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Un ange à ma table tome 1 sur 3

Anne Damour (Traducteur)
EAN : 9782844120526
228 pages
Joëlle Losfeld (15/06/2000)
4.44/5   39 notes
Résumé :
Le monde de Jane Frame ne fut pas que poésie et littérature. Née en 1924, elle connait très tôt l'asile psychiatrique où on lui administre en huit ans quelques deux cents électrochocs. L'écriture la sauve de justesse de la lobotomie.
Quinze romans, quatre volumes de poèmes font d'elle, après Catherine Mansfield, la romancière néo-zélandaise la plus célèbre.
"Ma terre, mon île " constitue le premier tome de son autobiographie, qui sous le titre de "Un a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Janet Frame est une auteure néo-zélandaise. Je n'ai lu aucune oeuvre d'elle. Je commence ici avec son autobiographie "Un ange à ma table".

C'est un livre très facile à lire. Je ne veux souligner aucun aspect négatif en disant cela, seulement souligner la candeur, la fraîcheur des écrits. Ce premier tome est consacré à son enfance. Ceci explique peut-être cela.

Son papa étant cheminot, elle a souvent déménagé, changé de lieu, d'environnement. Heureusement, le cocon familial est très soudé et l'apprentissage au sein de celui-ci est très constructif. Papa chante, maman déclame de la poésie. La lecture, seule activité possible dans ce milieu très pauvre, prend une place importante. Et les enfants (elle a un frère et trois soeurs) adorent faire du théâtre.
C'est une petite fille heureuse, pourtant rien ne lui semble simple. le monde qui l'entoure la questionne beaucoup. le poids et le choix des mots sont pour elles fondamentaux. La poésie la passionne et elle rêve de devenir poétesse. Ses choix, en la matière, sont très éclectiques et vous pouvez, si vous le désirez, noter la longue liste de toutes ses lectures...

