L'esclave de Dieu

Quel voyage que ce livre-là ! On suit le parcours du héros avec intérêt et admiration, du début à la fin. J'avais du mal à m'en décrocher.
Ce roman mériterait d'être davantage connu.

Frison-Roche, chantre des montagnes et du désert, a décidé de suivre les pas de René Caillé qui, au début du XIXème siècle est partie à l'aventure depuis le Sénégal vers Tombouctou la mystérieuse. Ce livre raconte un voyage extraordinaire pour un homme seul à cette époque avec le talent d'un grand écrivain qui a eu lui aussi le goût forcené de l'aventure et a su le faire partager à ses lecteurs.

Je vais être assez rapide sur la chronique de cette biographie reprenant une partie de la vie de l'explorateur René Caillié, et en l'occurence la partie la plus importante puisque ce français s'était lancé seul dans un pèlerinage pour découvrir la cité de Tombouctou jusque là restée inconnue. J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ma lecture. Non pas parce que ce livre est mal écrit ou encore parce que le périple de René Caillé n'était pas intéressant. Au contraire, l'auteur a une belle plume qui se lit très bien.
Par ailleurs, l'exploit réalisé par René Caillié est indéniable et surtout extraordinaire compte-tenu du contexte de l'époque et sachant qu'il a fait tout cela seul. On découvre un homme qui a su braver tous les obstacles sur son passage pour mener à bien son projet, malgré le scorbut qui le fait souffrir et allant jusqu'à faire croire qu'il s'est converti à l'Islam.
Finalement son périple et sa supercherie auront duré si longtemps qu'il ne semble plus savoir qui il est réellement, René Caillié ou Abdallahi ?... sans doute un mélange des deux après tout ce qu'il a vécu.

Malgré cela il m'a fallu une bonne centaine de pages pour réussir à entrer dans ce récit. Je pense que j'ai commencé à vraiment m'y intéresser quand son projet commence à se concrétiser. Mais après cela j'ai tout aussi rapidement lâché. J'ai trouvé les évènements très redondants par rapport à certaines arnaques dont il va être victime notamment. Alors bien évidemment je ne remets absolument pas en question l'exploit accompli par René Caillié quand je parle de redondance. Il est évident que tous ces évènements ne font que confirmer le courage dont il a fait preuve pour traverser tout cela.

Mais voilà, les personnes qui me suivent sur le blog ou les réseaux sociaux savent que je suis plus axé thriller et Fantasy / SF. Avec L'esclave de Dieu j'ai voulu sortir de ma zone de confort pour changer un peu. Ce test ne fait que me confirmer que les biographies ne sont pas faites pour moi... J'ai toujours dit que je n'aimais pas les biographies alors que je n'en avais jamais lu... maintenant je peux le dire en étant crédible.

En tout cas, les personnes qui adhèrent tout à fait aux biographies, aux découvertes culturelles, aux voyages etc... y trouveront très probablement leur compte.
Lien : http://chroniquesdunedevoreu..

L'esclave de Dieu est un récit de voyage, voyage conté par Frison-Roche et accompli par René Caillé sous la Restauration dans le but d'être le premier européen à atteindre Tombouctou.
La lecture de cet ouvrage se révèle tout à fait abordable, sans difficultés de style, au contraire. Si par moment le récit peut paraître long et répétitif, cela fait prendre conscience au lecteur de la teneur de l'exploit accompli pas M. Caillé mais surtout de son extraordinaire difficulté. Chaque épreuve traversée par René est mentionné, décrite et des conséquences en sont tirées sur les gens qui l'entourent, la nature, les croyances des peuples...
De plus, on découvre avec cet ouvrage l'Afrique profonde précedent la colonisation européenne, une Afrique régie par les commerces de toutes sortes (or, tissus, esclaves, armes, sel...) et par l'Islam.
La plume de Frison-Roche nous emmène donc à travers des contrées inexplorées que nous découvrons avec les yeux  d'Abdallahi, l'esclave de Dieu.

