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Sejer et Skarre tome 5 sur 7

Alexis Fouillet (Traducteur)
EAN : 9782709626019
387 pages
J.-C. Lattès (04/04/2007)
3.67/5   51 notes
Résumé :
Gunder Jomann, célibataire endurci, part en Inde dans l'espoir de rencontrer celle qui deviendra sa femme. Ce n'est que quelques semaines plus tard que Poona le rejoint en Norvège. Mais le jour de son arrivée, rien ne se passe comme prévu. Le corps mutilé d'une jeune femme est retrouvé près de chez Gunder. Qui est-elle ? Qui à Elvestad est capable d'une telle inhumanité ? L'inspecteur Konrad Sejer, lui, sait que chacun est capable du pire. La mort indienne est la tr... >Voir plus
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Gunder Jomann décide de prendre quelques jours de vacances. du moins officiellement. Car la vraie raison de son voyage en Inde, celle qu'il n'avoue à personne, c'est qu'il en a assez de son célibat et a décidé d'aller se chercher une femme à Mumbai.
Tout se passe comme prévu et, le 4 août, Gunder épouse Poona Bai, une jeune femme rencontrée au restaurant tandoori où elle travaille comme serveuse.
Gunder rentre en avance à Elvestad et compte les jours jusqu'à l'arrivée de Poona. Alors qu'il s'apprête à partir la chercher à l'aéroport, il reçoit un appel téléphonique inquiétant : sa soeur, Marie, est dans le coma à l'hôpital suite à un sérieux accident de voiture.
Gunder choisit de se rendre au chevet de sa soeur et demande à une connaissance, chauffeur de taxi, de lui amener Poona.
Mais l'Indienne reste introuvable...
Le lendemain, le corps sauvagement mutilé d'une femme étrangère est retrouvé à un kilomètre à peine de la maison de Gunder. Et s'il s'agissait de Poona ?

Ce roman fait partie de la série des enquêtes de l'inspecteur Konrad Sejer, ce qui explique peut-être le fait que le dénouement laisse le lecteur sur sa faim.

Elvestad est un petit bled, où tous les habitants se connaissent. le résultat, c'est que personne ne veut croire qu'un meurtrier se cache au milieu de la petite population paisible de ce cadre rural idyllique : " Un criminel ? Chez nous ? Pas possible, allez voir ailleurs ! ". Et même quand la culpabilité de certains des habitants semble certaine parce que ceux-ci se livrent à d'étranges manigances une fois la nuit tombée, les témoins inopinés de la scène refusent d'envisager cette possibilité.

Mais les langues finissent par se délier. Une adolescente délurée et apparemment érotomane confie ce qu'elle a vu à la police et ne se gêne pas non plus pour en ajouter une couche. D'autres parlent également, pas spécialement à la police, mais entre eux. Commérages en tous genres qui finissent par mener vers un coupable potentiel. Rien n'est sûr, mais autant l'arrêter quand même.

La fin nous laisse donc sur notre faim (sans mauvais jeu de mot) : impossible de savoir si l'inculpé est vraiment coupable. On ne sait pas non plus si la jeune ado obsédée par Jacob Skarre, l'un des policiers chargés de l'enquête, va s'en prendre à l'objet de tous ses désirs. Peut-être le tome suivant apporte-t-il enfin la réponse à toutes les questions que je me pose encore sur ce récit ? Une suite à découvrir, donc !
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Gunder Jomann vend des machines agricoles. A cinquante ans passés, son célibat lui pèse, il rêve d'épouser une Indienne aussi jolie que celles du livre offert par sa soeur. Il part à Mumbai dans l'espoir de rencontrer la femme de sa vie. Son voeu se réalise, mais...
Ce roman m'a beaucoup plu du début à la fin, même si on n'entre dans une ambiance polar qu'après cinquante pages. Certes, la construction est très classique : un meurtre violent dans une petite ville où tout le monde se connaît, une enquête menée par un duo d'inspecteurs, des pistes qui convergent rapidement vers un coupable. Mais tout est savamment dosé pour nous captiver : l'ambiance et les conversations dans cette commune où les rumeurs vont bon train mais où l'on craint de dénoncer son voisin, le profil psychologique des personnages - en particulier celui de cette ado perdue qui s'entiche d'un policier - et les interrogatoires habilement menés par Konrad Sejer... Si l'on peut reprocher à nombre d'auteurs suédois (Läckberg, Larsson, Kallentoft, Eriksson...) de faire une trop grande place aux enquêteurs et à leur vie privée, il n'en est rien dans ce polar norvégien. Les policiers sont bien présents, ils ont un vrai relief et sont attachants, mais leur quotidien reste discret... La fin du récit laisse quelques questions en suspens, mais n'attend pas de suite, cela peut dérouter et frustrer... On peut néanmoins retrouver l'inspecteur Konrad Sejer dans d'autres intrigues, notamment "Ne te retourne pas" - je ne vais pas m'en priver.
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De nombreux romans policiers commencent par la découverte d'un cadavre. Et La mort indienne n'échappe pas à cette règle. Mais ici, ce cadavre ne nous est pas inconnu. L'auteure, dans le peu de pages précédant la découverte macabre a su nous rendre extrêmement attachante cette jeune femme indienne, qui arrive plein d'espoir, rejoindre en Norvège Gunder, l'homme qu'elle vient d'épouser en Inde. Et d'entrée de jeu on se retrouve bouleversé, d'autant plus que dans le même temps, la soeur de Gunder est entre la vie et la mort à l'hôpital après un accident de voiture. L'auteur nous a touché au coeur, nous rendant beaucoup plus attentif à l'enquête policière qui va suivre.