Voilà pour cette première période. le début est sympathique mais je n'ai pas ressenti de grand enthousiasme à cette lecture. Toutefois, mes amis du club lecture ont été tellement dithyrambiques concernant les deux tomes suivants que je leur ai promis de prolonger la connaissance de cette auteure. À suivre donc...
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C'est en commençant à regarder le film "Un ange à ma table" diffusé récemment (avril 2023) sur Arte Replay, que je me suis rapidement procurée les deux volumes écrits par Janet Frame pour me lancer tout aussi rapidement dans leur lecture. Conséquence, plongée dans ma lecture, j'ai abandonné le visionnage du film.
Second point, j'ai été surprise par la présentation en quatrième de couverture, qui met l'accent, et pas que, sur l'internement en psychiatrie de Janet. Or je n'ai pas senti que c'était là l'élément central du livre, des deux livres. Il s'agit d'un épisode dans la vie de l'auteure, comme beaucoup d'autres tout aussi essentiels.
Revenons au sujet de ce premier volet de l'autobiographie de Janet Frame. Pour ce premier tome, Janet restitue son enfance et son adolescence, dans un milieu rural pauvre, il serait modeste, mais l'existence des cinq enfants et d'une mère rêveuse, plus poètesse que rigoureuse femme au foyer, rend les conditions de vie extrêmement et précaires et misérables. La famille déménage souvent, l'hygiène et la vêture laissent à désirer, et Janet, à l'école en souffre impitoyablement. Janet raconte les humiliations, les vexations dues à ce milieu discriminé, et auxquelles s'ajoutent les moqueries cinglantes dues à son apparence physique : Janet est grosse, très grosse, rousse et frisée. Son frère aîné, atteint d'une maladie neurologique, est lui aussi l'objet de railleries et finira par laisser tomber l'école. Ainsi, Janet, très tôt, connaît un rejet social absolument terrible et cruel.
Néanmoins, elle est une très bonne élève, excellente même. Une année, elle remporte le prix qui lui ouvre les portes de la bibliothèque. Janet vit. Enfin ! Les livres s'offrent à elle, ils lui offrent la vie.
Ce premier tome consacré à cette vie difficile, âpre, toute faite de luttes et de discriminations, auprès de sa famille, sur une terre néo-zélandaise loin d'être idyllique.
Coincée entre son père travailleur certes, mais faux autoritaire, et une mère trop dans les nuages pour être une bonne ménagère (à cette époque), coincée au milieu d'une fratrie de cinq, deux ainés, le frère qui accapare toutes les attentions en raison de son épilepsie totalement incomprise (tu n'as qu'à prendre sur toi ne cesse de lu répéter le père), la soeur aînée extravertie, gaie, starlette, superficielle, pleine de joie de vivre, mais vite fauchée par une insuffisance cardiaque (tare familiale) et les deux petites soeurs, complices, Janet ne trouve pas sa place. Janet, me semble-t-il, présente un grand nombre de troubles spécifiques de l'autisme. Mais à l'époque...
Ce premier tome se lit, que dis-je s'avale, se dévore car Janet sait nous entrainer par son écriture extrêmement précise et imagée tout en restant légère et sensible, et simple. Elle nous donne une furieuse envie de la voir grandir en lui souhaitant que ses souffrances s'apaisent. Et pourtant jamais elle ne s'apitoie sur son sort.
Elle décrit admirablement les maisons qu'elle aura habitées avec sa famille, et les différentes régions traversées au gré des aléas paternels, et bien non, la Nouvelle-Zélande n'est pas le paradis pour tous.
Un roman autobiographique sublime, sans concession.
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En fait j'ai lu «Un ange à ma table » dans une autre édition où il n'y avait que ce titre. Comme un autre babeliote, je confonds souvent avec le temps, le livre et le film de Jane Campion. Dans le livre je retiens le passage de l'hôpital psychiatrique. A l'ancienne ! Dans une Nouvelle-Zélande encore assez archaïque. Histoire autobiographique de l'auteur Janet Frame. Très très mince souvenir.
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Le premier volume, Ma terre, mon île, nous conduit à travers l'enfance de Janet et sa découverte de son inadaptation au monde et au langage. Quand les noix se transforment en moix, les lutins en mutins, les Kings en Tins, quand l'île s'écrit et se prononce I-Le (j'imagine le jeu de sonorité en anglais, sur le I(s)-Land, la terre du moi, le moi-univers, liant en un mot le réel et le spirituel), il s'ensuit un premier décalage qui ouvre l'auteur enfant à la poésie. Ces mots tordus étrang(l)ent le monde et désynchronisent leur émettrice d'une perception et d'un apprentissage normalisés de la vie, l'amenant, très jeune, à vivre en littérature, ce pays étrange (r ), qui redouble et recrée son univers quotidien. Qu'elle nous conte alors sa découverte de la poésie, par la grâce d'un instituteur bien inspiré, le quotidien de sa famille, la mort d'une proche, la séparation avec son amie d'enfance, la destruction d'illusions naïves, l'écriture de ses premiers poèmes (bercée par l'illusion qu'il s'agit simplement d'amalgamer certains mots, tels « aventure », « rêveuse », « lune », pour induire la sensation poétique), ses premières publications, sa boulimie de lectures, son envie, sans cesse, d'incarner une certaine image d'elle-même (la fille dont les parents sont fiers, la créatrice rêveuse et décalée), Frame le fait avec une écriture qui joue sans cesse le décalage : un mot en remplace un autre, les sensations attendues arrivent comme en différé, à contre-temps de ce que le lecteur pourrait en attendre. On la lit comme on découvrirait une sorte de roman initiatique filtré, distordu par la poésie.

