AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791095776048
343 pages
Mécanique Gener (13/10/2016)
2.92/5   20 notes
Résumé :
La colonie du Docteur Schaefer est un îlot de la vieille Europe, version aryenne, au pied de la Cordillère des Andes. Nous sommes en pleine campagne chilienne où cet ancien brancardier SS a constitué un « paradis » inexpugnable : barbelés, miradors, surveillance électronique, le lieu ressemble à un camp de concentration, en plus bucolique.

L'« expérience » dure depuis plus de quarante ans, depuis que Paul Schaefer et ses fidèles ont quitté une Allemag... >Voir plus
Que lire après L'abominable docteur Schaefer. Une secte nazie et pédophile dans les AndesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
L'abomination humaine dans toute sa splendeur qui agit en toute légitimité. Voilà ce qui ressort de ma lecture.

Ni plus ni moins.

C'est un livre assez particulier pour moi dans le sens où elle raconte une partie sombre de l'Histoire du Chili, une période que mon père a vécu, une période où s'opposait à une idée pouvait signer votre arrêt de mort.

C'est donc avec une émotion particulière que j'ai commencé ma lecture et très vite la colère et l'indignation ont pris le pas sur tout le reste. Tellement de questions qui me viennent en tête sans trouver de raisons valable qui puissent expliquer l'horreur qui a pu se dérouler au Chili, l'horreur qui a pu se dérouler à la Colonia Dignidad.

Je vous parle aujourd'hui de L'abominable Docteur Schaefer de Frédéric Ploquin et Maria Poblete aux éditions La mécanique Générale.

Je ne pense pas pouvoir dire grand chose de ce livre qui se construit sous forme d'enquête menée par deux journalistes.

Tout simplement parce qu'il faut le lire pour comprendre ce que j'ai pu ressentir. Hors le contexte personnel, c'est une vraie claque que l'on se prend dans le sens où l'on s'aperçoit assez vite que la justice est souvent biaisée et qu'il faut se battre longtemps, parfois vainement, pour obtenir ne serait-ce qu'un semblant gain de cause.

Alors clairement c'est rageant, je ne comprends toujours pas pourquoi le système judiciaire a pu fermer les yeux devant une abomination comme la Colonia Dignidad qui s'est construite un peu avant la dictature en 1973.

Et des incompréhensions, j'en ai rencontré pas mal durant ma lecture.

Non vis-à-vis des témoignages que nous partagent les auteurs mais par rapport à ce qui a pu se passer loin des regards dans un lieu où encore aujourd'hui on ne sait pas grand chose. Certes, le voile se lève peu à peu mais aura-t-on un jour l'ampleur de toute cette horreur ?

J'ai beau me creuser les méninges, je ne trouve pas les mots exactes que je voudrais poser sur mon ressenti. Ce que je peux dire c'est que Frédéric Ploquin et Maria Poblete nous restitue des faits de la façon la plus objective possible même si on peut deviner une certaine colère ici et là… et à juste raison. Une colère sur des vies volant en éclat après avoir séjourné de plein grè ou non là-bas.

Et cette colère elle s'est insuflée lentement en moi, entre indignation et incompréhension, le cocktail est parfait ! Je vous conseillerai limite de vous procurer un p'tit feel good à côté pour que vous oubliez le temps de quelques heures les mots de ce livre. Des mots, des témoignages qui me suivent encore maintenant alors que cela fait quelques semaines que je l'ai terminé.

Ce n'est d'ailleurs pas ma première lecture de décembre mais c'est par elle que je voulais commencer, comme si le besoin était primordial de partager avec vous mon ressenti. Il n'engage que moi, mais pour en avoir vu ici et là, on est quand même pas mal à se rejoindre.

