Kamen Teacher Black, tome 2

Le fond de commerce du mangaka Tôru Fujisawa, c’est le school life barré, et dans ce domaine il est très doué ! Après avoir rencontré le succès avec "GTO", il a remis le couvert avec "Kamen Teacher", l’improbable croisement entre "Equalizer" et "L’Instit", l’incroyable prof justicier déguisé en metal hero (remember "X-Or" !).
Sauf qu’il y a eu la crise des subprimes, la décroissance, le chômage, les rodomontades du néolibéralisme, les magouilles et compagnie… et "Le Capital" de Karl Marx bestseller au Japon ! C’est donc tout naturellement qu’après avoir fait le ménage dans un lycée professionnel de banlieue gangrené par les voyous d’en bas, le Kamen Teacher est appelé à faire le ménage dans un lycée huppé de centre-ville gangrené par les voyous d’en haut… Une fois de plus le Kamen Teacher va devoir faire revenir la lumière des valeurs citoyennes dans un établissement scolaire prisonnier des ténèbres de l’incivilité à grands coups de kung-fu ! ^^
(Et pour ne rien gâcher les dessins sont très plaisants : le charadesign cloonesque est certes répétitif, mais c’est largement compensé par des arrière-plans soignés et un découpage travaillé.)

Le lycée d’Hiiragi à Ikebukuro est un établissement VIP, mais aussi un enfer ploutocratique dirigé par les « Spé-A », des fils et filles à papas pourris gâtés qui font appliquer leurs propres règles via le comité des élèves, un organisme fascisant au service des puissants : les faibles n’ont qu’à obéir aux ordres ou subir les représailles… Une métaphore de la société actuelle même pas déguisée, puisque le Kamen Teacher déclare haut et fort qu’il est hors de question que les gangrènes de l’argent et de l’inégalité ne viennent souiller les temples de l’éducation !


Pour sauver le lycée d’Hiiragi de la déliquescence, le Kamen Teacher décide de lutter contre le mal par le mal : c’est donc tout naturellement qu’il lance dans les cyber-attaques pour mettre fin aux chantages effectués par les Spé-A sur les élèves et sur les professeurs…
Tandis la belle professeur adjointe des 1ères A, sosie d’une idole à la mode, se rapproche du professeur principal des 1ères A (pour rappel, les élèves japonais ont 2 heures de vie de classe par jour contre 2 par mois en France), un petit groupe de résistants se rassemble autour de Gôta Araki…. Mais le voyous engagés par les Spé-A prennes en otage ses nouveaux alliés, et il est obligé de se laisser passé à tabac. Mais le Kamen Teacher Black arrive de nouveau à la rescousse au dernier moment avant de sauver tout le monde !
Renseignements pris, le Cartel Q Kawazaki préfère se retourner contre ses employeurs lycéens pourris gâtées plutôt que d’affronter à nouveau le justicier masqué, qui a déjà éliminé plusieurs gangs de la capitale tokyoïte.
Pour sauver sa peau, Rikiya Kirishima doit trouver au plus vite 10 millions de yen ou obtenir la protection du Kamen Teacher. Le deal est passé, et le justicier masqué lance un défi au chef du Cartel Q Kawazaki : pour le fils à papa, l’heure des travaux de rattrapage est arrivée !

C’est toujours aussi fendard mais j’ai enlevé une étoile parce que le grand final a été reporté au tome suivant, et a été ici remplacé par deux chapitres bonus sympathiques mais anecdiotiques (un crossover entre GTO et Kamen Teacher autour d’un agent de sécurité puceau qui pour pécho se fait super-héros, occasion de réconcilier deux magasines seinen rivaux : le Weekly Young Jump et le Weekly Young Magazine).


PS: il va de soi qu’un minimum de culture tokusatsu est nécessaire pour apprécier à leur juste valeur les blagues faisant référence aux célèbres séries live japonaises