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EAN : 9782757849736
210 pages
Points (22/01/2015)
3.95/5   115 notes
Résumé :
Toute existence peut s'achever sur un choix impossible et tragique, si terrifiant qu'on donnerait tout pour l'éviter. Dans les nouvelles réunies ici ? Un fanal arrière qui s'éteint ? Carrefour 54 ? Le Naufrage du lieutenant Wells ? Le Train de six heures quinze ?, Flaherty le vieux marin, le sous-lieutenant Vernaud, Wells l'idéaliste égaré, les résistants Madeleine et Pierre-Joseph, vivent les plus radicaux de ces choix ultimes. Ils les affrontent seuls, à la premiè... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
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Quatre nouvelles nous mènent successivement :
- sur le cargo du commandant Flaherty au coeur d'une tempête, la veille de Noel ;
- en juin 40, sous les ordres du sous-lieutenant Vernaud, face à aux panzers de la Wehrmacht ;
- au large de Lampedusa avec le lieutenant Wells, en vue d'un radeau de migrants africains en péril ;
- sur les quais de la gare de l'est, à l'aube du 22 novembre 1943, avec Madeleine et ses filles ou Pierre-Joseph et ses fils, face à la Gestapo.

Vont ils respecter le « principe de précaution », faire profil bas et s'éclipser prudemment ?
Ou vont ils faire un choix plus radical, plus exigeant, pour eux et leurs proches ?

Quatre nouvelles, quatre choix cornéliens, quatre tragédies rédigées d'une plume sèche, factuelle, créant une atmosphère pathétique qui place le lecteur au coeur du drame et qui interpelle, car la fin justifie-t-elle les moyens (Wells) ?

Ces nouvelles de Patrice Franceschi complètent le tableau du monde initié avec « S'il n'en reste qu'une » ou « Patrouille au grand nord » et posent l'éternelle question « qu'est ce qu'un homme libre ? ».

L'image d'Ange, Matéo, Pauline et Charlotte, partant avec treize minutes de retard sur l'horaire prévu, le 22 novembre 1943, est inoubliable.

PS : S'il n'en reste qu'une
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Première nouvelle : Un fanal arrière qui s'éteint
L'évènement phare de l'histoire se passe les jours avant Noël à bord d'un grand voilier de commerce nommé "La providence".
Le capitaine Flaherty a embarqué avec son équipage familier et son fils Tim.
Ils vont devoir affronter un ouragan et le capitaine se trouvera confronté à un choix terrible à effectuer seul.
L'écriture est magnifique, presque musicale. Les termes techniques pourraient constituer un frein à notre lecture mais il n'en est rien. Ils servent la beauté des phrases, pourtant sans emphase, avec une grande spontanéité.
Le suspense fait penser aux romans de Frison-Roche.

Deuxième nouvelle : Carrefour 54
Les évènements se passent aux premiers jours de la seconde guerre mondiale quand les troupes françaises reculent devant l'armée allemande.
Le lieutenant Vernaud est conditionné par un poème de Victor Hugo l'encourageant à rester le dernier même seul.

Troisième nouvelle : Le naufrage du lieutenant Wells
Un journaliste australien fait une enquête pour savoir ce qu'est devenu le lieutenant Wells lors du naufrage de son bateau.
Après avoir dû subir le refus de son capitaine de porter secours à des naufragés au large de l'île de Lampedusa, Wells décidera de faire justice lui-même.
Très lourd cas de conscience. Belle découverte de personnages hors du commun.

Quatrième nouvelle : Le train de six heures
Madeleine et Pierre-Joseph se rencontrent sur un quai, à Paris en 1943, en compagnie de leurs enfants. Ils sont arrêtés par les allemands et sont soumis à une souffrance insupportable infligée par les nazis.
Un drame, trop gros, moins prenant que les deux autres. L'histoire est plus bâclée.

J'ai beaucoup apprécié ce livre de nouvelles pour les situations difficiles qu'il aborde, les choix philosophiques bien que les nouvelles ne soient pas mon premier choix de lecture en général.
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Une écriture « old school », je veux dire classique, belle certes, mais sans originalité. La première personne du singulier du titre, évoque plus en réalité, la thématique de ces quatre nouvelles ; Un homme, au caractère fort et droit, se retrouve face à un évènement qui le fait agir de façon irrévocable, et sa vie bascule vers une mort certaine (Un naufrage dans la tempête (on peut penser à J. Conrad), une action héroïque pendant la seconde guerre mondiale, un autre naufrage mais celui-ci volontaire, et l'acte désespéré d'un résistant mais surtout d'un père). le paradoxe c'est que trois de ces nouvelles sont écrites à la troisième personne du singulier.
Et dans celle dont le narrateur est à la première personne, celui-ci n'est pas le « héros » (le naufrage du lieutenant Wells), c'est pourtant celle qui m'a le plus intéressé. Dans cette nouvelle, le narrateur est un journaliste qui enquête sur le seul rescapé du naufrage d'un cargo au large de Lampédusa, et on découvre petit à petit combien cet homme est (était) un personnage singulier, mais aussi jusqu'au-boutiste. C'est donc un recueil de nouvelles avec un fil rouge bien identifié et de facture plutôt classique, une lecture plaisante qui vaut pour moi 3,5*. Allez salut.
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Quatre nouvelles, quatre pépites. Des textes ciselés dans une langue parfaite, portés par un certain classicisme, de l'élégance et du souffle. Et surtout un fil conducteur magnifique. Dans ces quatre nouvelles il est question de choix cornéliens, de ceux qui vous mettent face à vous-mêmes, à vos valeurs, à la quintessence de ce que vous êtes. de ces êtres confrontés au pire émane une lumière, une beauté qui laisse totalement ébloui.

