Treize histoires aussi loufoques que son titre, qui nous racontent les travers de la Vie et les nôtres, avec toujours une note positive ,antidote à la déprime,d'un auteur québécois.
Sous le ton de légèreté teinté d'humour se cache souvent un propos plus sombre. Amour,drame (pédophilie,accident, un vieil oncle abondonné par ses proches ...),mais aussi des anecdotes hors des chemins battus,comme celle qui donne le titre du livre; un type qui essaie de vendre une vieille voiture allemande, au compteur 300000 km, du genre qui finisse comme ferraille ,pourtant...... pleine de tendresse et d'humour, elle nous réchauffe le coeur. Avec des petits détails, et quelques mots prononcés,il nous croque des personnages de "comics",comme la famille du polonais à qui le narrateur vend sa voiture , le papa de Nico(Nico), ou ce bonhomme ,un géant ,à qui il demande de l'aide en pleine campagne,frappant à sa porte,pour sauver un chat blessé......( la mimoune),....trop long à raconter,donc fort conseille de lecture, pour le déguster.
La plupart de ces nouvelles, puisées dans les souvenirs de jeunesse de l'écrivain,et je crois aussi un peu dans ses capacités oniriques, sont une trés agréable lecture, d'une écriture sans prétention .
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Un peu d'affection eût été le bon antidote, mais personne ne semblait disposé à lui en fournir une dose. En élèves modèles que nous tentions d'être, nous nous comportions comme de parfaits dyslexiques : là où il avait écrit "sauvez-moi", nous nous bornions à lire "allez vous faire foutre".
J'ai pivoté encore une fois et j'ai poussé la grande porte. L'odeur du vieux bois m'a tout de suite rappelé à l'ordre. Calme et discipline. Rigueur et silence. Ces souvenirs sont bien ancrés en moi. Chaque fois que le hasard me fait remettre les pieds dans un pareil endroit, j'ai cette même et nette conviction que Dieu est un flic.
Il m'a remis une enveloppe tachée de graisse. J'ai fait le Joe confiant et j'ai même pas compté le fric. De toute manière, au nombre qu'ils étaient, si le compte n'y était pas, c'est moi qui passais pour malhonnête.
Je me dis que si,un jour, je suis triste et seul (ca m'arrive déjà mais disons,plus tard), alors j'investirai une partie de mes économies dans une petite annonce,m'assurant du coup des centaines d'appels par jour pour me désennuyer.Cela m'évitera de donner tout mon fric aux pharmaciens.( J'ai vendu ma bagnole à un polonais)p.94
- Tu as faim, Charlie ? On pourrait s'arrêter pour manger quelque chose ?
Il a fait non de la tête, sa casquette semblait du même avis.
Payot - Marque Page - Pierre Gagnon - J'ai vendu ma bagnole à un Polonais