En bref,
Alors oui ça me touche au plus profond de mes tripes, vraiment. J'ai lu ce livre en riant jaune, très jaune par endroit. Rester de marbre devient difficile surtout quand on sait ce qui était fait à ces pauvres gosses mais pas que. Je n'oublie pas que la Colonia Dignidad était aussi un centre de torture qui a servi pendant la dictature. Beaucoup sont tombés, peu sont revenus. Et ça non plus je ne l'oublie pas.
Lien : https://unlivretoujours.word..
Commenter  J’apprécie          20
On reste atterré, inquiété, par ce livre. le propos ? Il s'agit d'une colonie, la Colonia Dignidad, fondée par le Docteur Schaefer, ancien nazi réfugié au Chili. Côté face, c'est lui et ses compatriotes qui ont fait verdir une zone quasi inculte dans le pays de Pinochet et d'Allende. Côté face, on trouve de tout : séquestre d'enfants, cache-cache efficace avec la police, torture, manipulation psychologique des gens, exploitation du travail.

L'ouvrage se lit facilement, et l'édition est confortable. Les témoignages, abondamment cités, ne manquent pas. Les deux auteurs font le tour du sujet, ou presque, dans la mesure où la Colonia garde bien ses secrets. On ne saura par exemple pas grand-chose des trafics qu'elle couve en son sein.
On regrettera également le côté trop romancé qui fait presque penser à une histoire plutôt qu'à des faits réels.
Des coquilles rendent, en outre, peu crédible le travail de l'éditeur : on peut lire "Goebbles", a un moment par exemple.
Commenter  J’apprécie          10
Au mois d'août, j'ai vu Colonia au cinéma, film qui traite de la Colonia Dignida et des évènements qui s'y sont passés durant la dictature de Pinochet. J'avais déjà entendu parler de la colonie et après avoir vu le film, j'avais envie d'en savoir plus. Surtout comment un tel endroit avait pu survivre aussi longtemps (il survit toujours d'ailleurs). La dernière Masse Critique m'a permis de recevoir cette enquête sur la colonie et je ressors assez horrifiée de ma lecture…

Le livre se présente sous forme d'une enquête, l'enquête qu'ont mené les deux journalistes. A travers de nombreuses interviews, on découvre la face cachée de la colonie et de ses leaders, particulièrement celle de Paul Schaeffer, ancien nazi reconverti en gourou.

C'est très intéressant, même s'il faut aimé le style de narration sous forme d'enquête. Ici ce n'est pas romancé. le point négatif que je pourrai trouver c'est le fait que les évènements sont racontés selon l'ordre des interviews et que du coup l'ordre chronologique de la vie de la colonie est chamboulé. Et donc par moment j'avais du mal à savoir à quelle période on se situait. Ca et le fait que ma connaissance de l'histoire du Chili est proche du néant.

Mais cette enquête se lit relativement facilement, j'ai découvert des choses et je ne regrette absolument pas ma lecture.

Si vous aimez ce genre de lecture, je ne peux que vous conseiller de vous plonger dedans… Ne serais ce que pour apprendre qu'une enclave allemande subsiste toujours en plein coeur du Chili et que cette secte abrite potentiellement encore des nazis…
Lien : http://lemondedemara2.canalb..
Commenter  J’apprécie          20
L'asservissement de l'homme par l'homme c'est ce que cette enquête journalistique très bien documentée montre dans toute sa brutalité et son horreur...
La "Colonie Dignité" qui n'en a que le nom est un État dans l'État à l'intérieur du Chili. Elle est le lieu des pires exactions couvertes par les gouvernements successifs chiliens ainsi que part la CIA...
Seuls quelques courageux magistrats, policiers et journalistes ont réussis à faire éclater au grand jour les méfaits de cette secte nazi qui opérait depuis 1961...
Ce livre n'est pas à mettre en toutes les mains mais vous emmène dans une quête de la vérité avec ses rebondissements et ses bouleversements...
Commenter  J’apprécie          00
Je dois dire qu’il est difficile de dire du mal de ce livre de 2004, puisqu’en 341 pages on en apprend tout de même l’essentiel sur la Colonia Dignidad installée à 350 kilomètres au sud du Chili, créée par des Allemands désireux de posséder un territoire pour y mener une vie communautaire, et qui dura – sous la forme initiale du moins – de 1961 à 1991. Au fil des pages on sait donc qui est Paul Schaefer, ses activités avant d’arriver au Chili, son installation sur des terres rachetées à des colons italiens, sa secte, sa sexualité répugnante et son autoritarisme, et on devine seulement le rôle qu’a joué la colonie durant le régime militaire et la chute du système jusqu’à l'arrestation du gourou en 2006.