L'inspecteur Sejer commence par rechercher d'éventuels témoins de ce meurtre. Mais dans cette petite ville d'Elvestad, les témoins montrent des réticences à se manifester. « S'ils ont vu quelque chose qu'ils ne comprennent pas, ils n'osent pas le raconter. Ils partent du principe que ce doit être faux, parce que j'ai grandi avec ce type, j'ai travaillé avec lui, et en plus de ça, c'est mon cousin. Ou mon voisin. Ou mon frère. On est allés à l'école ensemble. Alors je ne dis rien ». Néanmoins les uns après les autres, quelques témoins vont se manifester, mais ils ne relateront que très progressivement ce qu'ils ont vu, rendant ainsi l'enquête compliquée.


Karin Fossum nous montre aussi les conséquences de ce meurtre sur les relations entre les habitants. Ainsi, Linda qui a témoigné à la police, se voit montrer du doigt par les autres habitants et perd sa meilleure amie. Chacun déclare que le meurtrier ne peut pas être d'Elvestad, mais en même temps, chacun - en son for intérieur - doute de cette certitude. Certains ont même peur. Au passage l'auteur brosse le portrait d'une dizaine d'habitants: bien sûr, Gunder et sa soeur, son beau-frère, mais aussi le chauffeur de taxi, le tenancier de la taverne, Sejer et son Leonberg de 10 ans, le beau flic blond, Linda la lycéenne amoureuse du beau flic blond, l'épicier à la Golf rouge, le menuisier culturiste au Rottweiler, le pompiste de la station Shell…. C'est bien écrit. On sent la ville s'agiter autour de ce meurtre, sous nos yeux. La fin subtile et émouvante, est un petit bijou.
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Karin Fossum, la reine du thriller scandinave, à produit ici un ouvrage mémorable. Un récit émouvant et captivant du sort horrible de la jeune indienne, Poona, et du malheur de son fiancé norvégien. le portrait psychologique que l'auteur trace de ces deux protagonistes est exemplaire. A conseiller même å ceux qui ne lisent jamais ce genre de littérature.
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La mort indienne est la quatrième enquête de Konrad Sejer. Mais il est peu tout à fait être lu en premier, car Sejer, bien que récurrent, n'est pas ici le personnage principal. le vrai personnage principal de la mort indienne est plutôt Gunder Jomann, la victime par ricochet.

Le début du roman est inhabituel. le meurtre ne survient pas tout de suite. Nous ne découvrons pas Gunder en veuf éploré, mais en célibataire qui ne connaît pas encore celle qui deviendra sa femme. Ensuite, parce que l'on aura suivi l'histoire de son mariage, on sera en deuil avec lui, et l'émotion de Gunder accompagnera la lecture.

Ce roman policier est très original. Pourtant la situation de départ est assez classique : un meurtre survient dans un petit village où tout le monde se connaît et une équipe de police de la ville vient mener l'enquête. Mais si la recherche du coupable est la priorité des enquêteurs, elle ne semble pas être la priorité de l'auteur. Plusieurs personnages prennent de l'épaisseur au cours du roman : le mari de la victime, l'inspecteur principal et son jeune collègue, le chauffeur de taxi, le propriétaire de la taverne, celui du petit commerce, l'employé de la station-service… et l'adolescente qui a été témoin du meurtre. Chacun d'eux a son histoire, ses propres tourments, et existe indépendamment de l'enquête. Et puis bien sûr les relations entre tous ces personnages sont décortiquées. Au fur et à mesure de l'enquête ils témoignent, se contredisent, se rétractent, mentent ou ne disent que la moitié de ce qu'ils savent. Mais Karin Fossum porte sur chacun d'eux un regard à la fois perçant et plein de compassion.

