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Claude de Frayssinet (Éditeur scientifique)
EAN : 9782757804001
525 pages
Points (27/09/2007)
4.12/5   4 notes
Résumé :
Quatrième de couverture - Les poètes espagnols d'après-guerre oscillent entre le désir de s'engager et celui de tourner le dos aux idéologies pour s'adonner en toute liberté à leur art. De la " génération 50 " aux novisimos ils s'expriment selon des orientations très diverses : monomalisme, maniérisme, néoromantisme, " réalisme dur ", hermétisme, existentialisme... Parmi les 34 poètes choisis, citons notamment Carlos Edmundo de Ory, José Agustin Goytisolo, José Ange... >Voir plus
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Qu’y pouvons-nous ?


Et maintenant
l’âme vide une fois
encore,
je contemple le lent partage des jours
qui me poussent vers je ne sais quel destin
sombre, pressenti
sans curiosité aucune. C’est ennuyeux
de savoir et de ne pas savoir, de se tromper
et d’avoir raison. Et d’être sûr de soi
est aussi insupportable dans bien des cas
que douter, céder, se décomposer.

Rassuré, sain et sauf, maintenant
que la douleur est passée,
j’observe l’inquiétude comme s’il s’agissait d’une trace
fondue sur mon dos
avec l’épais limon
des évènements quotidiens, voués
‒ avant que d’être des souvenirs – à l’oubli.

L’indifférence face à son propre sort
n’est pas meilleure compagne que l’angoisse,
et mon sourire
(quand le hasard nous met,
                  mon vieil amour,
                               face à face)
ne représente autre chose que l’absence
d’un geste plus juste
pour signifier la sèche, la douloureuse,
l’irréparable perte des larmes.


//Angel González (1925 – 2008)
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Quand je suis encore la vie
À Justo Jorge Padrón


La vie m’entoure, comme durant ces années
maintenant perdues, après la magnificence
d’un monde éternel. La rose estafilade
de la mer, les couleurs estompées
des jardins, le fracas des pigeons
dans l’air, la vie autour de moi,
quand je suis encore la vie.
Avec la magnificence d’autrefois, les yeux vieillis,
et un amour lassé.

Quelle espérance à présent ? Vivre ;
et aimer, tandis que le cœur s’épuise,
un monde fidèle, bien que périssable.
Aimer le rêve brisé de la vie
et, en dépit de l’échec, ne pas maudire
cette vieille duperie d’éternité.
Et notre cœur se console car il sait
que le monde aurait pu être une belle vérité.


//Francisco Brines (22/01/1932 -)
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IL EXISTAIT TES MAINS

Un jour le monde devint silencieux ;

les arbres, là-haut, étaient profonds et majestueux,
et nous sentions sous notre peau

le mouvement de la terre.

Tes mains furent douces dans les miennes

et j’ai senti en même temps la gravité et la lumière,

et que tu vivais dans mon coeur.

Tout était vérité sous les arbres,

tout était vérité. Je comprenais

toutes choses comme on comprend

un fruit avec la bouche, une lumière avec les yeux.


Antonio GAMONEDA
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Dithyrambe du gaditan *
  
  
  
  
Tes yeux sont l’alcool de mon regard
Ta bouche est une barque dans la tempête
Tes oreilles le nid de mes baisers
Ton nez la mesure de mon allegro
Tes seins les coussins de mon angoisse
Ton ventre est la plage de mon visage
Ton sexe est mon jardin de douceur
Tes jambes les clefs de ma liberté
Tes pieds mon petit déjeuner et mon dîner
Tes mains sont deux lettres d’amour
Ton sourire est ma couronne royale
Ta crinière mon tapis volant
Ta voix est la flûte de mes rêves
Ton odeur est ma forêt ivre
Ton corps est ma doctrine de sagesse

                              Amiens, 19 Juin 1971

* Gaditan : Habitant de Cadix


// Carlos Edmundo de Ory (1923 -2010)

/ Traduit de l’espagnol par Claude de Frayssinet
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Désolation de miroirs
Hommage à Luis Cernuda



Non ta voix n’est plus tristesse, mais ombre.
Un blond épi de pleurs
te berce comme une belle pénombre.
Ton front altier, aile légère et très fraîche
qui enflamme la nuit.
Sur tes lèvres
passent les fleuves, désirs qui sont nuages.
Tes yeux abattus, vertige de l’amour
et ton corps telle une mer de bonheur.
Seules
tes pupilles son tristes, mais tu chantes.
La mémoire te guette, sa ténèbre.
Tu vis et meurs et meurs en toutes choses. Tu ne rêves plus.
Désolation de miroirs.
Qui donc surveille ?
La lampe s’éteint.

/Traduit de l’espagnol par Claude de Frayssinet
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