L’homme qui prépare les onguents et les médecines a pour nom apothicaire. Lorsque c’est une femme qui exerce cette activité, on l’appelle sorcière. […] Les hommes aiment bien tuer une femme de temps en temps.
Si elle avait entendu parler de cette bataille en Angleterre, elle aurait souhaité de toute son âme que les anglais remportent la victoire. Se trouvant en France, elle n'éprouvait plus qu'une sorte de neutralité dégoûtée après toutes les horreurs qu'elle avait vues au cours des deux dernières semaines. Comment s'identifier à ces anglais qui assassinaient les paysans et brûlaient leurs récoltes ? Le fait qu'ils commettent ces atrocités en terre étrangère ne changeait rien à l'affaire. Bien sûr, ils affirmeraient la leçon bien méritée puisque les français avaient brûlé Portsmouth. Mais penser ainsi était d'une bêtise insigne. Cela ne conduisait qu'à des scènes d'horreur, telle que celle qui se déroulait à présent sous ses yeux.
"L'homme qui prépare les onguents et les médecines a pour nom apothicaire. Lorsque c'est une femme qui exerce cette activité, on l'appelle sorcière." (p.154)
"Une armée, c'est comme une invasion de sauterelles : après son passage, il ne reste plus rien." (p. 684)
Comte de Shiring : je ne veux pas que de satanés curés viennent me tracasser, qui plus est, en temps de paix, et pleurnicher dans mon giron que des serves ont été violées. Que cela ne se reproduise plus! Il m'indiffère que tu couches avec tes paysannes, puisqu'on en parle. Mais si tu prends une femme mariée, que ce soit de gré ou de force, prépare-toi à compenser son mari d'une manière ou d'une autre. La plupart des paysans peuvent être achetés. Fais en sorte que cela demeure ton problème et ne devienne pas le mien. C'est tout.
Elle ne voulait pas des contraintes dont s’accompagnait le mariage : elle ne voulait pas d’un seigneur et maître, elle voulait un amant ; elle ne voulait pas consacrer sa vie à un homme, mais vivre à ses côtés.
"Il y avait une fois un évêque qui répandait des glands sur la route partout où il se rendait. Pour se protéger des lions, expliquait-il. Et quand on lui fit remarquer qu'il n'y avait pas de lion en Angleterre, il répondit :《Vraiment ? Alors, c'est encore plus efficace que je ne le pensais.》" (p. 394)
La faim était plus redoutable que le fouet. Elle durait plus longtemps.
La cathédrale de Kingsbridge était devenue un lieu d'horreur. À tout moment, les hurlements d'un survivant découvrant un parent décédé venaient s'ajouter aux gémissements des blessés invoquant l'aide de Dieu, des saints ou de leurs mères. Morts ou blessés, tous les corps allongés dans la nef gisaient dans des positions grotesques et le sang, l'eau et la boue qui dégoulinaient de leurs vêtements déchirés et trempés formaient un magma glissant sur les dalles de pierre.
Allons, allons ! intervint Gérald. Tu ne vas pas comparer un charpentier et un soldats !
Le manque de tact de son père montrait combien il le préférait, lui, le cadet. Et en voyant son frère rougir et se mordre la langue pour ne pas lui lancer une remarque cinglante, Ralph comprit que Merthin était blessé.
Au bout d’un moment, Merthin prit la parole sur un ton assourdi que Ralph connaissait bien et qui signifiait que ses propos seraient irrévocables. Et, de fait, il dit : « Je n’ai pas demandé à être charpentier. Comme Ralph, je rêvais d’être chevalier. Je sais aujourd’hui que c’était un rêve idiot. Il n’empêche. Si votre fils est charpentier aujourd’hui, vous en êtes seul responsable. Je ne me plains pas. Les choses ont bien tourné pour moi puisque j’excelle dans mon métier. J’ai réussi dans une situation qui m’était imposée et, un jour, je construirai le bâtiment le plus haut d’Angleterre. Vous avez fait de moi un charpentier. Acceptez-en les conséquences ! »