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EAN : 9782264048295
192 pages
10-18 (04/03/2010)
3/5   7 notes
Résumé :
Il s'appelle Nicolas Angstrom. Il est spécialiste des photocopieurs. Servir ses machines lui procure le bonheur de l'honnête homme. La mécanique est certaine, tempérée, sans surprise. Elle remplit sa vie. Ça tombe bien, parce que le passé de Nicolas est des plus lourds et frappe souvent à sa porte. Après son licenciement, le présent se peuple de rencontres singulières et saugrenues. Les personnages les plus étranges vont soudain trouver de l'intérêt à cet être insig... >Voir plus
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Ipso facto par Gran

Ipso facto

Iegor Gran

3.18★ (109)

Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le titre du roman tient sa promesse car en choisissant de lire ce livre, je m'attendais à ce que l'auteur nous parle d'une façon ou d'une autre du fonctionnement de notre existence moderne sur cette planète.

Le photocopieur ! Quelle métaphore pour la routine quotidienne qui est, force est de le constater, le lot de plusieurs d'entre nous.
C'est un outil que j'utilise souvent pour garder une copie de mes rapports au travail, et j'avoue qu'il m'est déjà arrivé plus d'une fois d'admirer cet appareil ainsi que la tâche qu'il accomplit de façon répétitive des milliers de fois, sans jamais rechigner.
Je pense qu'il y aurait beaucoup à dire sur la symbolique du photocopieur dans le roman de Mr Foglino.

Nicolas répare des photocopieurs, c'est son travail et il le fait très bien, au point de se confondre jusqu'à la symbiose totale avec cet appareil.
Il a travaillé sans relâche pendant des années en veillant docilement à maintenir le bon fonctionnement du Système. Nicolas, petite pièce d'une machine gigantesque.
Mais notre héros n'est pas qu'une pièce sans âme; c'est un être humain chargé d'émotions et de souvenirs traumatiques qu'il a appris à mettre de côté (dans un coffre) pour survivre.
Car il faut lutter pour sa survie dans un monde sans pitié, qui fait peu de cas des « petits », encore plus s'ils sont jugés peu ou pas productifs.
Les multinationales fusionnent, changent de nom, de patrons et l'on fait des remaniements, l'on déplace des employés comme des pions au grè des besoins de la Machine. Et...quand la pièce n'a plus de place, on la remercie.

Nicolas voit son monde basculer d'un jour à l'autre. Il est désormais à la marge de cette grande mécanique bien huilée.
La période est propice à la reviviscence de ses angoisses refoulées tant bien que mal pendant des années.
Il se retrouve face à lui-même. Plus rien pour sublimer !
L'estime de soi s'effondre, les créatures terrifiantes de l'inconscient prennent vie. C'est le délire !
J'ai trouvé cette partie du roman, où l'on est en plein dans les méandres de l'esprit tourmenté de Nicolas, assez complexe et difficile à suivre mais je me suis accrochée pour connaître la suite.
Ce sont des passages denses, truffés de symboles: La princesse, la Tête ...et de réflexions qui sont un regard critique sur notre société.
L'utilisation et l'exploitation des sentiments et émotions, l'illusion de sa propre utilité et place dans ce monde.
Nicolas fait des expériences de vie concentrées qui lui permettent de visiter les faces obscures de ce monde.
Poussé au désespoir total, il est tenté d'en finir avec ce cauchemar mais la Tête (la raison, la connaissance) le « sauve ».

Véritable catharsis que cette épopée ! Ce livre contient peut-être peu de pages, se lit vite, mais est très riche d'enseignements.
C'est une « gifle » un « choc électrique » pour qui veut bien « se réveiller ».

Merci Mr Foglino pour ce grand moment de lecture et merci aux éditions 10/18 pour cette découverte.
Lien : http://partage-lecture.over-..
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Au début, ce qui déraille un peu, c'est juste la mécanique bien huilé que connait Nicolas. Lui, "le meilleur réparateur de photocopieur, peut-être du monde" n'arrive plus à communiquer avec ses machines. Et c'est d'abord une qui lui résiste, puis la suivante. Et le voilà pris dans une spirale infernale qui va le laisser sans travail, sa société ayant été rachetée une nuit par une compagnie indienne qui a décidé que le marché des photocopieurs n'est pas assez rentable. Nicolas se retrouve donc seul chez lui à tourner en rond, entouré de ses souvenirs et des photos de la princesse Nadia, morte un soir dans un accident de voiture. Jusqu'à ce qu'il rencontre Gabriel, une espèce de SDF d'un genre un peu particulier qui a élu "domicile" en bas de son immeuble.

