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Kingsbridge tome 1 sur 5

Jean Rosenthal (Traducteur)
EAN : 9782253059530
1056 pages
Le Livre de Poche (01/01/1992)
  Existe en édition audio
4.45/5   12043 notes
Résumé :
Dans l'Angleterre du XIIe siècle ravagée par la guerre et la famine, des êtres luttent pour s'assurer le pouvoir, la gloire, la sainteté, l'amour, ou simplement de quoi survivre.
Les batailles sont féroces, les hasards prodigieux, la nature cruelle.
La haine règne, mais l'amour aussi, malmené constamment, blessé parfois, mais vainqueur enfin quand un Dieu, à la vérité souvent trop distrait, consent à se laisser toucher par la foi des hommes.
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Critiques, Analyses et Avis (782) Voir plus Ajouter une critique
4,45

sur 12043 notes
Du haut de leur millier de pages, "Les Piliers de la Terre" (The Pillars of the Earth) ont remué les fondations du roman historique !

Fort de son expérience dans le domaine du roman d'espionnage et du thriller psychologique, Ken Follett signe en 1989 un ouvrage qui renouvelle les codes de la fiction historique, pour la populariser façon grand spectacle et tenir le lecteur en haleine de bout en bout. C'est le début d'un succès incontestable qui le fera devenir un des maîtres du genre.

Comme quelques écrivains du XIXe siècle, il choisit pour cette grande fresque une des périodes les moins connues du grand public, à savoir le Moyen Âge. C'est à la fois un risque, car le thème pourra rebuter certains, mais aussi un avantage, car peu d'auteurs s'y aventurent et rares sont les lecteurs capables de déceler des erreurs ou des anachronismes. Signalons toutefois que Ken Follett fait relire ses textes à des historiens, ce qui assoit sa crédibilité.

Pour ma part, j'ai justement choisi cet ouvrage parce qu'il traite du Moyen Âge – ma période de prédilection. Les piliers de la Terre sont en réalité ceux des cathédrales que les hommes du XIIe siècle érigent un peu partout à la gloire de Dieu. A travers le destin de Tom le bâtisseur, de Jack, son successeur, et du prieur Philip à l'origine de la cathédrale (fictive) de Kingsbridge, Ken Follett leur rend un formidable hommage. La rivalité entre le prieuré de Kingsbridge et le comté de Shiring est passionnante, et les personnages de Jack et Aliéna (la fille de l'ancien comte de Shiring) romanesques à souhait.
Si l'auteur ne nous épargne aucune violence sur l'époque (par exemple, le prologue s'ouvre sur une cruelle scène de pendaison...), il ne tombe pas pour autant dans les clichés. Cette dureté est contrebalancée par des élans spirituels et des protagonistes animés de préoccupations qui ne détonneraient pas dans notre monde moderne. Les luttes de pouvoir, intrigues politiques et courses à la richesse sont exercées par des religieux (comme le sournois Waleran Bigod), des seigneurs (tel l'infâme William Hamleigh) et des monarques qui, bien loin de protéger leurs sujets, ne cultivent que leurs intérêts personnels. Toutefois, et c'est un peu la marque de fabrique de Ken Follett, ses personnages demeurent manichéens : les gentils le restent désespérément et les méchants inexorablement, jusque dans la tombe.

L'influence des thrillers et des romans d'espionnage est palpable dans l'efficacité de l'intrigue qui ménage de fréquents rebondissements et changements de perspective afin d'attiser l'attention – et la tension – des lecteurs. le style est vivant et la narration suffisamment élaborée pour permettre plusieurs registres de lecture : aventure, documentaire sur l'histoire d'Angleterre, précis d'architecture ou d'économie médiévale, roman d'amour, thriller politique... selon les goûts de chacun(e).

"Les Piliers de la Terre" ont donné lieu à une adaptation télévisée en plusieurs épisodes : je ne saurais que trop vous conseiller de privilégier le livre, bien plus riche et subtil à mon goût. Oui, c'est un pavé... mais bien petit à côté de tous ceux qu'il a fallu pour bâtir ces monuments célestes.
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Que dire de plus qui n'a déjà été écrit au sujet de ce livre qui compte près de 300 critiques sur Babelio ?
Que je l'ai déjà lu deux fois ?
Que je le lirais certainement un jour une troisième fois ?
Que lors de ma première lecture je n'ai mis que 2 jours à le terminer tellement j'ai été envoutée par histoire ?
Que pour moi, il s'agit d'un des plus beaux romans historiques jamais écrits ?
Que j'ai adoré certains personnages avec une petite mention particulière pour Jack et Aliéna ?
Que je ne regarde plus l'architecture des cathédrales de la même manière depuis que j'ai lu ce livre ?

