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Les Mille et une nuits - Flammarion tome 2 sur 3

Delphine Jacquot (Autre)
EAN : 9782324033032
88 pages
Gründ (27/04/2023)
3.94/5   239 notes
Résumé :
" Je me suis acquis le titre glorieux de silencieux. C'est ainsi qu'on m'appelle pour me distinguer de six frères que j'ai eus. C'est le fruit que j'ai tiré de ma philosophie ; enfin, cette vertu fait toute ma gloire et mon bonheur. "- J'ai bien de la joie, me dit le calife en souriant, qu'on vous ait donné un titre dont vous faites un si bel usage. Mais apprenez-moi quelle sorte de gens étaient vos frères : vous ressemblaient-ils ?
- En aucune manière, lui r... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Trompé par son épouse, le sultan Schahriar décide d'épouser chaque jour une fille différente et de la mettre à mort au matin. Pour faire cesser cette barbarie, Shéhérazade, la fille du grand Vizir, demande à épouser le sultan. « Alors Shéhérazade commença son premier récit qui devait être suivi de bien d'autres, tenant avec constance son auditoire en haleine, reculant ainsi jours après nuits l'inéluctable. » (p. 4) Voici deux des contes qu'elle raconte au Sultan Schahriar.

Le prince Ahmed et la fée Pari-Banou
Pour départager ses trois fils, le sultan des Indes les envoie à travers le royaume en les chargeant de ramener l'objet le plus extraordinaire qui soit. Celui qui sera victorieux épousera la belle princesse Nourrannahar. le jeune prince Ahmed échoue, mais il rencontre la fée Pari-Banou. Belle et puissante, la fée est prête à tout pour conquérir le prince. Aimée de retour, elle l'aide à déjouer les plans perfides d'une magicienne qui conseille traitreusement le sultan des Indes.

Le prince Bader et Gelnare, princesse de la mer
Le sultan Schahramane, roi de Perse, est riche et puissant, mais il n'est pas heureux : « N'ayant pas d'enfant pour lui succéder, l'idée de mourir en abandonnant son trône vide le rendait fou. » (p. 28) Tombé fou amoureux de Gelnare, princesse de la mer, il l'épouse et atteint enfin le bonheur. Ensemble, ils ont un fils, Bader, qui finit par succéder à son père. À son tour, Bader décide de se marier et il jette son dévolu sur Jawhara, fille d'un royaume de la mer. Mais de sorts en enchantements, tout semble se liguer contre Bader.

Cette bande dessinée est un très bel ouvrage, mais j'ai surtout apprécié le livret final qui, entre histoire et littérature, revient sur la genèse des contes des mille et une nuits et présente de magnifiques illustrations. Il faut maintenant que je lise les 999 contes que je ne connais pas !
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On connaît tous la genèse des Mille et une Nuits, c'est-à-dire l'histoire de ce roi qui veut se venger de son épouse infidèle et demande chaque nuit une nouvelle femme qu'il tuera au matin, jusqu'à ce que la rusée et fine Shéhérazade arrive et trouve, comme subterfuge, l'idée de lui conter des histoires aux intrigues fascinantes qu'elle laisse en suspens d'une nuit à l'autre, pour qu'il soit impatient d'entendre la suite.
Dans cette édition, préfacée par André Miquel - historien spécialiste de la littérature arabe - et présentée par Jamel Eddine Bencheikh - spécialiste de poétique arabe - , le parti pris a été de regrouper des contes de genres variés, abordant les thèmes de classes sociales, la magie, l'amour, la banditisme, etc, et de mettre de côté les contes les plus connus, c'est-à-dire Aladin, et Ali Baba.

La lecture de ce premier recueil est prenante, de par l'intrigue, mais aussi par son exotisme temporel et géographique. Les premières sont relativement courtes, comme celle du Marchand et le Démon et le conte du Pêcheur et le Démon.
Tous ces contes se déroulent à des époques variées et dans différents pays arabes ce qui les rend très différents les uns des autres et les ancre dans un univers aux lois parfois mystérieuses.

