et documentaire.
L'écriture très, comment dire, d'époque...
Suzan Fletcher a su reconstituer un langage imagé, puissamment évocateur de ce XVII ème siècle, à la fois pour l'homme d'église cultivé, réfléchi, amoureux qui l'interroge, et pour Corrag, la préjugée sorcière, plus rustique et proche des animaux, des plantes de l'eau, de la neige, du froid. Je trouve cela remarquable.

Il n'y a qu'une chose qui m'a gêné c'est l'absence d'un formalisme typographique, les tirets et les guillemets.
Ça peut paraître curieux mais une phrase dans laquelle se mêlent propos rapportés et mots prononcés sans distinctions autres que la mise en italique a quelque chose de déroutant et coupe systématiquement la fluidité du récit.

En voici un exemple :

Si je croisais l'auteur je lui dirais volontiers pensez à présenter vos dialogues pour faciliter la compréhension mais je ne croiserai jamais et je reste sur mon irritation, voyez-vous.

Déroutant, non ?
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Elle est toute petite. Ses yeux gris brillent sous sa chevelure emmêlée. Ses mains dansent quand elle parle d'une voix douce et fluette. On dirait une fée. Mais c'est une sorcière.

Une sorcière ? Mais oui, vous savez ? Celle qu'on brûle en la traitant de gueuse, de putain du diable. Celle qui est obligée de vivre à l'écart car elle fait peur.
Elles ont été nombreuses, ces femmes, à être pourchassées aux 16e, 17e, 18e siècles, parce qu'elles guérissaient à l'aide de leurs plantes, parce qu'elles avaient le coeur tourné vers les racines de la vie, parce qu'elles nourrissaient un lien intime et profond avec le ciel, l'herbe, les animaux, les montagnes.
En Ecosse, particulièrement.

Susan Fletcher nous emmène dans les Highlands en 1692, à travers la route parcourue par Corrag, cette petite jeune fille fragile, et qui pourtant a sauvé une partie de la population de Glencoe. L'auteure mêle un fait réel, le massacre du clan Mc Donald par les soldats du roi Guillaume d'Orange ayant pris le pouvoir sur le roi Jacques, à des faits inventés.
Corrag est-elle fictive ? J'espère que non, car des femmes comme ça devraient être réhabilitées, proclamées toutes-puissantes. Partie d'Angleterre, elle avait cherché refuge à proximité de ce clan perdu dans les hautes terres d'Ecosse après que sa mère – également une « méchante sorcière » - ait été sur le point d'être capturée pour être pendue. Elle avait su s'en faire aimer, car la bonté est reconnue par les gens simples. Mais le massacre a quand même eu lieu, malgré son intuition, malgré la force avec laquelle elle a essayé de convaincre ses amis de partir.
Et la voilà captive, jetée dans un sombre cachot, auprès duquel se déposent une à une les bûches avec lesquelles elle sera brûlée.
Mais Charles Leslie (il a existé), un révérend jacobite (càd pro-roi Jacques) lui rend visite et l'écoute raconter « ses quatre vies ». Il l'écoute, il l'écoute, il l'écoute. Et il écrit à sa femme. Et il prendra une grande décision…

Susan Fletcher a un talent particulier pour décrire la nature, grandiose et minuscule et tous les lieux. de la petite abeille au cerf sauvage et curieux, de la cabane au fond des bois aux rochers surplombant une vallée encaissée, de l'église abandonnée où nichent les pigeons à la garnison hérissée de barreaux et au cachot infâme, on est mêlé sans le vouloir à tous les endroits de cette histoire balayée par les vents et dominée par le ciel. Les saisons secouent les humains, mais Corrag, elle, préfère l'hiver.
Corrag qui est pleine de poésie et de compassion, Corrag qui proclame son amour de la vie, de chaque moment, mais qui voit le mal et voudrait tellement l'arracher de ses petites mains de fée.

Chasse aux sorcières, guerre des clans, traitrise, massacre.
Conte philosophique, liberté, bienveillance, ode à la vie.

C'est mon amie Claire qui m'avait parlé de ce roman, Claire qui était aussi un peu sorcière, et qui nous a quittés voilà déjà trois ans. Quel message lumineux tu m'as laissé à travers ce livre ! Merci !
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Magnifique roman, tant par la plume, la construction du récit, les faits historiques, les descriptions et bien sûr le petit truc qui fait qu'on adhère totalement au livre et qu'on aimerait qu'il ne se finisse jamais.

Les faits se passent au XVII siècle en Ecosse, un massacre a eu lieu, les sorcières sont aussi pourchassées, brûlées, noyées, pendues... l'ignorance de l'homme mène à bien des horreurs.
notre petite sorcière, est pourtant pure, simple, en harmonie totale avec la nature, elle nous livrera sa vie au coeur de cette Ecosse, ce fut de réels moments de bonheur de partager cette vie en symbiose avec les éléments, la faune et la flore.
Mais d'un autre côté, il y les hommes avec leurs préjugés, leurs croyances, leurs peurs, et par peur, ils sont capables de tout et même de pire horreur.
L'homme convoite aussi toujours plus, pour un trône, pour une terre, quelques coups d'épée et l'affaire est faite...
Corrag, dit avec ses mots simples avec son amour et son respect de chaque être, cette évidence, que ce sont eux "les méchants" et non elle, pleine de bonté, de simplicité. Et puis le représentant de Dieu, le révérend qui rend visite à la petite sorcière, il l'écoute, chaque jour, et petit à petit, il commence à ôter les ornières, il voit et entend le coeur pur de Corrag, il a compris, il changera, et il deviendra aussi un homme au service de l'homme.
Très juste, bien équilibré entre les récits de Corrag, et les lettres du révérend , on est complètement emporté dans cette contrée sauvage à courir sur les crêtes, et tendre une pomme au cerf qui a faim (ceux qui liront ou ont lu le livre comprendront)

