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EAN : 9791090566118
192 pages
Mauconduit (16/01/2014)
3.87/5   39 notes
Résumé :
"Rien ne se passe comme je l’imagine. Sans doute parce que ma première erreur fut une erreur de parcours. A 18 ans, “je suis montée à Paris" et Paris n’est pas Hollywood." La vie sans mode d’emploi-Putain d’années 80 !, c’est la vie d’une fille qui se trompe de parcours, persuadée qu’une pluie de roses va tomber du ciel le soir de l’élection de François Mitterrand. Une fille qui, devenue mère, met de côté ses rêves pour créer une entreprise. Une fille dont les espoi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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À dix-huit ans, Désirée quitte sa triste campagne et monte joyeusement à la capitale avec des rêves plein la tête et l'irrésistible envie d'une existence menée tambour battant faite d'un travail agréable et de rencontres enrichissantes. Les lumières de Paris l'attiraient tant. Elle commence à prendre des cours de théâtre, puis écrit sa propre pièce qu'elle finit par jouer. Seulement, pour accéder au statut d'intermittente du spectacle, elle doit être sur les planches plus de trois mois. Et Désirée n'y parvient pas. Mais, elle a une autre activité qu'elle maîtrise plutôt bien : la confection de vêtements et en particulier de costumes de scène.
C'est à ce moment-là qu'elle fait la connaissance d'Arto, un musicien, qui lui présente des gens de l'univers du rock. Elle obtient quelques contrats et tombe évidemment amoureuse d'Arto. Rapidement, Désirée tombe enceinte d'une fille qu'ils appelleront Mélo (pour mélodie ? mélodrame ? méli-mélo?). Arto étant souvent absent pour son travail, la jeune femme élève quasiment seule la petite fille, dans un logement-atelier en bas d'un immeuble parisien.
La réalité rattrape Désirée. Elle galère. Pourtant, elle se débat, mais il est difficile de faire son trou dans ces putains d'années 80 !
On suit donc le parcours de femme et de mère de Désirée de 1981 à 1987 rythmé par les allers-retours des voisins qui entrent et sortent de chez elle comme dans un moulin pour discuter, se confier, se marrer, se soutenir. On assiste à des tranches de vie avec sa fille, on est à ses côtés lorsqu'elle tente de créer son entreprise, on voit sa relation avec Arto se dégrader...
Le regard qu'elle porte sur la société, la politique, la culture de cette décennie en crise est tour à tour amusé, triste, cynique, indigné.
Les années défilent donc, avec en fond sonore des chansons de Téléphone, The Cure, Eurythmics, Les Rita Mitsouko... ; l'affaire Grégory, l'arrivée du Sida, la catastrophe de Bhopal, l'évocation de la perestroïka, les otages français au Liban, l'attaque du Rainbow Warrior, la création des restos du coeur par Coluche, la mort de Balavoine alors qu'il apportait des pompes à eau à Dakar, Tchernobyl, La montée du Front National, les manifestations étudiantes face à la proposition de loi Devaquet, la marche pour l'égalité et contre le racisme...
Un roman largement autobio - graphique très réussi sur les années 80 qui commençaient sous une pluie de roses et se terminaient sous un ciel gris et bas, et le périple d'une jeune femme de son époque, bien dans ses baskets, volontaire, sociable, aimable, énergique et pétillante, entraînée pourtant dans le tourbillon des désillusions. En 1981, j'avais 5 ans, mais les dessins réalistes et l'actualité, les objets, les chanteurs, les hommes politiques, les émissions de télévision... me sont revenus en mémoire. Je n'étais qu'une enfant et pourtant je me souviens de tout. Désirée et Alain Frappier ont fait un magnifique travail d'archives. D'une page à l'autre, le sourire remplace l'amertume, la tendresse fait place à la colère. À lire absolument!

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Quelle formidable bande dessinée (ou roman graphique, comme on veut) !.
Pour tous ceux qui ont connu ces années là, de 1981 à 1987, c'est comme de les revivre en live. Et pour les autres, c'est une belle leçon d'histoire de la société française.
Tout y est quasiment, superbement mis en scène, en images et en musique ! Cet ouvrage est lui-même superbe de toutes façons, et je n'ai qu'un conseil : l'offrir à ses proches, et ses amis !
Désirée et Alain Frappier emmènent le lecteur sur un petit tapis volant pour traverser une partie de la décennie des années 80 et partager la tranche de vie de la jeune Désirée, justement.

Non seulement le rendu des années 80 est incroyable, précis, documenté tout en restant fluide, sans jamais de lourdeur malgré toute la documentation et le travail d'archives qu'il y a derrière tout cela… Mais en outre, l'histoire de cette jeune femme qui monte à Paris, galère dans les boulots précaires, parvient à imposer sa vocation (couturière passionnée), se met en couple et élève sa petite fille, retape un logis/atelier en ruines, monte sa société (quelle galère, la SARL !) etc. eh bien l'histoire de Désirée est passionnante !