Je n'ai pas (encore) lu tout le premier recueil même si ce que j'ai lu m'a beaucoup plu, car malgré tout une certaine lassitude peut s'installer, mais j'espère le reprendre et pourquoi pas commencer le deuxième un jour - comme je l'ai fait pour la Recherche de Proust, qui m'a suivi durant des années, et c'est d'ailleurs ainsi, sans doute, que ces contes ont été racontés, transmis, sur des années et des années.
Je pense également que ces histoires touchant tellement de thèmes différents, tout lecteur peut y trouver son compte.
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Le sultan des Indes, Schahriar, découvre qu'on peut être à la fois l'homme le plus puissant du monde et cocu, découverte qui ne le remplit pas de joie. L'exécution de son épouse et de toutes ses servantes ne calme pas sa colère envers le genre féminin : il décide d'épouser chaque nuit une nouvelle femme, et de l'exécuter le lendemain matin, avant qu'elle n'ait l'occasion de le trahir.

Cette terrible coutume fait réagir Shéhérazade, fille du vizir, qui se porte volontaire comme épouse. Chaque nuit, elle se fait réveiller par sa soeur, qui lui réclame un dernier conte avant de mourir. le sultan l'écoute également, et comme elle prend bien soin de ne pas le terminer avant l'aube, il lui accorde la grâce d'une nuit supplémentaire.

Les contes des mille et une nuits contiennent une foule de personnages et d'anecdotes que tout le monde a connu enfant : Aladdin, Ali Baba et les quarante voleurs, Sindbab le marin (dont les aventures ressemblent à celle d'Ulysse, notamment la scène des cyclopes), le génie qu'on met au défi d'entrer dans une toute petite bouteille, …

Une caractéristique surprenante est l'emboîtement de plusieurs contes : Shéhérazade raconte une histoire dans laquelle le héros raconte une histoire dans laquelle le héros raconte une histoire, puis son interlocuteur raconte également une histoire dans laquelle... Les personnes qui ont trouvé le scénario du film Inception compliqué risquent de se retrouver avec des migraines carabinées.

Ces histoires sont agréables à découvrir, même si à la longue, les contes se ressemblent beaucoup : les princes sont riches et généreux, les princesses jeunes et belles, souvent gardées par des génies malfaisants. Les sentiments sont tous exacerbés : on couvre d'or un inconnu par compassion, les amants s'évanouissent d'émotion au premier baiser ou meurent de chagrin de ne plus se voir. Les leçons de morale se révèlent parfois surprenantes à notre époque.
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Ah voilà un souvenir d'enfance prodigieux, que j'ai placé aussitôt dans mes livres pour une île déserte. Imaginez, j'avais 5 ans, condamnée à une prise en charge par la faculté à l'étranger pendant de très longues semaines et mes parents m'en avaient offert l'intégrale et pour dépasser l'ennui ou l'angoisse, ma mère me lisait tout. Je n'ai évidemment pas compris l'arrière-sens, mais j'ai depuis lors tout relu et cet ouvrage m'est resté comme le filtre enchanteur (elle aurait pu me lire la Bible, ou que sais-je, mais non les mille et une nuits .....).
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Lecture sur la liseuse de ce premier tome, pour égayer mes repas solitaires en cette période sombre. Belle idée ! Cela fonctionne, je retrouvais ces merveilleux contes avec autant de plaisir que Sheherazade diffère son exécution. Que de contes imbriqués les uns dans les autres! Pourquoi ai-je attendu si longtemps pour cette lecture ? ...
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Le sultan s’aperçut de la contrainte du prince. « Mon fils, lui dit-il, d’un air à le rassurer, savez-vous à quel sujet je vous ai fait appeler ?
— Sire, répondit le prince avec modestie, il n’y a que Dieu qui pénètre jusque dans les cœurs : je l’apprendrai de Votre Majesté avec plaisir.
— Je l’ai fait pour vous dire, reprit le sultan, que je veux vous marier. Que vous en semble ? »
Le prince Camaralzaman entendit ces paroles avec un grand déplaisir. Elles le déconcertèrent ; la sueur lui en montait même au visage, et il ne savait que répondre. Après quelques moments de silence, il répondit : « Sire, je vous supplie de me pardonner si je parais interdit à la déclaration que Votre Majesté me fait ; je ne m’y attendais pas, dans la grande jeunesse où je suis. Je ne sais même si je pourrai jamais me résoudre au lien du mariage, non seulement à cause de l’embarras que donnent les femmes, comme je le comprends fort bien, mais même, après ce que j’ai lu dans nos auteurs, de leurs fourberies, de leurs méchancetés et de leurs perfidies. Peut-être ne serai-je pas toujours dans ce sentiment. Je sens bien néanmoins qu’il me faut du temps avant de me déterminer à ce que Votre Majesté exige de moi. »
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Un jour qu’ils s’entretenaient, après le souper, de choses indifférentes (c’était la veille d’une chasse où l’aîné devait suivre le sultan), ce jeune homme dit à son cadet : « Mon frère, puisque nous ne sommes point encore mariés, ni vous, ni moi, et que nous vivons dans une si bonne union, il me vient une pensée épousons tous deux, en un même jour, deux sœurs que nous choisirons dans quelque famille qui nous conviendra. Que dites-vous de cette idée ?
— Je dis, mon frère, répondit Noureddin Ali, qu’elle est bien digne de l’amitié qui nous unit. On ne peut pas mieux penser, et, pour moi, je suis prêt à faire tout ce qui vous plaira.
— Oh ! ce n’est pas tout encore, reprit Schemseddin Mohammed, mon imagination va plus loin. Supposez que nos femmes conçoivent la première nuit de nos noces, et qu’ensuite elles accouchent en un même jour, la vôtre d’un fils, et la mienne d’une fille, nous les marierons ensemble quand ils seront en âge.
— Ah ! pour cela, s’écria Noureddin Ali, il faut avouer que ce projet est admirable. Ce mariage couronnera notre union, et j’y donne volontiers mon consentement. Mais, mon frère, ajouta-t-il, s’il arrivait que nous fissions ce mariage, prétendriez-vous que mon fils donnât une dot à votre fille ?
— Cela ne souffre pas de difficulté, repartit l’aîné, et je suis persuadé qu’outre les conventions ordinaires du contrat de mariage, vous ne manqueriez pas d’accorder, en son nom, au moins trois mille sequins, trois bonnes terres et trois esclaves.
C’est de quoi je ne demeure pas d’accord, dit le cadet. Ne sommes-nous pas frères et collègues, revêtus tous deux du même titre d’honneur ? D’ailleurs, ne savons-nous pas bien, vous et moi, ce qui est juste ? Le mâle étant plus noble que la femelle, ne serait-ce pas à vous à donner une grosse dot à votre fille ? A ce que je vois, vous êtes homme à faire vos affaires aux dépens d’autrui ? »
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On raconte encore, Sire, ô roi bienheureux, qu'il y avait jadis, loin, très loin dans le temps, un roi très puissant et très glorieux. Son vizir, nommé Ibrâhîm, avait une fille extraordinairement belle et gracieuse, dans l'éclat de toute perfection, profondément intelligente et merveilleusement cultivée. Simplement, elle aimait un peu trop les joies de la table, du vin, des visages charmant, des poésies fines et des histoires sortant du commun. La qualité de sa conversation faisait tourner les têtes. […]
Cette jeune fille s'appelait Ward fî I-Akmâm, " Rose dans la manche ", en raison de son extrême délicatesse et de sa parfaite beauté, le vizir son père n'étant pas le moins passionné par sa conversation et son infinie culture.

