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Critique de Mariandre


Nous suivons ici le parcours tortueux d'un des «amours contingentes» de l'écrivaine Simone de Beauvoir. L'auteure s'est servie de la correspondance entre cette dernière et Nelson Algren, écrivain américain, pour tenter d'imaginer leur relation qui, bon an mal an, s'est inscrite dans le temps.

On sait que Simone de Beauvoir avait conclu un pacte avec Jean-Paul Sartre: leur amour était «nécessaire», mais tous deux pouvaient également vivre des «amours contingentes». Et on sait que l'un et l'autre ont largement honoré cette clause du contrat.

En lisant l'autobiographie de Simone de Beauvoir, cependant, j'avais déjà cru deviner une certaine amertume chez elle. Il m'avait semblé que sous le couvert de la sacro-sainte liberté, elle sacrifiait parfois une certaine authenticité à toutes ses théories (élaborées avec beaucoup de brio, il faut le dire).
Comme si sa vie devait avant tout servir les théories qu'elle partageait avec Sartre...

Dans son roman, Irène Frain illustre le conflit intérieur de Simone de Beauvoir en opposant le Castor (la philosophe qui théorise) à Simone (l'amoureuse). Et l'amoureuse est affreusement manipulatrice. Elle guette les amours de Sartre, fomente des plans pour les détruire et se sert de ses propres amours contingentes pour (on dirait bien, en tout cas) passer le temps pendant les escapades de Sartre.

À trop vouloir embrasser une théorie, on en oublie la vie telle qu'elle est...
La Simone du roman est présentée comme un être tourmenté par sa conception de la liberté alors qu'elle assume mal la jalousie qu'elle ressent envers Sartre.

Plus qu'un roman, j'ai vu dans ce livre une très belle réflexion sur l'amour, sur la fragilité de ce sentiment et sur toutes les méprises qu'il peut inspirer...



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