Mais là où ça devient plus intéressant, c'est quand Foglino va peu à peu nous démonter de manière bien métaphorique cette mécanique du monde qui nous entoure.

La mondialisation et notre chère société de la consommation pour commencer. Avec par exemple une société Nonex qui va racheter Xenon pour devenir Nexon. On imagine bien sûr les changements d'orientation stratégique qui en découlent et les licenciements qui s'en suivent... Ça ne vous rappelle pas quelque chose tout ça ? Nicolas plus de vingt ans de bons et loyaux services, sans un arrêt maladie, sans un seul jour de congé, lui pour qui le travail est une passion, voilà qu'il se retrouve confronté à lui-même et à cette mécanique implacable de notre monde moderne.

Ensuite c'est à la mécanique de notre identité qu'il va s'attaquer. Car dans ce monde de l'image, du paraître, chacun nous invente comme il l'entend. Pour tel chauffeur de taxi, Nicolas sera un casseur de banque, un voleur d'âme pour un passant dans le métro et finalement un vecteur de bonté pour les SDF. Chacun se forge une opinion à partir de l'image sociale que nous renvoyons. Qui sommes-nous au fond ? Renvoyons-nous l'image de ce que nous sommes réellement au fond de nous ? Ou alors plutôt une adaptation de ce que les autres attendent de nous ? Et pour Nicolas qui se refuse à connaître un bout de son passé, cela prend encore plus de sens. Comment se définir dans la vie quand une part importante de ce qui l'a façonné reste enfouie au fond d'une malle sous une tonne de déguisements ?

D'autres mécaniques sont encore lentement démontées dans ce roman au rythme magnifique. Mais je vous laisse les découvrir à votre propre rythme.
Lien : http://www.tulisquoi.net/la-..
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Bibliothèque. J'avais entrepris de lire tous les titres de tous les livres de tous les rayons romans de ma nouvelle bibliothèque. Pour prendre mes marques. Je n'ai pas tout à fait fini, je me suis épuisée en flexions. Il faudrait suspendre les rayonnages au plafond, pour n'avoir jamais à se baisser.

Le titre remarqué, je l'ai sorti, j'ai lu le résumé et je l'ai emprunté. Un homme qui est un maître dans l'art de réparer des photocopieurs, je me suis dit, ça, c'est un livre pour moi! Et en effet, les 20 ou 30 premières pages peuvent passer. C'est un as de la maintenance et il chérit ses machines. Après... c'est un carnage. J'ai râlé, pesté, grincé des dents jusqu'à la page 250. Et c'est écrit gros.

Après, ça devient n'importe quoi, des trucs sur le vaste monde et sur un groupuscule dirigé par un faux sdf qui monte des combines pour déclencher des crises qui empêchent les gens de s'interroger sur la vacuité de leur vie. Ou quelque chose dans le genre...

C'est poétique, j'en ai peur. Des amateurs?
Lien : http://talememore.hautetfort..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Vous croyez être qui ? Vous croyez être vous-même ? Vous vous levez, vous travaillez, vous avez des amis, une femme, je ne sais pas, une maison. Quelle blague ! C'est quoi vous-même ? Les gens, ils font de vous ce qu'ils veulent. Ça serait une grosse erreur de croire le contraire. Ils parlent de vous, ils ont des opinions sur vous, ils savent ce que vous faites et croient savoir d'autres choses que vous avez peut-être bien faites. On leur a dit que. Il paraît que. Ils imaginent, ils interprètent, ils déduisent. Ils vous inventent, et vous ne le savait même pas. Vous avez des tas de vies dont vous ne soupçonnez pas l'existence..
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Je m'appelle Nicolas.
Je répare des photocopieurs.
J'interviens lorsqu'un de ces monstres gris refuse d'accomplir sa mission, dupliquer. Le monstre devient alors réellement monstrueux. Il garde dans son ventre le précieux rapport qu'un gros ponte attend dans l'heure.
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Alors je l'ai gardé, ce tapis aux étranges desseins. Si on le fixe longtemps, les motifs se mettent à bouger. Il en sort des animaux sauvages, des villes, des nuages, des moulins ivres qui tournent comme des roues de la loterie dans le ciel.
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Cela s'appelle l'entropie. La propension des choses à se dégrader, se corrompre.
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