J'ai passé un très bon moment avec ce troisième tome que je préfère décidément au tome 2, le Talisman. Il n'y a toujours pas le moindre temps mort dans ce livre-ci, mais l'intrigue gagne en gravité avec le début de la guerre et toutes ses répercussions. En plus, le suspense grimpe jusqu'à en être insoutenable et il faut attendre la dernière page pour comprendre qu'on devra tout de suite se jeter sur le tome suivant, le Voyage, tout simplement parce qu'il est impossible de s'arrêter là pour nous comme pour Claire Fraser...
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Cette deuxième partie de tome nous happe très rapidement (en même temps, la coupure est très brutale entre les deux parties).
Jamie, Claire, Paris, soulèvement jacobite. Il se réalise tout ce que le début du tome laissait présager. L'Histoire continue ainsi sur sa lancée et, si j'étais moins sur les charbons ardents dans ce tome que dans le précédent, j'ai beaucoup aimé les petites alternances passé/futur.
En bref, une série historico-fantastique avec une bonne dose de romance : un cocktail hautement addictif.
Quand je me dis qu'il reste tous ces tomes, j'ai la certitude de me faire plaisir encore quelques mois ! :)
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Le quatrième tome : retour en Ecosse et soyons prêts pour la fatale et tragique bataille de Culloden.
Rien ne peut changer le destin des Highlanders... Voilà un tome qui nous obligera forcément à entamer le suivant... Je ne me lasse pas de cette histoire. J'aime énormément la fin de ce livre. J'anticipais ce moment... C'était inévitable...
Les descriptions des lieux et des personnages sont toujours utiles pour la suite. Les personnages me satisfont beaucoup. Rien n'est laissé au hasard par l'auteure. Pour ne pas se perdre, un rappel des événements précédents est réalisé sans lourdeur. Décidément, je poursuis ma lecture avec intérêt et fol espoir... l'espoir que les autres tomes seront aussi grisants que les premiers.
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Je remarquai à peine les branchages qui fouettaient mon corps, l'eau et la boue qui trempaient mes jupes. Le sentier était jonché de feuilles qui étouffaient le bruit de mes pas et ceux de mon guide.
Je les entendis avant de les voir : le duel était déjà engagé. Le fracas des lames retentissaient dans l'air humide et le silence de la nature avait quelque chose d'inquiétant.
La clairière était grande, profondément enfouie dans le bois, mais accessible par un sentier. Ils s'affrontaient, indifférents à la pluie qui imprégnait leurs vêtements. Jamie avait affirmé être le meilleur à l'épée. C'était peut-être le cas, mais Jonathan Randall n'était pas manchot. Il plongeait, esquivait, souple comme un serpent, et son arme cinglait l'air comme un fouet d'argent. Jamie se déplaçait avec la même rapidité, avec une grâce étonnante pour sa taille, le pied léger et la main sûre. Je n'osais crier de peur de briser sa concentration. Ils tournaient l'un autour de l'autre, se regardaient droit dans les yeux, emportés dans une étrange danse de mort.
Je les observais, figée et impuissante. J'étais venue jusqu'ici pour les arrêter. Maintenant que je les avais retrouvé, je ne pouvais rien faire, au risque de détourner leur attention l'espace d'une seconde qui pouvait être fatale. J'étais condamnée à attendre, jusqu'à ce que l'un d'entre eux tombe, mortellement blessé.
Soudain, l'épée de Randall vola dans les airs. Il recula précipitamment et tomba à la renverse.
C'était le moment où jamais d'intervenir et de m'interposer, entre la défaite de l'adversaire et le coup de grâce. Je voulus appeler, mais n'émis qu'un faible cri étranglé. Une douleur aiguë me traversa les reins et je sentis un déchirement dans mes entrailles.