La fin du roman laisse des questions en suspens et place le lecteur face à deux suspects potentiels, l'un d'eux allant être jugé. Il n'y a plus alors qu'à se projeter dans la peau d'un juré. En savons-nous assez pour condamner l'accusé ? Quelle est notre intime conviction ?
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Le calme est déchiré par des aboiements. La mère lève les yeux de l'évier et observe ce qui se passe à l'extérieur. Le chien pousse des jappements qui montent des profondeurs de sa gorge. Tout son corps noir et musculeux vibre d'enthousiasme.
Le fils apparaît. Il s'extrait de la Golf rouge et lâche un sac bleu sur le sol. Il jette un œil vers la fenêtre, où il aperçoit la silhouette de sa mère. Il s'approche du chien et le détache. L'animal se jette sur lui et le fait basculer, ils se mettent à chahuter dans le sable qui voltige. Le chien grogne, et le fils lui crie des doux noms d'oiseau à l'oreille. De temps à autre, il pousse un cri et donne une bonne gifle sur la truffe du rottweiler. Celui-ci finit par rester couché. Le fils se relève lentement. Il tape son pantalon pour en chasser la terre et la poussière, et jette un nouveau coup d’œil vers la fenêtre. En hésitant, le chien relève et s'immobilise devant lui, tête baissée. Il peut finalement venir lui lécher avec soumission le coin de la bouche. Le fils va ensuite jusqu'à la maison et entre dans la cuisine.
- Doux Jésus, regarde de quoi tu as l'air !
Sa mère regarde le t-shirt bleu. Il est taché de sang. Ses mains sont couvertes d'égratignures. Le chien l'a également griffé au visage.
- Makan ! S'écrie-t-elle avec un renâclement coléreux. Laisse le sac. Je nettoierai plus tard.
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Mr. Jomann est grand, fort et beau. C’est vrai qu’il n’a pas beaucoup de cheveux, et il n’est pas très preste, ni quand il agit ni quand il pense. Mais chaque pas est réfléchi, chaque pensée est pondérée. Il a une maison et un travail dans le pays dans lequel il vit. Avec un jardin, des arbres fruitiers, toutes sortes de choses. Il y fait froid, dit-il, mais je n’ai pas peur. Il a une aura de lumière et de chaleur autour de lui. Je veux y rester, toujours. Je n’ai pas non plus peur de ce que tu penses, cher frère, car je souhaite ceci plus que toute autre chose. Je vais partir pour son pays et habiter dans sa maison. Pour tout le reste de ma vie. Il n’y a pas de meilleur homme au monde que Gunder Jomann. Ses mains sont grandes et ouvertes. Ses yeux sont bleus comme le ciel. Une force paisible rayonne de ce corps fort et large. Je le sais, je l’ai vu, senti. La vie sera bonne avec lui. Sois heureux avec moi !
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En son for intérieur, Linda savait que Jacob était inaccessible. Ce postulat était comme une épine dans le pied, qui la lançait à chaque pas. En même temps, elle portait dans le cœur le sentiment qu’il lui appartenait. Il était venu à sa porte, s’était arrêté sur la marche supérieure, la lumière du réverbère luisant comme de l’or dans ses boucles. Il l’avait regardée de ses yeux bleus. Elle avait été traversée comme par un rayon. Il s’était fixé en elle et avait formé une corde entre eux. Elle avait le droit de le ramasser et de l’emmener avec elle, dans son chemisier. Il était complètement impossible de se le figurer avec une autre fille. C’était une image qu’elle était incapable de faire naître en elle. Elle finissait par comprendre merveilleusement bien ceux qui tuaient par amour.
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Quand Marie observait Linda, elle pensait toujours au même instant : « Cette fille court à sa perte. » Elle ne savait pas pourquoi elle pensait ça. Mais une partie de son être, ses yeux presque anormalement éclatants, ses mouvements frénétiques et ce rire tranchant faisaient dire à Marie que c’était une fille qui en voulait trop. Elle était trop visible, comme une lampe sur laquelle on aurait monté une ampoule trop puissante. Un jour, quelqu’un la balaierait. Mais l’autre, la sombre et calme Karen, était plus effacée. Elle parlait d’une voix posée, gardait son corps pour elle.
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Sejer écoutait dans le couloir. Le chien passa lentement le coin en titubant. - Comment ça va mon bonhomme? Il s’accroupit et grattouilla l’animal derrière l’oreille. La bête avait un peu grossi. Son poil avait retrouvé de son éclat d’antan. - Viens. J’ai acheté des carbonades. Mais il faut qu’elles dorent un peu dans la poêle, d’abord. Le chien se planta à côté de la cuisinière tandis que Sejer maniait à grand bruit spatule et beurre. - Des épices? s’enquit-il poliment. Sel, poivre? - Boff, répondit le chien. - Aujourd’hui, tu auras une bière pression. La bière c’est nourrissant. Mais juste une. Le chien montra qu’il écoutait en levant ses oreilles pendantes. La cuisine s’emplit lentement du fumet, et il se mit à baver.
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