Trois jeunes d'hier : Tunin, Salvatore, Ersilia, un samedi soir de 1945, dans un épais brouillard, tentent une action partisane au risque de leur vie.
Cinquante ans plus tard, trois jeunes d'aujourd'hui : Gino, Sonia et Rosella, vont en discothèque sur la Riviera, un samedi soir, dans un épais brouillard.
Eux aussi risquent leur vie, dans une belle voiture puissante.
Leurs deux histoires s'entrecroisent. L'auteur quitte les uns, enchaîne avec les autres. Passées les premières pages qui demandent un effort d'attention, de mémorisation des prénoms pour savoir avec qui l'on est, la lecture devient plus fluide et l'intérêt ne faiblit pas. (Je parle en mon nom.) le passage des uns aux autres s'effectue sans heurts, dans un balancement poétique.
Et toujours le brouillard, toile de fond insistante, malfaisante. le brouillard qui efface les repères, facilite la rencontre entre les morts d'hier et ceux d'aujourd'hui, le brouillard qui fait revivre le passé.
Et la mort, tous les morts, ceux de la guerre, de l'horreur de la guerre partisane, et ceux des retours de boîtes, le samedi soir.
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Les gens étaient troublés. Tout le monde se méfiait de tout le monde. On aurait fait n'importe quoi pour sauver sa famille. Eux aussi, les Allemands je veux dire, étaient troublés, ce n'étaient que des gosses effrayés. En guerre loin de chez eux. Mais ils n'étaient pas méchants, ça non.
p; 141
Dans le silence, elle se dit qu'elle s'en sortirait, qu'ils s'en sortiraient tous. Alors le brouillard ne serait plus qu'un élément comme les autres.
Une variante atmosphérique.
Et pas le bandeau sur les yeux qu'il avait été quand elle raisonnait par métaphores. p. 125
Maintenant, le brouillard retrouvait son caractère poétique et mélancolique, un brouillard qu'on regardait à travers les vitres en écartant les rideaux : une évanescence de certitudes sans peur, maintenant.
Marcello Fois - La lumière parfaite