Voici un livre qui m'a été offert par un ami (qui me voulait du bien ...) et que j'ai dévoré rapidement malgré son épaisseur ( 470 pages) ... D'habitude, je n'aime pas la science-fiction, un genre que je trouve assez puéril et médiocre mais là, j'ai apprécié l'humour, l'ironie, la critique implacable de notre propre époque. Pour moi, c'est un grand livre qui s'inscrit dans la lignée de la Peste écarlate de Jack London ou de la Planète des singes de Pierre Boule, des romans malheureusement demeurés inconnus du grand public. Reste le côté spirituel du roman avec lequel je n'ai pas toujours accroché (les histoires d'initiation, de chakras ...) mais c'est finalement contrebalancé par une grande connaissance scientifique qui donne à l'oeuvre une dimension très "réaliste" tout en étant (contre?) utopique. J'ai d'ailleurs vérifié: cette histoire d'inversion des pôles magnétiques qui mettrait à bas nos systèmes électroniques est une véritable possibilité... Bref, si on y ajoute la beauté de l'éciture et l'humanité des personnages, il y a là tous les ingrédients d'un grand roman !
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J'ai été un peu effrayé par l'épaisseur du roman (470 pages quand même) et par une thématique qui pourrait sembler rebutante car peut-être un peu trop philosophique.
Mais on entre facilement dans l'histoire et dans les aspects du transhumanisme abordés tout au long du récit.
Les amateurs de SF retrouveront avec plaisir quelques références à de grands classiques, donnant un côté soit léger à une ambiance parfois pesante, ou plus 'culturel' par des références bien documentées (les notes sont précises).
Un vrai bon moment de lecture avec une véritable histoire, même s'il y a parfois quelques longueurs et des environnements difficiles à appréhender.
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Un roman passionnant: très documenté avec notes pour le lecteur, une intrigue qui tient en haleine ( malgré la longueur, c'est dire...) des personnages tellement humains et une écriture tour à tour très réaliste et poétique. Un monde futur qui n'est pas désespéré car l'auteure avec intelligence refuse le filon de " la catastrophe", qui marche bien dans les romans de SF. L'anticipation sert une réflexion sur l'avenir de l'humanité, des êtres vivants et de la planète
fouillée et intéressante pour le lecteur dont je fais partie peu informé des recherches et découvertes scientifiques qui menacent notre devenir. Bravo!
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Cette façon d’être au monde, qui aurait pu s’avérer problématique dans nombre de sociétés organisées selon des normes d’efficacité instrumentale et technique, était chaleureusement accueillie dans le monde de la réserve. On y enseignait même la nécessité de « prendre son temps », de s’attarder dans l’ennui ou dans la contemplation des choses ; on encourageait dès le plus jeune âge les enfants à suivre le cours de leur fantaisie, à méditer et à flâner avec nostalgie ou jubilation. En bref, on voulait qu’ils prennent le temps de vivre et de ressentir, de « s’attacher aux merveilles de l’instant », comme le disait souvent Dagmar, l’éducatrice en charge des jeunes enfants. Dans la Réserve, il n’y avait pas d’autoroutes imposées au bord desquelles des êtres abandonnés et relégués regardaient filer le train des événements à pleine allure. Il n’y avait pas de tempo artificiel imposé, pas de désir d’oubli ou d’extase rapide permise par des innovations technologiques incessantes. Chacun suivait son rythme. L’accent était mis sur la relation du corps et de l’esprit face au monde, sur la temporalité de la vie vivante et sur l’importance des chemins de traverse, des vagabondages personnels pour se trouver soi-même ... et le reste avec. p.96