Toujours souriante, optimiste et réaliste à la fois, s'habillant en T.shirt « mort aux cons » ou aux motifs têtes de mort, elle reste élégante, bien mise. Coiffée de son éternel serre-tête maison (avec fermeture de cartable), elle est toujours impeccable ! J'ai trouvé que la jeune Désirée nous donnait une belle leçon d'optimisme et de courage.
Désirée travaille toute la journée, elle coud, customise des vêtements, se spécialise dans les costumes de scène (elle vit avec Arto, musicien et père de Mélo, qui lui présente des clients de la scène). Mais difficile de joindre les deux bouts.
Les relations de Désirée avec ses beaux-parents (« Sa mère m'énerve ») sont gentiment décrites et tellement réalistes. La petite Mélo… quel charmant personnage aussi : « j'ai de la patamolé ».

Le livre brosse les relations au quotidien avec les voisins, dans cet immeuble aux locataires si disparates, dont Alfonso, exilé vénézuelien et tous les autres. C'est le fil rouge emprunté à "La vie mode d'emploi" de Pérec (qu'il faut que je relise, grâce à cette BD : merci aussi pour cela !)
On y voit quand même la solidarité des gens qui éclate en miettes quand Arto est victime d'une erreur policière et qu'aucun voisin n'est là pour témoigner. P151 : « Vivre au RDC et se sentir seule avec 6 étages au-dessus de soi »

Pour moi qui avais 20 ans à cette époque, ce livre est une plongée formidable et unique dans la décennie '80. Et les auteurs ont en plus accompli la prouesse de coller une bande-son à leurs images et textes. Les paroles de Marcia Baila ou de Sweet Dreams se déroulent en totale symbiose avec les événements du moment.

« La Vie Sans Mode d'Emploi - Putain d'Années 80 ! » nous replonge dans les temps forts de l'époque :

- 1981 - 1983 : l'écran TV le soir du 10 mai - les radios libres - Joe Jackson - Indiana Jones - Téléphone - le "look" en mode - Yannick Noah - "Vive la crise"...

- 1984 : la mort de Marvin Gaye, Marcia Baila, le sida, la catastrophe de Bhopal, Longwy

- 1985 : Gorbatchev et la perestroika, les otages au Liban, le Rainbow Warrior, l'affaire Gregory
- 1986 : vague de froid, accident du Paris-Dakar et décès de Daniel Balavoine et Thierry Sabine
« Femmes des années 80 »
26 avril 1986 : Tchernobyl. Désinformation – Libération : « le mensonge radioactif » - la véritable politique nucléaire de Mitterrand
Le groupe Téléphone se sépare
Projet de loi Devaquet sur les universités / sélection
Sweet Dreams d'Eurithmics
L'ikéalisme p. 122(mai 68 on refait le monde, mai 86 on refait la cuisine, p.120)
Robert Smith/ concert The Cure
“Touche pas à mon pote” autocollant main jaune
04/12/86 : marche pour l'égalité et contre le racisme
6 décembre 1986 : mort de Malik Oussekine
Caroline Loeb : « C'est la ouate »
Serge July/Libé – Tapie en super homme d'affaires et chanteur
- Fin de l'histoire p.181, en 1987, nous sommes propulsés 26 ans plus tard… Oh que j'attends la suite de ce récit !

Mille mercis à Masse critique et aux éditions du Mauconduit pour cette découverte : une telle découverte que j'en ai dépassé la date pour déposer ma critique... à force de relire ce livre en découvrant à chaque nouvelle lecture de nouveaux clins d'oeil ou références qui m'avaient échappé dans ma précipitation à avaler d'une bouchée ce "page turner" !
Lien : http://coquelicoquillages.bl..
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La vie est parfois dure sans mode d'emploi. En faut-il obligatoirement un ? Ne vit-on pas de ses expériences sans avoir besoin d'un support ? Bref, c'est un retour vers les années 80 plus précisément la période s'étalant de 1981 à 1986 inclus. On va explorer la vie de l'auteur qui ne s'était pas encore mis en couple avec son actuel compagnon qui signe également cette BD notamment au dessin.

J'ai beaucoup aimé les années 80 pour sa musique et une certaine ambiance particulière qui a baigné une bonne partie de mon enfance et adolescence. J'étais un peu le public visé. L'auteur arrive surtout à nous mettre sous la dent les faits politiques malheurs de l'époque ainsi que les petites anecdotes. Cela sent notre vécu mais l'on apprend également des choses que l'on ignorait. On ne peut pas tout savoir même si on a vécu ces fameuses années. Il faut dire que la tournure des événements est fortement marquée par une prise de position assez courageuse en ces temps-ci. Les auteurs assument et c'est tant mieux.

