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EAN : 9782714454539
340 pages
Belfond (06/03/2014)
3.26/5   85 notes
Résumé :
Erik Schroder attend de passer en jugement. Conseillé par son avocat, il se décide à coucher sur le papier une confession, pour Laura, son ex-femme, pour les jurés, pour lui-même. Et les souvenirs affluent…

Son arrivée en Amérique à cinq ans, seul avec son père, et sa décision de laisser pour toujours le passé derrière lui. Son mariage avec Laura, la naissance de Meadow, puis la séparation et la lutte pour obtenir un droit de garde.

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Critiques, Analyses et Avis (65) Voir plus Ajouter une critique
3,26

sur 85 notes
Si le thème a été maintes fois traité, - le divorce -, il l'est ici de façon tout à fait originale. Erik Schroder est un être lambda, comme il en existe tant, s'étant séparé de son épouse, Laura, et ayant un droit de visite pour sa fille, Meadow. Bref, rien de neuf sous le soleil... Et quand le père ne ramène pas sa fille, on se dit "mais quel salaud !!!" Enfin, ça, c'est si vous n'avez pas lu le livre, juste lu un simple résumé ou la quatrième de couverture. Car l'originalité réside ici dans cette confession dédiée à son ex-épouse. Une lettre de plus de 300 pages dans laquelle il revient sur son adolescence et sur son changement d'identité, bêtise de jeunesse qui, finalement, durera plus longtemps que ce qu'il croyait et lui portera préjudice. Il explique également pourquoi il n'a pas ramené sa fille à temps.

Inculpé, risquant 25 ans de prison (on ne plaisante pas aux États-Unis !), il prend la plume, n'étant pas sûr que tout ceci soit lu un jour par son ex-épouse.

Ce qu'il se dégage de tout cela, c'est la tendresse, l'amour qu'il porte à la chair de sa chair. Il n'est pas non plus en colère contre Laura. On sent le poids du remords. Tout ceci est ponctué par des réflexions philosophiques, des références culturelles montrant la prise de recul d'une personne ayant fait une erreur et cherchant à la comprendre.

J'ai vraiment aimé ce roman écrit en toute simplicité mais qui fait ressentir et ressortir des émotions. Je vous le conseille.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Eric Schroder est un salaud. Ou plutôt Eric Kennedy. On imagine très bien les titres de la rubrique faits divers, Il kidnappe sa fille bien-aimée la brillante Meadow et à menti pendant des années sur ses origines, allant jusqu'à s'inventer un nom et pas n'importe lequel. Mais la vérité est bien plus complexe comme toujours.
Dans une longue lettre, il s'en explique auprès de Laura son ex-femme.
Eric Schroder est un homme conscient de ces actes et sait que l'addition sera lourde. Mais qu'importe, son geste est celui d'un homme désespéré, chaque journée loin de Meadow est un supplice, son amour pour Laura l'ex-épouse est toujours là, malgré les différents, l'incompréhension, les déchirures.
Sur un sujet déjà vu mais très actuel, on pense aux coups d'éclats (et de désespoir) de plusieurs pères pour pointer l'inégalité de leurs droits, Amity Gaige nous offre un roman touchant, road-movie qu'elle mène avec talent, délicatesse et surtout sans pathos. Pointant du doigt les douloureux conflits et parfois l'injustice que génère la garde des enfants dans une séparation. Son écriture est au diapason de son récit sobre et sensible. Je remercie Les Editions Belfond et Babelio pour cette belle découverte.

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Suite aux conseils de son avocat, Erik Schroder qui n'a pas prononcé un mot depuis deux jours lors de sa détention, décide de mettre sur papier ce qui s'est passé ces derniers jours. Cette confession, destinée à sa femme, Claire, est une sorte de lettre d'excuse. Il ne regrette pas ce qu'il a fait, à savoir enlever sa fille Meadow quelques jours. Dans cette guerre de garde partagée, il voulait passer quelques instants avec elle, redoutant que ces moments en sa compagnie ne se raréfient. Il lui livre leur escapade à travers les Etats-Unis mais lui révèle aussi qui il est vraiment. Ayant changé de nom à l'âge de 14 ans pour devenir Erik Kennedy, il a, d'une certaine manière, voulu mettre de côté son passé: son enfance à Berlin-Est et sa fuite vers les Etats-Unis avec son père avant la chute du mur. Il s'est ainsi crée une identité américaine. Dans cette lettre, Erik revient sur tous les événements marquant à jamais son histoire: sa rencontre avec Claire, sa réussite professionnelle à Albany, son divorce et comment il s'est construit une autre identité. Il décrit chaque jour de ce voyage, les instants volés, les joies quotidiennes, parfois les doutes qui l'assaillent et pourquoi et comment est-il arrivé à faire ce geste.