Patrice Franceschi nous transporte sur l'océan déchaîné en compagnie de marins aguerris et pourtant démunis face à la puissance des éléments ; il nous catapulte en 1940, en pleine débâcle de l'armée française aux côtés d'un militaire inspiré par Victor Hugo ; il nous dépose sur une île déserte de Polynésie, sur les traces du seul rescapé d'un naufrage dont les causes restent inexpliquées. Enfin, il nous transperce le coeur, en 1943, sur un quai de gare où les files de déportés attendent le convoi qui les mènera vers l'inconnu dont ils perçoivent le danger.

Ah ce dernier texte. le train de 6h15. Comment vous dire. Magnifique, poignant, terrible. Impossible de ne pas être marqué à vie par les figures de Madeleine et de Pierre-Joseph qui concentrent en quinze minutes (et 20 pages) toute la diversité des sentiments que l'on éprouve durant une vie entière. Dans un autre temps, à un autre moment leur coup de foudre aurait donné lieu à la création d'une charmante famille recomposée, avec des sourires, des hésitations aussi concernant les enfants, leur adaptation. Mais là, en 1943, chacun dans sa file avec ses deux enfants, l'urgence d'être ensemble face à la crainte du futur, et l'horrible dilemne auquel ils sont soudain confrontés...

Avant d'en arriver là, on aura admiré le courage du capitaine Flaherty, vieux loup qui a donné sa vie à la mer et lui sacrifiera tout. On aura vibré pour le sous-lieutenant Vernaud et sa farouche volonté de demeurer fidèle à ses idéaux lorsque le moment sera venu, les écrits de Victor Hugo dans la poche, "et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là". On aura percé le secret de Wells, l'idéaliste révolté par l'indifférence de son équipage, décidé à agir à sa façon, quitte à disparaître à jamais.

Ils font des choix quitte à basculer dans le drame ou dans la mort. Jamais ils n'abandonnent ce en quoi ils croient profondément, jamais ils ne renoncent. Des hommes comme ça, on aimerait en croiser plus souvent. Des textes comme ceux-ci également.

Les jurés Goncourt ne s'y sont pas trompés. Lauréat du Prix Goncourt de la Nouvelle en 2015, ce recueil est un petit bijou d'humanité, de respect pour le courage et la grandeur d'âme, un hommage aussi à tous ces personnages ignorés, perdus au milieu d'une tragédie qui les dépasse, broyés par l'histoire. Mais toujours droits, fiers et la tête haute.

