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EAN : 9782756043340
256 pages
Delcourt (02/10/2013)
4.03/5   33 notes
Résumé :
À l'âge de 30 ans, Ellen Forney est diagnostiquée bipolaire chronique. Elle enchaîne des périodes d'euphorie créatrice avec de longs moments de dépression. Elle s'en sort.

"Une case en moins" est le récit de cette guérison, entre les séances de psychothérapie et l'exercice de la bande dessinée comme forme originale de thérapie... Oui, il peut être salutaire de passer par la case BD.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Ellen Forney, auteure de b.d. et illustratrice, a tout juste 30 ans quand sa psy lui annonce son verdict : bipolaire niveau I. Bienvenue au club Van Gogh…
Ellen a le choix, soit elle se soigne en prenant un traitement chimique adapté, soit elle ne fait rien et continue d'avoir des « hauts-hauts » et des « bas-bas »…
Face à ce choix, Ellen est paniquée : elle craint de perdre sa créativité si elle accepte le traitement. Mais elle a encore plus peur de retomber dans le puit sans fond de la dépression qui suit immanquablement les phases hystériques de forte intensité créatrice.
Il faudra plus de cinq ans à Ellen et à sa psy pour arriver à trouver le bon traitement, les bonnes molécules, et les dosages qui lui conviennent… Elle devra aussi prendre d'autres médicaments pour pallier aux nombreux effets indésirables : problèmes de peau, prise de poids, bouleversements hormonaux, surveillance du taux de globules rouges, pertes de mémoires, manque de concentration, troubles du langage, troubles de l'humeur…etc.
Elle mène un terrible combat contre elle-même. Et ce n'est pas facile, ni évident de raconter sa maladie, et encore moins de l'annoncer à ses connaissances.
Mais Ellen a la chance d'être bien entourée par sa famille et ses amis. Sa mère paye même ses traitements. Et Ellen a su rester passionnée par le métier qu'elle s'est choisi, celui de dessinatrice, qui l'aide énormément dans son combat : elle peut exprimer sur le papier son ressentit, elle symbolise ses angoisses et les extériorise ainsi. C'est connu et reconnu, l'art-thérapie fonctionne !
Après 18 ans de psychanalyse, Ellen est maintenant prof de b.d. à Seattle, elle est sereine et n'a plus de phases hautes ou basses, elle est stabilisée, comme disent les psys. Et elle n'a pas perdu sa créativité !
J'ai beaucoup aimé ce récit graphique témoignage d'une lutte qui m'est familière. J'ai été choquée du nombre de médication que doit prendre Ellen, et surtout, du tâtonnement pour trouver enfin le bon dosage. Ils ne rigolent pas aux Etats-Unis avec les maladies mentales… (Je suis d'ailleurs assez contre cette mode qui veut que dès qu'un enfant est un peu trop remuant, on le mène chez le psy qui le gave d'amphétamines (Ritaline)… Par ailleurs, si Ellen n'avait pas eu les moyens de se payer le traitement, que serait-il advenu d'elle ? Cela m'a interpellé, et cela m'interpelle depuis un moment en fait… Avez-vous remarqué que notre système de santé se dirige à grands pas vers le même modèle… ?)
Ceci étant dit, le livre témoignage d'Ellen Forney n'en reste pas moins un précieux exemple de réussite psychiatrique, qui peut inspirer et motiver les personnes malades qui auraient la même volonté de s'en sortir. Et son optimisme et sa créativité sont communicatifs.
Un très bon roman graphique de cette auteure que je découvre tout juste, et dont j'apprécie le dessin, le trait parfois style comics, parfois très artistique, symbolique reflet de son mal-être, et parfois même académique, lorsqu'elle s'inspire directement des photos qu'elle a prise, et toujours, très créatif.
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"Une case en moins" est une BD tour à tour drôle et grave, parfois triste. Ellen Forney, l'auteur, souffre de bipolarité.
Dans cette BD, elle témoigne de son parcours et comment elle a réussi, avec l'aide de son thérapeute, un savant cocktail de médicaments plusieurs fois remaniés, et en essayant toutes sortes de méthodes, à juguler cette maladie.
On suit Ellen à travers ses douleurs, ses difficultés, ses espoirs et ses découragements.
Elle montre le rôle actif qu'elle joue pour trouver les moyens de rendre sa maladie "supportable" et pouvoir finalement vivre avec. Cela passe notamment par l'auto-observation d'elle-même. Elle note en effet dans un petit cahier ce qui marche pour elle ou pas, que ce soit les médicaments pris, les sports pratiqués, le yoga, etc.
Etant donné qu'il est vraiment difficile de trouver un traitement pour un trouble bipolaire, il faudra trois, quatre ans pour qu'Ellen trouve les moyens de maîtriser sa maladie.
Finalement, je dirais qu'Ellen Forney a réussi à faire de sa BD un superbe vent d'espoir pour ceux qui souffrent de bipolarité, démontrant ainsi qu'il est possible de vivre avec la maladie et de ne pas la subir.
J'ai adoré "Une case en moins" que je recommande absolument!
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En 1998, Ellen Forney engage une thérapie pour soigner sa bipolarité. Il faudra près de quatre ans, au rythme d'une consultation par semaine dans les premières années, un ajustement permanent de son traitement afin d'être enfin stabilisée.

