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EAN : 9782234051515
235 pages
Stock (25/08/1999)
3.33/5   26 notes
Résumé :

Je me souviens des paroles de Waldemar Cuzco, le jour où il nous laissa partir vers l'Europe. Il nous avait prix sur ses genoux, mon frère et moi, et, de sa voix sourde qui nous remuait le ventre, il avait dit : Au fond de vous, minuscule, dort le Brésil. Plus vous grandirez, plus il grandira. Il bougera. Ca vous tirera de partout. Vous serez comme une femme qui va mettre un enfant au monde. Vous trouverez qu'il fait froid de ce côt&#x... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Le Nordeste est , comme son nom le suggère, cette immense région située au nord-est du Brésil. C'est de là, plus exactement de Fortaleza, que partent les petits Amazoniens , que Waldemar Cuzco veut soustraire à la misère pour les envoyer en Europe. Car l'Amazonie est une plaie ouverte pour ce fils d'une Indienne Tapajo et d'un aventurier portugais. Toujours flanqué de Tancrède, son fidèle perroquet de près de cent ans, Waldemar parcourt ces terres violentes pour leur arracher ce qu'elles ont de plus précieux : leur jeunesse, et cela avec la bénédiction des parents qui n'en peuvent plus de tant de souffrances.
Tancrède est le témoin privilégié de ces arrachements : il répète comme une litanie la liste interminable des enfants exilés ; parmi eux, deux frères, Atlantico et Pacifico. Ces rappels perturbent Waldemar, qui contracte un étrange mal : la "maladie de la mémoire".
Le fidèle perroquet va, grâce à la plume parfois truculente de Fottorino, nous en dire plus sur son maître, le colosse Waldemar, un "caboclo", un "confuseo", bref, un métis.
Un beau jour, il rencontre une jeune Française délaissée par son mari, ils tombent amoureux et bientôt naît Jaime, un "caboclo" lui aussi donc. Waldemar ne doute pas de sa paternité, mais tant d'enfants sont passés "dans ses mains" qu'il a de la peine à réaliser que cet enfant est bien le sien. Pour lui, pour Atlantico et tous les autres, pour Suzanne bien sûr, un voyage en Europe permettra de recréer le lien avec le vieux continent.
Jaime développe bientôt un don d'artiste, sa palette de couleurs est extraordinaire , à l'image de ses yeux à la nuance changeante et indéchiffrable. Etrangement, sa mère, Suzanne, contracte une maladie inconnue qui la prive de la vision des couleurs. Un voyage en Amazonie, au contact d'un soigneur Tapajo, lui fera retrouver l'intégrité de sa vision.
On le voit, cette histoire tient de la fable, du conte , du récit d'aventures. Outre le talent de Fottorino à créer des histoires fortes, j'ai apprécié la beauté de la langue, parfois moqueuse, certes, mais très souvent chargée d'émotion et de poésie.
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A travers ce magnifique personnage, Waldemar Cuzco, personnage au premier abord peu sympathique, c'est un voyage vers le Brésil que nous propose Eric Fottorino. Peu sympatique car Waldemar est vendeur d'enfants. Mais Cuzco n'a qu'un seul objectif, extraire ces enfants de la misère assurée. C'est aussi une histoire d'amour entre ce personnage atypique et une femme française. Ajoutez à cela un perroquet centenaire témoin de la bonté de' cet homme. Un roman en forme de conte, à l'écriture poétique que Fottorino égraine avec humanité, un portrait d'un homme qui a connu une enfance difficile et qui préfère passer pour une canaille pour donner un avenir décent à de jeunes enfants à l'avenir en pointillé. Une escale brésillienne ensoleillée forcément mais surtout un roman touchant et lumineux.
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Waldemar Cuzco est un trafiquant d'enfants. Bienfaiteur ou malhonnête? En tout cas, il veut se persuader qu'il agit pour le bien de tous ces déshérités qui surpeuplent le Nordeste. Il n'est pas seul au monde, il y a aussi Tancrède, le perroquet centenaire, dépositaire de tous ses secrets, Suzanne, sa femme, riche héritière qui finira pourtant par voir la vie en gris et « Jaime que j'aime », leur fils.
Ce roman se présente comme un conte ou une légende qui donne la parole tour à tour aux différents protagonistes et garde omniprésent, en toile de fond, inquiétant et grandiose, le Brésil, ce pays obsédant qui fait courir Waldemar dans l'espoir de lui échapper et qui reste pourtant chevillé au corps et à l'âme de tous ceux qui y ont vécu.
C'est au lecteur de recomposer l'histoire du héros, qui lui est livrée par petites touches, sans aucune chronologie. C'est à lui aussi de faire la part des différents aspects des personnages: chacun a ses vertus, mais aussi ses côtés sombres.
