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Bohèmes ou comment déambuler dans le Paris artistique du début du XXème siècle. On y rencontre en toute simplicité ceux qui ne sont pas encore les monstres sacrés des musées internationaux : Picasso, Matisse, Modigliani ou encore Soutine. du Bateau-Lavoir au Lapin Agile, le lecteur est pris dans le quotidien souvent difficiles des peintres à la recherche de nouveaux modes d'expression, d'une nouvelle forme de créativité.

J'ai lu ce roman voici plus de vingt ans, lorsque j'étais étudiante. Dan Franck m'avait beaucoup plu par le réalisme de ses pages, véritables fenêtres sur le Montmartre où bouillonne un immense courant qui va révolutionner la peinture et l'art en général et essaimer dans le monde entier. 
Le volume est très dense et nécessite une lecture concentrée pour ne pas se perdre totalement, l'auteut passant allègrement d'un artiste à l'autre au gré de leurs existences fantasques - et souvent le ventre vide.

A lire absolument pour s'immiscer dans l'histoire de l'art grandeur nature.
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Bohèmes est un merveilleux voyage, un retour vers le passé.
Nous plongeons dans le Paris du début du vingtième siècle auprès d'artistes non encore connus et qui vivent dans la misère. Il y a là des peintres, des poètes, des sculpteurs, des écrivains qui sont au ras du pavé, nous y côtoyons Matisse, Marie Laurencin, Modigliani, van Dongen, Max Jacob, etc., et bien sûr Apollinaire et Picasso qui sont omniprésents dans ce livre.
Un bouquin qui se situe entre biographies et histoire de l'art, fourmille de mille, que dis-je de dix mille détails du quotidien de ces artistes. Dan Franck nous raconte ce moment extraordinaire ou naisse de nouveaux talents, de nouveaux courants ou la créativité bat son plein. L'avenir pour eux est incertain, qu'importe, ils vivent le moment présent sans penser à rien d'autres que de créer. Nous courons du "bateau-lavoir" à "la closerie des lilas" de Montparnasse à Montmartre, nous errons de bar en fumerie d'opium pour suivre les évolutions de ces artistes qui inscriront leurs noms au Panthéon de L'Art.
Un livre qui immanquablement vous renvoie vers les oeuvres de ces maitres, difficile de ne pas aller voir les tableaux dans un dico ou sur un site internet. Les sons, les couleurs, les odeurs orbitent autour de vous dans un tourbillon de mots simples et évocateurs.
Je l'avais déjà lu en septembre 2000 avec un grand enthousiasme, je le relis dix-sept ans après avec la même ferveur. Vivement 2034 !
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« Bohèmes » de Dan Franck est le premier tome d'un formidable récit sur « les aventuriers de l'Art Moderne ».
A travers ce récit, Dan Franck nous ouvre grand les portes sur la vie de ces artistes mythiques qui ont vécu à Paris au début du XXème siècle, qu'ils soient peintres, poètes ou écrivains : Aragon, Picasso, Apollinaire, Derain, Max Jacob, R. Desnos, Eluard, Breton, Prévert, Modigliani, van Dongen et tant d'autres encore...

Dans ce 1er tome qui couvre la période de 1900 à 1930, l'auteur relate la vie de chacun d'entre eux avec minutie, brossant son portrait de manière pointilliste, tant sur le plan physique, psychologique, social (et même vestimentaire) que sur le(s) courant(s) artistique(s) dont il est proche et sur ses évolutions au cours des années. Toutes ces informations (d'évènements marquants -guerre, salons, etc.- jusqu'à la plus petite anecdote -parfois désopilante-) font qu'il est facile pour le lecteur de suivre les ‘'aventures'' de ces jeunes hommes -et femmes- bohèmes qui deviendront bientôt célèbres (On ne va pas refaire l'histoire : on sait que les hommes artistes ont réussi plus facilement à se faire (re)connaitre que les femmes.).
L'auteur nous raconte leur début difficile, souvent sans le sou, les rencontres des uns et des autres, les grandes amitiés et les grosses bagarres (au propre comme au figuré – pour une femme, pour une oeuvre, pour une théorie), les échecs et les premiers succès. Une vie de bohème, ne vivant que pour leur art, même si cela implique pour la majorité de vivre chichement, de ne pas pouvoir manger tous les jours, du moment qu'il reste des tubes de peinture, un cahier pour écrire, les amis, la liberté pour créer, penser et aimer.
Tout en racontant ces artistes, l'auteur évoque les courants picturaux de cette période, les (r)évolutions et créations de mouvements artistiques (surréalisme, dadaïsme, cubisme, etc.).