371e Nuit.
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La conduite des Anciens doit servir de leçon à leurs descendants. Que l'on considère ce qui leur est advenu pour s'en instruire. Que l'on prenne connaissance de l'histoire des peuples anciens pour savoir ainsi distinguer le bien du mal.
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Il est bien vrai, dit-il en lui-même, les larmes aux yeux, qu’un homme heureux comme je l’étais ressemble à un arbre chargé de fruits : tant qu’il y a du fruit sur l’arbre, on ne cesse pas d’être alentour et d’en cueillir ; dès qu’il n’y en a plus, on s’en éloigne et on le laisse seul.
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Vidéo de Antoine Galland
Le dimanche 15 2022, l'émission ISLAM de France Télévision avait invité l'écrivain Jean-Baptiste de Froment (auteur des romans ETAT DE NATURE et BADROULBOUDOUR) à venir parler de son roman et du rôle de passeur qu'a eu l'écrivain et traducteur Antoine Galland (1646-1715), parfois décrit comme "l'inventeur" des MILLE ET UNE NUITS.
Bref extrait.
L'émission entière peut être vue ici : https://www.france.tv/france-2/islam/3366364-emission-du-dimanche-15-mai-2022.html
Résumé de l'émission présentée par Leili Anvar, Zohra Ben Miloud et Abderrahim Hafidi :
"Certains noms nous évoquent l'épopée de la littérature et la beauté en terre musulmane. « Les mille et Une Nuits » est une oeuvre monumentale qui bouscule encore les imaginaires. Aujourd'hui, on parle d'amour dans les courants de la littérature arabo-musulmane avec Carole Boidin, spécialiste de littérature musulmane et Jean-Baptiste de Froment, écrivain."
+ Lire la suite
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