Idées noires : Il était une fois

Il n'y a pas eu de tome 3 des idées noires.
Ce que contient cet album sont des reprises des "Idées noires", plus les extras.
On se dit, lorsque, comme moi, on possède des tomes originaux, qu'il est inutile. On tente de résister et finalement on craque. Pourquoi ? L'hommage peut-être. Mais cette envie est plus forte. Alors, pour s'en sortir on se dit que c'est pour les compléments. Non, c'est plus fort que ça.
C'est un peu comme ce film qu'on adore. On le possède en dvd. Mais ce soir il passe à la télé et on le regarde.

Cette BD, je l'ai longtemps cherchée dans les librairies d'occasion, mais peine perdue, édition originale hors de prix ou rééditions introuvables. C'est mon petit dernier, qui à Noël dernier, a dégoté la merveille pour son papounet adoré. Une réédition toute récente que je n'avais pas vu passer. Autant dire que je me suis jeté goulûment sur l'ouvrage et avec délectation, j'ai beaucoup ri, sans doute parce que c'est très noir. Et puis, récemment, je suis tombé sur Il Était Une Fois Idées Noires chez Fluide Glacial, une édition racontant la genèse de ces dessins en noir et blanc et dévoilant un peu l'artiste qu'était Franquin. le Franquin dépressif est présenté ici sous au tout nouvel éclairage et les propos des dessinateurs qui ont travaillé avec lui ainsi que ses propres interviews dévoilent de nombreuses facettes d'un personnage que je ne connaissais pas si bien finalement. le livre contient également de nombreuses planches tirées des Idées Noires et de collaborations diverses. Bref si comme moi vous avez tous les Gaston Lagaffe, les Idées Noires, quelques Spirou, ce bouquin, même s'il n'est pas indispensable devrait vous séduire.
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Franquin est surtout connu pour le personnage de Gaston Lagaffe. Et pourtant, ces idées noires sont sans doute sa plus belle oeuvre. Noir, comme la couleur de l'humour de ces planches mais aussi du trait puisque la couleur est absente de ces dessins. Les thèmes abordés sont avant-gardistes pour l'époque : écologie, armement ou peine de mort.

40 ans plus tard, cette édition anniversaire montre à quel point tout ceci était visionnaire. Derrière un humour qui flirte souvent avec l'absurde, la critique n'en reste pas moins acerbe. Quelques cases suffisent à dépeindre une situation, un fait d'actualité avec un mordant qui ne parvient pas à cacher l'optimisme de l'auteur. Car oui, Franquin exorcise, appelle à l'insurrection mais en aucun cas ne sombre dans le fatalisme. Une anthologie à lire et à relire.