très beau récit, très belle plume, certes qui pourrait décourager certains, car il faut être patient pour connaitre la fin. Corrag a besoin de dérouler son histoire fait par fait, elle doit dire pour que le révérend retransmettre cette vérité.
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Une bibliothécaire me l'avait conseillé. L'écosse, les sorcières au XVIIe siècle et la grosseur du roman, pas trop tenté. Enfin, je finis de le faire attendre et me lance… Et je ne le regrette pas. Une histoire touchante, prenante, intéressante, aux personnages attachants. Corrag est emprisonnée pour sorcellerie est dans l'attente du bûcher. Elle racontera son parcours au Révérend Charles Leslie à qui elle va ouvrir les yeux et changer son optique sur le fait qu'il faut connaître les gens avant de se faire une opinion. Vie d'errance, mais surtout de liberté, de beaux passages de communication avec la nature et en particulier avec un cerf. Des faits réels sur le Massacre de Glencoe.

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Prendre le temps de lire ce roman et le savourer dans toute sa splendeur d'écriture, c'est aussi comme l'a écrit l'auteure, c'est "prendre plaisir aux minuscules signes de vie que la plupart d'entre nous ne perçoivent pas, étant trop pressés : une abeille dans une corolle, le son qu'un poisson produit avec sa bouche. Et je sais que tu es toi aussi sensible à de telles délicates choses."
Eh bien c'est ce que j'ai fait avec ce chef-d'oeuvre, je me suis tellement sentie proche de cette atmosphère écossaise que j'ai eu l'impression de faire un retour dans une vie antérieure.
J'ai beaucoup aimé toutes ces descriptions de la nature, cette vie de vagabonde chez notre personnage, pauvre petite sorcière ô combien honnie, bafouée et condamnée au bûcher et voir un peuple dominé par sa religion et ses croyances au XVIIe siècle en pleine période de chasse aux sorcières.
J'ai aussi savouré toutes ces présentations botaniques pour chaque début de chapitre nous donnant les propriétés d'une plante ou bien d'une fleur, c'est un pur plaisir personnel pour lequel je suis en pâmoison.
Sans oublier toutes les sensations exprimées dans leur moindre petit détail, c'est absolument fabuleux.
Ce livre est magnifique.
Et oui, ma critique est purement subjective mais je saurai la relire et la conserver dans ma bibliothèque personnelle sur babelio.
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Inverary, XVIIe siècle, au coeur des Highlands : en plein hiver, Corrag, une jeune fille accusée de sorcellerie croupit dans un cachot sordide. Elle a été témoin des massacres qui ont ensanglanté Glencoe et le clan MacDonald et, en attendant le dégel et son bûcher, elle est interrogée par Charles Leslie, pasteur anglican qui enquête sur ces massacres en pleine révolution jacobite.
Celui-ci est venu interroger la « sorcière », il découvre une jeune fille étrange, presque une enfant, qui lui raconte l'existence qui fut la sienne et qui lui a valu le qualificatif de « sorcière ».
La voix confiante et naïve de Corrag s'élève dans un hymne poétique à la nature, décrivant avec force détails les landes et les montagnes écossaises balayées par les vents glacés, la pluie et la neige, la faune et la flore et s'entrecroise avec les lettres de Charles à sa femme qui peu à peu, abandonne ses préjugés et oublie la sorcière pour voir la jeune fille, sa différence et à sa pureté.
Véritable réquisitoire pour la tolérance, un récit émouvant et très poétique qui, à partir d'un fait historique, met en exergue la différence, et la méfiance, voire la violence qu'elle suscite.
Et en refermant ce livre, on n'a qu'une envie, aller découvrir les Highlands, les lochs et les glens, les Campbell et les MacDonald en sirotant un single malt !
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Le XVIIème siècle semble décidément avoir été celui de la chasse aux sorcières un peu partout en Europe.
Sur fond de politique religieuse, on pendait, massacrait, brûlait ceux qui ne prêtaient pas allégeance au pouvoir en place ou celles qui vivaient en marge de la société, couraient les montagnes et utilisaient les simples comme remèdes.

Du fond de son cachot, menotée de fers et assistant impuissante à l'édification du bûcher qui la consumera, Corrag, enfant de l'hiver et des montagnes, parle des Highlands à Charles Leslie, pasteur irlandais.
Elle lui raconte la nature si belle qu'elle se suffit à elle-même, le regard des hommes qu'elle fuit sous les injures et la violence, mais aussi l'amour et l'amitié partagés dans le clan maudit des Mc Donald.
Pauvre Corrag si fragile et pourtant si forte, condamnée et pourtant tellement vivante.
Corrag au coeur pur, à l'âme généreuse et sensible, aux pieds agiles, toi qui cours de vallées en collines à la fois craintive et avide de tendresse, ton esprit habitera à jamais ces contrées qui ont été ton refuge.

Un roman attachant, émouvant, qui nous entraîne au coeur d'une nature sauvage et étincellante à la suite d'une jeune femme farouchement elle-même.
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