Amity Gaige nous livre un road-movie à travers les Etats-Unis, une parenthèse évidemment lourde de conséquence pour ce papa en manque d'amour mais également en conflit avec sa femme et avec lui-même. Seul l'amour qu'il porte à sa fille peut expliquer son geste. Il est décrit à la fois comme un être fragile, complexe, en quête d'identité et imparfait dans sa vie. A la fois touchant dans sa démarche et maladroit, Erik s'attache à sa fille et à ce qui lui reste finalement du personnage qu'il s'est créé. Les mensonges finiront inévitablement par être dévoilés. Décrivant à merveille les paysages qu'ils traversent, ce roman en est d'autant plus poétique. Alternant passé et présent, empli d'amour, de quête de soi et de reconnaissance ce voyage initiatique est avant tout une belle preuve d'amour d'un papa pour sa fille.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Belfond pour cette découverte...
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Imposteur ! Tricheur ! Oui, Erik Schroder est un imposteur. Il se fait appeler Erik Kennedy, il cache son passé d'Allemand de l'Est à tout le monde. C'est à 14 ans qu'il a commencé à « changer de vie », car en tant qu'émigré allemand dans la banlieue de Boston, on peut dire qu'il n'était pas bien vu par ses « camarades » de jeu. Il a donc tenté d'échapper à tout ça en s'inventant une autre vie, quitte à abandonner son père. Et sa mère ? Et bien sa mère...je n'en parlerai pas. D'ailleurs lui-même peine à s'en souvenir...
Et le voilà marié, et le voilà père. C'est là que tout se complique. Car quand survient le divorce et son cortège de difficultés comme la garde de l'enfant tant aimée et aussi l'Amour qui, lui, ne le quitte pas, il s'enferre, il s'enlise. Incapable de vivre sans sa fille, il profite d'un jour de garde pour l'emmener en excursion plus longue que prévue et génératrice d'un problème de taille. Problème dans lequel nous plongeons en même temps que lui et avec lequel nous faisons corps. Car oui, cet homme bavard, un peu fou, original en tout cas, que sa femme ne supportait plus, et cela, je peux le comprendre, est attachant malgré tout.

Je remercie Babelio et les éditions Belfond de m'avoir offert ce roman très psychologique rempli de désespoir et en même temps de fins traits d'ironie. Par l'intermédiaire de cette longue lettre que le narrateur écrit à son ex-femme, l'auteure a réussi à nous faire percevoir toute l'intensité de la pensée et de l'âme de cet homme très intelligent, et à fleur de peau qui par là-même ne parvient pas à accepter la monotonie ni la grisaille.
La dichotomie est présente à chaque page, comme celle par exemple du bavardage superficiel continuel dont fait preuve le héros et du silence par lequel il est irrésistiblement attiré. Il a d'ailleurs fait une thèse, non terminée, sur les pauses. Je ne résiste pas à clôturer ma critique par cet extrait significatif de toute l'oeuvre :
« J'ai toujours été fasciné – et troublé – par le silence. Mes travaux de recherche m'ont forcé à constater que de petites plages de silence se glissaient partout, et que même le son a besoin de silence pour être entendu. Toute cette page est pleine de minuscules silences. Entre les paragraphes. Entre ces mots mêmes. Ils peuvent cependant être isolés. Aussi, malgré tous les défauts de mon projet, je dirais que le pire, c'est de ne pas m'être libéré du sentiment de solitude que suscitent les pauses. Parfois, j'aimerais bien qu'il n'y ait pas de silences du tout. Et c'est donc un peu à contrecoeur que je t'impose celui-ci. »

Et c'est à contrecoeur que je quitte Erik Schroder alias Kennedy, en formulant le voeu que son auteure, Amity Gaige, ne choisisse jamais le silence.
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Humilié et rejeté par ses camarades allemands, envieux des jeunes américains allègres qu'il découvre dans une brochure de la salle d'attente de son pédiatre Erik Schroder réussit un tour de maître en changeant de nationalité. A l'insu de son père, usant d'ingéniosité en falsifiant divers documents, à quatorze ans, il fait peau neuve, désormais Américanisé sous le nom d'Erik Kennedy. Mais son passé va indubitablement ressurgir après une cavale effrénée de six jours avec sa fille Meadow âgée de six ans. En attente de son jugement pour avoir outrepassé le temps de garde de sa fille,dans une lettre de confession à l'attention de son ex femme Laura,le narrateur intente son propre procès aussi intime soit-il, une demande d'excuse à son ex épouse pour lui avoir caché sa véritable identité et pour, non pas avoir tenté de kidnapper leur fille, mais simplement lui voler un tant soit peu de bonheur.


