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EAN : 9782714301468
124 pages
José Corti (01/08/1989)
3.9/5   24 notes
Résumé :

La Négresse blonde fait l'objet d'un véritable culte, sa folie a traversé les mers. On raconte qu'après avoir lu ce recueil de poèmes truculents un médecin de Rio de Janeiro fit oxygéner, pour la blondir, la chevelure de ses deux servantes noires ! C'est dire le pouvoir de contagion du comique de Fourest, anarchiste de la rime. Qu'il parodie Hugo ou Corneille (c'est lui qui fait dire à Chimène : « qu'il est joli garçon l'assassin de Papa!») ou caresse en... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce recueil de poèmes date du tout début du XXème siècle, mais cela ne se sent guère. Georges Fourest écrit des vers réguliers et emploie des mots rares, mais il ne faut pas s'y fier, c'est très surprenant, plein de calembours, c'est souvent irrévérencieux, voire iconoclaste mais sans jamais se prendre au sérieux, car il fait preuve de beaucoup d'autodérision. Impossible de ne pas penser à Jarry ou même à Boby Lapointe en le lisant. Ses pseudo-sonnets sont déconcertants, ses pastiches des grands classiques très potaches. C'est une lecture qui surprend, et qui fait beaucoup de bien.
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Celui ci est un recueil de poèmes totalement déconcertant et hilarant. L'auteur ne se prend jamais au sérieux, il adore asséner sa poésie de mots rares et aussi pasticher les grands classiques du théâtre comme le cid, Phèdre, Andromaque etc... Voici un extrait:

"que mon enterrement soit superbe et farouche,
que les bourgeois glaireux baillent d'étonnement
et que Sadi Carnot, ouvrant sa large bouche,
se dise: Nom de dieu! le bel enterrement!

Le linceul sera simple et cossu : dans la bile
d'un pédéraste occis par Capeluche vers
l'an treize cent soixante, un ouvrier habile
a tanné douze peaux de caprimulges verts ..."
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J'ai assisté il y a quelques mois, à un concert classique qui était entrecoupé de textes français des années 1880-1930.
C'est ainsi que j'ai découvert Georges Fourest, un artiste, un passionné de mots, de jeux de mots, de poésies et de parodies.


Voilà un titre qui va faire bondir toutes et tous les adeptes du wokisme.
Et je suis certain, connaissant son humour grinçant et décapant que si l'auteur revenait, il rivaliserait d'imagination pour rebaptiser son livre.

Ce livre est plus un recueil de textes plus ou moins courts, très ironiques, des pastiches, des poésies parfois aux mots crus et outranciers, avec des rimes facétieuses et malignes.
Georges Fourest manie à merveille l'irrévérence et la dérision.
La lecture de son recueil m'a fait le plus grand bien.

L'auteur ne se prend jamais au sérieux, il se définit parfois comme un bouffon. Cette fantaisie, cette petite folie, sont ses points forts qui donnent toute cette grande intensité et cette grande force à ses écrits.
Des écrits qui seraient aujourd'hui, passés au tamis du tribunal populaire.
Et qui seraient pour certains, interdits par la bien-pensance.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Dans leur cahute enfumée
Bien soigneusement fermée
Les braves petits lapons
Boivent l’huile de poisson !

Dehors on entend le vent
Pleurer ; les méchants ours blancs
Grondent en grinçant des dents
Et depuis longtemps est mort
Le pâle soleil du Nord !
Mais dans la hutte enfumée
Bien soigneusement fermée
Les braves petits Lapons
Boivent l’huile de poisson...

Sans rien dire, ils sont assis,
Père, mère, aïeul, les six
Enfants, le petit dernier
Bave en son berceau d’osier ;
Leur bon vieux renne au poil roux
Les regarde, l’air si doux !

Bientôt ils s’endormiront
Et demain ils reboiront
La bonne huile de poisson,
Et puis se rendormiront
Et puis, un jour, ils mourront !
Ainsi coulera leur vie
Monotone et sans envie...
Et plus d’un poète envie
Les braves petits Lapons
Buveurs d’huile de poisson !
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PSEUDO-SONNET ASIATIQUE ET LITTERAIRE

L’Extrême-Orient s’européanise de plus en plus :
l’Inde, le Japon, la Chine, la presqu’île Indochinoise
dévorent aujourd’hui nos romans et nos brochures.
Thélesphore Coulaud, juge de paix.


Emmi les hauts roseaux, les rotangs et les joncs que
réfléchit l’étang mauve où nagent les cyprins,
la frêle Hadja-Sari, fille des mandarins
au teint jaune citrin navigue dans sa jonque ;

la salangane vole, effroi des moucherolles*,
à son nid de fucus, potage expectatif ;
un friselis frivole affole les corolles
des lotus fiers d’avoir Loti pour génitif ;

on entend miauler un tigre dans les jungles.
Or, de ses doigts menus que terminent des ongles
pointus, Hadja-Sari, princesse de Bangkok,

avec un geste mièvre et des mines jolies,
feuillette, abandonnant la rame à ses coolies,
un roman très cochon que signa Paul de Kock.
__________

* On dirait qu’on joue à pigeon vole, trouvez pas ? (Note de l’Auteur.)


rotangs : palmier d'Inde et de Malaisie à tige longue et fine, qui fournit le rotin
salangane : oiseau proche de la famille du martinet
coolies : travailleur indien ou chinois (péjoratif / colonial)
Paul de Kock : auteur de romans et pièces populaires (1793-1871)
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Pseudo-sonnet
que les amateurs de plaisanterie facile proclameront le plus beau du recueil

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Nemo (Nihil, cap. OO).

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(1) Si j'ose m'exprimer ainsi! (Note de l'Auteur)
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Le Cid

le palais de Gormaz, comte et gobernador,
est en deuil : pour jamais dort couché sous la pierre
l'hidalgo dont le sang a rougi la rapière
de Rodrigue appelé Le Cid Campeador.

Le soir tombe. Invoquant les deux saints Paul et Pierre
Chimène, en voiles noirs, s'accoude au mirador
et les yeux dont les pleurs ont brûlé la paupière
regardent, sans rien voir, mourir le soleil d'or...

Mais un éclair, soudain, fulgure en sa prunelle :
sur la plaza Rodrigue est debout devant elle !
Impassible et hautain, drapé dans sa capa,

Le héros meurtrier à pas lents se promène :
" Dieu ! " soupire à part soi la plaintive Chimène,
" qu'il est joli garçon l'assassin de Papa ! "

Page 89
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Mais un éclair, soudain, fulgure en sa prunelle:
sur la plaza Rodrigue est debout devant elle !
Impassible et hautain, drapé dans sa capa,

le héros meurtrier à pas lents se promène:
"Dieu!" soupire à part soi la plaintive Chimène,
qu'il est joli garçon l'assassin de Papa.
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Video de Georges Fourest (1) Voir plusAjouter une vidéo

Georges Fourest : La négresse blonde
Depuis le Musée Condée de l'Institut de France de Chantilly, Olivier BARROT présente un livre tout particulièrement adapté à l'opération Livres en fête de ce week-end "La négresse blonde" de Georges FOUREST. Il cite des passages de ce livre, parle des thèmes du livre et de son auteur.
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