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EAN : 9782351780787
320 pages
Gallmeister (30/11/-1)
3.88/5   217 notes
Résumé :
Danny ne sait pas quoi faire du cadavre qu’il vient de découvrir le soir même de son anniversaire. Ce corps, c’est celui de Mindy, sa seule amie dans la petite ville de Wyalusing, en Pennsylvanie. Depuis la tragédie survenue dans son enfance qui l’a laissé orphelin et simple d’esprit, tous les habitants de Wyalusing méprisent Danny, le craignent et l’évitent. Immédiatement, l’adjoint du shérif, un homme violent et corrompu, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (64) Voir plus Ajouter une critique
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Les premières pages nous plongent dans un univers mainte fois exploré par les auteurs américains : l'Amérique profonde pré-trumpienne, une ville perdue du fin des Etats-Unis ( ici en Pennsylvanie ), une petite communauté rurale avec ses soirées beuveries dans des bars miteux qui sentent le mauvais whisky et la bière chaude. Un meurtre est commis et tout s'emballe.
De fait, les personnages qu'on y croise répondent tous à une grille de lecture assez stéréotypique :
- Danny, un géant attardé mais doux, un coeur pur à la Lenny Small des Souris et des hommes, un qui n'a pas tiré les bonnes cartes dans la vie et devient la victime expiatoire.
- Mindy, une serveuse blonde et généreuse qui sait voir au-delà des apparences
- un vieux shérif fatigué mais juste
- un gros bourrin mauvais jusqu'à l'os qui pour le malheur de tous est adjoint du shérif
Bref, on baigne dans un univers archi manichéen qui pourrait un poil agacer, mais tous ces personnages ( et tous les autres ) sont traités de belle façon avec un retour sur le passé de chacun, très éclairant.
Surtout, c'est tellement bien ficelé que j'ai marché à fond ! Aucun temps mort, aucun répit , tu colles aux basques de Danny dans sa course éperdue.
Et c'est dans cette urgence scénaristique que l'auteur nous livre des échappées quasi oniriques voire surnaturelles lorsque Danny se réfugie dans la forêt. Une parenthèse hors du chaos extérieur, loin des outrages à venir, une rencontre avec une biche à trois pattes quasi maternelle, la voix de son père mort ( ou de son subconscient ) qui l'entoure. Très réussi.
Le final est intense, ultra violent et profondément pessimiste.
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Danny ne pensait nullement qu'il allait, un jour, revoir Mindy presque nue. La première fois, ils étaient tout gosses. Un jeu entre eux. La deuxième, la jeune femme gisait dans son propre sang. Beaucoup moins drôle comme jeu...
Alors tout gamin, Danny a perdu ses parents lors d'un tragique accident. Un malheureux accident qui lui a aussi coûté quelques facultés mentales. Depuis, il n'a de cesse d'être le souffre-douleur des autres enfants de Wyalusing, notamment de Mike Sokowski et de Carl. Tous, sauf la douce et gentille Mindy, née le même jour que lui. Recueilli et élevé par son oncle, il trouvera un boulot à la laverie, grâce aux Bennett. Mais le regard posé sur lui ne change pas. Devenu shérif-adjoint, Sokowski est toujours hargneux et violent, l'alcool et la drogue n'arrangeant en rien son sale caractère. Et jaloux de l'amitié qui unit Mindy et Danny. En ce jour d'hiver glacial, jour de leurs anniversaires, Danny est tout content à l'idée d'offrir à son amie un rouge-gorge qu'il a taillé dans le bois. Malheureusement, en arrivant chez elle, il ne s'attendait pas à la trouver morte, gisant dans son sang, Sokowski et Carl non loin de là. Visiblement, le coupable semble tout de suite désigné...