Dans cet album, elle se livre et raconte le parcours du combattant par lequel elle a dû passer.

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C'est vers l'âge de 30 ans qu'Ellen Forney se fait diagnostiquer bipolaire. Lorsqu'on ouvre l'album, la maladie ne fait pas encore partie de son quotidien… du moins, elle est dans le déni. On entre donc dans le récit alors qu'elle est en pleine phase maniaque. A ce moment précis du témoignage, le ton est enjoué, l'auteure est mue par un dynamisme qui semble inépuisable. Elle profite de cette « phase » pour poser quelques termes liés à la maladie et des références comme celle du DCIM IV apparaissent alors. Ellen Forney ne les aborde pas frontalement, se concentrant sur son quotidien et la lente acceptation des symptômes.

Puis, vient la dépression. Les traits de l'auteure sont plus tirés, le volume des mots contenus dans les phylactères diminue de manière significative, le débit narratif ralenti. de nouveau, Ellen Forney s'attarde sur les signes qui définissent le mieux son comportement lorsqu'elle est dans le creux de la vague. Elle est double et en prend pleinement conscience. Une pensée plus réflexive apparaît alors dans son témoignage, c'est l'occasion de revenir sur certains termes rapidement défini lors de sa phase hystérique à commencer par la dissociation des deux phases (la manie et la dépression). N'hésitant pas à se renseigner par le biais d'ouvrages cliniques, de témoignages de patients (souvent des artistes), des études scientifiques… l'auteure chemine doucement dans l'acceptation du symptôme. Pas à pas, elle intègre cette particularité de sa personnalité.

Le scénario retrace une chronologie qui couvre les dix dernières années de la vie de l'auteure. le témoignage s'ouvre à l'année 1995 alors qu'elle s'apprête à fêter son trentième anniversaire. La période allant de 1998 à 2002 (et correspondant à la durée de la thérapie) est la partie la plus consistante de l'ouvrage. Enfin, les deux derniers chapitres referment progressivement la porte sur la vie de l'auteure, lui permettant de conclure avec recul ce qu'elle retient de cette expérience et ce que cette dernière lui a enseigné.

Côté graphique, c'est une surprise incessante. On passe en permanence de planches basiquement structurées (la découpe classique de la bande dessinée en bandes, ces bandes étant elles-mêmes composées de cases). Mais la plupart du temps, les dessins de Forney s'affranchissent complètement de ces délimitations. le visuel flotte dans la page, libre… aussi libre que la pensée. Ces interprétations visuelles sont libres et n'hésitent pas à utiliser la métaphore graphique pour suggérer au lecteur l'ampleur d'un mal-être. Dans la partie centrale de l'album, qui correspond à la période la plus critique pour l'auteure, cette dernière reproduit même des croquis extraits de son carnet personnel. Réalisés à la volée ou de manière plus posée, le dessin a effectivement été un exutoire pour Ellen Forney, lui permettant de tenir ses « démons » à distance. Outre le travail psycho-thérapeutique entrepris avec son psychiatre, le fait de dessiner a eu une vertu thérapeutique pour cette artiste.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Quelle place occupe la dépression dans l'art?

Munch et son cri serait-il aussi apprécié, reconnu sans son mal être?

Une case en moins dépeint les travers de la dépression. Attention, nous n'avons pas face à nous un roman triste et fade. Bien au contraire, Ellen Forney a écrit un livre sur sa bipolarité et ses moments compliqués avec humour. Les traitements au lithium qui n'améliore pas son quotidien, ses séances chez le psy et surtout son rapport à l'art.

