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EAN : 9782352910152
133 pages
Editions du Pierregord (15/04/2008)
3.76/5   36 notes
Résumé :

Lex, le plus talentueux des écrivains francophones contemporains, vit reclus depuis plus de quarante ans dans un hameau perdu de la Drôme provençale. Son identité réelle, ses idées personnelles, ses sentiments restent un mystère. Aucun critique littéraire ne lui a jamais arraché la moindre confidence. Quand il souhaite s'exprimer, il écrit. Mais le Maître restera-t-il aussi impénétrable face à un commandant de la police judiciaire ? Car il n'est plus questio... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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« Pensegarde »… petit hameau de la Drôme provençale où s'agrippent cinq maisons de pierres claires appartenant à Lex, l'écrivain le plus exceptionnel, le plus talentueux, le plus génial des romanciers français des quarante dernières années.
C'est dans ce lieu de carte postale aussi idyllique qu'isolé que le Maître s'est retiré, vivant au secret, seul, coupé volontairement du monde et du reste de ses contemporains.
Personne ne sait qui il est réellement et bien des journalistes se sont cassés les dents sur le mystère qui entoure sa vie, à commencer par son identité, consciencieusement camouflée sous son pseudonyme.
Ne comptez par sur lui pour obtenir des confidences, vous ne rencontrerez qu'un « mur de silence ». Lex ne pense, ne veut, ne vit que pour écrire. C'est là sa seule raison d'être.
Mais ce n'est pas pour percer « le grand mystère culturel » qu'incarne Lex que Jérôme Babalnic se présente, par une belle journée ensoleillée, au hameau de Pensegarde.
Car Jérôme Babalnic n'est ni un journaliste, ni un chroniqueur littéraire, ni un admirateur, ni un curieux, ni même un promeneur égaré, non…Jérôme Babalnic est commandant à la SRPJ de Lyon et il est venu à Pensegarde pour résoudre une affaire criminelle qui ressemble fortement à une énigme littéraire. Et pour cela, il a besoin de Lex.

En effet, le grand écrivain semble être le point névralgique d'une série de cinq meurtres inspirés par cinq romans policiers écrits par le passé par un certain Jacob Lieberman, un auteur des plus médiocres que le manque de talent et le temps ont définitivement expédié dans les limbes de l'oubli.
Après maints recoupements, interprétations de textes, calculs, résolutions d'anagrammes et autres combinaisons de lettres qui tous l'ont mené jusqu'à Lex, Jérôme Babalnic s'est décidé à troubler la solitude du grand homme afin que celui-ci l'assiste dans son enquête et empêche qu'un sixième crime ne soit commis.
Pendant quelques jours, dans le cadre enchanteur des collines drômoises, les deux hommes vont confronter leur intelligence, leur perspicacité et la finesse de leurs esprits supérieurs…

Sébastien Fritsch est la preuve vivante que l'on peut encore écrire un bon roman policier sans qu'aucune goutte de sang ne vienne entacher la blancheur de ses pages.
Nul besoin de sortir l'artillerie lourde et des flots d'hémoglobine car seuls comptent ici la déduction, la réflexion, la parole, les échanges et les mots.
C'est la grande force de ce suspense psychologique bâti en un attirant face-à-face entre deux hommes à l'intelligence vive et l'esprit aiguisé. La confrontation de ces deux caractères forts n'ayant que les mots pour s'appréhender l'un l'autre est plus qu'intéressante, d'autant plus qu'elle se déroule dans un cadre ensorcelant mais aussi très isolé, si bien qu'on ne cesse de se demander si ce petit paradis va se transformer en lieu de perdition.

Seuls, deux petits bémols viennent détoner dans l'ensemble de cette partition noire au demeurant jouée très finement par son auteur.
Ainsi : très tôt nous apprenons que le formidable Lex et le pitoyable Jacob Lieberman ne sont qu'une seule et même personne. Soit. On s'en doutait un peu…Néanmoins, passer ainsi du pire au meilleur, de « l'abjecte bouillie » littéraire au plus grand génie des lettres du siècle, ça coince un peu quand même…
Alors effectivement le talent se travaille, Lex a radicalement changé son approche littéraire, l'époque n'était pas prête à recevoir la littérature au goût de mort de Jacob, etc…On a beau dire et faire, malgré toutes les raisons invoquées, il reste difficile de concevoir qu'un auteur aussi grandiose ait pu être cet écrivain d'une médiocrité absolue, cette calamité littéraire telle que proposée par Sébastien Fritsch.