Les presque 600 pages de ce premier tome pourraient effrayer, voire rebuter, quelques curieux et amateurs d'art. Mais, non seulement Dan Franck saupoudre le récit de bon nombre d'ingrédients (amitié, amour, humour, péripéties, nouveaux personnages à foison, informations artistiques, politiques, historiques, etc.), mais en plus, avec son style jamais pompeux ni soporifique (ce qui est souvent une gageure lorsqu'il faut expliquer les divers courants artistiques), le lecteur n'a pas le temps de s'ennuyer, bien au contraire.
Il sait mettre le ton, la petite touche de couleur, l'énergie pour nous raconter les ‘'aventures'' de ces artistes. Ce sont des émotions, de la vie et de l'âme qui coulent dans ce roman. Et grâce à tous ces épisodes d'un grand réalisme, le lecteur se laisse totalement immerger dans cette atmosphère bohème.

En cours de lecture, il est difficile de ne pas se (re)faire la réflexion que cette période a été tout bonnement incroyable en matière de révolutions artistiques et de ‘'naissance'' d'artistes incontournables aujourd'hui. J'aurais adoré pouvoir remonter le temps et avoir la chance de les croiser près du Bateau-Lavoir ou la Ruche ou encore dans un de ces bistros de Paris (La Rotonde, le Dôme, la Coupole, qui n'étaient encore que des bistros ouvriers entremêlé d'artistes), et partager avec eux un verre de vin.

A chaque chapitre, l'auteur nous offre de nouvelles rencontres : autres artistes ou collectionneurs, politiciens, mécènes, marchands d'art, muses (Kiki de Montparnasse, Man Ray, Gertrude Stein, Hemingway, Matisse, René Char, etc.). Certains personnages sont étonnants, fantasques, d'autres plus émouvants. Il suffit de penser à Foujita, au Douanier Rousseau ou encore à Modigliani, Max Jacob ou Desnos.
C'est un vrai tourbillon d'artistes, un plaisir grandissant de croiser un tel ou un autre (tous ceux qui ont réussi si souvent à nous insuffler tant d'émotions) et de revoir ces amitiés et ces amours éternels (Modigliani et Soutine, Modigliani et Jeanne Hébuterne, Aragon et Elsa Triolet, Desnos et Youki, Suzanne Valadon et son fils Maurice Utrillo, Apollinaire et Lou…).

On sent dans sa plume d'écrivain l'amour et toute l'affection qu'il ressent pour une grande majorité de ces artistes. J'avais parfois l'impression qu'il avait lui aussi ses préférés (il faut dire que certains -malgré tout leur génie artistique- ne sont guère plaisants à côtoyer). Il ne cache pas le mauvais caractère de certains d'entre eux, les défauts et lâchetés d'autres (Picasso, Cocteau…).
L'auteur est un magnifique conteur et un artiste lui aussi… On ne peut être qu'admiratif par tout le travail en amont pour créer cette trilogie : son gigantesque travail de recherches biographiques, de lectures, pour aller dégoter les petites histoires dans la grande, sa virtuosité pour raconter les évènements aussi minutieusement qu'un travail d'orfèvre, pour user du langage, des expressions qui nous plongent instantanément dans ce Paris du début du siècle.
En nous livrant à la fois un récit sur l'histoire de l'art mais également une biographie dense et vivante de ces peintres et poètes, rentrant dans leur intimité, comme si nous étions des invités privilégiés dans l'atelier de tous ces artistes, Dan Franck nous offre un récit à la fois très enrichissant culturellement mais également d'une grande jubilation.
Tout au long du récit, Dan Franck fut donc pour moi plus qu'un guide touristique parisien, plus qu'un historien de l'art. C'était presque à un ami qui nous a fait l'immense privilège de nous présenter à toute sa bande de géniaux artistes bohèmes.