Je battis des mains, tentai de me rattraper aux branchages. Plus loin, je voyais le visage de Jamie, transfiguré par une sorte de jubilation intérieure. Aveuglé par un voile de violence et de fureur, il ne m'avait pas entendue. Il ne voyait rien d'autre que sa proie, Jack Randall, rampant sur le dos pour fuir la lame qui s'approchait inexorablement. Celui-ci cambra le dos, tenta de se relever, mais ses pieds glissèrent sur l'herbe mouillée et il retomba lourdement sur le sol. Sa gorge apparaissait à travers sa chemise déchirée, exposée comme celle d'un condamné qui implore la pitié du bourreau. Mais la vengeance ne connaît pas la pitié et ce n'était pas vers sa gorge que la lame pointait.
A travers un brouillard de plus en plus opaque, je vis s'abattre l'épée de Jamie, froide comme la mort. La pointe s'enfonça au niveau de l'aine, perçant les culottes en daim, en ployant légèrement. Un jet de sang noirâtre gicla sur le sol.
Un sang chaud coulait également entre mes cuisses, tandis qu'un froid glacial m'envahissait et se diffusait dans mon bassin. Une douleur fulgurante me transperça les entrailles. Mon corps et mon esprit semblaient se fragmenter. Je ne voyais plus rien, même si j'étais consciente d'avoir les yeux grands ouverts. La pluie fouettait mon visage, ma gorge, mes épaules. Chaque goutte d'eau glacée se dissolvait dans mon corps comme une onde de chaleur. C'était une sensation nettement distincte de l'autre, plus bas, qui broyait lentement mes viscères. Je tentai de me concentrer sur une petite voix intérieure qui discourait sur un ton neutre, comme on déchiffre à voix haute un rapport médical : Il s'agit d'une hémorragie. Probablement une rupture du placenta, à en juger la quantité de sang perdue. Généralement fatale. La perte abondante de sang explique la disparition de la sensibilité au niveau des mains et des pieds, ainsi que la chute de la vision. En thérie, l'ouïe devrait être la dernière à disparaître. Le pronostic semble se confirmer.
De fait, j'entendais encore. Il y avait des voix autour de moi, toutes très agitées, même si certaines s'efforçaient de rester calmes. Au-dessus de moi, mon nom, répété plusieurs fois, au loin : Claire ! Claire !
Je crois que c'est pour ça que les femmes sont si souvent tristes après l'accouchement, expliqua-t-elle. Quand ils sont encore dans notre ventre, on leur parle comme si on les connaissait depuis longtemps. On se fait une idée précise du petit être qui est en nous. Et il vient au monde et on ne le reconnaît pas. Il est différent de la personne qu'on imaginait. Après, on se met à l'aimer, naturellement. On apprend à le connaître tel qu'il est réellement... mais quand même... on ne peut oublier l'enfant auquel on parlait autrefois, un enfant qui n'existe pas. Je crois que c'est ça qui nous rend tristes : on porte le deuil de l'enfant qui n'est jamais né, même quand on tient dans ses bras celui qu'on a réellement mis au monde.
- Hé! l'arrêtai-je. Qu'est-ce que tu as là?
- Quoi? lança-t-il en se retournant.
En le voyant de dos, je venais de remarquer une trace de boue sur sa chemise, entre deux plis de son plaid. Elle avait exactement la forme d'un fer à cheval, aussi précise que si elle avait été imprimée au pochoir.
- Ah, ça? fit Jamie en haussant les épaules.
- Tu t'es fait piétiner par un cheval! dis-je incrédule.
- Il ne l'a pas fait exprès, répondit Jamie comme pour l'excuser. Les chevaux n'aiment pas marcher sur les humains. Je suppose que ça leur procure une sensation étrange et désagréable.
- Je vois, dit-il. Tu as surpris notre conversation et tu en as déduis que la dame était anglaise et bien née, alors que moi...
- Alors que vous, Monsieur, vous n'êtes qu'un hors-la-loi sans scrupules, connu pour vos larcins et votre brutalité explosa l'adolescent. Votre portrait et votre description sont affichés sur tous les murs du Hampshire et du Sussex ! Je vous ai tout de suite reconnu. Vous n'êtes qu'un rebelle et un libertin sans vergogne.
Je me mordis les lèvres et fixais la pointe de mes souliers, évitant le regard de Jamie.
OUTLANDER | Bande annonce OFFICIELLE de la saison 6