L'autre petite maladresse est minime, mais peut faire tiquer le lecteur scrupuleux :
Dans le texte, Jérôme Babalnic affirme que sa mère était incapable de jouer trois notes harmonieuses sur un piano…Pourtant, au fil du texte, nous découvrons que celle-ci, en plus d'être musicienne, faisait partie d'un orchestre et enregistrait même en studio ! Eh bien…s'il nous était permis de pouvoir jouer avec le même manque d'harmonie nous en serions certainement fort aise!

Mais ne faisons pas la fine bouche, tout ceci est peccadilles et n'entame guère le plaisir bien réel que nous délivre la lecture de ce suspense psychologique dont le principal sujet reste la littérature et son impact sur les êtres, qu'ils soient auteurs ou lecteurs.
C'est sur ce thème que Sébastien Fritsch déploie toute sa passion et sa sensibilité en combinant une intrigue (avec jeux de lettres, calculs et anagrammes) ingénieusement retorse, et une réflexion sur le pouvoir de l'écrit, l'acte de création et l'écriture.
Et si un peu de déduction permet de cerner assez rapidement le coupable, l'auteur réussit malgré tout à nous surprendre encore en nous concoctant un final bien pensé et parfaitement adapté à l'ambiance énigmatique de ce huis-clos troublant où tout devient matière à mystification.
Porté par une écriture travaillée, empreinte d'un charme classique et joliment ciselée, ce bref roman policier, à l'inverse de ceux de Jacob Lieberman, contient déjà les germes manifestes d'un bon auteur en devenir.
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Il est des romans dont le genre cache un thème sous-jacent. le sixième crime est un roman policier à énigme, dans la veine anglaise, avec les rebondissements que cela entraîne, parfaitement maîtrisé d'ailleurs, qui reprend l'idée de la responsabilité d'un auteur lorsqu'un lecteur s'inspire de ses écrits pour passer aux actes. Mais le fond de l'affaire est avant tout une réflexion sur l'acte d'écrire : que vaut-il en regard des critiques et de "l'air du temps" du milieu littéraire autorisé et, surtout, vaut-il qu'on lui sacrifiât ce qui constitue le bonheur habituel des hommes ? L'écrivain doit-il avoir cette exigence suprême pour gagner une chance d'atteindre le génie, et cela aussi ne s'apparente-il pas à un crime ?


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Jérôme Balbanic, commandant de police à Paris est sur une enquête difficile. 5 crimes plus odieux les uns que les autres restent impunis.Ce sérial killer opère cependant selon un schéma "original".Après beaucoup de recherches , Jérôme Balbanic a pu arriver à la conclusion que ce tueur reproduisait fidèlement les scénarios imaginés par un auteur à présent disparu.
C'est pourquoi il se rend dans la Drôme , dans un hameau de quelques maisons dont le seul habitant est Lex , un auteur de grand talent qui y vit comme un reclus depuis au moins 20 ans .En effet Jérôme est persuadé que Lex et Jacob le disparu ne sont qu'une seule et même personne.
Commence alors un face à face entre ces 2 personnalités hors du commun , ce huis clos est fort habilement mené .Un sixième meurtre sera t' il évité?
Intriguée par un auteur aussi babéliaute assidu , j'ai voulu "voir " ce qu'il écrivait .Au début de cette lecture , j'avoue avoir eu peur d'être déçue.Un style facile ,un décor de rêve ,et puis voilà le huis clos a commencé ,le style a pris de l'ampleur , de l'aisance et j'ai terminé ce livre conquise.
un bon polar , une intrigue bien ficelé ,auteur à suivre c'est certain.
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Une histoire concentrée dans un huis-clos, un face-à-face entre un auteur de thrillers, potentiellement meurtrier, dont le nom de plume est Lex, et un commandant de police, Jérôme Babalnic. Ce dernier cherche à comprendre les cinq assassinats réalisés en exacte conformité avec le descriptif des meurtres perpétrés dans les romans de Lex, et à éviter qu'un sixième massacre ne se produise.
Le policier va tenter de percer à jour la réelle personnalité de Lex, tout en lui démontrant avec dextérité la manière dont il a su résoudre toutes les énigmes, mathématiques ou littéraires, disséminées dans ses romans et en tirer des hypothèses sur l'identité du tueur en série qui a pris pour modèles les crimes de fiction de Lex. En effet, ces énigmes sont toutes plus astucieuses les unes que les autres et seul un lecteur averti, ou doté de mauvaises intentions, est capable de les découvrir, de les analyser, puis de les résoudre.