Vous l'aurez compris, le lecteur amateur d'art et de beauté ne peut que s'enthousiasmer devant ce récit superbement maitrisé. Une lecture qui donne tout aussi envie de plonger à nouveau les yeux et le coeur dans les oeuvres de ces incroyables artistes qui auront su secouer le XXème siècle…
Sa trilogie (Bohèmes, Libertad ! et Minuit) regroupée en « le temps des Bohèmes » a été adaptée en film d'animation (en 6 épisodes), passée en 2015 sur Arte, également de grande qualité. Et il me reste pour ma part à découvrir le dernier tome « Minuit »…


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C'était au temps où tout Paris rêvait
C'était au temps du cinéma muet
C'était au temps où tout Paris chantait
C'était au temps où Paris parisait

Place du Tertre on voyait des artistes
C'était des hommes des portraitistes
Place du Tertre on voyait l'omnibus
Avec des femmes on dirait des Vénus
Et sur l'impériale
Le coeur dans les étoiles
Il y avait Apollinaire
Il y avait Picasso
L'un était littéraire
L'autre jouait du pinceau
Il pensait bien il peignait bien
Et on voudrait que je sois malin

C'était au temps où tout Paris rêvait
C'était au temps du cinéma muet
C'était au temps où tout Paris chantait
C'était au temps où Paris parisait

Dans les cafés de Montparnasse
Buvaient les hommes et leur angoisse
Sur les pavés passaient les omnibus
Avec des femmes des messieurs en gibus
Et sur l'impériale
Le coeur dans les étoiles
Il y avait m'sieur Paul Fort
Il y avait m'sieur Jarry
Il écrivait alors
Il écrivait aussi
Ils l'avaient donc fait tous les deux
Et on voudrait que je sois sérieux

C'était au temps où tout Paris rêvait
C'était au temps du cinéma muet
C'était au temps où tout Paris chantait
C'était au temps où Paris parisait

Sous les lampions de la place Drouot
Chantaient les hommes les femmes sans chapeau
Sous les lampions passaient les omnibus
Avec des femmes Kiki, Elsa ou Lotus
Et sur l'impériale
Le coeur dans les étoiles
Y avait André Breton
Y avait Aragon
Il revenait de la guerre
Il attendait sa cavalière
Ils étaient gais comme le canal
Et on voudrait qu'j'aie le moral

C'était au temps où tout Paris rêvait
C'était au temps du cinéma muet
C'était au temps où tout Paris chantait
C'était au temps où Paris parisait

(Un grand merci pour ce petit emprunt au grand Jacques
Un grand merci aussi à mon smartphone pour découvrir au fil de la lecture tous les tableaux dont on parle ici)
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Lire "Bohèmes" c'est traverser le bateau Lavoir et y croiser Max Jacob shooté à l'éther, entendre Picasso, avec son fort accent espagnol, maugréer contre on ne sait qui, assister à l'anniversaire du Douanier Rousseau, ouïr les vers d'Apollinaire ou apprendre le vol de la Joconde puis c'est quitter Montmartre pour Montparnasse et à la Ruche voir Soutine, Chagall, Modigliani...
C'est un petit précis d'histoire de l'art romancé qui fleure bon la guinguette, la térébenthine, l'émulation artistique et la franche camaraderie.
Dan Franck signe ici un coup de maître !
C'est à l'atelier que vous partez, préparez vous à une belle immersion dans les années folles de la création artistique...
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Nous sommes immergés dans les années 1900 à 1930. L'art moderne nait. de jeunes avant-gardistes bousculent les anciens. Ils viennent du monde entier. La France devient leur capitale.
Dan Franck nous raconte un monde étonnant qui débute du côté de Montmartre dans les ateliers du Bateau-Lavoir où peintres et poètes recherchent un nouveau mode d'expression : Picasso, van Dongen, Apollinaire, Cendrars, Vlaminck, Derain, Max Jacob
Sur la rive gauche de la Seine, l'aventure continue vers la Ruche et Montparnasse. Les montmartrois descendent de la Butte et retrouvent d'autres artistes ambitieux : Modigliani, Soutine, Chagall, Zadkine, Léger, Matisse, Delaunay…
Un foisonnement, un fourmillement, mêlant peintres, sculpteurs, poètes et musiciens qui viennent de pays et cultures différentes.
Ils communient dans une même religion : l'art.

Lien : http://www.httpsilartetaitco..
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Pour les amateurs d'Histoire vue par le petit bout de la lorgnette, voici six cents pages intégralement consacrées au renouveau culturel qui, entre les dernières années de la Belle-Epoque et la fin des années trente, émergea à Montmartre avant d'émigrer peut à peu vers Montparnasse.