Dans cette petite ville tranquille du comté de Bradford, en Pennsylvanie, Danny, un gars un peu naïf, maladroit mais jamais méchant, subit depuis son plus jeune âge les brimades, les coups bas et les moqueries aussi bien des enfants que des adultes. Heureusement que l'attention des Bennett et son amitié avec Mindy, la serveuse du petit resto, l'aident à supporter tout cela. Mais, lorsque cette dernière est retrouvée morte, ce bon gros géant peine à y croire d'autant que certains l'accusent. C'est dans un décor enneigé et glacial que Samuel W. Gailey plante le décor de son roman. Un roman sombre habité par des personnages certes fouillés mais peu nuancés et aux traits forcés et rythmé par des situations et des événements parfois rocambolesques. L'auteur donne la parole à tour de rôle aux différents protagonistes que l'on apprend à connaître au fil des pages. Des personnages, pur la plupart, tourmentés. L'auteur dresse le portrait d'une Amérique désenchantée emplie d'injustice, de noirceur et de désespoir.
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Enfant, Danny a perdu ses parents, et ses facultés mentales, dans un tragique accident. Depuis, l'amour a déserté sa vie. Son enfance n'a été qu'une suite de coups et d'humiliations. Les habitants de Wyalusing , petit bourg de Pennsylvanie, ne sont pas de doux agneaux et le pire d'entre eux est sans doute Mike Sokowski. Il a fait de Danny son punching ball depuis les bancs de l'école. Des années plus tard, rien a changé. Les fermiers continuent à le regarder de travers et Mike, devenu adjoint du shérif, continue à la harceler, rendu plus violent encore par l'alcool et la drogue. Colosse au coeur tendre, Danny a l'innocence de l'enfance et fait tout pour éviter, et Sokowski, et les ennuis. Heureusement, il peut compter sur la bienveillance et l'amitié des Bennett qui l'emploient à l'entretien de leur laverie. Et surtout, Mindy, son amie d'enfance, continue de le protéger comme elle l'a toujours fait. D'ailleurs, en ce jour d'hiver où tous deux fêtent leurs 40 ans, Danny est très fier de lui offrir un petit rouge-gorge qu'il a sculpté dans le bois. Mais la belle dort profondément et il n'arrive pas à la réveiller. Mindy a été assassinée et Danny, couvert de son sang est le coupable tout trouvé. Sokowski, qui considérait Mindy comme sa propriété, veut la peau de son éternel souffre douleur.


Un bon gros géant poursuivi par la vindicte populaire alors qu'il est l'innocence faite homme...On aimerait s'y attacher, prendre faits et causes pour lui...Et c'est d'ailleurs ce qui se produit, à moins d'avoir un coeur de pierre. Mais l'accumulation de clichés finit par lasser : le gentil qui subit sans jamais se rebiffer; le méchant, alcoolique, drogué, ripoux, violent; son acolyte, bourreau pour ne pas être victime; les bouseux qui ne réfléchissent pas plus loin que le bout de leur nez; l'Amérique profonde confite dans son ignorance, etc. le sentiment de révolte qui naît tout naturellement chez le lecteur s'étouffe dans un trop plein d'injustice, de noirceur, de drames, de violence. Il n'en demeure pas moins que Samuel Gailey maîtrise son sujet, dommage qu'il n'ait pas su refréner ses ardeurs... Restent de magnifiques descriptions d'une nature magnifiée par l'hiver et la neige. A découvrir tout de même.
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Dans un trou paumé de Pennsylvanie vivait un colosse de plus de cent kilos, mais avec une âme d'enfant. Depuis toujours, il était moqué , harcelé, par la majorité des habitants de son bled paumé où, entre beuveries et drogues, les occasions de s'amuser ne sont pas nombreuses, à la différence du nombre de fusils chéris dans chaque foyer. Seule une camarade d'enfance,Mindy, devenue serveuse, est gentille avec lui, jusqu'au jour où, venant lui apporter un cadeau d'anniversaire, il la trouve morte dans son mobil home, en compagnie de l'adjoint du shérif pas très frais, et de son meilleur pote. Accusé à tort, Danny va devoir se décarcasser pour rester en vie, car ici on a la gachette facile...

