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EAN : 9782748153323
363 pages
Manuscrit (16/05/2005)
4/5   2 notes
Résumé :
Terre de raison

L’accroche publicitaire les a, de par le monde, attirés :
« Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit. Mais tous ne sont pas du même avis sur ces droits et gagnent peu à peu la Terre de raison … Là, tout y est permis, sauf honorer son prochain ».
Dans cet enfer de dérision, où hommes et femmes se déplacent dorénavant pour un bol d’air crapuleux, s’entrecroisent les destinées de Bill et de Shirley, injustem... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Quelques appréciations d'éditeurs sur ce roman :

… rythme bien soutenu, intrigue élaborée… ;

… ce roman très fort, très étrange, m'a fasciné… ;

… qualité d'imagination, d'humour… ;

… un très beau texte… ;


Lien : http://julien-gabriels.iggyb..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
VIII

Flightaway

pages 79-82

L'un des avions venait d'atterrir et roulait maintenant sur la piste grillée par le soleil. Les aéroplanes étaient au nombre de six et faisaient chaque jour la navette entre l'aéroport international de l'île de Tasmoulo et la zone aéroportuaire de la Terre de raison, basée dans la banlieue de Crazy City, et baptisée Flightaway.

Cet après-midi, l'activité de l'aéroport s'était accrue, car les vols allaient se croiser, au départ et à l'arrivée. Nombre de gens étaient excités, voire fébriles. Étrangement, les plus inquiets semblaient ceux qui repartaient.

Dans l'un des halls de l'aérogare, Florence consultait le tableau d'affichage des différents vols. Elle était vêtue d'une robe légère et blanche, dont l'encolure était dégagée en arrondi sur le devant et soulignée de festons. De larges bretelles, en broderie agrémentée de volants, étaient croisées dans le dos. Un sac en bandoulière, en toile écrue, s'harmonisait à l'ensemble, ainsi que des boucles d'oreille. Lorsque fut connue la porte de débarquement, la femme quitta son observatoire et pressa le pas en direction de la porte vingt-deux.

Assise sur un siège de coton imprimé, elle regardait fixement l'étroit couloir d'où surgiraient sous peu les passagers. Déjà les autorités s'apprêtaient à accomplir les formalités d'usage. Quand apparurent les premières personnes, Florence s'agita. Que faisait-elle ici ? Son métier, sans doute, mais peut-être attendait-elle quelqu'un ?… Car elle dévisageait les gens au fur et à mesure qu'ils passaient. Tous les voyageurs étonnaient par leur extrême diversité, venant en fait de tous les coins de la planète. Il y avait même ici des caucasoïdes, des mongoloïdes, des australoïdes, et des congoïdes.

Terence Morlington qui arrivait de New York, via l'aéroport international de Tasmoulo, avait l'allure d'un paysan de la Wheat Belt. Il avait en plus adopté le chapeau texan, car il se trouvait ainsi une bien meilleure allure. Il avait fait la connaissance dans l'avion de Hui Cheng-Chang. Ce dernier était originaire de Tokyo. Mais il avait naguère fait de nombreux voyages à New York pour la firme qu'il représentait. Au cours du vol, les deux hommes avaient ainsi pu échanger quelques banalités sur une ville qu'ils connaissaient fort bien l'un et l'autre. Ils devaient probablement avoir un parcours similaire pour avoir choisi de se rendre dans la Terre de raison ; mais ils n'en avaient pas encore discuté.

Florence les dévisageait d'un œil intéressé, elle s'était donnée un temps limité pour son enquête… il lui fallait d'emblée interroger les bonnes personnes. Car elle était restée sur sa cuisante défaite, l'autre soir, dans ce café à la sortie de l'aéroport. Elle n'avait plus osé y remettre les pieds, de peur d'être ridicule, ou de sentir sur elle le regard des gens qui avaient assisté à la scène. Elle était d'ailleurs persuadée que l'estaminet devait être rempli de monde à ce moment-là. Aussi l'affront devait-il encore flotter dans la pièce.

Elle observait maintenant d'autres personnes mais qui lui parurent moins intéressantes que ces deux-là qui se dirigeaient à présent vers elle.

Elle bondit tout à coup de son siège, au moment où les deux hommes passaient à sa portée. Et comme son enregistreur était toujours prêt dans le sac qu'elle tenait en bandoulière, elle s'avança vers eux et engagea aussitôt la conversation :

– Je suis journaliste, dit-elle… Pouvez-vous répondre à quelques questions pour radio-intrigue ?
– What ? dit l'américain corpulent.

Comme l'autre ne répondait pas non plus, elle se douta qu'ils ne parlaient pas français ; aussi leur posa-t-elle la question en anglais. L'un eut un sourire aussi large que l'était son chapeau texan, et l'autre aussi étiré que la forme de ses yeux. C'était la première fois de leur vie qu'ils étaient interviewés, et ils se prêtèrent volontiers à ce jeu. Elle les fit asseoir sur une banquette, et l'américain demanda même où se trouvait la caméra. Elle leur répondit que, seul, était important le son de leur voix. Ils en furent quelque peu déçus.

Cette fois, elle était sûre d'obtenir une très bonne interview. Elle les interrogeait sur leurs motivations profondes… Pour quelles raisons ils s'étaient envolés vers la Terre de raison ?… Qu'en espéraient-ils ?
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et j’appris en cet endroit, assis à l’ombre des arbres sur ce banc de chêne, ce qu’était la Terre de raison. Il s’agissait d’une sorte de lieu mythique, créé par les nations en l’absence de guerre sérieuse. Là, l’homme – au plus large sens du terme –, animal intelligent s’il en est, pouvait enfin exprimer dans cet “eldorado” toute sa haine de l’autre – races, religions et cultures, confondues. La plupart savaient qu’ils ne reviendraient pas… mais qu’importe ! Une multitude de gens rêvaient néanmoins de partir là-bas... si loin…
Je trouvai cela très étrange. L’homme était ainsi fait d’ambiguïté et de déraison. Pourquoi, des années durant, une telle information ne m’était pas parvenue ?!… Je n’en savais rien, car certains événements vous …
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et j’appris en cet endroit, assis à l’ombre des arbres sur ce banc de chêne, ce qu’était la Terre de raison. Il s’agissait d’une sorte de lieu mythique, créé par les nations en l’absence de guerre sérieuse. Là, l’homme – au plus large sens du terme –, animal intelligent s’il en est, pouvait enfin exprimer dans cet “eldorado” toute sa haine de l’autre – races, religions et cultures, confondues. La plupart savaient qu’ils ne reviendraient pas… mais qu’importe ! Une multitude de gens rêvaient néanmoins de partir là-bas... si loin…
Je trouvai cela très étrange. L’homme était ainsi fait d’ambiguïté et de déraison. Pourquoi, des années durant, une telle information ne m’était pas parvenue ?!… Je n’en savais rien, car certains événements vous …
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