AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782845634404
368 pages
XO Editions (03/11/2011)
3.35/5   68 notes
Résumé :

« Souvenons-nous toujours, Français, que la patrie chez nous est née du cœur d'une femme, de sa tendresse et de ses larmes, du sang qu'elle a donné pour nous. » Jules Michelet. La guerre de Cent Ans fait rage. Le royaume coupé en deux, promis à l' Angleterre, se déchire. Au cœur de cette France meurtrie, une voix émerge, celle de Jeanne. Jeune fille pieuse, elle entend les saintes l'appeler à être cette Pucelle dont les prophéties font état, celle qui mè... >Voir plus
Que lire après Jeanne d'Arc : Jeune fille de France brûlée viveVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
3,35

sur 68 notes
5
0 avis
4
4 avis
3
3 avis
2
1 avis
1
1 avis
Comme toujours Max Gallo marie à merveille la grande et la petite histoire. Toujours se subtil mélange entre réalité historique et élément fictif afin de plonger au mieux le lecteur dans les faits.
Celui-ci n'est pas le plus passionnant mais l'histoire de de la pucelle d'Orléans reste tout de même un bon bouquin pour découvrir une partie de l'histoire de France.
Commenter  J’apprécie          220
“Il pleuvait ce 24 octobre, jour de mes quinze ans, quand Baudricourt m'avait adoubé chevalier à la veille de la bataille. J'avais imaginé que nous allions comme dans un tournoi loyal affronter les chevaliers anglais du roi Henri V, qui prétendait au trône de France et qui avait pour allié le duc de Bourgogne. Mias je n'avais vu qu'un massacre. Les archers anglais abattant les chevaux, alourdis par nos armures, englués dans la terre boueuse. Les égorgeurs anglais, pieds nus, la lance, le coutelas brandis, planter leur lame dans nos gorges (…) désireux de tuer, pour en finir avec la chevalerie française” (p. 24). Non, ce n'est pas Jeanne d'Arc qui raconte, mais bien le chevalier Guillaume de Monthuy, un personnage créé par l'écrivain, qui retourne sur sa première rencontre avec celle qui quinze ans après “le massacre D Azincourt” (p. 25) de novembre 1415 qu'il évoque ci-dessus deviendrait pour tout le monde “la Pucelle - soit la vierge - d'Orléans”.

Ce livre, consacré à la Sainte guerrière patronne de France, dont une statue ne manque dans aucune église, est extrêmement intéressant parce qu'il raconte un tournant décisif de l'histoire de deux pays européens majeurs, la France et l'Angleterre, et met en évidence, plus en général, la complexité de la politique, nationale et internationale, faite de calculs et re-calculs, stratégies et aléas. Comme je l'ai dit, c'est un compagnon d'armes de cette jeune fille analphabète issue d'une famille modeste de Domrémy, petit village de Lorraine, qui raconte son histoire, l'ayant suivie et admirée dans sa foudroyante aventure militaire et ayant lu les lettres qu'elle dictait ainsi que les actes des deux procès, celui pour hérésie et sorcellerie et celui de réhabilitation de vingt-cinq ans plus tard. Et ayant fait quelques recherches dans le Réseau, je me suis persuadée que les paroles de Jeanne citées par Gallo et à peine modernisées, sont puisées dans des documents historiques.

Bien que la foi religieuse plus ou moins nourrie de superstition de cette époque produisît prophéties et prophétesses, prétendues hérésies et autodafés, comme Max Gallo nous raconte à travers le témoignage admiratif mais non agiographique du chevalier Guillaume de Monthuy, la vie extraordinaire de cette femme continue d'intriguer et de fasciner: elle a juste dix-sept ans et rien ne semble la prédestiner à brandir les armes pour “son roi”, à convaincre ce roi à croire en ses “voix célestes” et visions - ou pour le moins dans sa capacité de communiquer à des hommes d'armes et des citoyens sa foi dans la victoire-, à devenir finalement le symbole de la France contre le roi d'Angleterre, qui, soutenu par l'ultrapuissant duc de Bourgogne, prétend au titre de roi de France au nom du Traité de Troyes de 1420, signé par l'épouse de Charles VI le Fol suite à la défaite D Azincourt dont le souvenir hante Guillaume de Montluy. Ces quelques années de gloire et de ferveur patriotique avant d'étre brûlée vive à Rouen place du Vieux-Marché, Jeanne les paiera très très cher, parce que, une fois les Anglais repoussés à Orléans, “la porte de la Lorraine” et donc du nord, Charles VII, consacré grâce à Jeanne dans la cathédrale de Reims comme tous ses prédesseurs et partant vrai roi, décide par prudence de ne pas continuer l'offensive contre les Anglais, qui occupent tous les territoires au nord de la Loire, y-compris Paris, directement ou par le biais de leurs alliés (dont la Sorbonne et donc le clergé), ni il ne demande de racheter Jeanne en payant une rançon. Il est vrai que plus tard il demandera d'ouvrir un nouveau procès pour la réhabiliter, mais ce sera pour que son pouvoir ne soit pas entaché pour avoir été assuré tout d'abord par ... une sorcière.