Par des flashbacks, le narrateur nous fait part des blessures de son enfance, qui l'ont menées à se créer la nationalité américaine, Mais la force de ce roman ne réside pas essentiellement dans cette usurpation d'identité. Il s'agit là d'une réelle prise de conscience sur la mésentente d'un couple, d' un divorce et la garde des enfants aux allures parfois dramatiques.
Tout au long de ce récit, on ressent l'amour d'un père déchu de ses droits parentaux causés par quelques maladresses, torturé à l'idée de ne plus revoir sa fille. Au cours de son escapade avec la petite Meadow, Conscient d'avoir outrepassé ses droits, excédé par un beau père épiant ses moindres faits et gestes, on devine qu'une tragédie se profile à l'horizon de son périple improvisé.

Si Ce récit manque parfois de profondeur, il n'en demeure pas moins bouleversant et tragique pour ce père en attente de jugement pour usurpation d'identité certes mais aussi et surtout pour avoir commis le crime le plus impardonnable qui soit en ce bas monde: Aimer, aimer à en crever, aimer gauchement peut être, mais aimer quand même, sa petite Meadow qu'il ne reverra sans doute plus.

Un roman à la fois lucide et cruel, tendre et violent sur la confession d'un homme rattrapé par son douloureux passé, perdu dans une réalité qui le dépasse, un homme muré dans le silence qui n'aspirait qu'au bonheur depuis sa plus tendre enfance.

Dans le cadre de son opération Masse Critique, je remercie vivement Babelio, ainsi que les Éditions Belfond de m'avoir fait confiance en m'offrant ce très beau roman.
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critiques presse (2)
LaLibreBelgique
29 juin 2015
L’Amérique n’est-elle pas, plus que d’autres, terre de tous les possibles ? C’est ce qu’a cru Erik Schroder.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LesEchos
08 avril 2014
Car si Schroder voue un amour sans réserve à sa fille, il est loin d’être exemplaire et il ressent bientôt la fragilité de leur lien. Et s’obstine malgré tout dans une aventure sans issue.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
A ce moment-là, j'avais cessé de me soucier de la légalité. Ce n'était qu'une question de temps avant que je sois démasqué, je le savais. J'étais imprudent, irrationnel, peut-être même dépourvu de sens moral, mais je n'étais pas fou. Je savais que ton avocate était meilleure que le mien. Le mien n'avait même pas vérifié mes faux papiers. Le seul truc dont j'étais certain, c'était que je n'arrivais plus à supporter le suspense. Je pouvais peut-être m'imaginer qu'un jour je me sentirais mieux, que je m'habituerais à ma nouvelle vie, mais ce jour-là - ce jour-là entre tous - j'étais à bout, de même que le monde perdait son âme à chaque départ de ma fille. Quand elle partait, les jardins, les parcs, les rues d'Albany, tout semblait à l'abandon. Les choses perdaient la vie. Et avant que mon existence retrouve sa routine faite de haricots au gratin et de légers sommes sporadiques sur le canapé, je ressentais un spasme de chagrin, une sorte de tétanie spirituelle que je refusais d'endurer davantage.
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- Marrant, ai-je dit.
Le barman a levé la tête.
- La bière Pabst. Pabst veut dire « pape », en allemand, je viens juste de réaliser.
- Sans blague, la bière du pape ?
- Oui, la bière du pape !
- Puisse le pape la bénir ! La sainte bière.
- C’est comme la bière casher, mais pour les catholiques.
- Ha !
- Ha, ha !
- Ha, ça c’est la meilleure ! (avec un gloussement, le barman a tendu le doigt vers mon verre.) La même chose ?
- Y a intérêt.
- Vous voulez un verre de sainte bière pour faire descendre le précédent ?
- Laissez-moi réfléchir. Que ferait Jésus ?
Le barman a hurlé de rire.
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C'est fou le nombre de délibérations qui précèdent un divorce, toutes ces tergiversations, personne ne voulant endosser le rôle du méchant. Mais après que le jugement a été publié et qu'on a tiré un trait commence une lutte désespérée pour le pouvoir. Il ne reste plus de courtoisie, plus de nuances, plus de fioritures qui comptent. Gagner ou perdre, telle est la question
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Il existe des êtres silencieux, mais il existe aussi des choses très silencieuses :
les hérons bleus, silos à grains, déserts, anges, monuments, satellites, poèmes, veillées, statues, lunes, poisons, cambriolages, courage, empreintes de pied, naufrages...
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« Entre chaque week-end de visite les semaines s'étiraient. Des jours mangés aux vers, mélancoliques, amplifiés, encadrés comme par des serre-livres par les samedis et dimanches où je pouvais profiter de sa présence. Puis venaient les week-ends sans elle. Le chagrin les rendait interminables.(...) lorsque ma fille arrivait enfin, à l'arrière de la Tahoe de son grand-père, la fatigue me tombait dessus. Je m'étais épuisé à l'attendre. Au bout du compte, le plus dur, quand on a été heureux à en mourir, c'est qu'au moment où votre vie se dégrade, on regrette de n'avoir jamais rien connu d'autre. »
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