A mettre entre toutes les mains, sans hésitation.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Le Prix Goncourt de la Nouvelle 2015 qui a couronné ce livre est vraiment mérité, car ces 4 nouvelles de l'écrivain, marin, aventurier engagé, Patrice Franceschi sont à la fois épiques, bouleversantes, passionnantes, en un mot: merveilleuses. Dans " un fanal arrière qui s'éteint " on vit le drame que le capitaine Flaherty a vécu dans la nuit de Noël 1884 au commandement de son brick de commerce " la Providence " et le choix ultime qu'il devra faire pour sauver son navire et son équipage. Ces 70 pages sont un régal pour les amateurs des voiliers anciens, de la marine à voile, et des romans de R.L. Stevenson, de Joseph Conrad. " Carrefour 54 " se déroule pendant la débâcle de 1940, le lieutenant Vernaud, frais sorti de l'école d'officiers de St Cyr, passionné de Victor Hugo, est confronté à la réalité des combats, à la faiblesse des hommes, et se retrouve à affronter l'ennemi en ayant en tête le vers de son poète favori " Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là ". Cette seconde nouvelle est forte de l'idéalisme du personnage, il y a un côté " désert des tartares " , l'ennemi finira-t-il par venir et aura-t-il raison de la bravoure du lieutenant? Dans " le naufrage du lieutenant Wells ", on a encore à faire a un bel idéaliste qui va commettre l'irréparable et sacrifier sa vie au nom des valeurs qui l'habitent. La construction de ce texte le rend captivant. le lecteur suit le journaliste Ted Singleton du Sydney Match, qui enquête sur le naufrage d'un cargo australien, au large de l'Italie, le feu a ravagé le " Echo Europa " tous les membres d'équipage sont décédés, mais le corps du lieutenant Wells n'est pas retrouvé sur l'épave du navire. Qu'est-il devenu? " le train de six heures quinze " est un train de déportés dans lequel deux résistants, Madeleine et Pierre Joseph, se rencontrent, ils ont chacun deux enfants qui les accompagnent vers les camps de la mort, victimes d'un odieux chantage de la part des officiers S.S., ils se sacrifient pour ne pas être séparés et tenter de prolonger la vie de leurs enfants sans que l'on sache s'ils ont réussi. L'écriture d'une grande efficacité donne un souffle à chacune de ces nouvelles dans lesquelles les personnages qui affrontent à la " Première personne du singulier " des choix tragiques emportent le lecteur. L'aventure, la force et la faiblesse des hommes, les sentiments nobles, les actes odieux, la nature dans toute sa puissance, l'actualité, toute la vie est présente dans ce formidable livre de Patrice Franceschi.
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critiques presse (1)
Lexpress
10 août 2015
Patrice Franceschi met en scène des personnages confrontés à des choix déchirants : un vieux loup de mer contraint de trancher entre la survie de son fils et celle de son équipage, un sous-lieutenant décidé à honorer son devoir coûte que coûte, un résistant aveuglé par la haine, un capitaine idéaliste, égaré par son idée de la justice... Autant de destins implacables, prisonniers d'alternatives insupportables.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Ce 23 décembre vers 19 heures, alors que la nuit était déjà largement tombée, le vent commença à tourner au sud - ce qui pouvait arriver de mieux à La Providence. Et ce vent daigna ne pas forcir. Toutefois, en regardant l’anémomètre dans la salle de navigation, Mackney grommela : « 10 Beaufort, nom d'un chien... Pour une tempête, c'en est quand même une » ; dans son coin Klavensko dit sobrement : « Par tous mes poils, je serais bien content si on en restait là » ; et Tim sur la dunette s'exclama : « Père, je crois que c'est gagné. Avant trois jours nous serons en Islande... » Flaherty, qui aurait bien voulu le croire mais se méfiait de la mer autant qu'il l’aimait, le prit par l’épaule et le serra contre lui : « Sûrement, fils, sûrement... »
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À 6 heures du matin, ce 25 décembre 1884, le vent commença à faiblir. L'ouragan s'éloignait. Mackney fit envoyer les voiles d'étai et La Providence continua sa route sous ce gréement de fortune.

À 7 h 45, les hommes du quart montant effectuèrent la relève de leurs camarades sur la dunette dévastée ; ils attendirent que le capitaine vienne prendre son poste avec ce pas lourd et rassurant qui avait jalonné tant d'années de leur existence, mais on ne le vit pas paraître.
(…)
Bientôt Ie soleil se leva par Ie tribord avant de La Providence et Mackney se résolut à faire éteindre les lumières du brick. Elles disparurent une à une et lorsque la lueur du fanal arrière mourut la dernière au milieu du jour boueux qui venait de remplacer la nuit obscure, tous surent a bord que Ie capitaine Flaherty était allé rejoindre son fils.
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Mais, dans l’adversité, il arrive qu'un événement attendu avec trop d'espérance conduise à se réjouir prématurément. Dix heures ne s'étaient pas écoulées que, le 24 décembre au petit matin - dans l’aube infiniment triste qui se levait sur l’océan déchaîné -, le vent, tout en restant plein sud, se mit à forcir comme on ne pensait pas que cela fût possible. Il hurlait avec une telle hargne qu'il devint presque impossible de s'entendre à moins de deux mètres ; l’aiguille de l’anémomètre se bloqua au-delà de 11 Beaufort. Cette fois, l’ouragan était là - et il écrasa littéralement la houle et les vagues.
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De toutes les tragédies humaines que compte l'histoire des océans, celle vécue par le vieux capitaine Flaherty la nuit de Noël 1884 appartient sans nul doute à l'espèce la plus épouvantable qui soit. Que la fortune ait pu accabler à ce point un homme parmi les plus singuliers qui aient jamais navigué sur les océans est demeuré longtemps une énigme aux yeux de tous ceux qui furent mêler de près ou de loin à cette tragédie. Aujourd'hui encore, dans le petit port irlandais de Gillerney où vivait le capitaine entre deux embarquements, on raconte que l'horreur de son drame personnel a hanté les nuits des hommes de son équipage jusqu'à leur dernier souffle.
Un fanal arrière qui s’éteint
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L’histoire la plus insolite de ma carrière de journaliste a commencé de la manière la moins originale qui soit : on était au début de l'année 2013, en février, et il faisait une chaleur impossible. Je n'avais rien de spécial à faire quand Jim Billingman m'a proposé de m'occuper de ce qui allait devenir entre nous « l'affaire Mark Wells » ; je me suis bien demandé pourquoi. Je suis en charge des pages « pipoles » du magazine, pas des faits divers sensationnels, et au Sydney Match on ne plaisante pas avec les chasses gardées des petits camarades.
Mais voilà : Jim m'a croisé dans le couloir de la rédaction et m'a lancé : « Eh, Ted, à propos, j'ai un truc pour vous ; tout à fait dans vos cordes. Venez avec moi, je vous prie. »
Le naufrage du lieutenant Wells
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