Alors qu'au XVe siècle Charles VII a peut-etre réellement partagé avec beaucoup de Français de son époque la foi dans la prophétie selon laquelle une “pucelle” sauverait le trône du roi de France, les scientifiques d'aujourd'hui se sont interrogés sur la personnalité de cette jeune fille qui entend des “voix celestes” lui ordonnant de quitter la maison familiale (avec un subterfuge) pour entreprendre toutes ces actions qui l'amèneront face au “gentil Dauphin”, à devenir l'âme d'une armée de libération et enfin à soutenir les interrogatoires subtils des inquisiteurs. Sur cet aspect important de l'histoire de Jeanne d'Arc je trouve intéressant ce qui est expliqué dans https://www.cairn.info/revue-l-information-psychiatrique-2009-10-page-907.htm

Quant aux nombreux films basés sur Jeanne, je signale celui de Robert Bresson de 1962 et celui de Luc Besson de 1999.
Commenter  J’apprécie          00
Je sors profondément déçu de cette lecture, d'ailleurs inachevée. Il est rare qu'un livre me tombe des mains. Ce type de récit n'est tout simplement pas pour moi.
Max Gallo parle de Jeanne d'Arc au travers du regard d'un écuyer l'ayant suivie tout au long de son épopée. C'est la lourdeur de ce mode narratif qui ne m'a pas plu, car difficile à digérer: on lit une succession d'événements dans leur ordre chronologique, comme un livre d'histoire ou un journal de bord, mais qui serait raconté de façon pseudo-romanesque. C'est extrêmement répétitif, on est innondés de détails historiques bien sûr, nous connaissons les moindres faits et gestes de Jeanne d'Arc, mais nous ignorons exactement ce qu'elle pense, ce qui l'anime, ses sentiments profonds. Forcément, c'est un récit factuel, un personnage historique, et pas un roman, pas une fiction.
Cela ne m'a pas plu, mais je crois que les amateurs de récits historiques y trouveront leur compte, comme semblent le démontrer les autres avis qui m'avaient d'ailleurs incité à me lancer dans cette lecture.