Ce roman graphique nous plonge dans un monde distordu, un voyage entre réalité et psychotrope!
Nous rencontrons de grands artistes torturés par la folie, la tristesse ou la démence: Munch, Van Gogh, Virginia Wolf, Joan Miro.
Ellen se questionne sur la définition de la créativité face à la démence/Dépression.
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Un récit graphique qui traduit bien ce qu'est la bipolarité. Ellen Forney met en scène son propre parcours du diagnostic aux dix années qui suivent, lesquelles sont bien difficiles.
J'ai aimé le graphisme de ce récit avec de l'humour et beaucoup de créativité. Je ne suis pas une experte de la bande dessinée, mais il est vrai que celle-ci sort de l'ordinaire, il y a quelque chose en plus. Une grande finesse d'esprit dans la représentation de la maladie. Les images suggèrent énormément.
J'ai moins aimé les répétitions, j'ai trouvé le récit un peu longuet par moment. Parfois, ça tourne en rond mais peut-être est-ce inévitable pour décrire le cercle infernal de la dépression ?
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critiques presse (1)
BoDoi
13 décembre 2013
Elle Forney sait raconter, sait SE raconter, sans nombrilisme ni misérabilisme, totalement consciente de son statut d’auteur et de ses potentialités.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
y'a-t-il un lien entre le trouble bipolaire et la créativité ?
De nombreuses recherches ont été faites ces dernières années au sujet de cette corrélation, au niveau de la famille ou bien dans certains cas, en utilisant des tests, par exemple.
- sur 30 écrivains inscrits aux ateliers d'écriture de la prestigieuse université de l'Iowa, presque la moitié avaient des problèmes liés au syndrome bipolaire. (Etude du Dr Nancy Andreasen, 1987)
- sur 36 éminents poètes irlandais nés entre 1705 et 1805, une large proportion a connu des psychoses, des dépressions nerveuses et des suicides. (Etude du Dr Kay R. Jamison, 1993)
- basée sur différents teste et autres contrôles médicaux, une étude portant sur des bipolaires montre qu'il y a plus de gens créatifs parmi cette population qu'ailleurs. (Etude de l'Université de médecine de Stanford, 2007)

En fait, "l'artiste fou" est un véritable phénomène scientifique. Diiiingue. Mais... Comment ? Pourquoi ?
Bon, le cerveau est un truc étrange. On veut bien admettre qu'il a un rapport entre folie et créativité, mais on ne sait pas vraiment l'expliquer.
Parmi toutes les théories, il y a quelques trucs qui me parlent :
1 - Les caractéristiques des créatifs et les caractéristiques des bipolaires ont beaucoup de points en commun - esprit libre - ouverture - visions mentales - impulsif - fonceur -.
Le mieux, c'est quand tout ça existe chez la même personne.
2 - Si les professions créatives ne sont pas forcément responsables de désordres mentaux, sans doute les favorisent-elles. - émotions fortes surévaluées - consommation de drogues & d'alcool (culture de la performance) - confusion & sommeil irrégulier : en dehors des cycles naturels - grosse ambition & moral parfois en dents de scie - manque de : sécurité professionnelle, stabilité financière, santé précaire = stress.
Pfff.... Tout ça est très déconcertant. On dirait que la créativité est une sorte d'hystérie... Je préférais quand je me disais que "l'artiste fou" était juste un stéréotype.
En fait ce que je me demande, c'est...
Si je dois prendre des médicaments, est-ce au détriment de ma créativité ?

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Face à ces peurs incontrôlables, j'appelais Karen qui me rassurait. J'essayais désespérément de comprendre ce qui clochait chez moi. Je pris un carnet à spirale + commençai un journal. Mais comment pouvais-je mentalement essayer de comprendre mon mental? Je dessinai une cuillère qui essayait de regarder à l'intérieur d'elle-même. J'essayais de faire de mon mieux pour traduire mes émotions avec des mots + des images.
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Qu'est-ce que les troubles de l'humeur d'ailleurs? A la base, c'est quand les émotions sont déréglés pendant un certain temps. Il y a plusieurs troubles :
Bipolaire I : alterne les périodes d'hystérie avec des épisodes dépressifs.
Bipolaire II : alterne la maniaco-dépression avec des épisodes dépressifs.
Cyclothymie : Alterne la maniaco-dépression avec des épisodes dépressifs peu intensifs.
Troubles unipolaires : épisodes hystériques récurrents sans maniaco-dépression.
Dépression : dépression chronique.
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Le pré-diagnostic d'une maniaco-dépressive est moins flippant qu'un post-diagnostic surtout si l'on pense aux personnes autour de soi + aussi à la post-dépression qui suit, se sentir "en haut de la vague" n'est pas forcément agréable. Au bout d'un moment, je ne pouvais plus sortir sans ma boîte de Klonopin, au cas où.
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Video de Ellen Forney (1) Voir plusAjouter une vidéo
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