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EAN : 9782882534088
90 pages
Luce Wilquin (06/09/2010)
4.25/5   4 notes
Résumé :
Elles sont deux femmes alitées côte à côte à l’hôpital, dans la chaleur de juillet, quand tous sont en vacances. L’une, blessée aux yeux, ne peut voir. L’autre évoque son petit garçon et se met à parler à celle qui ne voit rien, un long monologue déclinant au fil de la vie les nuances de la solitude. C’est le bref mais magnifique Seules de Michelle Fourez, aux éditions Luce Wilquin dans la jolie petite collection Luciole.

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce sont encore une fois des femmes qui sont à l'honneur dans Seules, l'une en mal d'enfant, l'autre qui a eu un fils, a été très vite abandonnée par son mari et a consacré sa vie à ce fils, Alexandre. C'est elle qui raconte son histoire de femme et de mère. Très vite on se retrouve dans l'univers familier de Michelle Fourez : une vie à la campagne, avec des racines solides et une ouverture sur le monde, de la noblesse d'âme, des sentiments profonds entre les personnages, une mère et son fils qui vivent une relation très forte, presque fusionnelle. La mère laissera Alexandre prendre son envol quand il devient adulte mais on sent bien que, dans sa volonté de discrétion et de respect du jeune homme, elle a comme perdu une aile.

J'ai eu l'impression, malgré tous ces éléments connus et « confortables », que Michelle Fourez voulait évoquer beaucoup de choses dans ce court roman (90 pages) : deux narratrices, le goût des voyages, la relation mère-fils, l'amour des livres, le lien à la nature, et cela disperse un peu le fil principal. La fin m'a paru un peu artificielle. Ce ne sera pas mon préféré de l'auteure même si ma lecture était agréable.
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Hospitalisée pour une grave blessure à l'oeil, une femme écoute, sans la voir, sa voisine de chambre qui égrène sa vie, comme si elle se parlait à elle-même. Laissée seule par son mari avec son petit Alexandre, Françoise s'est vouée à cet enfant auquel elle a appris tous les petits secrets du bonheur. Et maintenant qu'il est adulte, Alexandre va-t-il, à son tour, comme son père, la laisser seule?
Ce récit doux-amer, tout en demi-teintes et en implicite, se compose d'un monologue, proche de la confession, confié par Françoise à cette voisine, seule, elle aussi, enfermée dans l'obscurité et la peur de la cécité.
Les mots tressent un pont qui relie leurs deux solitudes. La magie du langage fait naître des images, des couleurs, des visages qui peuplent la nuit de la blessée, la consolent, l'aident, la rassurent, et lui donnent l'envie de faire quelque chose, elle aussi, pour briser l'isolement de sa voisine.
J'ai beaucoup aimé ce roman au style délicat, nuancé, plein de tendresse, mais cachant la douleur sourde, les blessures de l'âme que chacune tente d'occulter et qui, pourquoi pas, guériront tout comme celles de leurs corps.
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Seules dans cette chambre à deux à l'hôpital, chacune dans son lit. On se livre à la confidence.
La narratrice se retrouve à l'hôpital dans une chambre à deux. Blessée à l'oeil, ses bandages l'empêchent de voir sa voisine. Celle-ci lui relate en confidence sa vie et ses êtres chers, William qui l'a quittée et Alexandre son fils qui vit sa vie loin de chez elle.
Un roman tout en nuances de sentiments, de fines descriptions précises de l'environnement. On y apprend des noms de fleurs, plantes… Beaucoup d'humanité dans les personnages.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
L'un des plus beaux voyages que nous ayons faits ensemble, c'est à Bruxelles. Bruxelles, résumé du monde. Comme d'autres grandes villes, mais Bruxelles est petite, en quelques heures on la traverse à pied de part en part. Dans le métro, on parle autour de nous français, flamand, arabe, espagnol, polonais. Des femmes voilées de noir jusqu'aux pieds en côtoient d'autres, marocaines comme elles, en jupes courtes, à la longue chevelure bouclée, aux bras bruns où brillent des bijoux en or. D'autres encore, opulentes, venues du Sénégal, avec leur foulard coloré, leurs yeux de cuivre. Elles sont debout dans le métro. Alexandre me regarde, me demande. On n'a pas voyagé encore en Afrique, à ce moment-là, il ne sait pas.
Elles sont pauvres parce que nous sommes riches, Alexandre, alors elles viennent ici, ils viennent ici, ils traversent la mer sur des radeaux, des bateaux trop petits , ils meurent dans la mer, parfois, souvent. Chaque nuit ça arrive. Ici, ils n'ont pas de papiers. On ne leur en donne pas. Ils se cachent, vivent à dix dans une chambre. Parfois on les arrête, on les enferme.
- Même les enfants ? -
Oui, même les enfants, et ils ne vont pas à l'école, ils voient leurs parents humiliés, menottés, comme s'ils avaient fait quelque chose de mal. Mais ils n'ont rien fait de mal. Ils sont juste nés du mauvais côté de la planète.
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Don Quichotte n'existe pas, Maman.
Je me suis sentie pâlir : c'était vrai, don Quichotte était né seulement de la force des mots, et moi je l'avais oublié, ou bien je ne l'avais jamais su. Alexandre avait compris, lui, pour Excalibur, pour le roi Arthur, pour Lancelot du Lac, qu'ils existaient seulement par la force des mots.
Pour moi, quelle blessure, don Quichotte n'existait donc pas, le ciel s'était assombri tout à coup, la pluie menaçait le feu. Mon enfant me ramenait à la raison.
Il faut que nous rentrions, Alexandre, et je te lirai l'histoire d'un autre qui n'existe pas, c'est sûr, mais le temps de l'histoire, tu y croiras comme moi, tu auras peur, tu voudras savoir, et nous aurons huit ans tous les deux. Sa Majesté des Mouches.
Et nous avons pleuré quand le capitaine est arrivé sur l'île, enfin.
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