Commenter  J’apprécie          75
Voici un ouvrage emouvant,ecrit par un grand historien.Il nous emmene sur les pas de la Pucelle,a travers sa vie et sa devotion en une cause royable,et son combat par-dela sa propre volonte.Ce recit de la vie de jeanne,nous est transmis a travers les ecrits de son ami de route et de campagne militaire.
Tres beau courage d'une jeune fille qui a du affronter la guerre,les Anglais,l'Eglise,l'inquisition,la jalousie des hommes,les railleries,les injures et devant devoir toujours se justiier de sa foi et de sa virginite
Je suis contente d'avoir decouvert ce livre,et permettre une autre approche de la vie et la bravoure de Jeanne la Pucelle
A lire
Commenter  J’apprécie          91
Un récit intéressant, par un compagnon (réel ou imaginaire ?) de Jeanne d'Arc, mais un style un peu monotone.
Un ouvrage d'historien, bien documenté, qui s'appuie largement sur les correspondances de l'époque et donne à voir une histoire plus complexe que ce que l'historiographie française en a retenu.
Jeanne déterminée, voire par moment obstinée, dont le rôle, dans la délivrance d'Orléans et la chevauchée de Reims a surtout été de donner l'impulsion, alors que ce sont les capitaines qui ont le plus souvent mené les combats et arraché les victoires militaires. Une épopée qui s'est poursuivie près d'un an après le sacre, sans que n'apparaisse plus clairement la mission particulière de Jeanne.
Des attitudes variées de la part des forces en présence : hésitations chez Charles VII, ingratitude parfois, mais sans doute pas autant qu'on l'a dit, opportunisme politique des bourguignons, haine et désir de revanche des anglais.
Cependant, l'enjeu de la condamnation de Jeanne d'arc (comme de sa réhabilitation, une fois la guerre de cent ans terminée) était la légitimité comme roi de France de Charles VII, sacré à Reims, alors que le traité de Troyes avait, près de dix ans avant, donné la couronne à Henri VI d'Angleterre.
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (62) Voir plus Ajouter une citation
Je me suis approché de Jeanne et j'ai ressenti son désarroi. Elle m'a longuement regardé.
Et tout à coup, elle a murmuré d'une voix étouffée qu'elle avait entendu ses voix célestes, qu'elle venait de parler à sainte Catherine et à sainte Margueritte.
Je me souviens le cœur tremblant des paroles de Jeanne, comme si j'avais été son confesseur.
"Elles m'ont dit : "Jeanne, tu seras prise avant qu'il soit la Saint-Jean."
C'était donc avant le 24 juin, dans moins de soixante et dix jours qu'elle serait capturée par les Bourguignons ou les Anglais.
Elle avait supplié ces saintes :
"Quand je serai prise, que je meure tout aussitôt sans longue épreuve", leur avait-elle dit.
Commenter  J’apprécie          20
Ici, moi, comte de Warwick, je ne laisserai faire à cette femme aucune de ses diableries !
Qu'on l'attache par le cou, les pieds et les mains !
Qu'on la ferre !
Qu'elle entende la leçon !
Puis qu'on la mène dans sa prison, cette chambre située au premier étage de la septième tour, celle d'où l'on ne voit que le brouillard.
Qu'on obture la plupart des fenêtres !
Qu'on l'enchaîne par la taille, qu'on cadenasse la chaîne, qu'on lie cette chaîne à une poutre, que ses pieds soient pris aussi dans une pièce de bois.
Et que la nuit la chaîne se tende !
Et parce qu'elle est diablesse, que deux hommes d'armes couchent devant sa porte, et que trois autres demeurent dans la pièce.
Qu'on choisisse des hommes de basse condition des "houssepaillers" et s'ils se moquent d'elle, s'ils l'insultent, s'ils la touchent, qu'elle s'en prenne à elle-même, vêtue comme un homme, tout en proclamant qu'elle est pucelle !
Point de lit pour elle, mais une paillasse dans un renfoncement de la pièce, et une autre niche pour s'accroupir.
Il faudra bien qu'à ce moment-là elle retire ses chausses qu'elle tient bien serrées, parce qu'elle craint qu'on ne les lui arrache, et qu'on sache vraiment ce qu'elle cache, cette femme-homme, et si elle est pucelle, nos houssepaillers le lui feront oublier.
Et le comte de Warwick et d'autres gentilshommes, la panse pleine de viande et de vin, s'en viennent voir sans être vus, ce qui se passe dans cette chambre prison au plafond bas.
Commenter  J’apprécie          00
Au pays où je suis née on m’appelait Jeannette, mais on m’appela Jeanne quand je vins en France.
Commenter  J’apprécie          110
Jeanne était devant l'autel, à un pas de son gentil dauphin Charles qui était revêtu d'habits fendus sur la poitrine et sur les épaules. Elle ne tourna pas la tête vers lui alors qu'il jurait de conserver à l'Église paix et privilèges, de ne pas écraser le peuple sous de trop lourdes charges et de le protéger des exactions, de gouverner avec justice et miséricorde.
Commenter  J’apprécie          20
Une femme, la Pierronne, avait elle aussi entendu des voix célestes. Elle s'en allait répétant par les rues que Jeanne était bonne et disait vrai. La Pierronne assurait avoir vu Dieu, vêtu d'une cape vermeille et d'une longue robe blanche.
Malheureuse Pierronne ! L'Université de Paris jugea qu'elle était possédée par les mauvais esprits. Le dimanche 3 septembre de l'an 1430, elle fût menée sur le parvis de Notre-Dame, à Paris.
Elle s'obstina dans sa croyance et fut aussitôt livrée au bourreau et brûlée vive.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Max Gallo (39) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Max Gallo
Cléa - Des livres qu'on n'oublie pas
autres livres classés : histoireVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (237) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3175 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..