Pour les déboires de la vie sentimentale, il ne se passera pas grand-chose finalement mis à part la coexistence avec un homme un peu gougeât. J'ai beaucoup plus apprécié le regard sur la vie politique et sociale. Beaucoup de réflexions sonnent justes. Les auteurs qui avaient fait fort avec l'oeuvre Dans l'ombre de Charonne semblent récidiver pour le plus grand plaisir d'un certain lectorat. Une couverture ratée mais pas le reste...
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Tout d'abord un grand merci à Babelio et aux éditions Mauconduit pour l'envoi de cette BD dans le cadre de l'opération Masse critique ; elle correspond exactement au style que j'affectionne.
On y découvre Désirée qui quitte sa province natale au début des années 80, pour 'monter à Paris' en espérant réussir une carrière artistique. Malheureusement, son euphorie va vite être tempérée.
Le plus intéressant, c'est que toute son histoire est rythmée par les évènements qui ont marqué ces années : de l'élection de François MITTERRAND à la mort de Daniel BALAVOINE et de COLUCHE en passant par Tchernobyl et son nuage radioactif, les manifestations contre la loi DEVAQUET et la mort de Malik OUSSEKINE... Tout y est. Pour moi qui suis née en 1971, ça a été une plongée dans mon adolescence. J'ai retrouvé les Rita Mitsouko, Eurythmics, la petite main de 'Touche pas à mon pote', Noël MAMERE du temps où il était journaliste, Bernard TAPIE avant que les affaires ne le rattrapent et Brigitte SIMONETTA que tout le monde a maintenant oubliée.
Bref, j'ai découvert un roman graphique très documenté et illustré par de beaux dessins magnifiquement mis en page : un vrai régal.
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Mitigée.

Je n'ai pas accroché avec ce roman graphique, ce qui n'est pas vraiment étonnant, puisque je suis une enfant des années 90, alors forcément un livre sur les années 80, ça me parle peu. A cela s'ajoute des graphiques qui m'ont déplus.

Mais dans le fond, ce roman vaut la peine d'être lu, pour s'instruire de manière amusante sur la décennie 80.

L'auteur tente d'aborder les grands changements de cette période, tout en nous confiant les défis de sa vie personnelle.

En bref, un roman avec lequel je n'ai as accroché, mais qui trouvera surement son lectorat !

Bonne lecture à tous.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
« Toute ma vie, j'ai eu peur. (…) Peur de l'autorité paternelle, peur de l'autorité scolaire, peur de l'autorité médicale, judiciaire, policière, peur de la nuit, du sentier qui mène à la source, de la transparence des vitres, peur du bois qui craque, des chiens qui hurlent, peur d'être punie, abandonnée, écartelée... (…) Cependant, je n'ai jamais eu peur de la pauvreté. Mes chaussures sans lacets et mes culottes sans élastiques me faisaient honte, mais j'avais vu Les raisins de la colères, Les lumières de la ville, Le voleur de bicyclettes, des films où l'extrême dénuement des personnages n'était en rien comparable à mes soucis vestimentaires... Je n'ai jamais eu peur, non plus de cette autre si proche, presque jumelle, la précarité, dont j'aimais la sonorité avant d'en connaître le sens. Un problème d'éducation sans doute, je souffre d'une mauvaise compréhension du monde. Un peu comme les grands propriétaires terriens d'Autant en emporte le vent, avant la guerre de Sécession, j'ai cru à l'immuable. Tout comme j'ai cru aux jolis mots, aux belles ambitions, à la presse qui se penchait sur mes costumes, à ce ministre de la culture en veste à col Mao... J'ai cru à toutes ces choses m'exhortant de signer la création de ma SARL, société à responsabilité limitée, au risque de connaître la vraie tonalité du mot précarité. »
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"Si je devais résumer en trois mots mon enfance à la campagne, je dirais: changer, partir, devenir. Et s'il n'en restait qu'un seul, je choisirais le troisième, devenir.
Devenir pour devenir autre, devenir ailleurs, devenir quelqu'un!
Quand la nuit noircissait trop tôt les forêts alentour, maintenant en exergue le cri de la chouette et l'aboiement des chiens au loin, une petite fenêtre lumineuse s'allumait dans notre salon, déroulant sous mes yeux des vieux films en noir et blanc. C'est ainsi que je découvris le lieu où je voulais vivre: Hollywood! Le confort chauffé des studios, un pays sans rhume, sans ronces, sans piqûres de puces. Je croyais que cinéastes s'écrivait cinéastres, parce qu'ils fabriquaient des étoiles et que tous les parents souhaitent avoir une étoile dans leur salon.
Rien ne se passe jamais comme je l'imagine. Sans doute parce que ma première erreur fut une erreur de parcours...
A 18 ans, "je suis montée à Paris".
Et Paris n'est pas Hollywood."
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Les années qui passent sur nos visages, elles passent. Ce qui importe, c'est la jeunesse de l'âme.
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"Chacun fait-fait-fait
C'qui lui plait-plait-plait
L'précipice est au bout.
Précipice on s'en fout."

On s'en fout pas tant que ça ça quand même (...)
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