Le problème est que M. Ploquin et Mme Poblete ont choisi de donner les informations dans l’apparition chronologique de leur enquête, et le parti-pris narratif n’est pas défendable.

[C'est un peu long, donc la suite est sur le site où j'explique pourquoi, critique fortement l'éditeur et souligne tous les points qu'auraient pu explorer les journalistes au lieu de rester à échelle humaine, trop humaine...]
Lien : http://dbcdf.com/app-crit/re..
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Un deal sordide aurait présidé à la fondation de la communauté : on laissait Schaefer vivre sa sexualité hors-la-loi, en échange de quoi il offrait le gîte et le couvert à ses compatriotes. La présence parmi les dirigeants de la Colonia Dignidad, durant les premières années, de l’ancien nazi Hermann Schmidt, offrait une garantie incontestable ; l’homme était même l’un des piliers de la fameuse Société Dignité de bienfaisance et d’éducation.

Les historiens signalent ainsi le séjour sur place de Walter Rauff. Considéré comme l’inventeur des camions de la mort (les Spezialwagen, véritables chambres à gaz mobiles), il fut également l’un des responsables du camp de concentration de Mathausen. Il aurait vécu à la Colonia Dignidad jusqu’au milieu des années 70. [pp. 281-282]
Commenter  J’apprécie          10
Longtemps, la Colonia a été dotée d'une sorte de tribunal interne (le Herrenabend), dont on dit qu'il obligeait les familles sanctionnées à se frapper mutuellement en public. Le travail forcé était imposé aux condamnés, qui, pour ne pas échapper à la surveillance, portaient des vêtements rouges le jour et blancs la nuit. Le privilège sexuel revendiqué par Paul Schaefer parachevait la répression en émoussant les capacités de réaction des enfants mâles. Ceux qui refusaient de se soumettre et tentaient de fuir étaient considérés comme des « psychopathes» à la « personnalité éclatée » - comme ceux que la police politique allemande envoyait en camp de rééducation pour les « guérir ».
Commenter  J’apprécie          10
l'homme dont les chiens couvraient les cris des torturés
Commenter  J’apprécie          11

Videos de Frédéric Ploquin (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Frédéric Ploquin
Membres du gotha du grand banditisme français, ils peuvent prétendre à un traitement particulier lorsqu'ils sont en prison. Loin de l'ordinaire, ils ont droit au quartier d'isolement. Une prison dans la prison, où une surveillance renforcée est censée dissuader les velléités d'évasion. Comment gèrent-ils ce moment, passage presque obligé de toutes les belles carrières ?
L'auteur a questionné une dizaine de ces gangsters de haut vol, des icônes du milieu à l'ancienne, qui gèrent sans ciller des jeunes pousses du milieu des cités. Parmi ces derniers, Rédoine Faïd, qui à l'époque de cette enquête, publiée pour la première fois en 2011, n'était pas encore devenu un récidiviste de l'évasion.
Comment se fait-on respecter en prison, quand on est un gradé de la voyoucratie ? Comment cherche-t-on la faille en permanence ? Comment se procure-t-on ce dont on ne veut pas se priver ?
Frédéric Ploquin, grand reporter, spécialiste du grand banditisme et auteur de nombreux livres sur le crime et la police, nous plonge dans les secrets les plus inavouables de ces prisons des caïds.
+ Lire la suite
autres livres classés : pédophilieVoir plus


Lecteurs (57) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plats préférés des personnages de BD

Je suis surnommé ainsi en raison de mon « œil crevé », j'ai été créé par E. C. Segar en 1919. Ma force peu commune est due à mon plat préféré...

Brocolis
Carottes
Épinards en boîte
Hamburgers
Lasagnes
Miel
Piranhas
Sangliers
Sardines à l'huile
Vache qui rit

10 questions
97 lecteurs ont répondu
Thèmes : nourriture , repas , plats , bande dessinée , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}