Un roman biographique superbe, qu'il serait dommage de laisser aux oubliettes.

C'est une incroyable histoire vraie que les dix huit mois du voyage de René Caillié, en 1827/28, des rives du Sénégal à Tanger via Tombouctou.
On imagine difficilement la somme de privations, de souffrances, la faim et les maladies endurées, ainsi que sa condition de mendiant volontaire, le mépris et les vexations subies.
La narration est longue et souvent répétitive, à l'image du chemin suivi par ce héros méconnu.

R. Frison-Roche a écrit là un récit remarquablement documenté sur l'incroyable odyssée de René Caillié (1799-1838) en Afrique. Fils d'un forçat, habitant en Charente, il part très jeune vers ce qu'on appelle maintenant le Sénégal. Il ne se comporte pas en colon; il s'initie aux moeurs et aux langues africaines. Il séjourne chez les Brakna, une tribu maure caractérisée par sa férocité et son Islam rigoriste. Il apprend l'arabe et connait fort bien le Coran. Son idée fixe est d'être le premier Européen à découvrir la cité mythique de Tombouctou… et à en revenir. Mais les autorités françaises ne lui apportent pas leur appui: il se résout à partir sans soutien financier et, a fortiori, sans escorte militaire. Il s'est inventé un curriculum vitae: il déclare partout que, né à Alexandrie puis adopté par un officier de Napoléon, il est "revenu" à la religion musulmane et qu'il souhaite maintenant revenir en Egypte… via Tombouctou. Parti du territoire de la Guinée actuelle, il fait un très long voyage dans des conditions précaires; il est même stoppé plusieurs mois par l'épuisement et surtout le scorbut. Finalement, il parvient à Djenné puis, en Avril 1828, à son but ultime. En fait, Tombouctou le déçoit. Et ensuite il faut qu'il en revienne ! La traversée du Sahara est sa dernière épreuve. Il mourra en France à l'âge de 38 ans.

Le récit de Frison-Roche montre bien l'audace de ce jeune explorateur sans appuis, osant découvrir l'Afrique, presque inconnue encore, affrontant les rigueurs du climat, les souffrances du voyage, les soupçons des tribus à son encontre (certains doutaient de sa conversion à l'Islam). Les nombreuses personnes qu'il a rencontrées pouvaient se montrer dévouées, mais aussi cupides et fourbes. Les ethnies musulmanes considéraient même qu'il était licite de tuer et de réduire en esclavage les Chrétiens: s'il était démasqué, Caillié courrait un grand danger. Frison-Roche montre que le héros s'était tellement imprégné de son personnage de "Musulman" qu'il l'était presque devenu réellement. C'est un exploit extraordinaire qu'il a réussi et qui, à son retour en France, lui a valu une consécration tout à fait justifiée. Le sujet est donc passionnant. Toutefois, je dois reconnaître que j'ai trouvé le récit trop détaillé; le livre est vraiment long.

lu il y a fort longtemps, j'avais trouvé ce livre passionnant. j'avais aimé la culture différente, j'avais découvert beaucoup de choses...et avoue avoir oublié que l'avait lu mais en voyant le titre..je me suis rappelée surtout du conseil qui avait été donné dans le livre...dis que quand tu priais avec les autres et comme les autres, mais que dans ton coeur, tu priais toujours ton dieu (puisqu'il était catholique et là avec des musulmans)..ça m'avait marqué..

Quel voyage, que de chemin parcouru à travers ces 500 pages !
Il m'a fallu du temps pour arriver au bout, comme il a fallu du temps à René Caillié pour accomplir son périple. C'est une lecture qui se gagne à travers toutes ces contrées d'Afrique qui nous paraissent encore si exotiques et étranges.
Je ne regrette pas le voyage, Frison-Roche a toujours le don de m'embarquer avec lui dans ses expéditions à travers des contrées indomptées.