J'ai retrouvé avec plaisir la plume délicate et l'écriture ciselée avec précision de Sébastien Fritsch dans ce petit roman noir. J'ai beaucoup aimé l'analyse du travail de l'écrivain, seule la fin de l'intrigue m'a un peu désarçonnée...

Toutefois, c'est un roman vraiment plaisant à lire et qui peut plaire aussi bien aux amateurs de polars qu'aux lecteurs de romans plus généralistes, et qui ravira les amoureux de la langue française, tant la richesse et la précision du vocabulaire choisi sont remarquables!
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"Le sixième crime" de Sébastien Fritsch est sorti en 2012. J'ai découvert cet auteur en 2018 avec "L'expérience Cendrillon" que j'ai beaucoup aimé.
Ce roman d'une centaine de pages met en scène un policier à la recherche d'un écrivain mystérieux qui se cache derrière un pseudonyme. Pour le retrouver il a utilisé des indices dispersés dans ses différents ouvrages.
C'est l'été dans un hameau perdu de la Drôme, on croit se promener entre les maisons qui ressemblent à des gîtes ruraux, sous le tilleul, en train de boire une mauresque.
L'humour est toujours présent, le mystère aussi, on se prend vite au jeu pour essayer de découvrir le fin mot de l'histoire. Un roman façon Agatha Christie en plus moderne, une réflexion sur le métier d'écrivain et celui de policier aussi.
Un très bon moment de lecture.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Quand j’écris, chaque mot est une caresse, chaque idée un baiser, chaque phrase une étreinte.
C’est un moment entier, un moment dense, concret, étranger, que ce moment de l’écriture.
Car l’écriture vous possède tout en vous laissant croire qu’elle vous appartient. Et comme la chair a son plaisir, l’esprit connaît en elle une fulgurance exquise qui l’éloigne un instant puis le rejette à terre, vidé et comblé à la fois.
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Mais n'est-ce pas grâce à une toute autre force que la femme incite l'homme à créer ? Simplement par le fait qu'elle, de par sa nature, dispose de ce pouvoir de créer ; pouvoir que l’homme n'a pas.
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« Loin des yeux, loin de l’esprit ! Voilà mon credo. Si je me suis isolé c’est uniquement pour réapprendre l’écriture, sans influence, sans désir d’imiter ou de suivre une mode ou de contredire mes aînés ou de contrecarrer mes pairs. L’écriture pour l’écriture, sans volonté ni de séduire ni de détruire. L’écriture hors du monde. L’écriture sans tâche. Renaître à la création littéraire avec la même innocence que celle du premier artiste lorsqu’il inventa la jouissance d’appliquer des couleurs sur les parois de sa caverne.
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Il ne faut pas donner aux auteurs de fiction plus de poids qu'ils n'en ont. L'idéologue pousse à l'action. Le romancier pousse au plaisir.
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« La mort n’a rien de concret : elle est, par définition, ce qui n’existe pas. Et moi, j’aime l’inexistant : je le traque, je le saisis, je le dévore, je le digère et je l’offre à ceux qui n’ont pas assez d’imagination pour aller à sa rencontre. Alors, vous voyez, la mort, c’est bien la dernière chose qui puisse me faire peur. »
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Videos de Sébastien Fritsch (7) Voir plusAjouter une vidéo
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Derrière toute chose exquise, un roman à la fois sentimental et cruel, qui tisse des liens tragiques entre la beauté et la mort.
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