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Critique de CyrielF


Vita Brevis n'est pas vraiment un roman de Gaarder à proprement parler, pourtant, ça ressemble très fortement à du Gaarder. Il s'agit d'une traduction que l'auteur a faite d'une longue lettre à Saint Augustin qu'il a trouvée par hasard dans une vieille librairie argentine. Dans ses Confessions, qu'on a tous plus ou moins étudié dans nos cours de philo, Saint Augustin parle à Dieu de la concubine qui a partagé sa vie durant de longues années avant qu'il se plonge dans la philosophie et la religion. Mais à part peut-être les plus chevronnés d'entre nous, personne ne connaît vraiment l'autre côté du miroir... On découvre alors cette lettre d'un peu plus de cent pages de Floria Emilia à l'homme qui l'a abandonnée.
On assiste ici à l'explosion d'une femme meurtrie, mais surtout d'une femme en colère. On apprend les détails qui ont conduit Saint Augustin à rejeter sa femme, la poussant à l'exil loin de son bien-aimé et de son fils qu'elle n'a pas eu le temps de connaître avant la mort de ce dernier. Floria étaye son récit d'extraits des Confessions, mettant en lumière la vérité qui se cache derrière certains évènements qu'Augustin n'a pas développés. Floria en veut avant tout à la philosophie religieuse vers laquelle s'est tourné son bien-aimé, puisque c'est elle qui les a éloignés, et elle lui en fait part d'une façon à la fois violente et mélancolique. J'ai trouvé cette longue lettre très touchante : malgré le fait qu'elle ait été écrite des siècles avant le notre, j'ai trouvé qu'elle pouvait encore être transposée à notre époque. On ressent tout le mal de Floria et toute sa déception, sa rancoeur aussi envers les fautifs, réels ou impalpables, qui ont conduit à sa situation. J'ai exprimé beaucoup d'empathie et de compassion envers cette femme et j'ai été frappée par son désarroi et son désespoir à travers sa plume. A la fin de l'ouvrage, Jostein Gaarder précise qu'il ne sait toujours pas si la lettre est parvenue à son destinataire, ni si elle a même été envoyée ou donnée à un tiers : on ne peut que supposer que Floria Emilia l'avait surtout écrite pour se libérer. Quoi qu'il en soit, Vita Brevis ("la vie est brève", formule latine reprise de nombreuses fois dans le texte) est une oeuvre poignante qui nous amène tout de même à réfléchir sur le couple et les aspects prioritaires à l'intérieur de celui-ci.


[Edit] : Après un commentaire très pertinent, j'ai fait quelques recherches et réouvert mon livre... pour me rendre compte que ma chronique est erronée ! Il s'agirait en effet que l'auteur n'ait jamais vraiment eu entre les mains ces lettres (certainement même inexistantes et inventées de toutes pièces !) et qu'il s'agit bien d'un roman sous forme de lettre fictive ! Chers lecteurs, je m'excuse de n'avoir pas cherché plus tôt ! Quoi qu'il en soit, cela n'enlève rien au charme de cet ouvrage, d'après moi, et je vous le conseille tout autant ! ;)
Lien : http://tetedelitote.canalblo..
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