J'ai ADORE ce livre et puis c'est tout !!
Commenter  J’apprécie          20017
Une cathédrale.


La vie et les oeuvres de Philip le prieur, Tom le bâtisseur, Jack le fils prodige, Aliena la princesse déchue, William le méchant parvenu et quelques autres dans ce monde si difficile du douzième siècle en Europe. En fil rouge la construction de la cathédrale de Kingbridge.


Plus d'un millier de pages il faut certes de la motivation pour attaquer le pavé. le roman a beau avoir une belle réputation, on ne peut qu'être inquiet des éventuelles longueurs. Au final aucune longueur. L'auteur enchaîne les situations à risque, les rebondissements, les scènes érotiques et autres complots et catastrophes naturelles avec la régularité digne d'un métronome.
Nos personnages à peine sortis d'une situation inextricable, vainqueurs comme il se doit, retombent dans les ennuis et les persécutions en tout genre. C'est bien ce que je reprocherais au livre. Cette incessante suite, apparemment sans fin, de problèmes et solutions tout au long de notre lecture.
Il faut avouer que cela tient le lecteur en haleine, qui ne reste jamais longtemps bercé d'une douce lecture. Il plonge dans la gadoue avec nos héros à chaque chapitre, mais cela finit par être un peu agaçant. Les personnages étant assez (très) manichéens, on devine presque à chaque problème qui va faire quoi et comment la crise va être résolue (disons au moins qu'on n'est pas surpris).


J'avais déjà dit qu'on retrouvait souvent dans les romans historiques sur le moyen âge ce qu'on cherchait souvent dans les livres de fantasy. C'est aussi le cas ici. Un poil de magie et on pourrait se trouver transposé dans un Hoobs ou autre.


Une autre petite déception, je ne sais pourquoi, je m'attendais à beaucoup plus de technique sur la construction au moyen âge. j'en ai été pour mes frais. Si la cathédrale est bien le fil rouge et le point central du récit autour de laquelle tournent toutes nos vies, j'aurais aimé plus de détails, de chiffres, un précis d'architecture ? Pas dans ce livre.


Au final, une lecture très fluide, page turner, un roman d'aventures historiques presque trop facile à lire.
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Croisée d'ogive et guerre civile ...

J'avais totalement snobé ce roman et je ne regrette pas de l'avoir lu désormais .

A la fin du XII e siècle , à la mort du roi Henry I , roi d'Angleterre se produit une guerre de succession très longue qui est une véritable guerre civile aux nombreux retournements politiques et qui causera également de nombreux drames .

Autour de l'abbaye de Kingsbridge , on tente d'édifier une église cathédrale contre vents et marées ...

La trame narrative est très romancée mais ce n'est absolument pas au détriment de la matière médiévale que l'auteur tisse avec brillo .
On suit des personnages très bien campés par un style détaillé et exigeants . Un style qui sert la crédibilité sans failles de personnages attachants et solides ainsi que celles d'un univers médiéval palpable et réaliste .

C'est un long roman pour le plus grand plaisir du lecteur , l'histoire se développe en profondeur sur des trames multiples ( familiales , politiques , civilisation ) .
Je passe sur les personnages au centre de cet Opus , vous les découvrirez avec plaisir si vous parcourez ce texte .
Je préfère insister sur les délices de justesse documentaire et sur le grand sens du détail qui anime cette fiction de qualité .