24 heures de poursuite à travers la forêt, le froid, la neige et la nuit noire en compagnie d'un géant attachant mais fragile, d'un shérif plus très jeune, d'un duo pas très net, d'un autre flic bien imbibé aussi et de quelques animaux qui ne sortent que la nuit.

C'est un premier roman très prometteur d'un écrivain qui fait une entrée fracassante dans la cour des grand. Je ne suis pas passée loin du coup de coeur : un chouïa d'intensité au niveau du suspens, ou plus de nature writing, ou plus d'attachement à Danny... Mais c'est vraiment un bon roman , "de la très bonne came" comme aurait pu dire l'adjoint du shérif dans un éclair de lucidité éclairée..
Je crois que j'ai eu froid pour les personnages, tout le long de ma lecture !
Faites gaffe : (deep) winter is coming...
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Danny aurait pu être l'idole de Wyalusing, le quarter-back vénéré de l'école.
Là-bas, y a pas d'école. Pas celle de la tolérance , en tout cas.
Accusant un retard de 70 points de QI sur la balance, Danny est le bon gros géant du coin, un peu attardé, qu'on adore moquer.
Tous ? Nein !
Mindy la douce sait les mots qui apaisent, qui réconfortent et vous font sentir moins triste.
Ces deux-là s'entendent comme lardons en foire.
Aussi, lorsque cette dernière est retrouvée le palpitant au point mort, c'est qui qui allait rapido cristalliser les rancoeurs les plus tenaces ?
Allez, je vous aide, ça commence par Danny...

Quelle est l'enf***e putride chargée de titiller le lecteur en dévoilant la kouasi totalité de la trame en 4e de couv' ?
C'est pas que ça m'énerve mais pas loin !
D'autant que le bouquin est bon, très bon même.
Décrypter une bouse inommable mérite toute ma considération.
Balancer tranquillou les ¾ de la trame, ça passe beaucoup moins bien, étonnamment.

Nonobstant ce léger coup de sang, calme-toi Mimosa, calme-toi, j'ai passé un formidable moment en compagnie de Danny, cible expiatoire toute désignée.

Pour un premier écrit, Gailey place la barre très haute.
Immerger le lecteur au fin fonds de la Pennsylvanie et lui infliger les affres d'un demeuré au coeur d'or, empêtré dans une situation qui le dépasse forcément, a quelque chose d'aussi jubilatoire que crispant.

Difficile de ne pas se prendre d'affection pour cet être démuni, fracassé par la vie, qui nous évoque le Lenny de Steinbeck, le Blaze du King.

Face à un tel aimant empathique, il fallait opposer un salaud majuscule.
Un être immonde, brutal, coureur, alcoolo et manipulateur.
Pour le plus grand bonheur du lecteur, un peu moins celui de Danny la poisse, ce triste gland existe bel et bien.
Faites entrer Mike, ex de notre belle au bois mourant et accessoirement adjoint du shérif du coin.
Ah merde, pas d'bol...

La trame est là, simple, presque classique dans sa conception mais fonctionne du feu de Dieu.
Ramassée sur près de 24 heures, cette tragédie fascine tout en déroulant sans réels temps morts.
Gailey, dans son immense générosité, aura eu le bon goût d'associer malaise persistant et immensités floconneuses du plus bel effet histoire de permettre au lecteur subjugué de reprendre son souffle avant de replonger dans les bois pendant que le loup y est.

C'est beau, c'est grand, c'est Deep Winter !
La 4e de couv' est à chier, par contre...