Critique sur l'ensemble de l'autobiographie ici :
Lien : http://www.delitteris.com/in..
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Janet Frame, dans le premier tome de son autobiographie, nous raconte son enfance, la Nouvelle Zélande, son père cheminot, sa mère dévouée, son frère épileptique et ses soeurs qui rêvent d' Hollywood. Janet aime apprendre, elle s'étonne d'un rien et compose de nombreux vers fascinée par le les pouvoirs du langage mais aussi par la nature qui l'entoure.
Ce texte parsemé de souvenirs et d'anecdote est un réel bonheur à lire où page après page nous découvrons la personnalité de l'auteur, une jeune fille timide à l'imagination débordante douée pour les mots.
Janet Frame évoque avec beaucoup de poésie, de recul mais aussi d'émerveillement et d'étonnement sa vie passée.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Je me souviens de ce jour de grisaille où, appuyée à la barrière, j'écoutais le vent dans les fils télégraphiques. Pour la première fois, je pris conscience d'une tristesse extérieure, ou qui semblait venir de l'extérieur, du gémissement du vent dans les fils. Je parcourus du regard la route blanche et poussiéreuse et ne vis personne. Le vent soufflait, courrait devant nous de place en place, et je restais là, au milieu, à l'écouter. Un poids de tristesse et de solitude m'accabla soudain comme si quelque chose était arrivé ou sur le point d'arriver et que je savais de quoi il s'agissait. Je crois que je n'avais encore jamais prêté attention au monde autour de moi ; jusqu'alors, je pensais que "j'étais" le monde. En écoutant le vent et sa triste mélopée, je sus que cette tristesse n'était pas mienne, qu'elle appartenait au monde.
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Je sus que j'étais une rêveuse, simplement parce que la réalité m'apparaissait trop sordide, soumettant année après année nos rêves à un déclin impitoyable.
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Je me suis souvent demandé dans quel monde j'aurais pu vivre ma "vraie" vie si celui de la littérature ne m'avait pas été révélé par ma mère et par les programmes scolaires, et même par la mort de Mr Myrtle. Ce fut mon obstination à m'approprier ce monde, plutôt que de me fondre en lui, qui accrut mon désir d'écrire, sinon comment aurais-je pu l'ancrer dans le quotidien auquel j'étais certaine qu'il appartenait?
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Ces premiers mois de première furent des mois de bonheur. J’étais heureuse en classe, encouragée par Mlle Farnie qui soulignait le caractère poétique des mathématiques et soutenait que la poésie existait là où on la cherchait rarement. Cette dernière affirmation me galvanisa ; dans un désir d’être moi-même, de ne pas suivre les personnalités dominantes autour de moi, j’avais pris l’habitude de m’intéresser à ce que les autres dédaignaient, de me détourner délibérément du point de vue général, et je reconnus en Mlle Farnie quelqu’un qui savait regarder ailleurs ou avait du point de vue général une vision différente.
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Lorsque notre mère parlait du présent, apportant sa faculté d'émerveillement au monde ordinaire que nous connaissions, nous restions tout ouïe, envahis de mystère et de magie. Elle n'avait qu'à dire de la chose la plus banale : "Oh regardez, les enfants, une pierre", pour envelopper cette pierre de merveilleux, comme si elle était un objet sain. Elle savait parer chaque insecte, chaque brin d'herbe, chaque fleur, les dangers et les splendeurs du temps et des saisons, d'une importance inoubliable en même temps que d'une sorte d'incertitude et d'humilité qui nous amenaient à réfléchir, à chercher à découvrir le cœur des choses.
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Videos de Janet Frame (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Janet Frame
Une petite fille, presque adolescente, façonne un bonhomme de neige dans son jardin. Celui-ci observe à travers ses yeux de charbon de bois l'agitation humaine. Ces êtres de chair et de sang ne sont-ils pas destinés à la décrépitude et l'anéantissement ? se demande-t-il avec circonspection et un rien de pitié. En tant que créature minérale et glacée, il se sent invincible, apte à survivre à sa créatrice. Le Flocon de Neige Éternel apparaît alors pour lui expliquer la vie, la mort, celle des êtres humains, mais aussi la sienne.
Après avoir présenté sur France Inter ce conte métaphysique et poétique de Janet Frame au micro d'Augustin Trapenard dans l'émission « Boomerang » du 25 mars 2022 , Isabelle Carré lit aujourd'hui « Bonhomme de neige Bonhomme de neige » dans son intégralité en livre audio pour « La Bibliothèque des voix ».
En précommande dès le 1er août 2022, le livre audio numérique sera disponible à la vente à partir du 18 août. Retrouvez-le le 1er septembre 2022 en librairie au format CD MP3.
Le texte français, traduit depuis l'anglais (Nouvelle-Zélande) par Élisabeth Letertre et Keren Chiaroni, a paru aux éditions des femmes-Antoinette Fouque en 2020. Le conte original a été publié pour la première fois en recueil en 1963.
Directrice artistique : Francesca Isidori.
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