Autrement dit, des dizaines et des dizaines d'anecdotes sur une faune essentiellement composée de peintres et d'écrivains. La fresque est grouillante de vérité.

Utrillo, qui peignait Montmartre d'après les cartes postales que lui rapportait sa mère, Suzanne Valadon ; Picasso, bien sûr, qui mangea de la vache enragée avant de réserver sa signature à toute une clique de snobs ; Henri Rousseau, dit "le Douanier Rousseau", maître sans prétention d'une peinture naïve qui parlera plus tard au coeur de Frida Kahlo ; Soutine, qui transgressa la foi de ses pères pour gagner le droit de peindre, Soutine, toujours affamé et qui eut un jour ce mot sublime : "Je peins mieux quand j'ai faim" ; Modigliani, lui aussi d'origine juive mais italien par son père et qu'emportera la tuberculose ... voilà pour quelques uns des peintres ici rassemblés.

Côté écrivains et poètes, il y a, bien sûr, Guillaume Apollinaire pour qui Dan Franck exprime une tendresse profonde et un peu partiale sur les bords ... (Mais on pense comme Franck quand il affirme que, sans la grippe espagnole qui assassina ce prince des Poètes, Aragon aurait eu beaucoup plus de mal à s'affirmer comme incontournable.) Cocteau ne fait que passer et Max Jacob va de l'un à l'autre en attendant de mourir à Drancy, comme le juif qu'il n'était plus. Proust vit ses derniers étouffements et Alfred Jarry se laisse dévorer par Ubu. Verlaine lui-même fait, au tout début, une petite apparition, comme pour cautionner l'époque "folle" qui se dessine.

Sans oublier Kiki de Montparnasse, le modèle le plus couru de cette époque ; Foujita, le peintre japonais ; Jeanne Hébuterne, qui se jeta par la fenêtre de l'appartement qu'elle occupait avec Modigliani après la mort de celui-ci ; Raymond Radiguet, maussade et chafouin ; Robert Desnos ; les Surréalistes, prêts à emprunter le long et ténébreux couloir du communisme ; la perplexité de Picasso lui-même devant ses "Demoiselles d'Avignon" ; les marchands d'art, le vol de la Joconde au musée du Louvre, et bien d'autres encore, êtres et objets qu'on ne peut citer tous tant ils fourmillent et réclament leur part de mémoire ...

Un document riche, joyeux et nostalgique qui vous fera passer un excellent moment en vous restituant un flamboiement culturel qui fut un peu de l'âme du XXème siècle. ;o)
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Le sujet de ce livre m'avait séduite, et je pensais passer un bon moment de lecture avec lui. Ce ne fut malheureusement pas le cas...
Je n'ai pas réussi à accrocher le fil de l'histoire, trop de personnages fourmillent au fil des pages, tout est abordé de façon trop succincte, on passe de l'un à l'autre sans enchaînement. J'ai pourtant essayé de concentrer mon esprit sur l'histoire qui m'était racontée, mais je n'ai pas ressenti la passion de tous ces artistes, poètes et peintres, leur âme et leur chaleur. J'ai eu l'impression de ne lire qu'une succession d'anecdotes jetées de ci de là sur le papier. C'est pourquoi j'ai décidé avec regret mais à bout de patience de jeter l'éponge aux deux tiers du livre.
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Excellent livre pour découvrir la vie trépidante des artistes du début du XXe qui arpentaient Montmartre puis Montparnasse, enflammaient les nuits parisiennes et lui donnèrent ses lettres de noblesse...Gens de Lettres, peintres ou sculpteurs, artistes maudits pour certains, dans la misère pour la plupart, beaucoup deviendront les artistes les plus connus du monde entier, qu'ils soient français ou étrangers. Et c'est bien là le plus intéressant, cette histoire artistique qui participa à faire de Paris et de la France ce qu'elle est, on la doit à beaucoup d'étrangers qui trouvèrent refuge en France quand déjà les pogroms annonçaient la catastrophe à venir. Un livre à découvrir impérativement, on en sort moins sot et avides de découvrir les peintures de Soutine ou de Picasso.
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Grâce à ce livre, on devient cultivé ! On apprend tant d'informations sur cette période, qu'on a envie d'en savoir plus sur l'art, les artistes : voir leurs oeuvres, lire leurs livres...
Dommage que la suite soit décevante.
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