Les structures politico-foncières , la fluidité incontestable des castes nobiliaires , l'apprêté terrible des temps , le rapport au sacré et l'implication de l'église dans les affaires du siècle , les structures économiques et les techniques financières ( stock , valeur monétaires et troc ) , le sens profond des édifices religieux ( hiérophanie - géographie sacrée architecturale ) , l'institution monarchique , l'héroïsme que représente la démarche de redécouverte de la géométrie antique et de ses nouvelles applications , ici : la voute gothique et la croisée d'ogive , la durée très longue que mobilisent les entreprises collectives , d'autant plus héroïque et émouvantes , que la vie des gens est brève et grevées ainsi que hypothéquée par de nombreux aléas , souvent impitoyables , les foires abbatiales et autres franchises comme point d'orgue de la renaissance urbaine dans l'occident médiéval ....

Ces éléments passionnants s'inscrivent dans la trame narrative de façons subtiles et élégantes , alors que le cadre romanesque est soigné et avenant .
Un très bon moment de moyen-âge sans l'ombre d'un doute .
Un moyen-âge aux anachronismes rares et volontairement calculés et pesés par l'auteur quand on en croise ... .
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Enfin je viens de finir les 1050 pages de ce roman fleuve, lecture que je remettais d'année en année, jusqu'à ce que la diffusion récente du film tiré de l'oeuvre sur Canal + me décide enfin à me lancer dans ce parcours historique gigantesque qui nous entraîne dans l'Angleterre médiévale du 12 ème siècle, plus exactement du milieu du 12 ème siècle.

Comme dans tous les romans historiques de Ken Follett, les détails sont soignés et vérifiés avec l'aide d'historiens spécialistes.

L'histoire est elle-même prenante: Tom est un bâtisseur, un de ces artisans qui ont eu le génie de la construction et qui ont réalisé des prouesses techniques pour réaliser l'édification de ces cathédrales que nous admirons encore partout en Europe.
Sa femme va mourir en accouchant et Tom va vivre avec une dame étrange, mi-sauvageaonne, mi-sorcière.
De l'autre côté de l'échelle sociale, la jeune Aliéna, fille de comte, refuse d'épouser l'inquiétant William Hamleigh, pourtant promis à un avenir certain. Son refus va avoir des conséquences très graves.

Parallèlement aux intrigues vécues par le peuple artisan et laborieux d'un côté et les représentants des couches aristocratiques de l'autre, nous avons un défilé de personnages historiques hauts en couleurs: ainsi le frère Philip, prieur très intègre du monastère de Kingsbridge, ainsi le sinistre évêque Waleran qui poursuit surtout des ambitions politiques qui passent bien avant sa vocation religieuse, ainsi la princesse Mathilde qui intrigue pour évincer son neveu Stephen du trône royal, ainsi Thomans Becket que l'on voit mourir à la fin du roman, assassiné par des chevaliers proches du roi, ce qui vaudra au roi Henri II une pénitence publique.

La reconstitution des détails avec minutie, la vie quotidienne des gens des différentes catégories sociales qui défile devant nos yeux, tout cela est fascinant et nous évade vers une époque qui a eu longtemps très mauvaise réputation, à savoir le Moyen-Age.

Bien sûr la violence (terrible) est là à chaque instant pour nous rappeler combien la vie était fragile à cette époque.
Mais ce qui dépasse tout, c'est ce souffle mystique propre à cette époque, que Ken Follett évoque avec beaucoup de talent.
Un très beau récit.
Ken Follett est un des meilleurs écrivains de romans historiques de notre époque.
J'avais déjà lu de lui "La marque de Winfield" (époque victorienne), et les 2 tomes actuels de "La chute des géants" (Europe de la première moitié du 20ème siècle).
J'ai déjà prévu de consacrer mes prochaines vacances à la suite de cet opus médiéval haut en couleurs: "Un monde sans fin" qui vient aussi d'être diffusé sur Canal +.
Un grand merci à Ken Follett pour son talent de conteur et ses qualités pédagogiques et littéraires.
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critiques presse (2)
LaTribuneDeGeneve
28 septembre 2020
Avec «Le Crépuscule et l?aube», le Gallois brode un préquel au best-seller «Les piliers de la terre».
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
LeFigaro
24 septembre 2020
Il faut lire ce livre parce qu’il est fin, parfois drôle, souvent tragique, mais foncièrement intéressant. Avec Ken Follett, on ne se contente pas de lire une histoire, on l’apprend.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (278) Voir plus Ajouter une citation
« Je suis trop vieille pour porter des enfants, dit Agnès. Il faut que ce soit mon dernier. »
Tom réfléchit. Il ne connaissait pas exactement son âge, mais bien des femmes de la même génération avaient encore des enfants. Il était vrai pourtant qu'elles souffraient plus en vieillissant et que leurs bébés n'étaient pas aussi forts. Elle avait sans doute raison. Mais comment éviter de nouvelles naissances ? se demanda-t-il. Il n'y avait qu'un seul moyen. Un nuage vint assombrir son humeur.
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Ce fut alors que le prisonnier se mit à chanter, d'une voix haute de ténor, très pure. Les paroles étaient en français, mais même ceux qui ne comprenaient pas la langue devinaient à sa plaintive mélodie qu'il s'agissait d'un chant de tristesse et d'adieu.