Je n'ai rien retrouvé de mes précédentes lectures des oeuvres d'Eric Fottorino (L'Homme qui m'aimait tout bas et Questions à mon père) dans ce roman atypique: ni la chatoyance de la langue, ni les thématiques. Je suis restée à distance pendant toute la lecture, et c'est tant pis pour moi.
Mon avis est donc mitigé.
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Comme il semble peu probable qu'une promenade en terre brésilienne sera possible d'ici à quelques temps, l'envie de s'y rendre grâce aux mots a pris le dessus. Et c'est Nordeste (1999) d'Eric Fottorino qui m'est tombé sous la main en premier.
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Il y avait une belle idée de base avec le personnage principal de Waldemar, dont Fottorino aurait rencontré « l'original » lors d'un reportage au Brésil. Vendeur d'enfants de son état, il représente à merveille. le caractère incontestablement double, tout en nuance du pays, ni ange, ni démon. Tout en ayant la volonté de raconter la dureté de la vie dans cette zone pauvre et souvent victime de la sècheresse : le Nordeste.
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A travers un récit raconté selon les différents points de vue des personnages du roman, dont Tancrède, le perroquet centenaire toujours perché sur l'épaule de son maître, on reconstruit peu à peu le destin de Waldemar. de ses origines indiennes à ses années passées à travailler dans les champs de canne à sucre, en passant par la mise en place de son trafic d'enfants, destiné à sortir ces derniers de la misère, ou encore la rencontre avec Suzanne, femme délaissée d'un diplomate français, qui deviendra la compagne de sa vie et mère de son seul enfant.
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Si j'ai un reproche principal à faire à ce roman, c'est qu'on sent que c'est un Français qui écrit sur le Brésil pour des Français. Quand on parle de ce pays, en général on y associe un certains nombre de thèmes, tels que l'Amazonie, le foot, la caipirinha, le carnaval, les favelas, la samba et la bossa nova. Et là bim toutes les cases sont cochées. Et puis pourquoi franciser le nom de São Paulo en Saint-Paul, comme ne le font que les vieux expatriés qui ne parlent pas deux mots de portugais alors que d'un autre côté on garde le caractère portugais de São Luis ? Par ailleurs, oui la bossa nova est bien devenue une danse de salon, mais a priori plus du fait des Américains, pas des Brésiliens qui ne l'associent qu'à un genre musical. En gros, il ne manquait plus que l'action soit basée à Rio et on était parfaits pour un enchaînement de clichés.
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Par ailleurs, la langue n'a rien de franchement chatoyant, les dialogues sont décevants, on trouve des formulations de pseudo-philo pas très heureuses. En revanche, certains passages narratifs ont largement plus retenus mon attention. Pas de là cependant à me faire adhérer plus que ça à ce roman. Il est peut-être maladroit de les rapprocher, mais à n'en pas douter, si vous avez envie d'un récit bourré de charme, doté d'une très belle écriture, ayant lieu en Amérique du Sud, je vous recommande largement plus le délicieux Voyage d'Octavio de Miguel Bonnefoy, publié aux Editions Rivages.
Moi qui apprécie pourtant beaucoup le travail du journaliste suis restée totalement sur ma faim quant à celui du romancier. C'est donc entre les bras de Jorge Amado que je vais aller nourrir mon manque de Brésil.
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C'est le deuxième livre que je lis de Fottorino, après le splendide « L'homme qui m'aimait tout bas » et, une fois encore, j'ai été transportée par sa belle écriture.
C'est tout de même culotté de faire d'un trafiquant d'enfants un être aimable et aimant, mais c'est là que réside tout le talent poétique de l'auteur. Il n'y a pas une page dans laquelle une tournure de phrase ou une réflexion ne m'ait interpellée.
A travers cette fable, c'est toute la misère et la dureté du nord-est du Brésil qui est évoquée, avec du coeur et beaucoup de tendresse. Sans oublier que ce n'est qu'un roman, et sans occulter la réalité bien plus laide que ce conte laisse supposer , je me suis laissée emmener sur ces chemins pavés de bonté et d'amour…peut-être parce que j'avais envie d'y croire…ou peut-être parce que ça fait juste du bien…
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
On entendait la pluie, légère puis d'une violence inouïe, comme se serait effondré dans un décor de théâtre ou un édifice pour les dieux d'Afrique. Waldemar s'était engagé sur une piste étroite qui sinuait au milieu de la forêt. Il marchait vite, guidé par la mémoire d'autres fuites, sur cette terre qui s'enflait de l'eau du ciel lâchée sans autre retenue que le dôme oscillant des feuilles de palme.
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Waldemar Cuzco nous offrit ce que tous les enfants de la terre attendent avant de s'endormir, le bonheur d'être bercés.
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Vidéo de Éric Fottorino
Eric Fottorino vous présente l'hebdomadaire "Le 1" à l'occasion des 10 ans du journal. En partenariat avec l'IJBA.
Retrouvez le journal : https://www.mollat.com/Recherche/Editeur/0-7102238/le-1
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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