Ne vous fiez pas au dessin, plutôt simple ni au format du livre petit et bâtard. Et partez à la découverte de ce court album émouvant!
Pendant quelques pages, où l'on voit d'abord un enfant avec son père, puis seul, s'occuper du petit-déjeuner, du rangement et de son lapin, puis d'un hobo, un vagabond dans un train de marchandises, on ne sait pas trop qui est qui, s'il s'agit de la même personne, même si le titre indique qu'il s'agit d'une maman qui prend le large.
Pour tout dire, la couverture et la quatrième de couverture m'ont fait penser qu'il s'agissait d'une famille atypique, dont la mère vagabondait de temps en temps dans la joie et la bonne humeur familiale. "Tout le monde mérite d'être heureux".
Finalement, ce n'est pas vraiment comme cela que ça se passe (mon intuition est plutôt en berne en ce moment!). Ce vagabond est bien une fille, puis une femme, sans qu'on ne sache la raison de ces voyages incessants à travers l'Amérique. Une souffrance, un vide, un traumatisme... ce quelque chose qui lui est arrivé et qui fera d'elle une personne sans attache ou qui ne supporte pas d'être... prise au piège? Condamnée à la solitude alors qu'elle a une famille, rejetée, de son plein gré finalement.
Ce petit album est vraiment court, certaines images se superposent et permettent la transition entre deux narrations, et le tout est avant tout une suggestion, des fragments de vies difficiles, bancales.
On pense à Paris Texas, à ces récits de femmes incapables de retrouver la normalité. Un bel album.
Commenter  J’apprécie         210
Aux États-Unis, le terme hobo désigne une personne sans domicile fixe se déplaçant de ville en ville, le plus souvent en se cachant dans des trains de marchandises. C'est important de le savoir pour comprendre toute la portée du titre de ce roman graphique que j'ai lu en anglais. Il semble que le titre n'ait pas été traduit dans la version française. Ici, le terme roman graphique prend toute sa valeur puisque les dialogues sont réduits au minimum et que presque toute la narration se fait par les images. Cette maman itinérante, c'est un peu la version américaine de Lulu femme nue. Elle privilégie sa liberté à la vie de famille, même si on comprend qu'elle reste très attachée tant à sa fille qu'au père de cette dernière. J'ai trouvé ce petit recueil très émouvant : on ne sait jamais si la petite fille a compris que la visiteuse était sa mère mais le dessinateur est habile à nous montrer sa détresse lorsqu'elle apprend qu'elle est partie sans même dire si elle reviendrait: deux dessins suffisent.
C'est minimaliste tant par les dessins au trait simple, non colorés que par le texte mais extrêmement efficace. Ce fut pour moi une belle découverte des deux auteurs qui m'étaient jusque là inconnus et dont la rencontre m'a paru improbable.
Commenter  J’apprécie         130
Voilà un récit qui a été réalisé des deux côtes de l'Atlantique avec une parution d'abord en Italie. La ligne présente est très claire et épurée. Les dialogues seront également très rares.
C'est un récit de vie qui se situe vraisemblablement dans les années 30 au moment de la grande Dépression. Nous avons une femme un peu manquée qui a décidé de reprendre la route pour retrouver sa fille. Elle sera pardonnée pour ce qu'elle a fait à savoir la fuite des responsabilités. Mais bon, cela se terminera d'une manière qui nous laisse un peu pantois.
Quand on veut la liberté absolue, on ne fait pas d'enfant. Cela serait un petit peu la morale à retenir de ce récit qui fait dans la sobriété la plus absolue.
Commenter  J’apprécie         50
Voici une histoire simple, celle d'une femme qui a eu besoin de liberté et qui a décidé de sacrifier sa famille à ce besoin. Des années plus tard, elle décide de venir voir qui est sa fille.
Une brève histoire au dessin simple, quasi enfantin, aux dialogues laconiques mais qui est beaucoup plus profonde qu'il n'y parait au premier abord.
C'est une histoire dure en fait, qui pousse à la réflexion et qui appelle à la compréhension.
Commenter  J’apprécie         30
Par son choix de mise en scène, évitant le pathos ou les inutiles explications, Hobo Mom est un modèle de narration réussie, au service du sens et des émotions.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Tout le monde mérite d'être heureux.
Le vagabondage demande une âme légère dans un corps dur.
THE END OF THE F***ING WORLD Saison 2 Bande Annonce VF (2019)