Une alouette, prise au filet d'un chasseur,
Chantait alors plus doucement que jamais,
Comme si les doux accents jaillis de son cœur
Pouvaient libérer l'aile du filet

[...]

À la tombée du jour le chasseur prit sa proie,
Jamais l'alouette ne retrouva sa liberté.
Les oiseaux et les hommes sont assurés de mourir,
Mais les chansons peuvent vivre à jamais.
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La vie de moine était la plus étrange et la moins naturelle qu'on pût imaginer. Les moines passaient la moitié de leur vie à s'imposer des souffrances et un inconfort qu'ils auraient pu facilement éviter, et l'autre moitié à marmonner à toutes les heures du jour et de la nuit des prières dans des églises vides. Ils renonçaient délibérément à tout ce qui était agréable : les filles, le sport, les fêtes et la vie de famille. Jack avait bien remarqué que les plus heureux d'entre eux avaient trouvé une activité qui leur apportait de grandes satisfactions : enluminer des manuscrits, écrire l'histoire, faire la cuisine, étudier la philosophie ou - par exemple Philip - transformer un village endormi comme Kingsbridge en une ville prospère.
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Kingbridge fêta bravement la fête du Pain le 1er Août. Le matin, chaque famille de la ville fit cuire sa miche. La moisson venant de rentrer, la farine était peu chère et abondante. Ceux qui n'avaient pas leur propre four apportèrent leur pain à la maison d'un voisin, aux grands fours du prieuré ou aux deux boulangers de la ville, Peggy Baxter et Jack-atte-Noven. A midi, l'air embaumait l'odeur de pain frais, aiguisant l'appétit. On disposa les miches sur des tables dressées dans la prairie, où chacun vint les admirer. Il n'y en avait pas deux pareilles. Certaines étaient fourrées aux fruits et aux épices, d'autres aux prunes, aux raisins, au gingembre, au sucre, à l'oignon, à l'ail et à d'autres choses. On voyait des pains colorés en vert avec du persil, en jaune avec du jaune d'œuf, en rouge avec du santal ou en violet avec du tournesol. Il y en avait de toutes les formes : des triangles, des cônes, des boules, des étoiles, des ovales, des pyramides, des flûtes et même des huit. D'autres, plus fantaisistes, avaient la forme de lapins, d'ours, de singes ou de dragons, et même de maisons et de châteaux. Mais, de l'avis unanime, la palme revenait au pain confectionné par Ellen et Martha, et qui représentait la cathédrale terminée, selon les plans du maçon disparu : Tom.
Commenter  J’apprécie          210
Le premier jeu du soir de la Saint-Jean était celui du pain aux devinettes. Comme souvent, il contenait une part de superstition qui mettait Philip mal à l'aise. Mais s'il fallait proscrire tous les rites liés aux anciennes religions, la moitié des traditions disparaîtrait – ou plutôt continuerait en cachette. Philip pratiquait donc une tolérance discrète et n'intervenait qu'en cas d'excès.
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Vidéo de Ken Follett
Extrait du livre audio « Les Armes de la lumière » de Ken Follett lu par Steve Driesen, traduit par Odile Demange, Christel Gaillard-Paris, Valentine Leÿs et Renaud Morin. Parution numérique le 22 novembre 2023 et parution CD le 17 janvier 2024.
En savoir plus : https://www.audiolib.fr/livre/les-armes-de-la-lumiere-9791035406837/
Pré-commandez sa version CD : https://boutique.audiolib.fr/produit/3324/9791035406929/les-armes-de-la-lumiere
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