4.5/5
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critiques presse (2)
Telerama
07 août 2018
Roman noir archétypal, Deep Winter évite cependant les clichés en maintenant un rythme soutenu et une tendresse, pétrie d’émotion, pour des personnages abîmés par la vie.
Lire la critique sur le site : Telerama
Telerama
27 janvier 2016
Samuel Gailey réussit ici un premier roman noir efficace et méchant — se délectant notamment des soirées de beuverie dans les bars qui sentent le mauvais whisky et la bière frelatée.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Il se demanda s'il avait atteint tous les objectifs qu'il s'était fixés, étant jeunes. Il en était certain, oui. Il n'avait jamais éprouvé l'envie de quitter la ville qui l'avait naître et grandir. Il aurait voulu des enfants, bien sûr, mais ce n'était pas dans les cartes de son jeu. Et ça lui convenait ainsi. Il avait pêché, chassé, il avait regardé des matchs de base-ball et de foot. Il avait joué aux cartes environ une fois par mois. Tout cela l'avait rendu heureux. Il connaissait tant d'hommes qui voulaient davantage dans la vie. Qui voulaient plus d'argent, une maison plus grande, une femme plus jeune, un boulot qui n'en était pas vraiment un. Plus d'engins garés dans leur allée. Ces hommes-là s'en rendaient fous. À faire les cent pas, à marmonner, à détester tout ce qu'ils n'étaient pas.
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La chaudière était réglée sur seize degrés, les chiens dormaient à l'étage, seuls les craquements occasionnels de la maison brisaient le silence. Quand tous les enfants avaient quitté le foyer, elle s'était plaint à Johnny du silence. Plus de disputes. Plus de chamailleries. Plus de refus geignards pour faire les devoirs ou les tâches ménagères. Tous ces cris qu'elle n'aurait jamais imaginé pouvoir regretter, avant qu'ils ne disparaissent.
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- Écoute, Danny, je sais que je n'ai jamais rien fait pour toi, et j'étais comme tout le monde au lycée, je me foutais de ta gueule, je me moquais de ta façon de parler, de marcher et toutes ces conneries. Je me suis jamais demandé ce que tu pouvais ressentir, mais j'étais qu'un môme, tu comprends ? [...] En fait, je pensais qu'on n'était pas très différents, toi et moi. [...] Dans chaque classe, il doit y avoir un gamin à tourmenter, à qui casser les couilles. Je voulais pas que ça soit moi, alors je me suis mis du côté des autres mômes et je t'ai pris pour cible de toutes les blagues.
(p. 142-143)
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Le cerf était encore chaud. Danny se souvenait d'avoir contemplé l'animal mort et d'avoir pensé qu'un instant plus tôt le cerf était vivant, en bonne santé qu'il se promenait dans la forêt. Du sang sombre maculait la congère blanche où le cerf avait fini par s'écrouler. Quelques centimètres de langue rose sortaient de sa bouche écumeuse, ses yeux étaient grands ouverts, fixes. Oncle Brett avait souri devant son trophée tandis qu'il se baissait pour le vider. Il avait planté son couteau de chasse dans le poitrail de la bête et avait entrepris de trancher la fourrure jusqu'à la base de la queue. Lorsque sa peau s'était ouverte et qu'un entrelacs d'entrailles chaudes s'était échappé sur la neige, Danny avait fondu en larmes. Le sourire d'oncle Brett avait disparu rudement vite.
- Bon Dieu, Danny. C'est rien qu'un foutu cerf. Fais pas ta lopette.
David ne savait pas ce qu'était une lopette à l'époque, mais il savait qu'il n'était pas censé en être une. C'était la dernière fois qu'oncle Brett l'avait emmené à la chasse.
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Le policier d’État Bill Taggart était assis dans la salle de pause où se rassemblaient les agents qui se présentaient au rapport et ceux qui terminaient leur service. Il tenait entre ses mains une tasse tiède de café abominable et relisait pour la quatrième ou cinquième fois un exemplaire aux pages cornées du Postier de Charles Bukowski. Il aimait tous les livres de Bukowski, mais Le Postier était sans doute son préféré. Ce taré buvait trop et courait un peu trop les jupons, mais ses commentaires sur les petits détails de la vie – ces tristes gens minables et l’existence qu’ils menaient – le faisaient vraiment marrer. Taggart gardait toujours un livre à portée de main. Il aimait mieux lire que discuter avec les atrophiés du cerveau qui lui faisaient office de collègues.
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